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EAN : 9782207165706
144 pages
Denoël (04/01/2023)
3.68/5   17 notes
Résumé :
« Je me dis que je n’avais rien connu de plus fort que cet instant précis qui précédait la conquête, et je savais qu’un jour, quand mes rivaux – Pierre, les autres – se seraient évanouis, alors, enfin, je trouverais ma place auprès de lui, et jamais plus, jamais plus je n’aurais froid. »

Étudiante brillante au parcours sans faute, Emmanuelle a survécu à dix ans de médecine. Pour son dernier semestre d’internat, elle choisit le département de chirurgie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
De nos jours, dans le nord de la France.
Emmanuelle est une brillante étudiante en médecine depuis maintenant dix ans. Pour son dernier semestre d'internat, elle choisit de faire son stage dans le département de chirurgie digestive de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Ce département est dirigé par un professeur de renom : le Pr Renavard, un homme avec une carrière et une réputation exceptionnelles. Lorsque la jeune interne démarre dans le service, elle ne compte plus ses heures et, grâce à son sérieux, ses compétences et son dévouement, Le Professeur la remarque. Il s'intéresse à elle et devient son "maître", elle devient son "poulain".

Un rapport de domination s'installe.

Je remercie les éditions Denoël pour cette lecture et les mots de Jessica Knossow en dédicace.

"Le Poulain" est le deuxième roman de l'autrice que je lis. "La jongleuse", son premier roman paru en 2020 avait pour thème la charge mentale des mères, femmes et épouses. Son nouvel ouvrage nous conduit dans le monde de la médecine, de la vocation et de l'ambition des futurs médecins.

Nous rencontrons ainsi Emmanuelle. La jeune femme a grandi à la campagne dans une famille unie, au milieu des chevaux. Ses parents gèrent une ferme équestre. C'est l'enfant unique d'un père vétérinaire et d'un mère professeur d'équitation. Sa décision de s'orienter en médecine fait suite au grave accident dont a été victime son père il y a quelques années et la rencontre avec la chirurgienne qui l'a suivi. Emmanuelle est travailleuse, déterminée et solitaire. Elle devient rapidement une élève remarquable.

Le Pr Renavard semble être un homme difficile qui ne s'intéresse à personne mis à part ses patients. Mais lorsqu'il jette son dévolu sur un interne, c'est que quelque chose de spécial se dégage de leur relation. Cette fois-ci, l'homme s'intéresse à Emmanuelle. Il lui fait découvrir la profession sous un autre regard, lui présente ses recherches et lui propose d'approfondir la discipline différemment.

C'est ainsi qu'une période d'apprentissage intense démarre. Des interventions complexes, des cours supplémentaires, de la littérature s'ajoutent au travail déjà bien conséquent de la jeune femme. Fascinée et honorée de susciter de l'intérêt, elle fait ce qui lui est demandé malgré le manque de sommeil et la fatigue qui s'accumule.

"Le Poulain" est l'histoire d'une vocation, puis de l'influence du maître. C'est l'histoire d'une femme qui et complétement vouée aux paroles de ce dernier. Mais, arrive le moment où le poulain doit prendre son indépendance, trouver sa voie et suivre son instinct. Une question subsiste : comment se détacher de l'emprise du maître et reprendre sa liberté ?

Une excellente lecture !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Emmanuelle est ambitieuse. Chirurgienne digestive, elle souhaite éveiller l'attention d'un grand ponte de l'hôpital où elle travaille. le livre est l'histoire d'une montée en grade, qui, pour moi, s'est terminée trop tôt.
Mais l'auteure humanise l'hôpital et ses grandes interventions. Elle nous laisse accéder aux publications, graal des médecins reconnus, à travers un exemple didactique, qu'elle développe par petites touches dans son roman. Les passages décrivant l'apprentissage du poulain d'Emmanuelle sont bienvenus aussi, ouvrant l'univers de cette courageuse jeune femme, tout en nous offrant une comparaison donnant quelques pistes de compréhension de ce qu'elle vit.

Un livre bien écrit où l'on découvre l'envers du décor dans le milieu hospitalier. Emmanuelle est un personnage attachant. Et son mentor aussi, à sa façon.
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Emmanuelle arrive à son dernier semestre d'internat et veut absolument travailler en chirurgie avec le grand professeur Renavand. Elle va tout faire pour attirer son attention et devenir son élève attitrer. Il l'a prend sous son aile mais est-ce un piège ou juste de l'apprentissage qui se met en place ?
Un roman qui se lit bien même si je n'ai pas vraiment tout compris des métaphores qui égrènent le roman.
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Très tenté par ce roman et à la fois sur la réserve tant je ne suis pas attiré par le monde médical, je me suis fait totalement prendre et, heureusement qu'il est court, parce que je n'ai pas pu le lâcher. Tout d'abord et avant tout, j'ai beaucoup aimé l'écriture de Jessica Knossow, sèche, directe. Phrases courtes ou phrases longues très ponctuées, style rapide qui va au plus court : "Les urgences de la Pitié. Pleines. Pléonasme. Ici, la grande salle des urgences, on l'appelle la "Cour des miracles". A cause du monde, à cause du bruit. Mais les miracles, à l'hôpital, je n'en ai jamais vu. Ni ici ni ailleurs. Tous jouaient leur peau, tous voulaient survivre. Les patients à la maladie, les soignants à la nuit." (p.25) On est avec elle dans l'urgence, dans les journées à rallonge, les lieux parfois sordides, et elle nous y aide même avec un plan annoté de sa main (l'organigramme du service de chirurgie viscérale est drôle, dans l'image et dans la description)

Les lieux et l'état de l'hôpital en général sont au centre du livre : l'autrice parle des services qui perdent de l'argent, car les opérations ne sont pas rentables dixit M. Chiffre qui mène un audit. le mot d'ordre est l'argent : travailler mieux pour moins cher. Optimiser, comme si la santé avait un prix... "Le pire, c'est que bientôt, on va trier les patients : rentable, pas rentable..." (p.94) fait-elle dire à l'un des médecins. Et l'hôpital prend l'eau, soignants et soignés s'y noient. Et l'on a bien vu comment la crise COVID a exacerbé les difficultés et les manques de moyens. La santé est devenu un bien comme un autre.

Et puis il y a Emmanuelle, qui sacrifie tout à son ambition, qui veut absolument réussir, être reconnue de ses pairs. R. est celui qui le lui permettra. Une jeune femme forte qui doit s'imposer. Elle doute, elle a peur même lors de ses premières consultations "Pourtant j'avais la théorie avec moi, je connaissais par coeur les indications chirurgicales, les risques de complications, j'avais la tête pleine d'organigrammes, de diagrammes, de cases, de listes, de tableaux, de flèches, mais ces connaissances ne parvenaient pas à m'apaiser -et pour cause : les patients ne rentraient dans aucune case." (p.78)

Ce très beau roman, très équilibré, se lit d'une traite. Il m'a bluffé de bout en bout par sa concision et sa précision, j'allais écrire chirurgicale, son rythme. Il décrit les conditions de travail du personnel médical et donc d'accueil des patients, la dégradation d'icelles pour cause de rentabilité exigée en haut lieu et un très beau portrait de femme. Bref, un excellent roman pour lequel ma recension est sans doute un peu confuse tant j'ai l'impression de n'avoir dit que la moitié de ce que j'avais à en dire.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Emmanuelle débute son dernier stage d'internat en chirurgie digestive, qu'elle effectue pour la seconde fois à la Pitié Salpêtrière car elle rêve de travailler aux côtés d'un ponte qui y règne en maître. Ce fameux professeur choisit avec minutie les internes avec lesquels il travaille, ils deviennent alors ses poulains, qu'il accompagne, qu'il pousse à aller loin. Telle est l'ambition d'Emmanuelle : monter en puissance sous la houlette de cet homme dont, finalement, elle ne sait pas grand chose.

Ce roman dépeint avec justesse, et froideur, le milieu hospitalier et les carrières qui s'y jouent. Carrières que l'on mène difficilement de front avec une vie personnelle épanouissante, rivalités entre internes ou docteurs, manque de soutien de la part de certains collègues. Et puis cette épineuse question de la rentabilité de l'hôpital. A partir du moment où cette question est soulevée, le naufrage commence. Et comment l'arrêtera-t-on ?

L'écriture est juste et maîtrisée. Économe, allant droit au but, et filant avec brio la métaphore d'Emmanuelle comme une pouliche à débourrer. C'est finement maîtrisé, et pourtant. Pourtant, cette économie de l'écriture m'empêche d'être touchée par cette lecture. Je suis forcée de reconnaître les qualités de ce roman, mais il n'a pas éveillé grand chose chez moi. Ni curiosité, ni sentiments. Je n'en garderai donc pas un souvenir de lecture impérissable...
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
16 janvier 2023
Au cœur du service de la chirurgie digestive du grand hôpital parisien, la plume acide de l'écrivaine française Jessica Knossow. Jubilatoire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Depuis peu, depuis que tu as pris confiance, j'ai l'impression que ton regard me cherche de moins en moins. Comme si, comme si tu voulais oublier ma présence. Comme si tu voulais voir que tu pouvais avancer sans moi. Non, ne te justifie pas, c'est bien naturel : la bride qui te rassurait te gêne à présent, et tu voudrais qu'elle soit en peu plus lâche ? Ou pourquoi pas, t'en libérer ?
Laisse moi quand même te donner quelques conseils. Calme, calme ma belle, j'ai dit "conseils", je n'ai pas dit "menaces". Laisse-moi te rappeler d'où tu viens, qui tu étais et comment tu en es arrivée là. Tu m'entends ? N'oublie jamais ce que tu me dois.
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"On reconnaît un chirurgien car il s'énerve sans bouger, le regard concentré, le regard impassible. Les lèvres se contractent peut-être, mais quelle importance, sous le masque on ne les voit pas. Les insultes, au bloc, fusent dans le calme et dans tous les sens. Enfin, non, pas dans tous les sens. Du médecin à l'infirmier, c'est OK. Du chef de clinique à l'interne, passe encore. De l'interne à l'externe, ça marche aussi. Si on ne supporte pas, faut pas s'engager. On n'est pas obligé. Il y a d'autres spécialités. Les endocrinologues, par exemple, sont nettement plus distingués. Et puis, si l'on s'en sort, on se serrera la main après la chirurgie et tout, ou presque, sera oublié. Pour celui qui insulte, évidemment. L'autre s'écrasera et gardera sa rancoeur en dedans."
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La rupture avec Cédric fut brève. Un pansement qu'on arrache.
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Les plus grandes leçons se donnent en silence, n'est-ce pas?
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La mort, tu sais, ça ne se regarde pas en face, sinon on se brûle les yeux.
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