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EAN : 9782267024326
154 pages
Christian Bourgois Editeur (10/01/2013)
3.88/5   8 notes
Résumé :
À Buenos Aires, le soleil frappe fort sur l'immeuble en construction de la rue Bonifacio. En ce dernier jour de l'année, date initialement prévue de l'achèvement du chantier, les futurs propriétaires sont venus constater l'avancement des travaux. La famille Viñas, chargée de veiller à ce que personne ne pénètre dans le chantier, s'est précairement installée au dernier étage du bâtiment et s'apprête à célébrer le réveillon. Mais, traversant les étages et les cloisons... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cesar Aira, très original
Cesar Aira n'aime pas s'attarder sur les introductions de ses livres, mais préfère prendre rapidement son envol à partir de là, et voir comment il peut improviser. Ces improvisations peuvent donner lieu à des rebondissements totalement inattendus dans le style de narration. Il passe du surréalisme, du dadaïsme, du quasi non-sens, au pulp, au style de la science-fiction populaire ou à celui des feuilletons télévisés, mais fait également appel à la narration fantastique. Il reste très ouvert, tout est possible dans ses livres. Volontairement, il veille aussi à ce que les histoires ne se terminent pas comme on l'attend généralement en littérature. Dans ce livre aussi, la fin est quelque peu étrange, et c'est à cause de cet aspect inattendu qu'elle est si attrayante : elle peut aussi être différente de ce à quoi nous sommes habitués !


L'intrigue
Fantômes" est l'histoire d'une journée, la veille du Nouvel An. Il fait une chaleur de sang, trente et un degrés. Pendant cette journée, du matin au soir, nous suivons une famille de migrants chiliens en Argentine, avec leurs collègues ouvriers travaillant dans le bâtiment, et plus tard avec les autres membres de la famille des migrants qui viennent fêter le réveillon. La famille chilienne loge dans une maison inachevée sur un quai d'appartements de luxe à Buenos Aires. Il y a encore des trous dans les murs, aucune fenêtre ou porte n'a encore été placée, mais leurs enfants sont occupés à jouer partout. C'est très dangereux. Enfin, il y a les fantômes. Il s'agit d'une bande de folichons incontrôlables qui font les tours de singe les plus fous et qui aiment rire.


Toutes sortes d'éléments
Voilà pour l'intrigue. Mais il y a plus que l'histoire de ce réveillon.
L'architecture : Pour l'instant, la famille vit en tant que concierge dans un immeuble d'appartements de luxe en cours de construction. Cela donne lieu à de belles et inspirantes réflexions sur l'architecture, et la relation des bâtiments à l'espace en général.
Questions sociales : la famille pauvre vit dans des conditions dangereuses et est chargée de l'entretien de cet endroit jusqu'à ce que les appartements de luxe soient terminés pour que les riches puissent venir y vivre. le livre comporte un aspect social.
La philosophie : Parfois, surtout vers la fin du livre, l'auteur adopte des théories plus philosophiques, souvent très mathématiques, basées sur des réflexions sur l'espace. Pour ma part, je les ai trouvées plutôt compliquées et pas très révélatrices pour ne pas dire caduques, parfois.
Les fantômes : dans les pays d'Amérique du Sud, on joue beaucoup avec des éléments comme la mort, le carnaval (se déguiser en mort, défier la mort). La mort fait partie intégrante de la culture, tout comme les fantômes font partie intégrante de ce livre.


Conclusion
Un auteur très original, au style intriguant, avec des aspect sociaux, et il ne manque pas d'humour… il a tout pour plaire, et en plus on est dépaysé vers la culture de l'Argentine, de l'Amérique du Sud.
Les fans peuvent aussi essayer l'auteur Copi, que Cesar Aira admire.

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C'est l'histoire d'un immeuble en construction, d'une famille de gardiens et de fantômes. Rien ne retient mon attention, ni le style, ni le thème, ni les personnages qui à la moitié du livre n'ont pris aucune épaisseur. J'abandonne.
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critiques presse (1)
Liberation
14 janvier 2013
Les histoires de fantômes sont à la mode. Elles l’étaient moins en 1987, quand César Aira a écrit ce bref et réjouissant roman, presque effrayant de liberté mélancolique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Il existe des sociétés où le non-construit prévaut de façon quasi exclusive, par exemple chez les aborigènes d'Australie, ces vieilles célibataires endurcies de province, d'après Lévi-Strauss. Sans rien construire, les Australiens se contentent de penser et de rêver éveillés au paysage dans lequel ils vivent jusqu'en faire, à force de contes, une véritable "construction" significative. Le processus n'est pas si exotique qu'il y paraît. Il est présent tous les jours dans la civilisation : il s'agit de la "ville mentale", comme celle de Dublin pour Joyce. Cela donne à penser... Laisse rêveur... L'architecture non-construite serait-elle la littérature ? Dans les sociétés civilisées, l'urbanisme multiplie sa fonction symbolique jusqu'à la vider ; si dans les sociétés primitives nomades la disposition du campement remplissait la fonction que ne remplissait pas la construction de la maison, c'est-à-dire ce qui est proprement social, dans l'urbanisme des grandes d'aujourd'hui, où les constructions exigent le concours de toutes les potentialités et de tous les savoir-faire de la société, l'urbanisme répète une fonction déjà remplie et finit par en manquer (il remplit plutôt une fonction de type symbolique policier). Ou alors il faudrait dire qu'il laisse un "symbolisme vacant", une énergie de symbolisation non occupée par quelque nécessité actuelle.
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Toute cette conversation était plutôt abstraite, pour ainsi dire, car elles n'étaient pas malades et n'avaient pas l'intention de le devenir. Ce qui était probablement la raison pour laquelle elles pouvaient en parler. Ecoute, Inés, l'homéopathie, ou n'importe quelle sorte de médecine magique, ne fonctionne que si tu y crois. Ce n'est pas vrai du tout, Elisa ! Beaucoup de gens qui n'y croient pas y trouvent des avantages. Oh oui, et n'ont-ils pas fini par y croire après ? Bien sûr, ils devaient bien... C'est ce que je veux dire, il faut y croire, avant ou après. Mais après n'est pas avant ! Cela n'a pas d'importance ; je ne serai convaincue que par quelqu'un qui n'y croyait pas, qui a guéri quand même et qui n'y a toujours pas cru par la suite. Mais c'est impossible ! Exactement, tu comprends maintenant ce que je veux dire ?

(ma traduction de la version néerlandaise)
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Mais qu'est-ce que tout cela a à voir avec les fantômes ? demanda encore Patri.
Ah, les ombres... Que sont les fantômes ? J'ai parlé des hommes argentins et chiliens pour clarifier quelque peu, comme on utilise les animaux dans les fables. Eh bien, dans ce cas tu devrais encore continuer à parler pendant très longtemps, dit Patri. Mais non, une fille aussi intelligente que toi. Ecoute... pour nous, il y a toujours des fantômes. Soustrais un Chilien d'un Argentin, ou vice versa. Ou additionne-les. Ou fais-en ce que tu veux. Le résultat sera toujours le même : un fantôme.
D'accord, mais pourquoi faut-il que ce soient toujours des pédés ?

(ma traduction du texte néerlandais)
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Le gros problème, racontait-elle à son amie absente, dont découlent tous les autres problèmes, est qu'elle était si frivole. Y avait-il jamais eu une femme plus frivole ? C'était difficile à imaginer. Elle ne prenait pas au sérieux les choses sérieuses, car pour elle, seul le reste comptait.

(ma traduction du livre néerlandais)
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Les enfants s'éloignaient tout le temps de leur table. Leurs parents étaient si satisfaits de manger qu'ils les laissaient faire, sauf lorsqu'ils quittaient le cercle de lumière de la faible ampoule, car l'obscurité cachait irrévocablement les bords de cet espace et, moins effrayant mais également dangereux, les bords de la piscine profonde.
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