1888, Nicolas Blerman quitte sa vie natale quelques semaines après le décès de son père. Son pécule en poche, il prend le train direction Paris afin de faire les
Beaux-Arts. Au cours du voyage, il fait la connaissance de Hubert de Pressenssé, le directeur de L'Univers illustré, qui lui propose de faire, si le coeur lui en dit, quelques dessins pour son quotidien.
Arrivé dans la capitale, il choisit un atelier de Montmartre pour point d'ancrage mais ne peut rentrer aux
Beaux-Arts, faute de soutien. Il décide de prendre alors des cours à l'académie Julian afin de parfaire sa technique et comme l'argent lui file entre les doigts, il accepte de travailler aux ateliers Eiffel mais aussi à l'Univers Illustré.
Nicolas se lie d'amitié avec l'un de ses voisins, le sulfureux Toulouse-Lautrec qui lui fait découvrir la nuit montmartroise et notamment le Moulin Rouge. le jour, c'est au bras de Madame Vilmorin qu'il fait la connaissance du Tout-Paris et devient l'ami de Boni de Castellane…
Olivier et
Yolande Delagrange nous proposent ici une grande fresque où se télescopent l'Exposition universelle de 1889, le Moulin-Rouge de la Goulue, la première projection des frères Lumière, de l'esptionnage et une chasse à l'homme au coeur du musée Grévin, une exécution capitale à la petite Roquette, une course-poursuite dans les égouts de Paris…
La Belle Epoque du dandy est un roman où l'action et les rebondissements ne manquent pas, Nicolas nous entraine dans ce Paris de la Belle Epoque disparu et l'on prend avec lui des sapins, on goûte des bouillons, on assiste aux danses de la Goulue et de la Valentin le désossé, etc.
La lectrice de romans historiques que je suis y a trouvé son compte, ce premier volume des aventures de ce dandy plein de fougue et de charme, restitue bien cette période de la Belle Époque que j'affectionne tout particulièrement, avec ses bouleversements techniques et technologiques.
Le décor est réussi et les auteurs n'oublient pas non plus l'aspect sociologique de cette fin du 19è siècle, avec d'un côté le monde de l'aristocratie et de la grande bourgeoisie et de l'autre le petit peuple de Paris que le héros côtoie tour à tour.
J'ai aimé aussi retrouver des artistes que j'aime beaucoup comme Toulouse-Lautrec,
Alphonse Allais,
Oscar Wilde… D'un point de vue romanesque là encore, rien à dire. L'intrigue est foisonnante même si elle n'est pas diablement originale et lorgne du côté de Bel Ami, elle est plaisante néanmoins.
Pour autant, je ne ressors pas totalement charmée de ma lecture, il y a trop de longueurs à mon goût, notamment dans toutes les courses poursuites et autres chasses à l'homme qui s'étalent sur des dizaines de pages, des passages bien trop longs à mon goût !
Et c'est bien dommage car c'est un roman avec beaucoup de potentiel, porté par un héros sympathique en diable et un style tout à fait charmant et si les longueurs ne vous rebutent pas, je vous conseille ce dandy au charme fou.
Merci à Babelio et aux Editions
Sutton pour cette promenade montmartroise !