AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Elfes - BD tome 26 sur 35
EAN : 9782302080485
56 pages
Soleil (29/01/2020)
4.24/5   39 notes
Résumé :
Athé'non, fils du roi d'Elsémur est un elfe brisé. Hanté par la mort de son âme-soeur, il vagabonde, volant pour se payer ses feuilles de Kicha, une drogue puissante qui l'apaise. Après un larcin de trop, il doit combattre dans une arène pour le bon plaisir d'un roi humain. Il lui faudra trouver la force de surmonter son addiction et dompter sa souffrance comme autrefois il a dompté le Raïten-Kahlaal...
Que lire après Elfes, tome 26 : Raïten-KalhaalVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,24

sur 39 notes
5
2 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Dans le calendrier de la saga des Terres d'Arran, les Elfes Bleus sont généralement mis en scène par Jean-Luc Istin au scénario et l'espagnol Kyko Duarte aux dessins, mais pour des raisons qu'on finira bien par savoir un le premier laisse son histoire à Nicolas Jarry et le deuxième laisse son story board à l'italien Giovanni Lorusso. D'habitude ce genre ce truc n'aboutit pas à de bons résultats, mais ici l'honneur est sauf (sauf que me demande qui va s'attaquer au tome 27 dédié aux Elfes Sylvains puisque les auteurs qui y étaient préposés ont dû suppléer ceux ceux de ce tome 26)...

Dans ce tome 26 intitulé "Raïken-Kahlaal", nous retrouvons Athé'non prince elfe bleu en exil qui ne plus d'être au bout du rouleau n'est plus que l'ombre de lui… le héros du Siège de Kastennroc et de la dernière bataille contre les goules n'a plus la haine pour le faire tenir debout et le faire avancer. Un expédient peut en chasser un autre, et il tombe sous l'influence de la drogue dénommé kicha pour oublier son chagrin d'avoir perdu Valamen l'unique amour de sa très longue vie qu'il a du tuer de ses propres mains pour lui épargner une horrible agonie. Il sombre de plus en plus bas, jusqu'au jour où il est condamné pour vol avant d'être vendu comme esclave aux arènes la très prospère et très racistes Cité-Etat de Kasatell dirigé par un roi suprématiste et sadique qui veut joindre l'utile à l'agréable en transformant son programme de nettoyage ethnique en jeux du cirque. Au gagnant des jeux cruels et pervers qu'il a organisé la promesse illusoire de la liberté…
En prison il retrouve les Orcs Killrock et Rank en deuil de leur compagnon d'armes Tarrec (voir "Elfes" tome 16), ainsi qu'Akaryon un compatriote elfe bleu et ensemble ils jurent d'aller le plus loin possible dans les délires d'un crevard qui n'est pas sans rappeler le Baron Sukumvit de sinistre mémoire pour ceux qui ont connu la grande aventure des "Défis Fantastiques". Ils vont devoir affronté la perversité de leurs goelizers, les monstres capturés spécialement à leur intention pour les lâcher sur eux, mais aussi un maître nain adepte du « chacun pour soi et Dieu pour tous ! », un Elfe Blanc aussi arrogant et aussi raciste que le vilain of the week, et des gangsters peaux-vertes revanchards. Tomber 7 fois, se relever 8 ! Nicolas Jarry reprend sa narration à la première personne et sa structure en flashbacks : Athé'non se souvient d'avoir échoué au rituel du Raïken-Kahlaal, d'être tombé plus bas que terre au point de vouloir tout abandonner, et comment il a su se relever pour réussir là où il avait échoué et là où son père avait lui aussi échoué. L'injustice provoque la colère : Athé'non trouve la force de redevenir ce qu'il a été, mais il se demande s'il pourra sauver quelqu'un, y compris lui-même, de ce « Hunger Game » génocidaire. Oh oui il ne doit en rester qu'un, mais si jamais celui-ci s'avère être un Spartacus elfique en colère, les crevards ploutocratiques vont devoir se chier et se pisser dessus !!! Que les élites autoproclamées qui éliminent les contestataires par l'épée périssent elles aussi par l'épée…

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces auteurs à devenir pessimistes et dépressifs les uns après les autres ? Est-ce qu'ils anticipent déjà qu'avec toutes ses conneries l'extrême-droite économique de Macron va réussir à amener au pouvoir l'extrême-droite nationaliste de le Pen ??? Tous les tomes de l'apocalypse zombie étaient moins sombres, moins violents et moins nihilistes que ce tome-ci, gore et glauque où le sang, les tripes et la cervelle giclent de tous les côtés. Ah ça, on sent que les auteurs se sont faits ou se sont refaits le "Spartacus" de Steven S. DeKnight : on reconnaît les situations, les dialogues est les poses de la série qui a envoyé la lutte des classes dans la gueule des téléspectateurs...
Commenter  J’apprécie          450
On retrouve un Nicolas Jarry en grande forme sur cet album même si celui ci est porté par des sentiments de désespoir et de désillusion comme si l'auteur souhaitait nous dire sa perte de confiance en l'humanité. Il n'y a qu'à constater comment il traite la race humaine, la place qu'il lui accorde dans ce tome est de loin la moins enviable, la moins valorisante, pour ne pas dire la plus merdique. L'homme est ici la pire crevure de bas niveau qu'on puisse imaginer. Et Jarry le décrit avec autant d'horreur et de dégoût à travers le personnage de ce roi imbu, despotique, dégueulasse, qui est à l'image de son arène de combat et de ses hôtes, abominable, infâme et monstrueuse, que dans les paroles qu'usent les autres races à son égard. Nicolas Jarry aurait il perdu confiance en l'être humain pour le descendre aussi bas...?
Toujours est il que l'auteur se sert à merveille de cela pour porter son propos par le biais de cet elfe bleu, Athé'Non, que l'on connaît désormais bien si l'on suit la série, lui aussi au plus bas de l'échelle à tous les niveaux, complètement à la ramasse , détruit par le deuil qui le hante désormais et bouffé de l'intérieur par la Kicha, cette drogue qui résout tous vos problèmes et guérit tout puisqu'au au delà de vous faire oublier les souvenirs, heureux comme malheureux et la souffrance sous quelle que forme que ce soit, et de vous rendre complètement accro, vous tue à petit feu. Et si cela ne suffisait pas, Athé'Non est également hanté par le spectre de son père, pas littéralement, qui incarne à lui seul la terreur générationnelle née de l'ultime épreuve face au Raïken-Kahlaal ( qui titre ce tome), sorte de monstre des profondeurs abyssales sensé représenter autant un dieu tout puissant des océans que le miroir de nos propres peurs intérieures, que l'on doit vaincre, dépasser, nous laisser nous traverser pour s'épanouir, aller au delà de nous pour finalement vivre.
Nicolas Jarry aurait pu faire simple mais ce n'est pas son genre, et l'on ne peut que constater et apprécier la multiplicité des niveaux de lecture de ce récit, se superposant sur les différentes "couches" de la personnalité et de l'histoire d'Athé'non.
Cela a beau être complexe, mais c'est finalement relativement simple puisque tout ramène inexorablement au deuil, et à ses différentes formes, du personnage, qu'il vit et doit surpasser à plusieurs niveaux. Jarry nous conte effectivement la renaissance de son personnage à travers les différentes épreuves qui vont lui permettre de lutter, d'accepter le deuil et la perte. le deuil de la relation paternelle et des "obligations" familiales, générationnelles, son deuil perso qui le ronge ( je n'entrerais pas dans le détail pour ne pas vous gâcher la lecture des tomes précédents si vous ne l'avez pas encore fait!), le deuil de lui même, de ce qu'il était avant.
Comme à son habitude, et c'est là la marque de sa patte, Nicolas Jarry nous raconte cette lutte à deux époques différentes ( je crois qu'on appelle ça une narration en ellipse), qui se font l'écho l'une de l'autre, pour mieux nous en faire comprendre les enjeux, l'importance et la profondeur. le récit de l'arène représente concrètement toutes les épreuves, les différentes étapes dans le processus proprement dit du deuil. Vous savez, ou pas, qu'il existe plusieurs phases dans le deuil, et consciemment ou pas, l'auteur les a parfaitement illustrées dans ce récit . (L'on pourra également y voir des allusions très nettes à notre propre pays dans son fonctionnement, la lutte d'Athé'non n'incarnant pas seulement son propre parcours, mais je vous laisse le soin de lire la critique d'Alfaric, que je salue au passage, qui explique cela bien mieux que moi, et dont je plussoie ( pour reprendre un terme qu'il affectionne) totalement les propos.)
Pour terminer, je ne peux m'empêcher de déceler une allusion religieuse dans la conclusion de ce récit et une allusion au Déluge. .
Vous l'aurez compris, il s'agit là d'un récit de Nicolas Jarry dans toute sa splendeur, un Nicoals Jarry comme je l'apprécie, un Nicolas Jarry qui nous rappelle que la fantasy, et la bd, ne sont pas des arts mineurs, un Nicolas Jarry qui élève la fantasy au delà de l'image habituellement niaise ou débilitante que certains bien penseurs veulent lui coller.
Merci Nicolas...
Commenter  J’apprécie          132
Voilà un tome qui sent la sueur et le sang. Si on ne s'en tenait qu'à cela, à la bidoche déversée dans l'arène de combats, j'aurais fui depuis longtemps...écoeurée.
Mais, l'histoire est bien plus profonde. Elle nous narre la survie d'un Elfe bleu ravagé par le deuil et par la consommation de kicha.

Athé'non est le fils du roi des Elfes bleus mais depuis la perte de son âme-soeur, il n'est plus que l'ombre de lui-même.
Cet album, c'est celui de sa déchéance, tout autant que celui de sa renaissance. Il est à la fois anti-héros et héros fabuleux. Il est à la fois lâche et téméraire. Il n'est plus rien et finalement portera en lui toute la force qu'il faut pour vaincre la nouvelle menace qui pèse sur les Elfes ....la race humaine !

Cet album aborde différents thèmes intéressants, tels que le deuil mais également les relations qu'un homme peut entretenir avec un père autoritaire et peu indulgent. Mais c'est surtout, la cruauté des Hommes qui transparait dans ce nouvel opus.
A croire que les auteurs Jarry et Istin ont quelques comptes à rendre ....
Commenter  J’apprécie          250
Athé'non est un elfe Bleu, un guerrier, il était sur les murailles de Kastennroc, la forteresse légendaire et imprenable. Il a combattu les goules, quand d'autres sont restés cachés.

Maintenant, il vit comme un vagabond et consomme des feuilles de Kicha, une drogue. ♫ Besoin de rien envie de Kicha ♪ (*)

Si Athé'non avait assommé le gamin, après son larcin, il ne serait pas retrouvé dans cette belle merde, prisonnier dans les arènes d'un roi humain et obligé de se la jouer à la "gladiateur" ou de jouer "au gladiateur".

Mais s'il avait assommé le gamin, témoin de son larcin, nous n'aurions pas eu droit à ce super récit.

Le voici donc esclave des geôles de la ville de Kasatell, version fantasy de Rome, avec son cirque, ses jeux, ses combattants, ses tigres, son roi suprémaciste (il veut exterminer tout ce qui n'est pas humains), dictateur, qui a trouvé le moyen de se débarrasser des prisonniers tout en contentant son peuple avec du "panem et circenses" (plus "circenses" que "panem").

Ce dictateur se sent très fort, entouré de ses gardes, se délectant des esclaves qui meurent dans l'arène ou qui succombent à ses pièges pervers. Il se sent invincible, perché sur son trône. Attention, ne jamais oublier que du plus haut que l'on soit assis, ce n'est jamais que sur son cul…

Athé'non est un personnage emblématique, même s'il est au bout de sa vie et qu'il n'a plus envie de rien : il a perdu l'amour de sa vie, dans d'atroces circonstances, alors il est dans une passe sombre. Pourtant, il va devoir se sortir les doigts du cul et fissa !

Le récit se composera du récit au présent et de flashbacks où notre Athé'non se souviendra avoir échoué au rituel le plus important, celui face à la bête immense qu'est le Raïken-Kahlaal. Il a eu peur, tout simplement et à sa place, on aurait pissé dans notre maillot !

Les récits mettant en scène des anciens guerriers qui sont tombés au fond du gouffre, c'est toujours intéressant lorsque c'est bien fait. Dans ce cas-ci, la réussite est totale, tant du point de vue du scénario que des dessins, qui sont somptueux.

Notre elfe ne va pas se relever d'un coup, comme par miracle, il lui faudra un électrochoc, afin de survivre à ces jeux du cirque où il ne doit en rester qu'un seul vivant. Jusqu'au dernier moment, les jeux ne sont pas faits, on ne sait pas ce qu'il va arriver à notre Athé'non.

C'est un récit noir, sombre, glauque, en raison de ces jeux du cirque où l'on impose aux esclaves de se battre jusqu'à la mort pour tenter de gagner la vie. Ce sont des jeux cruels, où l'on divise les joueurs pour qu'ils s'entretuent eux-mêmes, ou pour leur éviter de faire preuve de solidarité, d'unir leur force.

Les planches finales sont magnifiques et la suite nous laisse présager des aventures encore plus sombres, glauques, noires, sans possibilité de lumière, vu que les terres d'Arran sont aussi mal barrées que nous.

Un excellent album, une fois de plus.

(*) Sur l'air de "Besoin de rien, envie de toi" de Peter et Sloane

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          180
Un elfe bleu, prince déchu et drogué, se retrouve dans une ville humaine où il est contraint de participer à des jeux du cirque sanglant.

Une histoire intéressante de rédemption, d'amitié peu commune et du rappel de son ancien amour. Une belle montée de l'histoire jusqu'à une apothéose surprenante, enrichie d'un dessin précis et de couleurs somptueuses.

J'ai beaucoup aimé. Un autre très bon tome de cette série sur les elfes.

Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- T’as pas mal changé, Athé’non.
- La souffrance, ça t’oblige à bouger.
- Nous, les Orcs, on n’en fait pas tout un plat de la souffrance, des sentiments… Même l’honneur, c’est important, mais pas tant que ça au final. Tu veux que je te donne notre secret ?… On a assez d’humour pour pas prendre tout cela au sérieux.
- De l’humour ? Les Orcs ?
- Ouais, on a de l’humour. Pas par choix, entends bien. C’est juste qu’on est foutus comme ça. On s’en branle un peu de tout parce qu’on sait qu’on va crever et que d’autres seront là pour refaire les mêmes conneries...
Commenter  J’apprécie          200
- Qu’on s’étripe joyeusement ne suffit pas. Il faut qu’ils ajoutent ce genre de joyeusetés. Si tu veux mon avis, cette humanité est le pire fléau qu’ait jamais connu Arran...
Commenter  J’apprécie          190
- Je savais qu’il en était de l’amour comme des Elfes… aucun des deux n’était éternel. Rien de l’était… mais on faisait tout pour en préserver l’illusion.
Commenter  J’apprécie          190
-Non. Jamais plus je ne le ferai...
-La vie d'un elfe est longue, très longue. Quand on a l'éternité devant soi, cd genre de promesse n'a pas de sens.
Commenter  J’apprécie          100
- Attends… Je te rends la liberté !
- On ne peut offrir ce qu’on ne possède pas !
Commenter  J’apprécie          190

Lire un extrait
Videos de Nicolas Jarry (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Jarry
Terres d'Ogon 4  Guerres d'Arran 2
autres livres classés : elfesVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (137) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}