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EAN : 9782266338837
432 pages
Pocket (28/09/2023)
4.07/5   724 notes
Résumé :
1921 Les guerres indiennes sont loin. Leurs survivants ont, pour la plupart, été parqués dans des réserves où ils végètent, misérables, abandonnés à leur sort.Une exception à cette règle : le peuple osage. Il s'est vu attribuer un territoire minéral aux confins de l'Oklahoma. Or ces rochers recouvrent le plus grand gisement de pétrole des États-Unis. Les Osages sont millionnaires, roulent en voitures de luxe, envoient leurs enfants dans les plus prestigieuses univer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (148) Voir plus Ajouter une critique
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«  Pendant que je travaillais sur ce livre, j'eus souvent le sentiment de me lancer à la poursuite de l'Histoire, comme si elle se dérobait » se confie l'auteur, le journaliste-écrivain David Grann.
Mais à lire son époustouflant livre-enquête, tout est limpide tant sa démonstration est éclatante, on avance comme dans un thriller, indice après indice jusqu'à sa résolution finale.

On est dans ce qu'il se fait de meilleur dans la catégorie "True Crime".
Le point de départ, historique, est déjà en soi hors du commun. Les Indiens Osage, d'abord chassés par les colons de leur Kansas natal, sont relégués dans une réserve semi-aride inhospitalière du tout nouvel Etat de l'Oklahoma. Classique dans une histoire américaine. Sauf que le sous-sol de la réserve recèle le plus grand gisement de pétrole américain, les Osage possédant de fait les droits d'exploitation de leur sous-sol, ils deviennent multimillionnaires, vivant dans une opulence difficilement inimaginable.

C'est dans ce contexte que débute une terrible période que la mémoire collective osage qualifie de «  règne de la Terreur ». Officiellement, 24 assassinats de ces riches Osage, par arme à feu ou empoisonnement, dans les années 1920.

En trois parties brillamment articulées, David Grann expose les faits.
Il s'intéresse tout d'abord à nous présenter la famille de Mollie, une des familles osage qui a été le plus décimées.
Puis il décrit pas à pas l'enquête menée par le FBI et plus particulièrement son tout nouveau directeur, Hoover, qui entend faire de cette enquête une vitrine des méthodes révolutionnaires qu'il vient d'instituer.
Enfin dans la dernière partie, il met en scène ses investigations de journaliste pour mettre à jour des failles dans l'enquête du FBI et apporter un nouvel éclairage sur ces crimes. Incroyable ce qu'il a pu découvrir !

Le travail documentaire est impressionnant. David Grann a compulsé des matériaux inédits et de première main ( des milliers de pages de dossiers du FBI, des témoignages secrets de grands jurys, des transcriptions de procès, des déclarations d'informateurs, des registres de détectives privés, des dossiers du conseil de la tribu osage etc ) pour les restituer avec un remarquable sens du récit.
Géniale idée d'avoir inclus au fil des pages les photos des principaux protagonistes ou des lieux. C'est terriblement fort de découvrir les traits des victimes, de leurs bourreaux et de ceux qui cherchent à délivrer la vérité, comme si on cherchait dans un regard la trace d'une perversion, d'une cupidité, d'une naïveté ou d'une dignité.

Ce livre-enquête délivre également une réflexion pertinente sur l'histoire des Etats-Unis, sur l'histoire de la nation américaine dont les fondements reposent aussi sur le meurtre, le racisme et les discriminations. C'est glaçant de découvrir tout ce qu'il s'est tramé autour de la tribu des Osage mise en lambeaux : leur drame est peuplé de personnages inquiétants : époux / épouse blancs attirés par la richesse de ces Indiens ; curateurs malhonnêtes escroquant leur client osage qui n'avait pas le droit juridiquement de disposer à leur gré de leur fortune ; policiers véreux ; notables locaux perfides ... tous agissant en toute impunité.

« L'Histoire est un juge impitoyable. Elle expose au grand jour nos erreurs les plus tragiques, nos imprudences et nos secrets les plus intimes. »
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Je n'ose imaginer la tonne de documents, la montagne de dossiers, les archives pratiquement moisies que David Grann a dû consulter pour écrire "La note américaine". Je n'ose pas imaginer l'évolution de son état d'esprit au fil de sa recherche. Si moi lectrice fut outrée, imaginez ce que c'est que de découvrir cet outrage au fur et à mesure de la recherche et surtout l'ampleur de celui-ci.
Car c'est plus qu'un outrage.
Les Indiens Osages se voient attribuer par le gouvernement fédéral des États-Unis une très grande partie du territoire de l'Oklahoma. Ils en deviennent donc propriétaires. Une bonne affaire de régler se dit le gouvernement fédéral, on les a "parqués" dans un territoire aride où pas grand chose ne pousse. Survivront-ils? Bref, on espère ne plus entendre parler de cette nation. Mais oh surprise! On s'aperçoit que le sous-sol des terres Osages regorge de pétrole. Il est nécessaire et primordial d'exploiter cette ressources dans le courant du développement économique du début du 20 e siècle. Et donc, les exploitants des compagnies pétrolifères doivent payer des redevances aux propriétaires des parcelles de terrains: les Osages. On parle ici de millions et de millions de dollars. Les Osages sont devenus un peuple autochtone immensément riche où les blancs étaient à leur service. Le hic c'est qu'un Amérindien à l'époque n'est pas une "vraie" personne, un "vrai" citoyen et c'est par le biais d'un curateur, blanc il va s'en dire, que l'Osage peut bénéficier de son argent
Vous voyez venir ?
Tout le monde veut l'argent des Osages.
Ça commence avec la disparition d'Anna Brown, retrouvée assassinée d'une balle dans la nuque, puis d'un autre homme, puis d'un couple dont la maison explose littéralement au centre ville, puis des Osages qui sont de plus en plus malades et qui finissent par mourir toujours de façon suspecte mais toutefois, indétectable. Les premiers enquêteurs sur ces cas ne trouvent absolument rien, ne prouvent rien et n'accusent personne.
Il y a maintenant 24 meurtres.
Et aucun résultat d'enquête. Entre en scène le FBI , le Bureau, qui en est à ses balbutiements mais qui a déjà à sa tête John Edgar Hoover. Il dépêchera sur le territoire Osage une équipe d'enquêteurs qui finiront par voir la lumière .
Les Osages ont vécu des années sous le règne de la terreur.
Les curateurs ont des Osages sous tutelle qui périssent tous pratiquement de mort violente. Pas une seule famille Osage , semble-t-il qui n'ait pas perdu au moins un membre à cause des droits d'exploitation. Des 24 premiers cas de morts violentes, on peut maintenant les compter par centaines.
De 1907 à 1923, il y a eu 607 morts Osages.
Le taux de mortalité est de 19% annuellement alors que la moyenne nationale , à l'époque, Noirs et Blancs confondus est de 12%. Et tout le monde trouvait ça normal. Personne n'agitait le drapeau. Tous les rouages de la société, du shérif au juge, en passant par les médecins, les avocats, les banquiers, les élus, gouverneurs ou autres étaient complices de ce système meurtrier pour détourner des millions et des millions de dollars. Tous s'arrangeaient pour y trouvaient leur compte, sauf les Osages qui ne savaient plus comment se protéger.
Ce que nous présente "La note américaine" c'est une véritable culture de l'assassinat, du vol et de la spoliation bien établie , avec ses meurtres bien dissimulés, servant la cupidité.
Un documentaire qui se lit comme un roman tellement c'est prenant.
C'est une lecture exigeante, c'est consciencieusement écrit et c'est révélateur de trop de péchés à faire pardonner. À lire.
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Qui veut la mort des membres de la riche tribu indienne Osage en ce début de 20 ème siècle ? Intriguant, n'est-ce pas ?

Vous le saurez en lisant ce documentaire qui reconstitue minutieusement une des toutes premières enquêtes du FBI, de Edgar J. Hoover .

C'est aussi passionnant que le meilleur des polars, plein de rebondissements et je vous en recommande sincèrement la lecture. La réalité surpasse souvent la fiction pour une affaire complexe qui nous en apprend aussi beaucoup sur la naissance d'un État de droit dans un environnement violent de l'ouest profond .

On est encore imprégné des guerres indiennes avec le racisme ambiant. Les Indiens Osage ont vécu des déplacements successifs de population sous la pression des fermiers blancs jusque dans ce coin perdu de l'Oklahoma, territoire caillouteux où ils espéraient qu'on leur ficherait enfin la paix, jusqu'à ce qu'on y trouve du pétrole.

Les voilà riches à millions eux et leurs héritiers, mais toujours citoyens de seconde zone placés sous tutelles jusqu'en 1931. Cette fortune attire les brigands de toute sorte, escrocs, petits et grands, tuteurs d'Indiens peu scrupuleux, qui épousent pour hériter, volent et disparaissent, ce qu'hypocritement l'on désignait du doux vocable « d'Indian Business »

C'est alors que germa l'idée dans le cerveau de quelques uns de faire disparaître la tribu, et tous ceux qui seraient témoins des meurtres, pour s'accaparer la rente pétrolière. Ça fait subitement beaucoup de gens révolvérisés , empoisonnés, accidentés et la complicité des autorités locales devient flagrante, justifiant l'intervention d'une police nationale déconnectée des intérêts locaux, impliqués dans cette prédation généralisée . C'était une belle occasion pour l'ambitieux Hoover de valoriser son administration.

C'est l'intègre et tenace agent Tom White, un Texan, qui cherche à confondre les meurtriers, tout en perfectionnant une technique scientifique pour amener des preuves solides devant un tribunal . Non seulement l'enquête est longue et éprouvante , mais il est tellement difficile d'obtenir des condamnations sévères d'une justice corrompue et raciste.

De nombreuses photos des protagonistes de l'affaire figurent dans cet ouvrage. Dommage qu'elles soient si sombres et si peu lisibles pour la plupart . Le titre original est plus parlant que ce titre français pas très clair, qui risque de faire tomber ce livre passionnant dans les oubliettes de l'édition. Alors passez outre, et partez avec David Grann dans une page d'histoire sombre et méconnue de l'Amérique .


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Est ce de l'anti americanisme primaire que de reprendre les propos du magasine Inrockuptibles qui déclarent que ce livre est " avant tout un grand livre sur ce quoi les États Unis sont fondés : le meurtre, la discrimination." ? Cet ouvrage construit sur une recherche d'une densité phénoménale dénonce,en effet,une page de l'histoire américaine peu connue et pour cause! Nous sommes loin des défenseurs du bien contre le mal !
Il se lit comme un thriller bien que les faits soient dramatiquement réels. Histoire commencée en 1890 lorsque le gouvernement décide d'intensifier sa campagne d'assimilation en octroyant des parcelles de propriété aux Indiens Osages afin que les pionniers puissent s'emparer du reste. Contrairement aux blancs,les Osages sont conscients de la richesse des sols et témoins de ce qui c'est passé pour les Cherokee,ils réussissent à inclure une clause dans le contrat : "tout pétrole,gaz, charbon ou autre minerais sur ces terres...sont,par la présente, réservés à la tribu.". Ils vont alors devenir le peuple le plus riche qui ait jamais existé pour leur plus grand malheur. La cupidité,la jalousie et le racisme des blancs va ,en effet, entraîner leur perte par ce qui sera appelé le Règne de la terreur. Tout d'abord, dans le mépris le plus abjecte, l'état va imposé des tuteurs à tous les Osages non métissés afin qu'il ne puisse plus gérer eux même leur argent. Les meurtres vont s'instaurer au profit d'héritiers douteux bien en mèche avec les tuteurs,les médecins,les croque morts etc. David Grann permet de reconstituer toute ce macabre complot dans lequel les institutions les plus sélectes étaient impliquées. La corruption était totale. Lorsque les Osages désiraient qu'une enquête soit menée pour retrouver les assassins de leurs proches ils devaient eux même payer à prix d'or les enquêteurs,eux même complètement impliqués dans les crimes. On découvre deux hommes,dont Hooper, à l'origine du FBI et Tom White,un agent qui vont tout mettre en oeuvre pour découvrir les meurtriers. Leur mission accomplie le plus dur restait cependant à faire car les institutions étaient pourries jusqu'à la moelle. L'auteur va cependant beaucoup plus loin dans ses recherches et trouvera que les 4 ans du règne de la terreur n'étaient que la partie émergée de l'iceberg. En 2015,lorsque David Grann ressort des archives du FBI,des journaux,qu'il interroge des descendants des Osages,il constate que les meurtres ont débuté bien avant 1921 et ont continué bien plus longtemps que 4ans,ce qui fait passer le nombre d'une vingtaine de meurtres à des centaines ! Au point de parler "d'une véritable culture de l'assassinat".
Bien que je ne sois pas une habituée de ce type de lecture j'ai été passionnée et révoltée par cet ouvrage. J'ai énormément appris avec beaucoup de plaisir sur l'Amérique des pionniers et leurs descendants.
Martin Scorsese devait tourner le film de cette " Note américaine" mais le méchant Corona a bloqué le tournage...il paraît cependant que rien n'est perdu et que du Caprio et de Niro devraient y briller !....
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1921, Oklahoma. Déplacés puis parqués dans ce désert de poussière, la nouvelle terre d'accueil des Indiens Osages. Mais sous cette poussière, reposent d'immenses nappes de pétrole, faisant des Osages le peuple le plus riche du monde. de quoi attiser certaines convoitises, si tuer quelqu'un pour son pognon s'apparente à de la convoitise. Car, mystérieusement, alors que la population Osage vit dans l'opulence, son taux de mortalité est bien plus supérieur à la population américaine, dite blanche dans le coin de ce pays. Un pays qui a étrangement soif de sang, et d'argent.

Tués par balle, accidents de voitures, explosions de fermes, disparitions suspectes, empoisonnements... La malédiction noire des Osages déciment ces nouveaux riches, propriétaires d'un or noir qui attirera nombre de prétendants, prêts à tout pour récupérer une part du butin, y compris pour les proches des Osages même. C'est donc dans ces conditions douteuses qu'un certain J. Edgar Hoover va déployer ses premiers agents en infiltration pour tenter de résoudre le mystère, une belle découverte que la mise en place de ce bureau d'investigations.

Le livre de David Grann, une version True Crime légèrement romancée, s'occupe avant tout des faits. Il enquête, il interroge, il décrit. L'atmosphère, les paysages, l'âme humaine. le travail d'un écrivain journaliste. Beaucoup de monde donc se retrouve dans les premières pages, qui ne permet pas de s'attacher aux personnages qui eux n'ont rien de fictifs. Mais peu d'émotions, les faits, rien que les faits dans la beauté du désert de l'Oklahoma où des puits de forages fleurissaient dans le temps comme autant d'éoliennes de nos jours.
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critiques presse (5)
LeDevoir
12 février 2024
Le journaliste David Grann ne se contente pas de raconter les événements ayant marqué le début du FBI, il s’implique dans l’enquête, retournant dans les rapports de l’époque pour attacher quelques fils laissés dénoués depuis près de 100 ans.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
16 septembre 2020
Par-delà les scènes de chaos et de terreur que l’auteur décrit de façon clinique, on découvre une justice absolument embryonnaire et nulle, voire totalement inexistante, qui draine le trouble moisi de cette période et l’incapacité de rendre justice et de trouver les coupables. C’est horrible, désarmant et sordide.
Lire la critique sur le site : Liberation
Actualitte
05 novembre 2018
Tous les ingrédients sont réunis pour entraîner le lecteur dans une histoire trépidante, digne du meilleur thriller. Mais David Grann y ajoute une profonde humanité, son empathie, et ce sont des pages de tristesse et de colère, un appel à la mémoire et la justice.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
19 avril 2018
Années 1920, Oklahoma. De riches Indiens Osages sont assassinés, jusqu’à ce que les fédéraux s’en mêle. « La Note américaine » : une part sombre de l’histoire des Etats-Unis décryptée dans un récit captivant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
28 mars 2018
Le journaliste réputé David Grann livre d’incroyables révélations sur les meurtres d’Amérindiens en Oklahoma. "La note américaine" dévoile avec rigueur un complot couvert par le FBI. Martin Scorsese est sur la balle....
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Au début des années 1870, les Osages avaient été déplacés depuis leurs terres d’origine du Kansas vers une réserve rocailleuse d’Oklahoma, censée être de moindre valeur mais dont on découvrit par la suite qu’elle reposait sur le plus grand gisement pétrolifère des États-Unis. Pour y accéder, les chercheurs devaient louer les terres aux Osages et leur reverser des royalties. Au début des années 1900, chaque personne inscrite sur le rouleau de la tribu commença à recevoir un chèque trimestriel. Le montant initial ne s’élevait qu’à quelques dollars, mais, au fil du temps, alors que l’on extrayait de plus en plus de pétrole, les dividendes se comptèrent par centaines, puis par milliers de dollars. Le montant augmentait presque tous les ans, comme les ruisseaux de la Prairie qui se rejoignent pour former la large rivière boueuse qu’est le Cimarron, et que les membres de la tribu aient à eux tous accumulé des millions de dollars. (Pour la seule année 1923, la tribu perçut plus de trente millions de dollars, soit l’équivalent de plus de quatre cents millions de dollars actuels.) Les Osages étaient alors considérés comme le peuple le plus riche par individu au monde. « Voyez et contemplez ! s’exclamait un journaliste de l’hebdomadaire new-yorkais Outlook. Les Indiens, au lieu de mourir de faim […], jouissent de revenus réguliers qui rendent les banquiers malades de jalousie. »
[Chapitre 1 : La disparition]
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À partir de 1877, il n’y eut presque plus de bisons à chasser – les autorités ayant vivement encouragé les colons à les exterminer sachant bien que, selon les termes d’un officier de l’armée, « chaque bison mort est un Indien en moins ». La politique du gouvernement était passée du confinement à l’assimilation forcée, et les représentants gouvernementaux essayaient de plus en plus de convaincre les Osages d’aller à la messe, de parler anglais, et de couvrir leurs corps de vêtements en fibres végétales.
Le gouvernement leur devait encore de l’argent pour les terres du Kansas, mais il refusait de s’acquitter de sa dette tant que les hommes en pleine possession de leurs moyens, comme Ne-kah-e-se-y, refuseraient de cultiver leurs terres ; et lorsqu’ils cédèrent le gouvernement voulut payer sa dette sous forme de vêtements et de rations alimentaires. Un chef protesta : « Nous ne sommes pas des chiens qu’il faut venir nourrir. »
[Chapitre 4 : La réserve souterraine]
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Puis je cherchai Scott Mathis, le propriétaire de la Big Hill Trading Company. D'après ce registre, il aurait été responsable de neuf Osages, dont Anna Brown et sa mère Lizzie. En vérifiant la liste, je vis qu'une troisième personne s'était ajoutée à la liste, puis une quatrième, une cinquième et une sixième. Des neuf personnes qu'il avait sous sa tutelle, sept avaient rendu l'âme, dont deux avaient été notoirement assassinées. Je parcourus le registre à la recherche d'autres curateurs de l'époque. L'un d'entre eux était responsable de onze Osages, dont huit avaient péri. Un autre en avait treize, et plus de la moitié n'étaient plus de ce monde. Et un autre encore en avait cinq et tous avaient trépassé. Et ainsi de suite. Leur nombre était hallucinant et dépassait largement le taux de mortalité naturelle. Puisque, dans l'ensemble, aucune enquête n'était ouverte, il était impossible de connaître précisément le nombre de morts suspectes, sans parler du nom des responsables.
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Le gouvernement américain, prétendant que la majorité des Osages étaient incapables de gérer leur patrimoine, avait demandé au Bureau des affaires indiennes de désigner les membres de leur communauté aptes à administrer leur fortune. Malgré les objections virulentes de la tribu, une grande partie des Osages, dont Lizzie et Anna, furent déclarés « incompétents », et se virent imposer des curateurs blancs qui supervisaient le moindre de leurs achats, jusqu’aux tubes de dentifrice qu’ils se procuraient dans la boutique d’à côté. Un Osage qui avait été mobilisé pendant la Première Guerre mondiale protesta : « Je me suis battu en France pour ce pays, et on ne m’autorise pas à signer mes chèques moi-même ! » Ces curateurs étaient généralement choisis parmi les membres éminents de la société blanche du comté.
Chapitre 5 : Les apôtres du diable.
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Le gouvernement américain avait assuré aux Osages que le territoire du Kansas serait à eux pour toujours, mais ils se retrouvèrent rapidement assiégés par les colons. Parmi eux se trouvait la famille de Laura Ingalls Wilder, qui écrivit par la suite La Petite Maison dans la prairie à partir de son expérience. « Pourquoi est-ce que tu n'aimes pas les Indiens, maman ? demande Laura à sa mère dans l'une des scènes.
- Je ne les aime pas, c'est tout. Et arrête de te mettre les doigts dans la bouche, Laura.
Mais ici, c'est chez les Indiens, non ? Pourquoi est-ce qu'on est venus ici si tu n'aimes pas les Indiens ? »
Un soir, le père de Laura lui explique que le gouvernement va bientôt déplacer les Osages : « C'est pour cette raison que nous sommes là, Laura. Les Blancs comme nous vont bientôt occuper toute la région, et nous aurons la meilleure terre parce que nous sommes arrivés parmi les premiers, et nous pourrons choisir avant les autres. »
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Notre mot sur "Les Naufragés du Wager" de David Grann ----- https://bit.ly/47bkkEE #coupsdecoeurduDivan #PhilippeDivan #LesNaufragesduWager #DavidGrann #editionsdusoussol #booktok #litteraturetraduite #ebook #livrenumerique Tous nos conseils de lecture ICI : https://www.librairie-ledivan.com/
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