Fugazi... comme l'album de Marillion.
Un club à Varsovie en 1992. Les boulversements politiques, les espoirs de la jeunesse, les galères de jeunes qui organisent des concerts dans un vieux cinéma.
En fait, on fera l'impasse sur les deux premières thématiques. Cette BD traite uniquement des galères inhérentes à l'organisation de concerts et tous les aléas qui vont avec. Financement, protection, intimidation, vie privée, groupes, baston.
Le club tiendra un peu moins d'un an, mais créera dans la mémoire collective un souvenir durable. Il faut dire qu'ils repoussaient pas mal de barrières, ils inventaient l'inimaginable et éclataient les codes. Un festival de 21 jours pour commencer... une soirée anniversaire avec 50 filles nues sur des grappes de raisin, une déco alternative avec un bar en forme de guitare, un vieux bus et un mur découpé comme si quelqu'un l'avait transpercé en courant...
Tout cela est bien servi par des dessins où affleure une certaine poésie, de la tendresse souvent. Une mise en page exceptionnelle. Cette mise en page entretient le climat de mouvement, de chaos, d'indécision qui bouillonnait dans les cerveaux des jeunes intrépides.
C'est bien vu.
Mais, mais, mais... même s'il y a un peu d'universalité dans le thème, je pense que cela parle surtout aux Polonais. Des noms de groupes inconnus. Il aurait été indiqué de fournir une bande-son, via CD ou via site internet. Cela aurait permis plus d'immersion.
Si la mise en page est soignée, la structure du récit est parfois un peu désordonnée. Cela reflète le climat, l'ambiance, l'époque, les grands bouleversements... mais c'est parfois trop décousu.
Enfin, je regrette que l'histoire n'essaie pas d'élargir l'approche et de nous montrer la société en mutation. Ne rester que sur les problématiques du club, c'est un peu nombriliste.
J'ai bien apprécié les photos des dernières pages, histoire de mettre un vrai visage sur les noms et de voir ce club mythique... devenu un terrain vague.
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Je suis tombé un peu par hasard sur l'émission phare de la première chaîne où des jeunes essayent de chanter devant un jury de stars professionnelles bien connues. Quand ils n'ont pas appuyé sur le bouton rouge et qu'ils ne se retournent pas, je suis abasourdi par les remarques qu'ils font pour justifier la non-sélection. Les malheureux candidats sont couverts véritablement d'éloges et repartent bredouilles.
Le principe est un peu le même pour la BD qu'il s'agit de noter. Cependant, généralement, je la descends à coup de massue. Là, j'ai envie de répondre par une critique du type : j'ai pas retenu ton oeuvre car ce n'est pas mon univers. Oui, il faut avoir envie de découvrir les lieux branchés de la capitale polonaise suite à la chute du Mur. L'univers rock grunge et underground à la sauce skinhead est à mille lieues du mien et je n'ai pas trop envie de le connaître.
Le problème de cette BD est qu'elle parle à des gens qui ont certainement connu ce lieu mythique qu'était le Fugazi. Cela peut leur parler. Or, cette photographie m'est totalement étrangère. La nostalgie n'opère que quand elle touche le coeur des gens. Or, c'est trop catégoriel et trop brouillon dans la narration.
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Le récit est un peu fouillis, parfois maladroit, mais incroyablement attachant et sincère. Il est aussi un beau témoignage d’une jeunesse libérée, devant les possibles qui s’offre à elle.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Drôle, touchant et souvent incroyable, l'ouvrage est particulièrement recommandé aux amateurs de gros sons et de diversité culturelle.
Lire la critique sur le site : BDGest
Il a menacé de s'en prendre à mon gosse.