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EAN : 9782756408477
320 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (09/01/2013)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Joseph Caillaux... Ce nom est aujourd’hui largement et injustement oublié.

Oublié le grand ministre des Finances et le combat opiniâtre qu’il poursuivit de 1899 à 1914 pour doter la France d’une fiscalité moderne, techniquement efficace, socialement équitable, par la création de l’impôt sur le revenu.

Oublié le « coup d’Agadir » de 1911 : confronté en tant que chef du gouvernement français à une crise majeure provoquée par l’empereur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre achevé, livre complet et beaucoup de recherches de l'auteur qui racontent la vie d'un célèbre homme politique, Joseph Caillaux. Vraiment intéressant.
D'autant plus que j'ignorais le rôle, non pas de Gaston Calmette, directeur du Figaro, pour mener une campagne visant à abattre Joseph Caillaux, avec l'appui de Louis Barthou et Raymond Poincaré, mais celui de l'ambassadeur de Russie en France : Alexandre Petrovitch Izvolski. Ce dernier "finançant" cette campagne citée ; et aussi, selon l'écrivain, il avait manipulait Raoul Villain pour assassiner Jean Jaurès.

Tout y est : le rôle de Joseph Caillaux dans sa vie politique, les passages du Figaro contre Joseph Caillaux et sa femme, le procès.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sur le fond, il (Maître Labori) rappelle l'antique adage : à qui profite le crime ? S'il y avait deux personnes qui n'avaient pas intérêt à la mort de Calmette, c'étaient bien monsieur et madame Caillaux. Puis il évoque la très longue tradition d'acquittement des femmes en France. Une coutume, presque une règle. En 1885, Madame Clovis Hugues abat le courtier en publicité qui diffamait son mari, député de Marseille. Acquittée. En 1898, l'épouse d'un obscur député, Paulmier, avait résolu de faire taire le journal La Lanterne et son directeur, Alexandre Millerand, qui menaient une campagne contre son mari. En l'absence de Millerand, elle avait déchargé sa rage et son revolver sur un obscur secrétaire de rédaction qui n'avait le tort que de se trouver là. Acquittée. Acquittée, madame Steinheil, pourtant totalement incapable d'expliquer comment il pouvait se faire que les trois inconnus masqués, en longue lévite noire, jamais retrouvés, qui, dans la nuit, avaient expédié ad patres son mari complaisant et sa vieille entremetteuse de mère se fussent bornés à l'attacher fort lâchement aux barreaux de son lit, n'en avait pas moins été acquittée. Acquittée la belle madame Porkës qui pourtant n'avait pas convaincu lorsqu'elle avait raconté que son mari, à ses côtés, dans le lit conjugal, sans qu'elle y fût pour rien, sans qu'elle pût l'empêcher, s'était suicidé d'une demi-douzaine de balles dont quelques-unes tirées dans le dos. Les deux dernières n'avaient eu ni le courage, ni la franchise ni les excuses de madame Caillaux. Car enfin, celle-ci avait été victime d'une campagne dont la violence et la perfidie n'avaient pas de précédent. A quoi d'autre attribuer ce drame regrettable qu'aux excès d'une presse irresponsable qui abuse de la liberté ?


Page 304
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Les "troisannistes" (c'est le néologisme qui fut forgé pour désigner les partisans de la loi, la loi de 3 ans augmentant la durée du service militaire) ne manquaient certes pas d'arguments. La crise franco-allemande de 1911, heureusement dénouée par Caillaux, avait ouvert les yeux aux responsables civils et militaires sur l'exceptionnel état d'impréparation de notre armée. Bien que le monde entier fût censé nous envier notre incomparable corps d'officiers et nos prodigieux sous-officiers à nuls autres pareils, les dernières manoeuvres, en 1912, avaient confirmé et mis en lumière, en présence des observateurs professionnels délégués par tous les pays intéressés, outre les lacunes de notre armement et les insuffisances de notre entraînement, la médiocrité, pour ne pas dire plus, de notre encadrement, du haut en bas de l'échelle de commandement. Notre ceinture de forteresses, notre artillerie lourde, notre marine, tout était à moderniser, à renforcer, à revoir. Dans tous les compartiments du jeu, nous étions inférieurs à l'ennemi naturel et héréditaire que, depuis 1871, notre Etat-major et la plupart de nos hommes politiques présentaient ouvertement et nommèrent comme l'adversaire unique et fatal, en toute hypothèse, de la guerre à venir.

Page 99
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L'incohérence, le désordre, la discontinuité sont plus apparents que réels. Ne pas confondre la IIIème République en son âge d'or avec la IIIème agonisante des années trente, et moins encore avec la IVème, congénitalement sujette à la danse de Saint-Guy. Entre 1900 et 1914, les gouvernements se suivent, mais les gouvernants demeurent. C'est la continuité dans le changement, la stabilité dans l'instabilité.

Sur la période considérée, quinze ministères se sont succédé, ce qui donnerait un peu moins d'un an par gouvernement. Mais si l'on tient compte que Briand a quatre fois formé et dirigé un gouvernement, on tombe à douze présidents du Conseil. Si l'on considère que Clemenceau était le véritable chef du gouvernement Sarrien, que Monis puis Doumergue n'ont été que les prête-noms de Caillaux, que Poincaré a été le marionnettiste, Barthou et Viviani ses marionnettes, on ne trouve plus que six Premiers ministres effectifs en quatorze ans, soit Waldeck-Rousseau pendant trois ans, Combes trois ans, Clemenceau plus de trois ans (dont six mois de présidence nominale pour Sarrien), Poincaré deux ans (dont Barthou neuf mois et Viviani trois mois), Briand vingt et un mois, et Caillaux dix-huit mois (dont Monis trois mois et Doumergue sept mois), ce qui aboutit à relativiser sérieusement la supposée instabilité du régime.

Page 135-136
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Le cynique Briand, passé presque du jour au lendemain des utopies du socialisme révolutionnaire à la prise en compte des réalités, les avait rejoints. Depuis qu'en 1910, renégat honni par la gauche, il avait maté par les réquisitions et les révocations la grande grève des cheminots, il était l'idole de la droite qui l'appréciait d'autant plus qu'il venait de plus loin, tel un braconnier devenu garde-chasse, un forçat promu chef de police.
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Au lendemain de la mort accidentelle de Félix Faure, disparu en action, comme disent les Américains, les désordre est dans les esprits et dans la rue. Au nez et à la barbe d'un gouvernement tétanisé, sous l'oeil paterne de la police et le regard bienveillant de la caste militaire, nationalistes, plébiscitaires, ligueurs, arrogants et impunis, tiennent le haut du pavé. Déroulède, dangereux farfelu, et d'autant plus dangereux qu'il est sincère, saisit l'occasion des obsèques solennelles du président défunt pour prendre par la bride le cheval du général commandant les troupes mobilisées par la pompe funèbre, enjoint à ce général de marcher sur l'Elysée, et ce général hésite un moment avant de résister à l'ordre donné par le poète factieux ! Trois mois plus tard, le 4 juin 1899, sur l'hippodrome de Longchamp, un énergumène en jaquette et haut-de-forme, suivi d'une petite bande de voyous élégants et titrés, tous membres du Jockey-Clun ou du Cercle de l'Union, force l'entrée de la tribune officielle et abat sa canne sur le chapeau du nouveau chef de l'Etat, le président Emile Loubet, avant que le service d'ordre se décide à intervenir.

Page 36
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Vidéo de Dominique Jamet
Il est un des rares, très rares, trop rares journalistes dont on peut écrire, sans risque d’être démenti, qu’il a du talent, des idées et du courage. Qu’il a toujours préféré ses opinions à son confort, ses convictions à sa réputation. Rencontre avec un journaliste libre, tout simplement libre. www.revue-medias.com
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