La chambre de l'âme

Lorsque l'on a été confronté à la maladie grave d'un proche, on sait qu'il est difficile de communiquer.
La peur, la fatigue, le poids des traitements, l'omni présence du personnel traitant amenuisent les moments de calme et de lucidité.
Mais sous le souffle de la mort, le désir de savoir ce qui pourrait se passer après notre vie terrestre émerge ici d'un vieux manuscrit peu connu du XIVe siècle : Pèlerinage de l'âme.
Etonnant manuscrit délicatement illustré et qui ressort tout autant de la mystique chrétienne que, semble-t-il, de récits d'expériences de personnes revenues à la vie, ce que l'on nomme aujourd'hui les NDE (Near death experience).
L'auteur avec simplesse et patience nous livre, autant qu'à sa soeur malade, ce message de rectitude et d'amour, cette préparation active à l'ultime jugement que nous nous délivrerons et à l'épuration spirituelle qui devra en résulter.
Un très belle découverte sur un texte précieux et peu accessible et pour laquelle je remercie Mme Amblard, les éditions Salvator et Babelio.

Paule Amblard, La Chambre de l'âme

J'avais beaucoup aimé du même auteur Un Pèlerinage intérieur, paru en 2008. L'ouvrage m'avait beaucoup touché ainsi que les miniatures issues de l'ouvrage de référence qu'est le Livre du pèlerin de vie humaine (1355) de Guillaume de Deguileville.

Cette fois l'auteur nous fait découvrir le Pèlerinage de l'âme humaine, du même Guillaume de Deguileville. de son voyage sur terre, nous passons à son voyage après la mort.
J'ai trouvé intéressant d'imaginer un dialogue entre deux soeurs dont l'une est malade, pour découvrir les étapes de notre pèlerin, pour apprendre à lire les images autant que le texte.
Ces échanges entre soeurs dans une chambre d'hôpital nous font découvrir les miniatures un peu à la façon de Shéhérazade dans les Mille et Une Nuits - une par jour, comme une manière de donner envie ici aussi de vivre le lendemain - ; ces échanges montrent aussi que cet ouvrage du moyen âge reste intéressant et pertinent à découvrir en 2023. Notre questionnement sur la mort et l'au-delà reste le même.

Je referme l'ouvrage de Paule Amblard avec le sentiment qu'il y a encore beaucoup à apprendre des qualités spirituelles développées par ces hommes et ces femmes du moyen âge. J'aurais bien aimé que La Chambre de l'âme développe un peu plus les questions spirituelles. Ceci étant dit, le livre de Paule Amblard est une belle introduction à cet ouvrage du moyen âge dont l'abord n'est pas si facile.

Je ne vais pas faire durer le suspens : ce livre fut un coup de coeur!

Un tout petit peu de mal à rentrer dedans au tout début car le contexte de la maladie est difficile mais ensuite… quel bonheur!

Tout comme Marion j'attendais impatiemment la suite de l'histoire du pèlerin et du devenir de son âme aprés la mort.
Paule Amblard a un réel talent de conteuse et sait nous tenir en haleine. San oublier l'histoire de ces deux soeurs, toujours juste et touchante sans tomber dans le pathos inutile. Pourtant cela aurait été facile : l'une d'elle étant atteinte d'un cancer agressif. Mais c'est justement cette justesse de ton et ce récit passionnant qui fait de ce livre une pépite.

Je n'en dévoilerais pas plus pour vous laisser autant de plaisir que j'en ai eu à le lire.☺️

Une très belle lecture en ce temps de Carême pour se poser en soi même…

Une belle échappée livresque avec ce roman. Malgré que l'ambiance aurait pu être lourde vis a vis de la maladie de Marion, Rose sa soeur, par sa lecture spirituelle du manuscrit du moine Guillaume de Guidulleville apporte une certaine légèreté.
Les deux soeurs vont se retrouver grâce à cette lecture et Rose va insuffler à Manon la curiosité d'en découvrir plus sur la vie après la mort.
Cette occupation va lui permettre d'occuper son esprit et e le garder combattif afin de vaincre cette épreuve.
Une belle leçon de vie, bien différente de ce qui st attendu.
Cela interrogé aussi et permet d'appréhender ce tabou qu'est la mort afin de l'appréhender comme un autre départ vers d'autres sensations et découvertes.
Lumineux

Mêlant habilement réalité et fiction, Paule Amblard démarre son récit au sein d'un hôpital où deux soeurs, l'une malade, l'autre accompagnante, vont se voir tous les jours dans cette chambre 136, aussi insipide que la nourriture qui y est servie, témoin des examens, des soins, des angoisses, des souffrances et des espérances qui se succèdent, se chevauchent et s'entrecroisent. Proches dans l'enfance, plus distantes adultes, cette épreuve sera leur renouveau à travers la lecture d'un manuscrit enluminé du Moyen-Âge, « le pèlerinage de l'âme humaine », écrit par un moine du XIVème siècle, Guillaume de Digulleville. Leur intimité retrouvée trouve sa source dans la découverte du voyage de l'âme après la mort, qui leur permit de passer outre le miroir de la maladie, pour se nicher vers des hauteurs que le lecteur que nous sommes tente d'atteindre avec elles.

Ce témoignage est absolument fascinant. Emaillant le récit, les enluminures illustrent le texte de Guillaume de Digulleville que Paule Amblard nous reproduit pour partie. du moment où l'âme quitte le corps, elle se voit nue, revêtue du sac de ses actes passés et mauvaises actions, sa conscience obscurcie par le manque d'amour ici-bas. Son ange gardien, toujours présent, la guide lors de toutes les étapes indispensables à sa purification avant d'entrer pleinement au paradis, et l'on comprend dès lors pleinement l'importance de la prière pour les âmes du purgatoire.

L'auteur mêle au récit ses propres analyses, pour éclairer le lecteur et de façon plus romanesque, la soeur malade, éloignée (en apparence) de toute forme de spiritualité. L'impuissance face à la maladie, la présence silencieuse, se transforment ainsi au fil des jours en qualité d'être qui agit en profondeur.
Lien : http://alarecherchedutempspr..