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L'Enfant rieur tome 2 sur 2
EAN : 9782330014124
240 pages
Actes Sud (02/01/2013)
4/5   13 notes
Résumé :
Au lendemain de la capitulation de l’armée belge en 1940, c’est en vaincu et sans grandes espérances qu’Henry Bauchau doit affronter l’avenir. La femme aimée, Laure, est en France sur les routes de l’exode. S’ouvre désormais la période étouffante de l’Occupation. Pour tenter de participer au redressement du pays, le combattant démobilisé met son énergie au service du mouvement des Volontaires du Travail. Bientôt la propagande tente de faire dévier les visées de ce p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'Enfant rieur et Chemin sous la neige constituent les deux tomes d'un récit autobiographique à travers lesquels Henry Bauchau révèle au grand public son histoire et celle de sa famille, entre 1916 et le début des années 60. L'auteur rappelle objectivement son éducation bourgeoise et catholique ainsi que le rôle qu'il a tenu durant la seconde guerre mondiale. On retrouve dans ces deux récits une série de portraits, notamment celui de son frère aîné Olivier et de son père, mais aussi de personnes chères rencontrées durant la guerre.
Ces deux récits ont été dictés par l'auteur quelques temps avant sa mort et mettent au jour des vérités sur une Belgique divisée dès la première guerre mondiale. Henry Bauchau, accusé à tort d'avoir collaboré avec l'ennemi durant la seconde guerre mondiale a été jugé en 1946 par un tribunal constitué de militaires de retour des camps de prisonniers en Allemagne n'ayant pas eu connaissance de la vie en Belgique sous l'occupation. Ainsi, ce jugement expéditif a requalifié en quelques instants la bonne conduite d'Henry Bauchau sans le laisser exposer ses raisons ni les circonstances et les buts de toute son action durant les premières années de guerre ainsi que son activité dans la Résistance. C'est pourquoi l'éditeur des deux volumes rappelle dans sa préface combien l'impossibilité de dire fut sans doute « une des pires blessures » de l'existence  d'Henry Bauchau.
D'abord avocat à la suite de ses études, Henry Bauchau devient officier réserviste avant d'être mobilisé pour participer en 1940 à la campagne des dix-huit jours précédant l'occupation de la Belgique par l'Allemagne puis sa capitulation. Pour répondre à l'appel du roi Léopold III qui invite le peuple à reconstruire son pays, Henry Bauchau fonde en 1940 le Service des Volontaires du Travail Wallon. Ces camps, d'abord apolitiques, vont vite être considérés comme des lieux de collaboration avec l'ennemi, ce qu'ils deviendront effectivement quand Léon Degrelle, de retour d'Allemagne, les reprendra à son compte. A ce moment-là, Henry Bauchau et ses hommes démissionnent et font le choix de rentrer chez eux ou de rejoindre les rangs de l'Armée secrète, Degrelle et ses hommes trouveront à leur arrivée des camps désertés.
Si la guerre est omniprésente dans ces deux récits, il est aussi question de la vie intime de l'auteur : son mariage difficile et d'abord caché avec Mary durant ses études puis la naissance de leurs trois enfants, sa rencontre avec Laure (sa seconde femme) et l'écriture, la naissance d'un écrivain. L'auteur ne se dépeint pas comme un héros : il évoque ses doutes et ses erreurs personnelles, ses multiples tentatives professionnelles infructueuses qui le montrent comme un homme qui a dû repartir de zéro à plusieurs reprises, après la guerre mais aussi suite à son investissement dans le métier d'éditeur, la création d'une pension de jeunes filles en Suisse à la demande de Mary (qui n'acceptera le divorce qu'à cette condition), la ruine de cette entreprise poursuivie avec Laure qui les mènera tous les deux à une faillite. Henry Bauchau évoque sa dépression et ses cures psychanalytiques qui le mèneront sur une nouvelle voie professionnelle, celle de thérapeute, qu'il exercera jusqu'à tard dans sa vie. Conjointement, Henry Bauchau poursuivra ses tentatives d'écriture et réussira à produire une première pièce, Gengis Khan qui sera mise en scène par Ariane Mnouchkine en 1961, marquant le début de sa carrière d'écrivain.
Si la mort n'a pas permis à Henry Bauchau de parachever autant qu'il l'aurait souhaité l'ensemble de ces deux tomes qui restent perfectibles -le lecteur notera de nombreuses redites au fil des pages-, l'oralité qui se dégage du texte montre l'urgence de la parole avant le dernier souffle.
Aux lecteurs qui ne connaissent pas Henry Bauchau, je conseille de découvrir d'abord ces deux premiers volumes qui offrent une vue d'ensemble de l'oeuvre de l'auteur puisque certains thèmes se retrouvent dans différents récits et varient, s'entrecroisent au fil du temps, de la pensée, de l'existence (à l'instar du récit le Boulevard périphérique paru en 2008, qui donne à voir les méandres de la pensée d'un narrateur touché par les ombres de la mort faisant écho à un ami mort durant la guerre).
Enfin, ces deux volumes donnent à réfléchir sur notre tentation à porter des jugements binaires, hâtifs, injustifiés. Aussi, la vie d'un homme de plus de 90 ans ainsi exposée au seuil de sa mort offre pour chacun d'entre nous un aspect vertigineux et pose souvent la question de la vie comme une tragédie par son rapport au destin et au sacré, à la fragilité de l'existence, aux rencontres, à nos choix et à leurs conséquences.
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Destin particulier que celui d'Henri Bauchau et troublant par le decalage entre la solidité du personnage autant de la guerre et la vie après où il semble si perdu, faible et sous l'emprise d'une mauvaise étoile....Interessant pour mettre en perspective les autres oeuvres de cet auteur si passionnant. Ce n'est pas un grand livre mais aidant pour les amateurs d'Henri Bauchau.
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L'un de mes auteurs préférés...
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Ce livre, qui est la suite de " L'enfant rieur " est le livre auquel l'auteur a travaillé, à la limite de ses forces, jusqu'aux derniers jours qui ont précédé son décès.
Perfectible, certes (mais ce n'est plus possible, bien sûr) mais essentiel par le message qu'il contient.
Bauchau est un auteur fort.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
On commence à parler d'un discours que je n'ai pas entendu, prononcé à Londres par un homme jusque là inconnu du grand public. C'est Charles de Gaulle, dont on me dit qu'il a remporté la seule demi-victoire de la guerre avec ses chars. Je connaissais un peu De Gaulle par son livre, la France et son armée, que j'avais beaucoup admiré. Pourtant, l'appel de Charles de Gaulle n'a pas été entendu par la majorité des Français, car, suivant un vote du Parlement, la république a été supprimée et Pétain dirige maintenant L’État français. Dans le désastre national, c'est lui qui représente ce qui reste d'autorité en France. Je me demande souvent si, au lieu d'être des chefs de guerre décidés à attendre l'heure de la victoire - des rois-pères - Léopold III et Pétain ne sont peut-être que des rois-mères.
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