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EAN : 9782070774425
592 pages
Gallimard (27/09/2012)
3.72/5   27 notes
Résumé :
À travers la description et l’analyse de la vie quotidienne d’une ancienne collectivité villageoise provençale, ce livre s’attache à décrire la mentalité et le style de vie de ses habitants en soulignant les mutations et les bouleversements que cette collectivité a subis depuis la dernière guerre jusqu’aux années 2000. L’urbanisation et la modernisation ne signifient pas seulement la fin d’un monde clos et de son « chauvinisme de clocher » ; elles se paient d’une di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Jean-Pierre le Goff est sociologue au CNRS. Depuis une vingtaine d'années, il axe ses travaux sur la transformation de la société française intervenue en deux générations, des années 60 à aujourd'hui.
Son livre « La fin du village » écrit en 2012 vient d'être réédité en format de poche. le village évoqué est celui de Cadenet situé dans le Lubéron où le Goff a passé de très nombreux séjours pendant 25 ans. Au fil des années, au gré des rencontres, des discussions, des témoignages, des visites, des lectures de documents de toutes sortes, l'auteur dresse l'extraordinaire évolution de ce village intervenue entre la fin des années 50 et le début de ce XXI° siècle. En fait, plus qu'une évolution, il s'agit d'un bouleversement considérable, d'une rupture violente.

Des années 60 où les 2000 habitants de Cadenet vivaient essentiellement de l'agriculture, de l'arboriculture et des ateliers de vannerie, aux années 2010 où le village de 4000 habitants est devenu résidence secondaire et banlieue d'Avignon, d'Aix-en-Provence, voire de Marseille, tous les pans de la micro société de Cadenet sont analysés.
Les années d'avant 68 voient l'arrivée de la télévision et de l'automobile et ses conséquences sur les relations entre villageois.
Les années 80 voient le village perdre ses activités traditionnelles et une partie de sa population. En contrepartie, les municipalités de l'époque font tout pour attirer des gens des villes avoisinantes en offrant un certain nombre de services (crèches, écoles, associations …). A partir de là, les transformations s'accélèrent. Les citadins « importés » habitent le village mais travaillent à la ville, partent tôt le matin, rentrent tard le soir en s'enfermant chez eux.

Impossible de lister ici l'ensemble des transformations constatées au cours de ces 50 dernières années. Ce considérable travail d'inventaire est étonnamment bien exprimé par l'auteur. Facile à lire, le récit est brillant. On a tous en tête plus ou moins consciemment des bribes de ces transformations. Le mérite du livre est d'en faire un inventaire quasi exhaustif. Passionnant !

Et quel travail ! 700 pages. A cela, s'ajoute en fin de livre une centaine de pages reprenant les différentes sources utilisées par l'auteur pour réaliser son étude : des comptes rendus d'interviews et de témoignages, des enquêtes publiques, des archives municipales, des bulletins d'associations locales, des rapports annuels, des ouvrages portant sur Cadenet et sa région, des sites internet, des prospectus, des journaux locaux (La Provence, le Courrier du Lubéron…), des communiqués de presse… Bref, certainement des milliers de documents ayant servi à l'écriture de cet essai. J'imagine l'écrivain au travail dans son bureau entouré de cette masse de documents, preuves indispensables de ce qu'il avance dans ses écrits.

Au final, une lecture passionnante !
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Si ce livre était un roman, on pourrait dire : "Ce qu'il raconte est truffé d'erreurs, d'approximations, de médisances, mais c'est de la littérature. Dans les histoires, tout a l'air vrai et rien n'est vrai."
Seulement voilà : ce livre n'est pas un roman. L'auteur nous livre la parole d'un expert, censée faire avancer le débat.
Or il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes: la France villageoise n'est plus ce qu'elle était. le milieu agricole a subi une mutation profonde, etc.
Il accumule des idées toutes faites que tout le monde a envie d'entendre: autrefois, on s'entraidait. Les enfants respectaient l'autorité de leurs aînés, on était heureux de travailler.
Il oppose artificiellement deux façons de penser et de se comporter, attribuant les unes aux "anciens", les autres aux "nouveaux", alors que l'éducation des enfants, le rapport à la nature, à la culture, sont depuis longtemps des sujets sur lesquels les avis sont partagés pour des raisons qui n'ont rien à voir avec l'appartenance ou non à l'ancienne communauté villageoise.
Il décrit de manière caricaturale et tronquée la vie scolaire, la vie associative, la vie agricole, au mépris de toute chronologie...
Que dire de plus ?
Au mieux, l'auteur porte un regard moqueur sur la plupart de ses personnages, et fera sourire le lecteur parisien. Au pire il ravive les braises de la peur de l'autre, de l'étranger (du dedans ou du dehors).
Mais l'impression générale est une grande déception devant un tel gâchis. Il y avait tant à dire sur ce village et ses habitants, sur les déceptions des uns, les espérances des autres, sur les aspirations des anciens étrangers, des nouveaux paysans, des "agricultureux" de toutes origines qui ont choisi ou non de vivre là.
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J avais une grande envie de replonger dans le passé et dans l'histoire de ce village du Vaucluse.
Déjà parce que j'y habite depuis 10 ans et que je suis passionné d*histoire.
Et puis le pedigree de l'auteur était rassurant, un sociologue du CNRS qui a reçu en plus de nombreux prix pour cet ouvrage.

Malheureusement la déception est telle que la décision d 'arrêter cette lecture au bout de 150 pages seulement est tombée et c'est irrévocable.

À part quelques anecdotes rigolotes et insolites sur le village l' auteur ne fait que nous livrer poncifs sur poncifs et banalités sur banalités.

On apprend que dans ce village, avant, les gens se rencontraient et se mariaient.
On y apprend aussi que parfois une femme infidèle trompait son mari, ou qu 'un mari volage allait voir ailleurs.
Extraordinaire non ?

Et attendez c'est pas fini...
On apprend aussi que certaines familles étaient amies. Et que certaines familles ne pouvaient pas se voir.
Quelle claque !

Ah oui j' oubliais... Certains habitants avaient des surnoms et d'autres pas.
Et puis même que certains allaient danser au bal.

Un livre vous l 'aurez compris qui n' à pour moi aucun intérêt et qui fut pour moi une grande source d'ennui.

Je reste même fort étonné que cet ouvrage ait pu être autant primé tant il est insipide.

Ce n'est qu'un avis personnel bien sur et tant mieux si certains ont aimé remonter le temps avec l'auteur.
Je pense que cet ouvrage à ravi ou ravira les vrais habitants qui ont passé leur enfance dans le village.

Pour les autres comme moi malheureusement la magie n 'à pas opéré.

La documentation est en tout cas très forte et l' auteur à réalisé un travail titanesque en recueillant des années d'archives et de témoignages.

C'est le seul point fort du livre pour moi car l'ensemble est sans charme et d'une rare banalité.

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J.P.Le Goff, sur la base de l'exemple d'une petite ville du Vaucluse - Cadenet - montre comment lors des 50 dernières années, ce qui faisait la vie d'une commune, ses liens de voisinage, l'unité culturelle locale, ont volé en éclat: individualisme, consumérisme, préférence pour les achats en grandes surfaces, migrations, fermeture des activités commerciales, industrielles et artisanales, inflation des prix de l'immobilier due à l'attraction de la région pour les touristes, tous ces phénomènes ont contribué à la déshumanisation des petites villes de France. S'ajoutent à cela des élus désemparés, impuissants, maladroits ou démagogues, et des fonctionnaires dont les actions sont davantage poussées par des idéologies personnelles ou à la mode, parfois éphémères, et qui, aidées par des rapports et des statistiques tronquées, conduisent à l'échec, au néant; et ensuite, les constats étant faits, d'autres recommencent sur le même mode. Le risque de livrer une telle étude est de donner l'impression de ne verser que dans la nostalgie, d'idéaliser un passé qui avait pourtant ses failles, et de refuser toute évolution. Mais la vérité est pourtant là: tant de nos contemporains ont naïvement cru que toute évolution était progrès, et ont accompagné aveuglément au nom de ce principe des démarches vaines et parfois mortifères. On a l'impression que toute la construction sociale et humaine de notre pays, portée par la volonté des politiques de la III° République d'une part, et par l'humanisme chrétien d'autre part, s'est décomposée lors des 50 dernières années, pour ne laisser en place qu'une société désespérante et vide de sens. Qui réagira, quand, et comment ? Peut-être, en fait, est-il trop tard. Et encore J.P.Le Goff se situait-il, en livrant ce document, dans un pays d'avant les attentats qui ont visé les enfants de l'Europe, en 2015, en 2016, en 2017. Il reste vraiment des optimistes?
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Sociologue, J P le Goff radiographie le village de Cadenet, dans le Vaucluse, sous tous les angles: moeurs, sociabilités, immigration, éducation, administration... Il le fait en chiffres mais aussi sur la base de témoignages (certains sont très émouvants..). Habitué des lieux , il a pu constater l'évolution du village, faire parler les gens et être présent dans certaines scènes qu'il décrit, c'est peut-être la faiblesse du dispositif sociologique.
Oui, il y a bien la fin d'un mode de vie communautaire et solidaire remplacé par l'individualisme consumériste, ce n'est pas nouveau, mais la démonstration est plaisante quoique implacable.
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critiques presse (2)
NonFiction
08 février 2013
Un livre foisonnant, à la fois plaisant à lire et modeste dans ses conclusions, sans prétentions généralisatrices, mais qui font au contraire réfléchir à la société que nous construisons sans toujours la penser consciemment
Lire la critique sur le site : NonFiction
Telerama
27 novembre 2012
Les chiffres sont précis, les analyses implacables, et les paroles recueil­lies par Le Goff incarnent ­fortement [les habitants].
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Les jeunes ont non seulement le droit, mais le devoir de s’amuser. À vrai dire, le mot devoir n’est pas forcément le plus approprié : « On estime, en effet, écrit-il, qu’un adulte qui n’a pas profité de sa jeunesse a quelque chose d’anormal. Il inspire de la pitié et même une certaine méfiance. » Ceux qui n’ont pas pris le temps de s’amuser quand ils étaient jeunes en portent les marques tout au long de leur vie : Ils ont gardé en eux des passions inassouvies qui risquent d’exploser un jour. Ils ne sont pas normaux, prévisibles et sains.
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La citoyenneté de la jeunesse est devenue une affaire de spécialistes. leur activisme donne lieu à de nombreuses réunions et à toute une littérature insipide, composée de multiples projets, rapports, comptes rendus et bilans que masquent la réalité par une nouvelle langue de bois et une "ingénierie méthodologique" apprises en formation. Les animateurs de ce genre de projets sont devenus les techniciens, plus ou moins dociles, d'une fantasmagorie de la citoyenneté de l'enfance et de la jeunesse promue par des politiques en mal de modernité.
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Quand les animateurs culturels s'adressent aux enfants, ils les font avec un bonne volonté et une gentillesse déconcertantes ; ils n'en diffusent pas moins en douceur des représentations , des idées et des modèles de comportements qui correspondent à leurs idéaux. Les animations ne relèvent pas seulement de la f^te ou de la mise en spectacle des droits de l'homme. La parole des enfants et des adolescents se mêle à celle des adultes pour exprimer une sombre vision du monde et l'expression de bons sentiments.
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Le vrai communisme, on ne peut pas l’appliquer, parce que c’est réellement vivre en commun. Je ne suis plus communiste, je ne peux plus l’être maintenant. Pourquoi ? Parce qu’il faut toujours donner, mais jamais qu’on nous donne. Quand on demande un service, plus personne ne vous le rend, même s’ils se disent communistes. C’est fini parce que tout le monde veut tout pour soi, les gens ne veulent plus rien partager. L’homme est une bête qui soi-disant réfléchit, mais qui veut toujours manger l’autre.
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Lieu « machiste » par excellence, le bar est l’endroit où l’on ne craint pas de parler entre hommes de choses qu’on n’oserait pas forcément dire ailleurs. Les relations amoureuses et les performances sexuelles, plus ou moins fantasmées, les histoires grivoises y tiennent une place de choix. Les allusions sont constantes et les habitués devinent à demi-mot les situations et les personnages visés.
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Vidéo de Jean-Pierre Le Goff
Jean-Pierre Le Goff - Mes années folles : révolte et nihilisme du peuple adolescent après mai 68
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