C'est à la sortie d'un concert de Sapho (Ivry 2012) que j'ai acheté son dernier recueil de poèmes qu'elle m'a dédicacé avec un petit dessin stylisé en forme de personnage.
Il s'agit de poèmes en prose et parfois en vers relevant de réflexions sur l'identité et la défense des idées de la chanteuse, présentés en quatre parties : Allegro, Adagio, Andante et Furioso. C'est essentiellement un plaidoyer contre la guerre.
Elle évoque ses amis et rend hommage, en particulier, à Pierre Lartigues, poète du 20ème siècle qui était membre du comité de rédaction de la revue Action poétique (et non son homonyme). Pour moi, Il est plus difficile d'entrer dans l'univers poétique de Sapho que dans son univers musical mais certains textes sont accrocheurs et méritent cette belle édition « de la différence ».
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Vénus du Liban
Vénus de Beyrouth
contre les Talibans
contre la guerre toute
elle parle et perle en-
core des déroutes
récits légen-
des qui lui deman-
dent de faire du temps
un passagers out-
rageant dans la soute
d’un avion méchant
filant sans un doute
vers un Occident
qui l’a ravie toute
qu’elle va ravissant
Vénus du Liban
d’un rire et disant
qu’elle va vieillissant
qui s’en inquiètent out-
Outrageusement
Sa langue vole et va
Elle va la sauvant
Vénus du Liban
Vénus de Beyrouth
J’ai pleuré d’être juive parmi les gentils
Ou bien parmi les musulmans
Jamais je n’ai pleuré d’être marocaine
Jamais je n’ai pleuré d’être française