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EAN : 9782747039345
172 pages
Bayard Jeunesse (19/06/2014)
3.44/5   16 notes
Résumé :
Jang, un jeune orphelin de neuf ans, est confié
au libraire Chae. Son père, un copiste réputé,
est mort suite à son arrestation pour avoir répandu
des idées catholiques. Chargé de livrer les clients
de la librairie, le garçon se rend régulièrement
à Doriwon - une maison de courtisanes -
et chez M. Hong, un haut fonctionnaire.
Jang est fasciné par la bibliothèque du lettré
et touché par l'attitude bienvei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.

Livre découvert grâce à Mila (merci Mila), sa critique ainsi que le titre m'ont donnés envie de l'acheter pour en savoir plus. Et j'ai bien fait car je me suis régalée avec ce petit roman et j'ai été bien dépaysée. Que je vous explique pourquoi !!

En premier lieu, le livre-objet. Il est très beau grâce à sa belle couverture rouge qui met en avant un jeune garçon en train d'écrire. Les lettres du titre sont également en relief. Ensuite, à l'intérieur, nous avons droit à un joli dessin à chaque début de chapitre et, de temps en temps, des illustrations (petites ou grandes) réalisées par Kim Dong-Seong. Il a un bon coup de crayon car elles se marient très bien avec l'histoire.

En deuxième lieu, l'histoire. Nous rencontrons Jang avant qu'il en devienne orphelin et nous le suivons ensuite sur quelques années dans les méandres de sa nouvelle vie, qui se rapproche dangereusement de la raison pour laquelle il est devenu orphelin. L'histoire se déroule au XIXe siècle en Corée avec pour toile de fond, la persécution des catholiques. La religion catholique a été très mal perçue par les Coréens qui fonctionnent sous forme de castes alors que le catholicisme prône l'égalité des hommes devant Dieu. Il était donc très mal vu de s'intéresser à cette religion et/ou de copier ces textes, la réprimande était généralement très sévère (la pendaison). Un texte donc relativement dur même s'il est adressé aux jeunes, surtout si on fait attention aux différents niveaux de lectures. C'est une histoire néanmoins très intéressante pour apprendre les us et coutumes de l'époque ainsi que cette persécution (qui est un peu curieuse suivant les cas...).

Et en troisième lieu, Jang, le personnage principal. Jang est un jeune garçon amoureux des livres. Il a appris à lire et à écrire grâce à son père, copiste de métier. Celui-ci consistait à copier des livres pour ensuite les revendre par le biais d'un libraire. Les imprimeurs ne devaient pas encore exister ou n'étaient pas encore arrivés dans ce petit pays, plutôt réfractaire à ce qu'il ne connaissait pas. Après la mort de son père, Jang est recueilli par un ami de celui-ci et, au gré de ses courses, se lie d'amitié avec différentes personnes grâce à son amour des livres, plutôt rare en ces temps-là pour un jeune garçon issu du peuple. Jang est un gentil garçon qui devra apprendre à faire confiance aux autres et avant tout, à lui-même. Il évolue donc beaucoup durant toute l'histoire et j'ai été un peu déçue de le quitter si vite alors qu'on venait juste de faire connaissance.

Comme vous l'aurez compris, ce petit roman est un gros coup de coeur pour ma part aussi bien dans la forme que dans le fond. Petit plus, l'écriture de l'auteur est vraiment agréable et est accessible quelque soit l'âge (les notes du traducteur aident aussi). Je vous conseille donc très fortement de découvrir ce petit bijou, surtout si comme moi, vous êtes un amoureux des livres (objet et histoire). Les pages défilent d'elles-mêmes tellement il est agréable à lire malgré sa toile de fond un peu rude. Pour ma part, je pisterais les nouvelles publications de cet auteur coréen.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Dans la Corée du XIXe siècle, Jang a été élevé par son père qui est un copiste réputé qui travaille pour un libraire dénommé Chae. Il a neuf ans quand son père est arrêté par la police et torturé pour avoir travaillé sur un ouvrage répandant des idées catholiques tout en refusant de révéler l'identité de son commanditaire. Bien que libéré, il ne survivra pas à ses blessures et Jang sera recueilli par Chae qui le chargera de livrer sa clientèle. C'est ainsi qu'il se rendra souvent à Doriwom, une maison de courtisanes où il rencontrera Naksim, une fillette au caractère bien trempé, et qu'il aura ses entrées chez Monsieur Hong, un haut fonctionnaire prêt à partager avec lui son amour des livres. Et c'est ainsi que, sans s'en apercevoir, Jang marchera dans les traces de son père…
Mon avis : Ce roman jeunesse nous permet une incursion dans la Corée du XIXe siècle. Immédiatement séduite par sa première de couverture au titre doré en relief et dont la dominante rouge fait particulièrement ressortir le portrait de Jang qui s'essaie à la calligraphie, je n'ai pu m'empêcher de l'acquérir pour la médiathèque… et de commencer à le lire pour pouvoir le recommander… plus question de quitter ce petit coréen très attachant et à la vie périlleuse malgré lui jusqu'à la dernière page ! le début de l'histoire est tragique et nous plonge directement dans la problématique que l'auteur tient à nous faire parcourir : la persécution des catholiques. D'une écriture fluide et agréable, il se lit très vite tout en restant très intense dans le tableau qu'il nous dépeint. L'amour des livres et de la lecture y sont bien rendus, la lutte du pouvoir en place contre la propension de certains à adopter le catholicisme aussi. Des annotations en bas de page enrichissent la fiction de données documentaires non négligeables. A l'issue de cette lecture, les enfants ne pourront pas ne pas été frappés par l'atteinte à la liberté de penser qu'ils auront découverte. Mais la richesse de cet ouvrage à la lecture aussi plaisante qu'instructive ne s'arrête pas là. Il convient aussi de préciser qu'il est magnifiquement illustré par Kim Dong-seong, ce qui augmente, s'il en était besoin, le dépaysement. Il ne me reste maintenant qu'à le recouvrir, et à le partager avec mes jeunes lecteurs…
Public : à partir de onze ans – douze ans
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Jang et les livres interdits/ YEONG-SEO Yi
Traduit du Coréen par Lim Yeong-seo et Françoise Nagel
Bayard Jeunesse – Juin 2014 -172 pages
ISBN : 978-2-7470-3934-5 - Prix : 13,90€
Illustrations de Kim Dong-Seong

Résumé : L' histoire se passe en Corée au début du 19ème siècle. Jang est orphelin. Son père, copiste réputé, a été arrêté et battu à mort pour avoir copié des livres interdits sur le catholicisme. Chae, le libraire pour lequel travaillait de père de Jang recueille ce dernier et la charge de livrer leur commande aux clients de la librairie. Jang passionné lui aussi par la lecture, lit beaucoup, en particulier les ouvrages commandés par des seigneurs. Il va souvent à Doriwon, une maison de courtisanes et chez Mr Hong, un fin lettré avec qui il lui arrive de discuter malgré leur position sociale respective ce qui surprend beaucoup Jang.
Un jour, lors d'une livraison il s'aperçoit qu'un des ouvrages livrés comprend une partie consacrée à la foi catholique religion, interdite en Corée à cette époque sous peine de mort Malgré sa peur Jang garde le secret pour ne pas attirer des ennuis au libraire et à ses riches clients.
Plus tard il découvre qu'un certain nombre de livres déposés chez certains hauts personnages , en particulier chez Mr Hong , sous couvert de littérature classique, sont en fait des livres traitant de la religion catholique et donc extrêmement dangereux pour ceux qui les détiennent. Devenu copiste à son tour, il sera témoin de la persécution menée contre les catholiques et le catholicisme.
Mots clés: DISCRIMINATION RELIGIEUSE (persécution) / XIXe siècle / COREE / LIBERTE DE PENSEE / CULTURE ASIATIQUE/ DISCRIMINATION SOCIALE/RELATION PERE FILS/ ADOPTION / LIVRE-OBJET/ LECTURE
Commentaires : Ce livre, aborde un sujet assez inhabituel et intrigant: la conversion au Christianisme de lettrés coréens par la lecture de la Bible
Au-delà de l'intérêt des aspects religieux et catholique, l'organisation d'un réseau d'information clandestin, la résistance face à l'injustice et la misère, le culte du livre comme objet et comme perspective de plaisir et de connaissance, ainsi que la personnalité du jeune héros font de ce récit un très bon roman d'apprentissage porteur de valeurs humaines et morales. La mise en valeur de l'importance du livre et de sa beauté est renforcée par les très belles illustrations qui embellissent ce livre-ci. Toutefois l'histoire apparaît parfois décousue, d'autant que le récit s'étale sur plusieurs années et si l'on exclut une première persécution qui provoque la mort du père, ce n'est qu'à la fin du livre qu'est abordée directement la question de la conversion au christianisme. On peut aussi être gêné par le décalage entre les discussions avec un personnage comme Mr Hong et les petites chamailleries avec la jeune Naksim
Il faut signaler de très belles illustrations.
Pistes de discussion :
• Certaines lectures sont-elles meilleures que d'autres, selon Hong ?
• Qu'est-ce qui empêche ou permet à la religion catholique de se développer ?
• Que faut-il penser du comportement et de la personnalité de la petite Naksim, ou de
Hogunjebi ? Pourquoi sont-ils ainsi ? Comment faut-il réagir vis-à-vis d'eux ? Pensez à ce
qu'en disent les autres personnages du roman.
• Que pensez-vous de la façon dont Chae traite Jang ? S'en occupe-t-il bien ? L'aime-t-il ?
• A quoi peut-on reconnaitre que certains personnages du livre sont chrétiens ? Qui selon vous l'est ?
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Ce roman jeunesse qui se déroule au XIXème siècle en Corée a pour fond l'histoire de la persécution des catholique. Jung, jeune aspirant copiste, a été recueilli à la mort de son père par le libraire Chae. Son père, battu à mort par les autorités, avait copié en secret des ouvrages catholiques pour Chae. A ce jour, lors de ses livraisons, Jung rencontre le noble Hong et la courtisane dame Seolhyang, passionnés de livre et de découvertes. Mais la curiosité et la passion de lire ne sont ils pas encore dangereux même pour les personnes de haut rang ?
J'ai trouvé ce petit livre particulièrement intéressant sur les persécutions qu'engendrent le catholicisme en Asie. Il est considéré comme dangereux et combattu avec férocité par le pouvoir en place : l'égalité des hommes devant Dieu est mal perçue à une époque où même les gens du peuple n'ont pas le droit de regarder les nobles dans les yeux.
Il est aussi question dans ce livre du thème de la connaissance: jusqu'où peut-t-on aller pour découvrir de nouveaux mondes ou pensées ? doit-t-on ou peux-t-on défier les interdictions du pouvoir ? le pouvoir du livre et de la lecture est largement évoqué: outil de médiation , il peut être considéré comme un outil et subversif à combattre à tout prix. Enfin, j'ai apprécié la description du monde du livre de cette époque en Corée où l'imprimerie n'existe quasiment pas.
Le style est efficace, facile à lire, très réaliste et parfaitement adapté aux jeunes adolescents. le récit placé du point de vue du très jeune Jung montre comme il est difficile pour un enfant de comprendre au quotidien tous les enjeux et les dangers que représentent le livre ou la croyance occidentale.
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J'ai beaucoup aimé cette lecture !  Les différences de classes sociales, la persécution de la religion, la notion de liberté, la fraternité sont des sujets entre autres, qui sont abordés. C'est un petit livre assez intructive qui se lit très vite. En outre tout au long des pages, il y a de très belles illustrations qui nous permettent de nous immiscer davantage aux côtés de Jang et ses péripéties.
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Cheonju Sileui, ouvrage écrit par Matteo Ricci, un missionnaire italien, avait introduit le catholicisme en Corée vers la fin du XVIIIe siècle. Cette religion, que les Coréens appelaient aussi " science occidentale ", avait alors tout de suite été interdite. Mais, en 1791, ayant célébré la cérémonie funéraire à la mémoire de sa mère selon le rite catholique, Yun Ji-choung, cousin du grand lettré Jeong Yak-yong, avait déclenché les persécutions à l'encontre des catholiques de Corée. Depuis, tous les livres sur cette religion étaient jugés nuisibles aux coutumes coréennes, et le gouvernement en avait interdit la vente, la lecture et la possession. La police pouvait débarquer sans prévenir dans les bibliothèques des nobles et mettre tout sens dessus dessous. La découverte d'un seul livre catholique valait à son détenteur d'être jeté en prison et torturé, comme cela était arrivé au père de Jang. Régulièrement, des exécutions d'adeptes de la nouvelle religion avaient lieu non loin de la librairie Yakkye.
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- A mon avis, reprit Hong, c'est parce que les nobles s'obstinent à utiliser exclusivement le chinois et à empêcher la vulgarisation de l'alphabet coréen que le peuple ne sait pas lire et ne peut goûter au bonheur que procure la lecture dans notre propre langue (3).
3 - Jusqu'au XIVe siècle, il n'existait pas d'alphabet coréen, et les nobles devaient utiliser l'écriture chinoise. Après l'intervention d'un alphabet coréen, ils continuèrent à écrire le chinois car ils méprisaient ce nouvel alphabet, le considérant tout juste bon pour le peuple.
[.......]
Le seigneur Hong avait raison. Tout le monde n'avait pas le loisir d'apprendre le chinois. Les enfants du peuple devaient, dès l'âge de dix-sept ans, aller puiser de l'eau, couper du bois, enfin, travailler pour se nourir. Et malgré leurs efforts, il leur arrivait souvent de ne pas manger à leur faim. La pauvreté les poursuivait tout au long de leur vie.
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Depuis qu'il avait perdu son père, Jang avait du mal à demander l'aide de qui que ce soit, persuadé que personne ne s'intéressait à lui. (…) Il lui fallait travailler pour gagner sa vie, et chaque fois qu'il commettait une erreur, il devait la réparer en redoublant d'efforts. Et comme il ne voulait déranger personne, il essayait de se débrouiller seul tant bien que mal, ce qui lui rendait la vie encore plus difficile.
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Jang avait appris des textes par cœur dès qu'il avait commencé à parler. Il n'était pas particulièrement intelligent, simplement il répétait ce que son père lisait à haute voix les soirs où il travaillait tard et craignait de céder au sommeil sur son écritoire. Pour l'encourager, son père ne manquait jamais de le féliciter. Grâce à lui, Jang sut manier le pinceau avant de se servir d'une cuillère. A tout instant, il écrivait, dans la poussière du sol avec ses doigts, dans l'air avec son pinceau quand il manquait de papier.
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Lorsqu'il avait demandé au seigneur Hong pourquoi il possédait tant de livres alors qu'il ne les lisait pas tous, celui-ci avait répondu :
- Il n'y a pas que le plaisir de les lire, il y a aussi celui de les collectionner. (…) Comme les écureuils qui amassent des glands dès l'automne, je fais provision de livres et je me sens rassuré et heureux d'être prêt à passer l'hiver.
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