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EAN : 9782756101583
195 pages
Léo Scheer (05/01/2009)
4/5   3 notes
Résumé :
Anna et Sara se sont connues enfants. Anna est comédienne. Sara est écrivain. Ou plutôt elle a écrit un livre. Depuis, rien ne va plus. Ecrasée par un mal indéfinissable, elle s'est peu à peu retirée de tout et pour finir d'elle-même. Elle persiste pourtant à nier jusqu'au nom de sa maladie. Elle lui en trouvera un autre :
ce sera "la petite folie".
Récit étrange et poétique d'une disparition, d'un ravissement dans l'imaginaire. La Petite Folie altern... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai eu envie d'acheter « La Petite Folie » en lisant le quatrième de couverture.
Le sujet me plaisait, je ne connaissais pas l'auteure.
Je dois dire que je n'ai à aucun moment été déçue dans ma lecture.

Alexandra Lemasson nous parle en termes simples de ce que représente la perte au jour le jour de la « normalité » par Sara, jeune écrivaine, qui est soudainement envahie par un mal qu'elle appellera « sa petite folie ».

« Un matin je me suis réveillée et je n'ai plus rien reconnu. Ni ma chambre, ni mon lit, ni la lumière à travers le store, ni les vêtements entassés sur le dossier de la chaise, ni les chaussures rangées à côté que j'ai regardées longtemps en me demandant à qui elles pouvaient bien appartenir. Comme je vivais seule, j'ai pensé que ce devait être les miennes. Et comme la fille qui était allongée dans mon lit était à ma place, j'ai pensé que ce devait être moi. Mais je n'étais sûre de rien. Alors je me suis levée pour aller vérifier.
C'est comme ça, je crois, que tout a commencé ».

Elle dévoile au cours de ses entretiens avec son psychiatre toutes les manifestations de sa maladie.
Anna, son amie et comédienne, consulte ce même médecin et est bien décidée à sauver son amie de cette souffrance.

Tous les chapitres font référence à leur début à Lewis Caroll.
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On entre de plain-pied dans l'univers de deux femmes, presque deux soeurs car elles ont été élevées ensemble. Sara souffre de troubles de la mémoire. Elle a pourtant écrit un livre et depuis, elle ne va pas bien au point de refuser les rencontres de dédicace. La seconde, Anna, est comédienne. Elle s'éloigne peu à peu de son métier pour s'occuper de son amie. Elle consulte le même psychiatre que Sara pour lui parler de son état qui s'aggrave.Ce récit alterne en les mêlant étrangement les récits de ces deux femmes confrontées à la maladie, la « petite folie » comme la nomme si poétiquement Sara.
Ce roman, très intimiste et psychologique est émaillé de citations de « Alice au pays des merveilles » la dernière donne la clé de l'histoire.
Cette alternance de monologues entre les deux femmes révèle au lecteur deux facettes de la folie, deux versions de l'histoire et c'en est terrifiant. On passe alternativement du récit d'Anna ancré dans la réalité, avec des allés retours sur leur passé commun, à celui de Sara, plus intériorisé sur ses sensations et ses craintes.
Le thème de la folie n'est certes pas nouveau mais il est traité là avec une originalité de ton et une grande sensibilité qui parvient à éviter l'écueil du pathos.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je n'arrive plus à me concentrer, ma mémoire me joue des tours, ma confusion s'aggrave. Pourtant, au sein de ce chaos, une certitude grandit : j'y vois clair.
Je n'ai même jamais atteint un tel degré de lucidité. A ce stade, c'est intolérable. Je ne tiendrai pas longtemps ainsi. Assise au bord du précipice les yeux ouverts, de jour comme de nuit. Je regarde les biens-portants et me dis que la seule différence entre eux et moi c'est leur faculté à oublier la tragédie de l'existence. Je vivais insouciante, je m'étiole parce que trop consciente. Aujourd'hui, je sais ce qu'on attend de moi. Que je reconnaisse et admette enfin ma maladie pour qu'on puisse me ranger dans une catégorie clairement définie. Quand je serai bien tranquille dans ma petite boîte, on me mettra une étiquette, on refermera le couvercle et m'on m'enverra dans une clinique d'où je ressortirai quand je le pourrai. Affaire classée.
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Le pire, c'est de ne pas savoir ce que j'ai. Si j'avais un mot à ma disposition je crois que ça irait mieux. Je saurais de quoi je souffre et ça suffirait sans doute à me soulager. Si j'avais la grippe par exemple, je pourrais dire : J'ai la grippe.
Les gens verraient tout de suite de quoi je veux parler et trouveraient les mots pour me réconforter. Là, qu'est-ce que je peux dire ? Je ne sais pas quoi dire.
Hormis que je suis fatiguée, ce qui pour les autres finit par être fatigant. Au début bien sûr tout le monde comprenait et tentait de m'encourager. Ce n'était qu'une question de semaines, un mauvais moment à passer, je n'avais pas de raison de m'inquiéter. Le moment a fini par passer mais le mauvais est resté.
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Misérable, j'observe ce monde auquel je sais pourtant que j'appartenais.
Celui des biens-portants pour qui chaque journée est clairement balisée.
Ceux qui iront de rendez-vous en rendez-vous, ne s'arrêteront que pour déjeuner à la hâte dans des endroits bruyants et enfumés où je ne peux plus m'aventurer.
Puis ils rejoindront des bureaux et ne craindront pas d'engager des conversations avec d'autres gens qui les comprendront. Et le soir venu ils regarderont d'un air satisfait des agendas où ils consigneront tout ce qu'ils ont fait durant leur journée.
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Il faut de tout pour faire un monde, dit-elle en rajustant son collier assorti à ses dents. Je regarde ses mains manucurées, sa montre Cartier et ses cheveux fraîchement lavés, et je pense que le monde est mal fait. Je voudrais qu'elle soit à ma place l'espace d'un instant pour que disparaisse de son visage cette expression de contentement. Elle se sait du bon côté mais la frontière est poreuse. On ne s'aperçoit de rien et soudain plus rien n'est comme avant. Elle le sait mais affecte de l'ignorer. Dans son métier, la moindre faille pourrait être fatale.
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Ma vie devait s'écrire au présent. A y regarder de près c'est un temps très intéressant que les biens-portants négligent trop souvent. Ils n'ont d'yeux que pour le futur, un temps tyrannique, qui finit par les aveugler. A force de se projeter, ils en oublient l'essentiel : le présent, auquel je consacre désormais l'essentiel de mon temps. Ça n'a l'air de rien, d'autant que je ne fais presque plus rien, mais même là c'est plus compliqué qu'il n'y paraît.
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