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EAN : 9782234054936
268 pages
Stock (22/10/2002)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Venise, septembre 1937. Erich Maria Remarque rencontre Marlène Dietrich dans un restaurant du Lido. C'est le coup de foudre. Et le début d'une longue relation amoureuse, aussi passionnelle que dramatique entre l'actrice mythique de L'Ange bleu et l'auteur du best-seller international. A l'ouest rien de nouveau. Proches par leurs origines et leur parcours - ils ont quitté l'Allemagne et vouent une haine commune aux nazis -, ils ont tous deux connu une célébrité imméd... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Avec tous mes respects pour mon ami moravia de Babelio, je dois constater que nous arrivons à des conclusions légèrement différentes sur l'épisode romantique entre deux monstres sacrés, l'une du grand écran, l'autre de la littérature ou Marlene Dietrich versus Erich Maria Remarque.
Un ouvrage singulier dans la mesure où il nous offre une occasion unique de prendre connaissance des pensées et sentiments profonds et intimes d'un géant de la littérature allemande. Nous permettant, ainsi, une évasion dans le temps, en compagnie de deux célébrités et le lien amoureux qui les unissait. Par ailleurs, une oeuvre éditée avec très grand soin et contenant de nombreuses illustrations photographiques.

Le grand avantage de cet ouvrage est qu'il ne convient pas, comme à l'accoutumée, de présenter les protagonistes : ils sont tellement célèbres, qu'ils pourraient se retourner dans leurs tombes d'indignation, si je m'y aventurerais. Qui, en effet, ne les connait pas ? Nous pouvons donc passer tout de suite à l'action !

Découverte par le grand cinéaste Josef von Sternberg, dans "L'Ange bleu" de 1930, basé sur un livre d'Heinrich Mann "Professeur Unrat" (déchet en allemand) et un scénario du talentueux Carl Zuckmayer, elle s'était faite une réputation, après une quinzaine de flops et bides à l'écran. Est-ce grâce à sa fameuse chanson "De la tête aux pieds, je suis faite pour l'amour" ou comme le formulait Heinrich Mann laconiquement "Le film doit son succès aux cuisses dénudées de Mademoiselle Dietrich", quoi qu'il en soit, un succès c'était et Marlene put partir pour Hollywood.

En dépit d'un contrat super-séduisant de la Paramount, sa carrière hollywoodienne tournait plutôt au désastre et après une amourette avec Douglas Fairbanks jr, elle décida de partir, en 1937, non pas pour l'Allemagne, comme antinazie, mais pour Venise.
Curieusement, Remarque se trouvait dans une situation analogue : après le succès phénoménal de son : "A l'Ouest rien de nouveau" de 1930 - le livre le plus lu après la Bible - il souffrait de l'angoisse de la page blanche (writer's block) et était dans le collimateur des nazis. Venant du Lac Majeur, il débarqua le même mois de septembre 1937 à Venise. Une amourette avec l'actrice autrichienne Hedy Lamarr venait juste de prendre fin.

Leur toute première rencontre est relatée dans ce livre par Maria Riva, l'unique fille de la diva, qui l'avait déjà raconté dans la biographie de sa mère, sous le titre très simple "Marlene Dietrich". Ce serait un péché de ma part de tenter de résumer ici cette scène et de priver les futurs lecteurs d'un beau moment de lecture.

Entre Remarque, résident à Porto Ronco près d'Ascona en Suisse, et Dietrich, le plus souvent à Beverly Hills, s'instaurait une abondante correspondance : depuis leur première rencontre jusqu'à la mort de l'auteur en 1970, l'ouvrage contient 219 lettres et messages de lui à elle.
Le courrier dans l'autre sens, fût malheureusement détruit par l'épouse de Remarque, l'actrice américaine Paulette Goddard, l'ex érégie de Charlie Chaplin. Cette correspondance fut entrecoupée par des séjours, déplacements et voyages ensemble à Paris, Cap d'Antibes et Hollywood etc., mais aussi de séparations relativement fréquentes, suivies de retrouvailles. La relation entre une favorite de Sapho et bisexuelle qui accumulait les amants et un homme sexuellement impuissant ne pouvait être simple, bien entendu. Il est important de souligner que Remarque a annoncé la couleur dès leur première rencontre à Venise.

La réalité précitée n'a nullement empêché Remarque de vraiment aimer Dietrich. Ses lettres en sont autant de témoignages incontestables. Que Dietrich admirait Remarque comme auteur et homme sensible ne fait pas non plus de doutes. Entre eux c'est établi un lien étrange mais indestructible sur une période de quelque 33 ans. 9 jours avant son décès dans un hôpital à Locarno, Marlene Dietrich lui envoie un ultime câble, écrit à la main :" Je t'envoie tout mon coeur " (Ich schicke dir mein ganzes Herz).

Si j'hésite un peu à recommander cet ouvrage c'est parce qu'il m'a fait connaître un tout autre Erich Maria Remarque, que l'image que j'avais de lui et qui était basée sur des photos de lui et la lecture de 11 de ces oeuvres. En fait, j'apprends ici qu'il n'a pas été ce personnage fort et sûr de lui, mais au contraire, particulièrement sensible, fragile et en butte à de sérieuses dépressions. D'autre part la qualité littéraire de nombre de ces lettres à Marlene Dietrich vaut absolument la peine d'être lue.

En guise de conclusion, je cite le commentaire de Claire Archer, paru dans 'L'Actualité du livre', qui résume parfaitement l'ouvrage : " Tantôt lyrique, tantôt nourrie des petits détails de l'existence, toujours poétique, cette correspondance est le dévoilement pudique d'une longue vie amoureuse, heureuse." Ou pour citer le grand écrivain lui-même : "Les pensées sont les ombres de nos sentiments."
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Les premières lettres sont difficiles à apprécier. Marlene Dietrich est instable, en cela elle ressemble à Marilyn Monroe. Comme c'est bizarre aussi ce rapport avec cette femme qui n'aime pas "ça". Pour moi la révélation de ce livre c'est d'apprendre qu'elle était lesbienne. Je comprends mieux pourquoi elle me semblait si peu féminine, si peu chatte.
Erich Maria Remarque est comme un petit garçon devant cette femme. C'est désespérant de le voir ainsi. Il devait avoir une mère autoritaire, vraiment spéciale, pour qu'il devienne ce gamin sans consistance.
Il écrit une très belle lettre sur la mort de son chien. Paul Léautaud aurait apprécié. Amusant aussi ses lettres quand Jean Gabin prend sa place auprès de Marlene Dietrich.
Il le nomme le cycliste.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Qu'est-ce qu'il y a comme confort dans la peau de quelqu'un qu'on aime !"
Eric Maria Remarque
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Marlene Dietrich. Lili Marleen.
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