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EAN : 9782351183915
272 pages
Almora (31/01/2019)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Un trésor de la spiritualité universelle commenté par un des plus grands sages du xxe siècle.
Cet ouvrage présente une traduction et les propres commentaires du Mahatma Gandhi de l'un des plus grands textes de l'humanité : la Bhagavad-Gîtâ, ou " Chant du Bienheureux ".
Entre 1924 et 1926, Gandhi, qui souhaitait se désengager provisoirement de la vie politique et se consacrer davantage à la vie spirituelle, va vouer son temps à l'étude et à la présenta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un ouvrage inédit et précieux, de Gandhi commentant la Bhagavad-Gîtâ



Voici un des enseignements spirituels des plus connus au monde, et des plus lus et commentés. La Bhagavad-Gîtâ, extraite d'une épopée appelée Mahâbhârata, est absolument fabuleuse : c'est un trésor spirituel qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. C'est un guide vers la sainteté donné par Krishna à Arjuna alors qu'une bataille titanesque doit se dérouler avec ce dernier comme chef de guerre.
La Bhagavad-Gîtâ, dialogue entre Arjuna et Krishna, est à l'origine de nombreux courants spirituels depuis des siècles et des siècles. Quel plaisir donc, que de la relire ! J'ai été surpris d'apprendre que Gandhi s'y était mis également. Plutôt que de vous recopier la Bhagavad-Gîtâ, je vais vous partager les pensées de Gandhi à son sujet.

Dans son introduction, il nous dit : » Mon souhait, ainsi que celui de certains de mes compagnons, a été de présenter d'une manière accessible la pratique de l'enseignement de la Gîtâ telle que je l'avais comprise (…) Cette traduction est destinée aux femmes, à la classe des travailleurs, aux soit-disant shudra [la plus basse des quatre castes], et autres, qui sont peu lettrés ou même sans bagage intellectuel, qui n'ont ni le temps ou le désir de lire la Gîtâ dans le texte original et qui, malgré cela, ont besoin de son support. » Il ajoute que ses collaborateurs l'ont aidé car sa maigre connaissance du sanskrit original de la Gîtâ le freinait dans sa traduction en gujarati.
Gandhi poursuit dans son Introduction : « Dans l'hindouisme, l'incarnation s'applique à celui qui a accompli une action hors du commun et extraordinaire pour le bien de l'humanité. Toute vie incarnée est en réalité une incarnation divine, mais il n'est pas habituel de considérer chaque être humain comme une incarnation divine. (…) Il y a une vérité Urdue qui dit : « Adam n'est pas Dieu, mais une étincelle du Divin ». Et c'est pourquoi celui qui est le plus profondément religieux, se conduit comme pénétré de l'étincelle divine ». (…) Cette croyance dans l'incarnation est un témoignage de la plus haute ambition spirituelle. L'homme n'est pas en paix avec lui-même tant qu'il n'est pas devenu semblable à Dieu. L'effort pour atteindre cet état est suprême, c'est la seule ambition qui soit digne de l'être. Et c'est la réalisation du Soi. (…) Ce remède sans égal [la voie de la réalisation du Soi] est la renonciation aux fruits de l'action (…) en dédiant toutes ses actions à Dieu – c'est-à-dire en s'abandonnant soi-même totalement à Lui, corps et âme. (…) La Gîtâ dit : « Accomplis l'oeuvre qui t'échoit, mais renonce à son fruit. Sois détaché et agis. N'aies aucun désir de récompense et oeuvre !«

Comme vous le découvrirez à sa lecture, Gandhi ne commente pas forcément verset par verset : il le fait à sa manière. Comme ce livre est un inédit, je ne vais pas en rajouter ! Mais vous ne serez nullement déçu : « La sainte Upanishad de la Bhagavad-Gîtâ » est pleine de sagesse, et Gandhi aussi. Ses commentaires sont égaux à l'homme qu'il était et que l'on connait. Je les ai franchement apprécié : ils sont éclairants, et nourrissants.
J'ai déjà lu d'autres traductions commentées de la Bhagavad-Gîtâ, de qualité et mondialement connues, très riches et flamboyantes. Je ne saurais pas situer celle-ci par rapport aux autres. En tous cas, Gandhi l'a voulu accessible à tous, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'a pas donné le meilleur de sa sagesse ! On apprend autant de la Bhagavad-Gîtâ que de Gandhi dans cet ouvrage.
Aussi je vous recommande de lire cette traduction et ce commentaire de Gandhi de la Bhagavad-Gîtâ, que je mets dans mes Coups de coeur !

Très bonne lecture !

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
16. Qu’est-ce que l’action ? Qu’est-ce que l’inaction ? – les Sages eux-mêmes sont incertains. Je vais donc t’expliquer ce qu’est l’action, cette connaissance te libérera de tout mal.



« Je vais vous expliquer ce qu’est l’action juste et, l’ayant compris, vous vous sauverez vous-mêmes du mal, de la ronde des naissances et morts. »

Gandhi : Nos yeux sont fermés par des bandeaux, tels ceux du bœuf sous le joug tournant dans le pressoir à huile. Ce bandeau n’est pas éternel, mais nous le gardons car nous avons grandi avec lui et le voyons comme une chose naturelle, comme la peur qui, pour nous, est chose naturelle. Il y avait un lionceau qui avait grandi parmi les moutons et il tremblait de peur tout comme eux. Un jour, un véritable lion se présenta à lui et lui mit un miroir devant les yeux. Le lionceau se mit à rugir et quitta sur le-champ le troupeau de moutons. Personne ne l’avait forcé à porter un bandeau [celui de l’ignorance] sur les yeux, celui-ci était juste venu de lui-même.



De la même manière, chacun d’entre nous porte le bandeau de l’ignorance sur les yeux, et nous ne savons pas que ce n’est pas notre dharma de vivre dans l’ignorance, de nous soumettre à la ronde des naissances et des morts. Notre dharma est de nous élever toujours plus, jusqu’à ne pas pouvoir aller plus haut. Nous n’aurons pas de repos tant que nous n’aurons pas atteint le but. La paix éternelle ne viendra qu’une fois le but atteint, c’est-à-dire la paix de la libération. Si vous êtes au sommet de l’Himalaya, vous êtes certain d’en tomber, car un jour ou l’autre le sommet s’effondrera. Il s’effondrera car il est soumis, lui aussi, au changement. Dans l’état de moksha, il n’y a plus aucun changement et plus aucune chute.



Moksha signifie destruction du cycle des naissances et des morts, c'est-à-dire la sortie de ce cycle. Il signifie délivrance de la souffrance. Si nous rencontrons un guru digne de ce nom, et s’il desserre le bandeau de nos yeux et place devant nous le miroir de la connaissance, nous saurons alors qui nous sommes, si nous devons continuer d’aller de naissances en morts ou si nous sommes destinés à quelque chose d’autre. En vérité, nous sommes destinés à bien mieux que d’être entraînés toujours dans cette ronde. Nous appartenons à un plan plus élevé. Ainsi serons-nous prêts pour cette liberté quand les ténèbres de l’ignorance auront disparu."
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Dans l’hindouisme, l’incarnation s’applique à celui qui a accompli une action hors du commun et extraordinaire pour le bien de l’humanité. Toute vie incarnée est en réalité une incarnation divine, mais il n’est pas habituel de considérer chaque être humain comme une incarnation divine. (…) Il y a une vérité Urdue qui dit : « Adam n’est pas Dieu, mais une étincelle du Divin ». Et c’est pourquoi celui qui est le plus profondément religieux, se conduit comme pénétré de l’étincelle divine ». (…) Cette croyance dans l’incarnation est un témoignage de la plus haute ambition spirituelle. L’homme n’est pas en paix avec lui-même tant qu’il n’est pas devenu semblable à Dieu. L’effort pour atteindre cet état est suprême, c’est la seule ambition qui soit digne de l’être. Et c’est la réalisation du Soi. (…) Ce remède sans égal [la voie de la réalisation du Soi] est la renonciation aux fruits de l’action (…) en dédiant toutes ses actions à Dieu – c’est-à-dire en s’abandonnant soi-même totalement à Lui, corps et âme. (…) La Gîtâ dit : « Accomplis l’oeuvre qui t’échoit, mais renonce à son fruit. Sois détaché et agis. N’aies aucun désir de récompense et oeuvre !
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Est un dévot [bhakta] celui qui ne jalouse personne, qui est une fontaine de pitié, qui est sans égoisme, qui pardonne toujours, qui est toujours satisfait, dont les résolutions sont fermes, qui a dédié son esprit et son âme à Dieu, qui ne cause aucune crainte, qui n'a pas peur des autres, qui est libre de l'exultation, affliction, et crainte, qui est pur, qui est engagé dans l'action, et qui malgré cela, reste non affecté par elle, qui renonce à tout fruit, bon ou mauvais, qui traite ami ou ennemi d'une manière égale, qui n'est pas affecté par le respect ou l'irrespect, qui n'est pas gonflé par la louange, qui ne s'emporte par quand on parle mal de lui, qui aime le silence et la solitude, qui a une raison disciplinée.
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« De nos jours, en politique, il n'y a absolument rien de bien et beaucoup de mal, car ce temps est rempli de flatterie et personne n'est protégé des dangers, mais, bien au contraire, cerné par eux. Cela ne concourt pas à la réalisation du Soi. En fait, nous perdons notre âme. Nous perdons notre dharma, nous perdons la capacité d'œuvrer pour le bien de tous . »

(commentaire au verset n°41-Gandhi 1927 p. 42)
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Mon souhait, ainsi que celui de certains de mes compagnons, a été de présenter d’une manière accessible la pratique de l’enseignement de la Gîtâ telle que je l’avais comprise (…) Cette traduction est destinée aux femmes, à la classe des travailleurs, aux soit-disant shudra [la plus basse des quatre castes], et autres, qui sont peu lettrés ou même sans bagage intellectuel, qui n’ont ni le temps ou le désir de lire la Gîtâ dans le texte original et qui, malgré cela, ont besoin de son support.
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Vidéo de Mahatma Gandhi
Gandhi ou la quête de la vérité (1973 / Les samedis de France Culture). Diffusion sur France Culture le 30 juin 1973. Par Nadine Lefebure. Réalisation : Georges Peyrou. Photographie : Mohandas Karamchand Gandhi à Londres, en septembre 1931. Avec Olivier Clément, Roger Maria, Lanza del Vasto, Max Olivier-Lacamp et Olivier Lacombe. Extraits lus de “Autobiographie ou mes expériences de vérité” de Gandhi, ainsi que des textes de Tolstoï et Romain Rolland. En 1973, dans le cadre des "Samedis de France Culture", Nadine Lefébure avait consacré une longue émission à Gandhi, 25 ans après son assassinat à New Delhi. Il y est question de son nationalisme, de sa non-violence, ou plutôt "non-nuisance", de la lutte des Indiens contre le nationalisme britannique et le poids de cet Empire britannique, maître des mers. Une puissance spirituelle qui le dépassait lui-même, et pourtant une très grande humilité. Sa pensée : un humanisme ouvert. Son combat : un échec partiel, puisqu'il aboutit à la partition de l'Inde. Une émission consacrée à Gandhi, ce symbole de la non-violence. Dès l'enfance, la quête de vérité. On ne peut comprendre Gandhi et son destin sans connaître les dominantes de son enfance - il insiste d'ailleurs lui-même sur cette période dans son "Autobiographie". Ce qui est surtout frappant dans le récit de cette enfance, c'est de constater que dès son plus jeune âge, c'est la recherche de la vérité qui anime Gandhi. L'Angleterre et l'Afrique du Sud : un militant en devenir. Gandhi décide à 19 ans de partir en Angleterre, contre l'avis du chef de sa caste, qui le condamne alors à être traité en paria jusqu'à la fin de ses jours. Il voulait finir ses études de droit, certes, mais surtout aller au centre de cet Empire prestigieux, découvrir quel était le secret de cette puissance. Il s'y rend compte que le dominateur n'est pas si terrible que ça : l'Anglais est un personnage plutôt sympathique, qui a ses timidités et ses craintes. Gandhi, qui ne s'intéresse pour l'instant pas du tout à la religion, s'imprègne alors du sens anglais de la loi, du rationalisme, et du thème de l'innocent injustement condamné - des figures comme celles de Socrate ou de Jésus étant centrales au sein de la culture occidentale européenne. Après l'Angleterre, Gandhi se rend en Afrique du Sud. C'est là qu'il devient véritablement un militant, lui qui s'engage pour sensibiliser les gens sur la situation des Indiens au Natal. Il s'embarque dans une véritable aventure politique, qui sera son école de préparation à la lutte mondiale qu'il mènera ensuite dans son propre pays. Marqué par le profond respect qu'il a des Anglais et de leur Empire, le nationalisme que développe Gandhi à cette époque n'est pas encore revendicatif de l'indépendance : il réclame seulement le respect de la dignité, des droits et des coutumes d'une population par un maître reconnu comme tel. Lutte pour l'indépendance de l'Inde. Gandhi poursuit sa propagande de militant en faveur des Indiens. Il se rend à Londres, et rencontre des anarchistes indiens notoires, dont la violence et le courage l'émerveillent et l'épouvantent tout à la fois. C'est à cette époque qu'il en vient à l'indépendance, notamment économique. Le grand tournant se situe en juillet 1914. Embarqué pour les Indes via Londres, Gandhi est accueilli dans son pays comme un héros national. Il appelle alors à la grève générale : on compte 125 000 grévistes à Bombay en 1919, et 200 grèves dans toute l'Inde en 1920. Les choses s'accélèrent : en octobre 1920 est adopté le principe de l'indépendance, ou self-government dans le cadre de l'Empire, ainsi que le principe de non-coopération. En janvier 1930, le rapport proclamant l'indépendance de l'Inde est présenté par Jawaharlal Nehru, président de la commission des résolutions. En mars de cette même année a lieu la fameuse marche contre la taxe de sel, qui a entraîné une prise de conscience prodigieuse et massive de la part des Indiens, puisque c'est un sujet qui les touche tous. La désobéissance civile prend fin en mars 1931, avec la signature du "Gandhi-Irwin Pact" à la suite de négociations avec le Parti travailliste anglais au pouvoir depuis 2 ans, et qui sympathisait avec la cause indienne. Pourtant, la partition de l'Inde après la Seconde guerre mondiale laisse à l'œuvre de Gandhi, qui sera assassiné le 30 janvier 1948, un goût d'inachevé. Mais Gandhi n'est pas mort désespéré, et n'a pas désespéré de sa mission. Il demeure un symbole, une réponse exceptionnelle à une structure nouvelle dans l'histoire de la violence.
Source : France Culture
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