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EAN : 9782226403148
352 pages
Albin Michel (02/01/2019)
3.76/5   21 notes
Résumé :
Kabuchiko, le quartier le plus dangereux de Tokyo, territoire des yakusas. Daisuke, membre du redoutable clan Kobayashi, dirige un vaste réseau de mères porteuses vouées à approvisionner de riches chinois en mal d’enfants.

Kei, qui a été conçu pour un couple de Shanghaiens, n’a pas connu ses parents, morts accidentellement avant sa naissance. Il a grandi entre l’affection de sa mère porteuse et la défiance de Daisuke, qu’il considère comme son père. J... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ce roman on plonge un peu... dans le monde des yakusas, mais surtout dans les relations d'enfants parents.
Quand la solitude ne rime pas forcément avec richesse et aisance financière quand on vit sans parents.
C'est un roman sur les liens qui unissent les parents/enfants, les frères et soeurs, les parents de substitution. L'amour et la tendresse ne sont pas toujours là où on les attend.
Dans ce monde de Yakuza, aimer est une faiblesse mais quand un petit garçon débarque inopinément dans votre vie tout peut basculer.
C'est ce qu'il va arriver à Watanabe Daisuke, terrible yakusa. Il va se créer une famille de substitution en parallèle de ses activités de truand.
Il aura Kei, petit orphelin déjà à peine conçu, An sa grande soeur d'adoption et Guan Yin prostituée au grand coeur et mère porteuse.
Au Japon on ne montre pas ses sentiments, tout est en pudeur surtout quand on vit dans ce milieu. Sentiment égal faiblesse jusqu'au dénouement.
Immersion dans un milieu mafieux japonais, et dans un milieu aisé de Shangaï. Tout est sous contrôle alors que les volcans sont au milieu des coeurs.

Pour un premier roman c'est une belle réussite que nous livre là, Maëlle Lefèvre. Très belle découverte pour moi, j'ai beaucoup aimé. Très sensible, une belle description de certains quartiers de Tokyo, des modes de vie des japonais, de leur retenue en toute situation. Et surtout sur l'amour filial que ce soit une vraie famille ou une famille de substitution. A la fois dur et émouvant, très beau récit.
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Je remercie les éditions Albin Michel et Babelio pour cette lecture.

A Tokyo, le quartier de Kabuchiko est réputé pour être le plus dangereux de la ville. La mafia japonaise y sévit. Prostitution, jeux d'argent, réseaux de mères porteuses en sont les principales activités. La police n'intervient pas. Tout intéressé s'y rend à ses risques et périls.
Kei, un jeune adolescent, a grandi au coeur de ce quartier malfamé. Il est né par mère porteuse pour un couple de riches chinois de Shangai, mais ses parents sont morts dans un accident avant d'avoir pu le récupérer. Kei est resté au Japon, dans un orphelinat, avant d'être finalement élevé par la femme qui l'a mis au monde. le secret de sa naissance lui sera révélé quelques années plus tard.
Un livre sur l'amour familial et la recherche des ses origines.

"Jiazoku" est le premier roman de Maëlle Lefèvre, une jeune auteure de dix-neuf ans qui en a commencé l'écriture à seulement dix-sept ans.
"Jia" en chinois et "Kazuku" en japonais sont deux mots qui ont pour signification "famille", le thème précis de ce livre abordant une histoire de famille, l'amour et l'attachement d'une mère.

Guan Yin, chinoise, a émigré à Tokyo, une ville dans laquelle elle pensait trouver du travail, gagner de l'argent qu'elle pourrait envoyer à ses parents restés au pays. Mais, elle tombe dans le milieu des yakusas. Elle est alors "embauchée" pour porter des enfants destinés à de riches chinois, venant essentiellement de Shangai. Kei est un de ces enfants. Malheureusement, il n'a pas connu la vie qui lui était destinée et a grandi dans l'ombre d'un orphelinat géré par la mafia. Finalement, Guan Yin l'élèvera avec sa propre fille sous la surveillance de Daisuke, un mafieux repenti.

En parallèle, on découvre la vie de Fen à Shangai. La jeune fille est élevée dans un milieu aristocrate par une nounou, sous la surveillance de sa tante. Fen a perdu ses parents alors qu'elle était toute petite et, depuis ce temps-là, sa tante veille à sa bonne éducation. Elle ne manque de rien, elle vit dans un superbe appartement et a tout ce qu'elle souhaite mais elle est seule et souffre de cette solitude.

Entre Shangai et Tokyo, nous découvrons deux mondes opposés, deux cultures, la mafia, les trafics et la violence. Au milieu de tout cela, il y a des êtres humains, aux coeurs brisés, prêts à tout pour donner et recevoir l'amour d'une mère, d'un parent, d'un enfant. Peu importe que l'on soit riche ou pauvre.
Les descriptions des lieux et le fonctionnement des réseaux sont très précis. J'ai particulièrement aimé l'utilisation des termes chinois et japonais tout au long du roman. le Japon est un pays que je connais et j'ai été impressionnée de lire autant d'éléments de la part d'une si jeune autrice. En tout cas, bravo pour ce premier roman qui m'a beaucoup plu et qui m'a fait découvrir une autre facette de Tokyo.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Merci à masse critique qui m'a permis de découvrir ce roman qui est un vrai coup de coeur pour moi.L'auteure est étonnante de maturité au vu de son jeune âge;elle possède une grande maitrise de la langue française.Sa connaissance des yakusas me semble très étayée,elle est parvenue à nous faire partager la dualité de ses personnages principaux qui ont appris à ne pas montrer leurs émotions car leur humanité risquerait de leur faire perdre leur place dans une société très hiérarchisée et en guerre perpétuelle.
Si le sujet principal du roman est celui de l'exploitation de la misère de jeunes filles devenues mères porteuses pour survivre,beaucoup d'autres voies sont explorées:l'amour maternel attendrissant,l'amitié,aide précieuse dans un quotidien difficile,l'amour passion qui peut être un piège destructeur.
J'ai eu l'impression de pouvoir impunément circuler dans Kabukicho(mal nommé en quatrième de couverture),j'ai revisité Shangai que je connais un peu.Ce roman permet aussi de mieux différencier le Japon de la Chine que les européens ont souvent tendance à ranger dans la case Asie sans connaître les particularités de chaque pays.
Ce n'est pas un roman difficile à lire car le style y est fluide ce qui permet de mieux supporter la violence de certaines scènes.Il se pourrait bien que l'auteure ait posé avec ce récit la première pierre d'un belle carrière d'écrivain.
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Un premier roman qui me laisse une impression mitigée. L'originalité et la complexité de l'intrigue m'ont captivée, mais quelques longueurs donnent un côté répétitif qui m'a semblé insister de manière trop explicative sur l'une des thématiques centrales du roman : le sentiment exacerbé de solitude des personnages, quelles que soient leur histoire et les conditions de leur existence.
L'histoire de Fen et de Kei commence en 2016. A Shanghai, au sein d'une famille riche, pour Fen et à Tokyo, dans un drôle d'orphelinat, pour Kei, son frère né d'une mère porteuse. La mort de leurs parents bouscule leurs destins. Alors que Fen est élevée par sa jeune tante toute entière vouée à faire fructifier la société familiale, Kei est recueilli par le yakusa qui gère le trafic (commerce serait plus juste) des adoptions et des mères porteuses au Japon. de 2016 à 2035, leur existence se construit vaille que vaille et faille pour faille. Les silences et l'ostensible indifférence des adultes, les sentiments et émotions entravés de ne pouvoir être exprimés, le carcan des codes culturels et sociaux, étouffent leur enfance et leur adolescence sous une chape épaisse qui ne laisse filtrer ni lumière, ni amour.
Ce roman a des côtés attachants et intéressants, mais la narration m'a semblé un peu trop sinueuse et le suspense maladroitement entretenu par une construction alambiquée. Pas véritablement enthousiasmée, donc. Mais un roman qui, à mon avis, mérite d'être découvert.
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L'engouement pour les pays asiatiques est de plus en plus fort ces dernières années, surtout en ce qui concerne le Japon. Je ne connais rien à la culture du pays du soleil levant. Un des seuls romans que j'ai lu sur le thème, et ça remonte à de nombreuses années, est Geisha d'Arthur Golden, fresque somptueuse débutant dans les années 1930 et donnant une image très romanesque de la prostitution de luxe, au travers de la vie quotidienne de courtisanes.
C'est une image bien plus dure et réaliste que livre à ses lecteurs Maëlle Lefèvre dans son premier roman intitulé Jiazoku. Bienvenue dans les sombres recoins d'un Japon moderne à mille lieues des images fantasmées de petits personnages de mangas aux couleurs acidulées.

« Cette enfant trop sage et silencieuse qu'elle avait la lourde tâche d'élever lui inspirait la pitié, et même un léger chagrin. le chagrin des enfants rois. » p. 34

En 2015, c'est la fin de la politique de l'enfant unique en Chine. La démographie est moins contrôlée et de nombreuses familles décident de faire un deuxième enfant. Mais dans un monde où la carrière et les apparences sont primordiales, les femmes hésitent à vivre une seconde grossesse. C'est dans ce contexte qu'un odieux réseau clandestin de mères porteuses, destiné aux riches familles chinoises, voit son avénement à Tokyo. Ce trafic d'êtres humains est géré dans le quartier chaud de Kabuchiko par un clan Yakusa.

Cette histoire commence en Chine, à Shanghai, où vit la petite Fen dans une famille de riches industriels. Elle a trois ans est est élevée par sa nounou, son « Ayi » qui prend le rôle de sa mère, le plus souvent absente. Les enfants sont éduqués dans un culte de la perfection en vue de leur préparer un avenir des plus prestigieux. Mais les parents de Fen souhaitent un deuxième enfant, et dans ce but décident de partir au Japon pour initier les démarches auprès du réseau qui leur a été recommandé.

« Watanabe Daisuke pensa : « Cette impression de légèreté… » Oui il était heureux. Heureux… Parce que son petit Kei était là, à l'abri, près de lui. Et que personne ne pouvait lui faire de mal. » p. 121

Guan Yin est prostituée à Kabuchiko depuis son plus jeune âge, elle a une petite fille de 7 mois, conçue accidentellement, qu'elle élève de son mieux. En prenant de l'âge et suite à sa grossesse, elle subsiste de plus en plus difficilement car elle a du mal à trouver des clients. Elle vit avec son amie Bo, les deux femmes partagent un quotidien misérable et c'est donc une opportunité pour elles quand on leur propose de concevoir pour une autre. Guan Yin est recrutée et démarre une grossesse pour les parents de Fen. Malheureusement les commanditaires du bébé décèdent accidentellement avant de récupérer leur enfant, et le petit Kei est placé dès sa naissance dans une nurserie clandestine. Quand l'argent laissé pour l'élever par sa famille chinoise fait défaut, le petit garçon est remis à Daisuke, redouté bras droit du chef de clan Yakusa. Celui-ci ne peut se résoudre à l'éliminer et prend sur lui d'assurer son éducation…

Ce roman de Maëlle Lefèvre est une immersion en plein coeur de la culture japonaise et de ses côtés sombres ainsi que des valeurs prônées par les riches familles chinoises. La qualité première de ce texte est une hyper documentation de l'auteure qui en dit long au lecteur sur la hiérarchisation de la société et le fonctionnement des réseaux mafieux nippons. J'ai appris énormément au cours de ma lecture.

Ceci dit, le thème essentiel de ce roman ne se situe pas essentiellement dans l'exploration de ce milieu inquiétant. Il s'agit surtout d'une quête identitaire de la plupart des personnages, perdus dans une société qui exige d'eux avant tout une image sociale. Kei est en recherche de son histoire de vie, Fen orpheline également n'a de cesse de découvrir qui était sa mère. Guan Yin, sa fille An, Bo mais aussi Daisuke courent après leurs racines et l'affection de leurs proches, malgré un masque de froideur imposé par leurs "fonctions" respectives. C'est donc un roman bien plus humain que ce qu'il parait de prime abord, les personnages en sont touchants, notamment à travers la solitude et la rigidité qu'ils dégagent.

« Guan Yin, figée et toujours aussi souriante, restait fixée sur sa fleur en jade, une main levée comme en signe d'avertissement. Un avertissement pour tous les secrets enfouis dans le silence et la pénombre du temple, sous la protection des bandelettes dorées exauçant les voeux de tous les pèlerins venus se recueillir. » p. 231


Ce roman dresse un portrait plutôt inattendu des moeurs d'une société qu'on croit connaître de par les médias, mais dont nous sommes dans l'ignorance. Éloignée de nous de par ses traditions mais proche dans ses dérives, Maëlle Lefevre nous surprend vraiment avec ce récit foisonnant de détails. C'est un livre idéal pour les amoureux des descriptions et les curieux souhaitant en savoir davantage notamment sur les clans Yakusas.

Je tiens à saluer l'immense talent en devenir de cette jeune auteure qui livre un premier roman très abouti notamment par sa plume d'un réalisme et d'une maturité stupéfiante compte tenu de son jeune âge. En effet, Maëlle Lefèvre est âgée de 19 ans et a écrit Jiazoku à l'âge de 17 ans. C'est donc une jeune femme très talentueuse que je ne manquerai pas de suivre et à qui je souhaite une très belle réussite à l'image de ce premier opus.

« Kei savait que Watanabe-sama avait compris. Daisuke savait qu'il restait bien des choses à révéler au garçon mais cette seconde-ci, cet instant-là n'appartenait qu'à eux deux. À un père et un fils. » p. 342
Lien : https://leschroniquesdeminui..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Alors il poussa des hurlements de rage, frappa plusieurs fois contre le revêtement en faux marbre de la cabine.
Ya...Ku...sa.
Huit plus neuf plus trois….
Ça donnait vingt….
La main perdante au jeu d'Oicho-kabu…
Le score nul…
L'échec total.
Toute sa vie à son image…
Une vie de perdant, de bon à rien...l
Les mauvaises cartes.
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Elle s’immobilisa devant la porte du bureau de son supérieur. Un homme ni sympathique ni antipathique. Insipide. Visage banal, coupe de cheveux banale, lunettes banales. Un homme ni vieux ni jeune du haut de sa quarantaine passée. Un homme qui passait son temps dans son bureau, qui n’avait aucune affinité avec les enfants et qui se servait d’eux pour vivre son existence insipide, dans un des immeubles de Ginza. Hua ne voyait en Ikichi Bunta qu’un patron malhonnête qui ne savait même pas parler correctement chinois.
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Elle n’avait rien à dire à cette femme étrange qui avait débarqué dans sa vie et lui en avait retiré toutes les saveurs. Elle tentait de percer le secret de ce corps mince, aux tenues les plus chic et les plus luxueuses, et de ce visage encore plus fin que celui de sa mère, lèvres pulpeuses, nez parfaitement dessiné, yeux en amande, sourcils soigneusement épilés, le tout encadré par une cascade de cheveux noirs coupés net au niveau de la taille.
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Les femmes, les enfants… Ce n’était pas son monde et ça ne le serait jamais. Ces jérémiades, ces attachements, cette douceur écœurante l’exaspéraient. Il en était certain : sur cette terre, les bons sentiments n’étaient rien d’autre que des anomalies. Un mirage. Car l’univers qu’il connaissait était bien réel, lui. Et il n’y voyait que violences et misères. Pourquoi s’en plaindre alors que c’était ça, la vraie vie ?
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Elle aperçut à sa droite un bassin rempli d’eau, le choyuza5, mais détourna rapidement le regard, peu désireuse de se purifier avant d’accéder au sanctuaire. Puisque le shintoïsme laissait entendre que les choses souillées venaient de l’extérieur, ce n’était pas en mouillant ses mains et sa bouche qu’elle allait laver la noirceur d’une âme pourrie de l’intérieur.
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