Citons quelques faits et gestes typiques d'une attitude artificielle : les éclats de rire indiscrets, les poignées de main rigides et crispées, une amabilité imperturbable mais sans aucune chaleur, l'étalage narcissique d'un savoir superficiel, une attitude de joie ou de surprise stéréotypée, l'attachement rigide à certains concepts ou plans, une modestie exagérée et affectée, un grand déploiement de gestes dans la conversation, des efforts puérils pour se faire bien voir de certaines personnes, la mise en avant de son "sex-appeal", la coquetterie démesurée, les manifestations d'une sexualité envahissante et malsaine, une attitude composée, des propos pontifiants, pathétiques ou d'un raffinement exagéré, une attitude autoritaire ou condescendante, une trop grande familiarité, une façon de parler trop distante ...
Disons d'une manière générale que toute attitude et tout geste qui n'est pas en harmonie avec le comportement général d'une personne, qui semble en quelque sorte l'isoler et la contredire, recèle une fonction de remplacement tenant lieu d'un contact authentique.
Aucun argument ne nous fera croire qu'on puisse résoudre les problèmes redoutables de la psychothérapie par des interprétations opérées au hasard ou par l'application d'un schéma général à tous les malades.
Les malades se plaignant d'un manque de sentiments et d'expressions authentiques, c'est à dire les malades souffrant de dépersonnalisation. Dans cette catégorie se rangent également les malades qui "jouent la comédie", attitude dont ils ont conscience mais qui s'impose à eux par une sorte de contrainte intérieure; ils savent dans quelque compartiment reculé de leur conscience qu'ils sont en train de donner le change au médecin.
Ils appartiennent généralement au groupe des névrosés narcissiques de type hypocondriaque.
Les malades imperturbablement courtois et d'une correction distante. Il s'agit presque toujours de caractères impulsifs qui ont transformé leur haine en "politesse inconditionnelle".
D'autres ont mal compris le concept de la passivité analytique et se sont spécialisés dans l'art de l'attente infinie. Pendant les phases de résistance c'est l'affaire du médecin de prendre en main l'évolution de l'analyse. L'analyse ne peut être abandonnée à l'initiative du malade que pendant les périodes non alourdies de résistances.