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EAN : 9782258108134
432 pages
Presses de la Cité (19/02/2015)
3.47/5   35 notes
Résumé :
1934. Depuis qu'il a été abandonné quand il avait 7 ans, William Eng est pensionnaire de la très stricte institution du Sacré-Coeur, à Seattle. Cinq années ont passé, personne n'est venu le chercher. Aucune nouvelle de Liu Song, sa mère.

Un jour pourtant, alors qu'il est au cinéma avec les autres garçons de l'orphelinat, il reconnaît le visage de sa mère dans une bande-annonce. Troublé par cette apparition qu'il n'osait plus espérer, William décide d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Les Presses de la Cité viennent d'éditer un bien joli livre, un roman publié en 2013 aux Etats-Unis et traduit récemment par Isabelle Chapman : “La ballade de Willow” de l'écrivain américain Jamie Ford.
Un grand merci à Mathilde Boisserie pour l'envoi de cette fiction qui m'a littéralement captivé deux jours durant !

En cette année 1934, les stigmates de la Grande Dépression sont partout visibles dans Seattle où des milliers d'individus, du jour au lendemain privés d'emploi, vivent dans la rue.
Au milieu de cette misère extrême un adolescent d'origine chinoise, William Eng, sillonne la grande ville à la recherche de sa maman devenue ces dernières années une actrice adulée. Il est accompagné de Charlotte, une amie de son âge jolie comme un coeur et débrouillarde malgré sa cécité. Ils ont réussi à s'enfuir ensemble de l'orphelinat du Sacré-Coeur réputé pour sa rigidité implacable.

Après cinq longues années de séparation, les retrouvailles dans la loge d'un théâtre entre Liu Song, de son nom de scène Willow Frost, et son fils William, sont le point de départ d'un incroyable récit, d'une histoire familiale particulièrement dramatique que le jeune garçon est maintenant en âge d'entendre et peut-être même de comprendre.

De longs flash-back entraînent le lecteur au coeur des folles années 20 où règne la prohibition, où ragtime et fox-trot se dansent jusqu'au bout de la nuit, où l'industrie cinématographique est en plein essor avec l'apparition des premiers films sonores.

Dotée d'une voix enchanteresse Liu Song était promise à une belle carrière artistique mais la disparition prématurée de ses parents en a décidé autrement. Violée par son beau-père la voilà fille-mère, élevant seule son bébé dans le Chinatown de Seattle.
Pauvre Liu Song ! Contre la fatalité le plus grand des courages s'avère parfois dérisoire et la descente aux enfers est inéluctable...

Les péripéties ne manquent pas dans “La ballade de Willow” et s'enchaînent au rythme de courts chapitres, chacun agrémenté d'un titre avec l'année des faits entre parenthèses.
L'intrigue est vivante et, malgré de nombreux retours en arrière, pas le moins du monde décousue. le personnage de Willow est particulièrement attachant et son parcours de vie insolite fait vibrer la corde sensible du lecteur.
Les passionnés du septième art apprécieront l'ambiance frénétique des studios de cinéma qui à l'époque florissaient en dehors d'Hollywood.

Ce deuxième roman de Jamie Ford reconstitue avec brio l'ambiance de l'Amérique de l'entre-deux-guerres d'abord insouciante puis cauchemardesque avec la crise de 29.
Un large public devrait bientôt emboîter le pas de Willow dans cette longue ballade attendrissante.
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En 1934, lorsque William Eng croit reconnaître sa mère sur le grand écran d'un cinéma de Seattle, après cinq longues années de séparation sans nouvelles, il est bouleversé et part à sa recherche en compagnie de son amie Charlotte, une fillette aveugle.
« […] Willow Frost est beaucoup de personnes à la fois, pensa William, une chanteuse, une danseuse, une star de cinéma, mais avant tout, Willow Frost est ma mère ».
Les deux enfants s'enfuient d'une institution religieuse inhumaine et partent à la recherche de cette femme dont William conserve un souvenir tendre et flou.
Jamie Ford est un conteur habile mais son style est simple et ses personnages manquent cruellement de subtilité. L'intérêt de ce bon roman de détente, un peu trop à l'eau de rose à mon goût, réside dans la toile de fond de ce mélodrame attendrissant. Jamie Ford s'est bien documenté et il est vraiment passionnant de découvrir la vie grouillante de Chinatown, ses moeurs patriarcales odieuses, ses activités économiques, sa diaspora chinoise confrontée au racisme, les ravages de la Grande dépression, le développement de la prohibition et la naissance du cinéma.
Et pour peu que de délicieuses odeurs de cuisine chinoise viennent vous chatouiller le nez, vous entendrez La ballade de Willow
Je remercie les éditions des Presses de la cité et Babelio pour la découverte de ce roman.
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J'ai découvert ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio.
C'est un beau roman "d'apprentissage" qui nous plonge dans l'Amérique des années 20 et des années 30. Avec un petit air de Dickens. le héros, un jeune garçon sino-américain nommé William Eng nous fait penser un peu à Oliver Twist, un Oliver Twist qui se serait égaré dans le chinatown de Seattle.
La première partie du roman est centrée sur ce jeune enfant qui vit dans un orphelinat religieux de Seattle. Malgré l'aide de certaines religieuses pas toujours très tendres, il se sent esseulé et son amitié avec Charlotte la jeune aveugle et Sunny, le petit amérindien mi-cherokee l'aide un peu à surmonter sa tristesse. A douze ans il ne pense qu'à une chose: retrouver sa mère.
Lors d'une sortie au cinéma, il voit sur l'écran sa mère, Liu Song Eng, devenue une artiste à la mode et qui fait carrière sous le nom de Willow Eng ("willow": le saule, traduction de son prénom chinois).
Dès lors, un seul but le guide: retrouver sa mère et vivre avec elle.
Oui mais voilà, tout n'est pas si simple dans la société américaine corsetée des années 20 et 30, marquée par une ségrégation très forte à l'encontre des Asiatiques et un moralisme patriarcal à toute épreuve.

La deuxième partie du roman est à mon sens plus rythmée et plus captivante: on y voit l'odyssée de la pauvre Liu Song Eng, alias Willow Frost, la mère de notre jeune héros. C'est une jeune femme issue de l'immigration récente chinoise; elle vient d'un milieu artistique, ses parents sont artistes d'opéra chinois. A la suite de la terrible épidémie de grippe espagnole, notre héroïne devient orpheline et se retrouve sous la coupe de son beau-père, "Oncle Leo" qui va la maltraiter et abuser d'elle.
Malgré ces débuts plus que difficiles, elle va réussir à garder son fils près d'elle pendant ses premières années et mener une carrière artistique.
Je n'en dis pas plus, c'est émouvant et très vivant.
On vibre à l'évocation de ce milieu artistique qui se produit sur des scènes dans des lieux pas toujours très "fréquentables" (speakeasies..), on se révolte contre la condition de ces jeunes Asiatiques qui doivent se conformer aux traditions implacables de leur milieu, tout en subissant une discrimination impitoyable au sein de la société américaine.
Ainsi les jeunes Chinoises ne pouvaient accoucher à l'hôpital et les mariages mixtes étaient quasiment impossibles.
Les orphelins d'origine afro-américaine ou asiatique ne trouvaient pas de famille adoptante. Une jeune mère célibataire pouvait se faire retirer la garde de son enfant si on jugeait son mode de vie pas assez "moral".

Tous les travers de la société de l'époque sont remarquablement bien évoqués. Les personnages sont très attachants et nous permettent de mieux comprendre la société chinoise et la mentalité chinoise de l'époque. J'ai été sensible aussi au beau portrait de femme incarné par Liu Song. Une femme qui se débat dans un milieu difficile et qui se fait un nom dans le cinéma.
Enfin c'est l'Amérique des années folles et ensuite l'Amérique de la crise, l'Amérique de l'immigration et des carrières rapides.
Bref un beau moment de lecture.

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Dans les années 30 à Seattle, William, un jeune pensionnaire d'un orphelinat, part à la recherche de sa mère qu'il pense avoir reconnue dans un film. Mais quand elles ont lieu, les retrouvailles tant espérées ne sont pas comme il les avait imaginées.

Sa mère, devenue une actrice célèbre du nom de Willow, lui fait le récit de leur vie avant leur séparation et des raisons qui l'ont contrainte à son abandon. Elle lui raconte les conditions de sa conception, ses difficultés de fille-mère chinoise dans une Amérique raciste et patriarcale, la crise économique qui a jeté des milliers d'américains à la rue, et l'a conduite, elle aussi, à une faillite personnelle. le sort semble s'être acharné sur Willow et ses parents. Une fatalité qui ne peut qu'impacter défavorablement l'avenir de William et de sa mère.

Le roman de Jamie Ford, évoquant la vie des chinois de Seattle à cette période emblématique des Etats-Unis, où la Grande Dépression de l'entre-deux guerres coïncide avec le développement du cinéma et de la prohibition, aurait pu être passionnant. Malheureusement, souvent mélodramatique et manichéenne, l'histoire peine à convaincre. Et même si l'auteur semble bien connaitre le contexte historique, l'ensemble reste assez gentillet et superficiel. Toutefois, consciente d'être peu sensible à ce genre de narration, je suis persuadée que La Ballade de Willow a des qualités pour séduire d'autres lecteurs.

Merci à Babelio et aux Editions des Presses de la Cité pour la lecture de ce livre.

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C'est à un voyage émouvant que nous convie "la ballade de Willow", un voyage dans la communauté chinoise de Seattle dans les années 20 et 30.

A travers l'histoire dramatique de Liu Song et William, l'auteur plonge le lecteur au milieu du quartier chinois de Seattle. Cette immersion dans la communauté asiatique américaine est très intéressante, en particulier la mise en lumière des difficultés rencontrées par les asiatiques nés américains. Victimes de discriminations de toutes part, trop modernes pour être chinois, pas assez blancs pour être américains, ils sont partagés entre deux cultures, entre modernité et traditions.
Jamie Ford a la bonne idée de faire de Liu Song une actrice / chanteuse, ce qui lui permet de montrer le décalage entre la vision des asiatiques colportée par le monde du spectacle et la réalité du quotidien de la communauté chinoise. Tandis que les salles de théâtre et les cinémas évoquent une Chine riche, fastueuse et mystérieuse, les chinois de Seattle mènent une vie marquée par la misère et le rejet.

Mais s'il est un drame social, le roman de Jamie Ford est avant tout une belle histoire d'amour d'une mère pour son fils, une belle histoire qui touche le coeur.
L'auteur aime profondément ses personnages et cet amour sincère leur fait véritablement prendre vie, leur donne corps. William et Liu Song inspirent la tendresse. Ils sont profondément aimables tout en restant crédibles.

Jamie Ford a un vrai talent de conteur. le récit est prenant et la narration en forme d'allers et retours entre passé et présent set intelligemment menée. le lecteur est emmené ainsi jusqu'à un dénouement qui apparaitra à certains comme un happy end un peu naïf mais qui ravira les lecteurs qui, comme moi, sont tombés sous le charme de William et Liu Song.

L'écriture est simple, sans fioritures, fluide. Il est bien agréable de lire une histoire simple et touchante racontée simplement, loin de toute prétention et de tout cynisme.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Presses de la cité pour la rencontre de ces belles âmes que sont Liu Song et William.

Challenge Variété 13 (catégorie : "un livre qui vous a fait pleurer")
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Elle n'avait pas envie de discuter, mais il fallait qu'elle empêche son amie de se jeter dans le gouffre. L'une comme l'autre savaient qu'il existait une loi interdisant les mariages mixtes. Ses parents lui avaient raconté comment certaines jeunes Chinoises avaient gâché leur vie en s'enfuyant avec leurs petits amis sai yan.
Même dans un Etat comme celui de Washington, où cette interdiction n'était pas officielle, les juges s'octroyaient le droit de refuser de leur délivrer une licence de mariage, arbitrairement, pour n'importe quelle raison.
Dans une petite communauté, une jeune fille avait intérêt à soigner sa réputation, et Mildred était en train de mettre la sienne en péril.
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Qu'est ce qui nous empêche de juger les adultes? On nous apprend à obéir, à suivre les pas sur un sentier éclairé par nos ainés ... plus sages, plus expérimentés, plus croyants. Mais qu'en est-il de nos parents qui nous abandonnent ... Avons-nous le droit, en tant qu'enfants de les condamner ? Dois-je m'estimer coupable du trou que j'ai dans le cœur? Coupable de n'avoir pas su arrêter l'hémorragie de la blessure infligée par ma mère? Il ne faut pas s'attendre à ce que les enfants malheureux recousent leurs plaies sans laisser de terribles cicatrices.
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On choisit pas ses parents, conclut Sunny. Si on pouvait choisir, il y a des chances qu'on choisisse de pas naître du tout.
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On entendait grésiller et claquer les woks dans la cuisine pendant que les serveurs emportaient vers le banquet un flot ininterrompu de nouveaux plats. Mais Liu Song, sa peine pesant sur son estomac, festoyait sur la couenne du chagrin. Elle n'avait aucun appétit.
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Liu Song la dévisagea sans comprendre. La plupart des gens adoraient le Yuet Kahk. Pourtant elle se rappelait son père lui racontant comment, lorsqu'il était enfant, l'opéra cantonais avait été interdit par la dynastie des Qing, et les autorités n'avaient pas hésité à assassiner des artistes.

Elle n'avait jamais posé la question, mais se doutait que c'était la raison pour laquelle ses parents, alors apprentis, n'étaient jamais rentrés après leur tournée américaine. ils savaient que les préjugés hostiles ne s'effacent pas en un jour, même après des années, même à des milliers de kilomètres de distance, même après que les Mandchous eurent autorisé l'opéra de Pékin au Nord,
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