Le Tombeau scellé, tome 2 : Harrow la Neuvième

J'ai pour règle de me lancer dans une série seulement lorsque la publication de celle-ci est achevée. Au gré de certaines lectures, cette règle souffre de plusieurs exceptions, dont la plus importante est sans doute le Tombeau scellé : je dévore chaque tome de cette tétralogie de « lesbiennes nécromanciennes dans l'espace » sitôt qu'il paraît en français.

Ce deuxième opus se concentre (joie !) sur un de mes personnages préférés du tome 1, aussi suis-je partie confiante, sans m'attendre à un début si ardu. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans. Deux raisons à cela : d'abord, la narration au « tu », bien justifiée par la suite mais qui demande un temps d'adaptation (j'ai déjà des difficultés avec la narration à la 1e personne, alors à la 2e…) Ensuite, ce début est volontairement très nébuleux, au point que j'ai presque regretté de ne pas avoir relu Gideon la neuvième avant de m'attaquer à Harrow. Ayant oublié beaucoup de détails du premier tome, j'ai passé la majorité des cent premières pages à me demander « attends, il s'est passé quoi, là, déjà? »

J'ai toutefois l'impression que l'autrice s'est amusée à jouer avec cet effet d'amnésie sélective des lecteur·ices entre chaque tome. On suit deux lignes temporelles : les événements présents (relatés à la 2e personne) et les flashbacks du premier tome, cette fois-ci du point de vue de Harrow (relatés à la 3e personne). Et nul besoin de se rappeler chaque détail de Gideon la neuvième pour remarquer que quelque chose cloche, et que les divergences (personnages remplacés par d'autres, événements qui diffèrent…) ne peuvent pas s'expliquer uniquement par le changement de point de vue. Jusqu'au moment où tout s'éclaire. Ou presque. C'était risqué et brillant de la part de l'autrice, je lui tire mon chapeau.

Côté worldbuilding, c'est toujours génial de retrouver cet univers où cryptes obscures et ossements sont parfaitement normaux, mais où une prairie verdoyante ensoleillée avec des chants d'oiseaux suffit à provoquer chez les personnages un malaise indicible. Et bien que le ton général soit moins irrévérencieux qu'avec Gideon, on trouve toujours ce décalage humoristique délicieusement absurde. L'autrice parvient toujours aussi bien à combiner ces deux composantes a priori incompatibles. L'ensemble s'achève sur un épilogue particulièrement intrigant du fait du changement complet d'univers mis en scène. Bref, comptez-moi au rendez-vous pour le prochain tome.

Je n'ai rien compris… et vous vous en doutez ne rien comprendre à un roman qui fait plus de 600 pages, c'est tout sauf sympathique. Pour tout vous dire, j'ai eu l'impression d'être une folle dans un asile au point qu'à un moment donné, j'ai même bien vérifié que je lisais en version française le texte et pas en anglais… parce que ça aurait été une excuse parfaite… Mais non, j'étais bien avec la langue de Molière…

Je n'ai pas compris ce que Tamsyn Muir a voulu faire. Pour moi ce second tome est un rêve sous acide avec ses personnages. Je ne vois pas d'autres explications. Et si ça n'avait été que cela… Mais deux timelines se superposent et l'une d'elle est d'un chaotique. On passe de 10 mois avant l'assassinat de X, puis à 4 mois, et enfin à 6 mois (toujours avant). Comment voulez-vous que l'on s'y retrouve ? Et l'emploi du « tu » dans la narration principale… ce n'est pas naturel et il faut un petit peu de temps pour s'y habituer. Mais en plus on a l'impression que Harrow est la narratrice alors qu'elle ne l'est pas vraiment avec ce procédé… Et quand on repasse à une narration à la troisième personne… rien ne nous explique pourquoi ou comment.

Bref, si vous voulez lire ce tome deux… Accrochez-vous ! Moi qui avais beaucoup aimé le premier tome malgré un début un peu long, ici, je ne retrouve absolument rien. Même Harrow est l'ombre d'elle-même. Et puis nous n'avons rien à nous raccrocher, car même les événements que l'on connait sont déformés de bien des manières. J'ai pensé à abandonner, alors que je n'abandonne jamais… c'est pour dire. Et ne le prenez pas mal surtout, mais mon cerveau ne comprend pas comment des lecteurs ont pu aimer ce roman. Autant quand je suis à contrecourant dans 99% des cas, je comprends pourquoi on a aimé un livre que je n'ai pas du tout apprécié, et inversement, mais là… blackout total.

Et je suis désolée, mais annoncer aux lecteurs (c'est du moins dans le résumé français) que ça va être le bordel mais que la fin va tout remettre en ordre ?! Juste non. 500 pages de folie pour 100 pages de retour à la normale… Quel est l'intérêt ? le fait de rendre l'héroïne limite insupportable et l'ombre d'elle-même… Quel est l'intérêt ? Les digressions encore et encore… Quel est l'intérêt ? Oui, je suis en colère parce que passer les ¾ d'une lecture à n'avoir aucun indice de ce qu'il se passe, de passer son temps avec des cinglés, de s'ennuyer ferme et de se demander ce que l'on fait là… C'est tout l'inverse de ce que je recherche.

Il y a bien ces 100 pages pourtant, où l'on retrouve un semblant de normalité avec des personnages que j'avais adoré, mais cela ne suffit pas. Et cette fin… Mais quelle fin ? Pas dans le sens waouh, j'entends bien (vous vous en doutiez quand même, non ?), mais dans le sens où est-elle ? Pas de fin, pas d'explication, on nous laisse là avec tout ce fouillis… et ce n'est pas les tomes suivants qui vont nous apporter des réponses…

Ou comment Harrow la neuvième m'a dégoûté d'un univers pourtant intéressant et original. C'est limite de l'irrespect à certains niveaux vis-à-vis des lecteurs. Et vous l'aurez compris, je vais m'arrêter là. Tant pis pour les personnages que j'avais apprécié.

Pour celles et ceux qui ont trouvé le premier tome compliqué à suivre, je recommanderais de bien s'accrocher pour celui-ci.
Ce roman enchaîne directement à la suite des évènement du premier mais fait des aller-retour temporels, y compris sur des éléments présents dans le tome 1 mais complètement modifiés.
Ce procédé rend le récit assez confus.
Ce qui m'a manqué dans cet opus c'est l'humour noir présent dans le précédent. Ici c'est noir tout court.
Hormis les deux cents dernières pages, ce récit aura été une petite déception.
Harrow n'a pas, pour moi, le même charisme que celui de Gidéon.
Le dernier tiers nous offrent quand même de bons moments d'action et d'humour noir que j'ai beaucoup aimés.
Cette saga de nécromanciennes adeptes des combats à l'épée et des danses de squelettes suscite de l'intérêt mais elle est trop inégale dans ses différentes narrations à mon sens.

Harrow la Neuvième, deuxième tome de la saga le Tombeau scellé, nous propose de suivre la suite des aventures d'Harrowhark Nonagesimus. Après avoir atteint le statut de Lycteure grâce au sacrifice de Gideon à la fin du premier tome, Harrow doit faire face à un nouveau monde, de nouveaux visages tout en s'adaptant à son nouveau corps. Petit problème : elle ne possède pas la quantité de pouvoir qu'elle devrait normalement avoir. Elle ne comprend pas ce qui l'entoure et nous avons presque l'impression d'avoir affaire à un tout nouveau personnage, dans une toute nouvelle histoire. Patience, les révélations sont au bout du tunnel !

Il faut s'accrocher pour réussir à comprendre les événements de la première partie qui contredisent absolument tous les éléments du premier tome sous prétexte qu'Harrow est, tout simplement, folle. Est-ce qu'elle imagine tout ça ? Est-ce qu'elle a oublié ? Pourquoi réécrit-elle les événements ? La raison de ces changements apparaît petit à petit grâce à cette délicieuse narration à la deuxième personne. Qui parle à Harrow ? Qui nous raconte ses actes ? Les personnages que nous avons rencontrés dans le premier tome agissent ici comme des acteurs de théâtre, ils n'hésitent pas à contredire Harrow en lui disant "non, ça n'a pas eu lieu comme ça" afin de la remettre sur le droit chemin. Cette narration est originale et parfaitement maîtrisée. le Tombeau scellé est une série qui demande au lecteur de rester attentif, de lui faire confiance, de faire attention aux détails et de surtout ne pas chercher à tout comprendre trop vite. Il est parfois nécessaire de ne pas saisir ce que nous lisons pour être frappé par une illumination quelques chapitres plus tard. Cette impression, déjà présente dans le premier tome, est renforcée ici.

L'écriture est absolument parfaite. Poétique par moment, elle devient chaotique par d'autres. Elle s'adapte aux narrateurs, aux personnages mis en avant. Impossible de confondre les chapitres centrés sur Gideon et ceux sur Harrow. Leurs deux personnalités sont toujours aussi bien développées et marquées. L'humour de Gideon est toujours un plaisir sans nom, sa capacité à nous faire lâcher un petit rire au milieu d'un moment dramatique est impressionnante. La construction de l'histoire est enivrante, délicieuse et parfaitement menée. Les nouveaux personnages sont développés et nous permettent de mieux appréhender l'histoire présente et passée au même moment. L'ambiance est toujours aussi parfaite, loin du murder mystery en huit clos du premier tome, il s'agit maintenant d'une course aux souvenirs sur un vaisseau spatial. L'introduction des ennemis de l'empereur est particulièrement intéressante et comporte toujours une grande part de mystère.

Cette série est véritablement une expérience unique et magnifique. C'est une histoire qui ne repose pas sur des schémas classiques. Il faut s'accrocher, lutter pour comprendre, accepter d'être perdus. La récompense est à la hauteur des efforts. C'est un livre qui vous brisera le coeur, vous rendra confus, vous laissera sans voix et vous fera tourner la tête. Un véritable petit bijou de SF, j'attaque tout de suite le troisième tome.

Quel plaisir je me faisais de replonger dans cet univers après le premier tome. le plaisir reste intact par contre la lecture ressort mitigée, la faute aux 400 premières pages durant lesquelles j'étais complètement perdu. Ne désespérez pas, je lirai forcément la suite car j'adore nos protagonistes aux pouvoirs si particuliers.

La suite plus en détail ci-dessous:

Je préfère toujours commencer par les côtés négatifs. La palme revient ici à l'histoire. C'est extrêmement rare de me perdre et je viens d'habitude à bout des romans les plus complexes. Mais là, l'autrice ou plutôt la traduction du roman de l'autrice ont eu raison de moi et j'ai du me montrer patient pour retrouver le chemin. 400 pages c'était plus que long… On se retrouve avec Harrow devenue lycteure apprenant à maîtriser ses nouveaux pouvoirs aux côtés d'autres personnes de son rang. Jusque là tout va bien ! C'était sans compter sur l'alternance avec des chapitres dans lesquels Harrow se retrouve une nouvelle fois dans la maison de Canaan (vous savez là où tous les nécromanciens et leurs chevaliers se sont affrontés). Sauf qu'ici, les protagonistes dont un notamment ne sont pas les mêmes et l'ensemble semble complètement incohérent, l'autrice nous laissant sans indices pendant un bon bout de temps. Il aura fallu 2/3 de lecture pour retomber sur nos pattes et comprendre le pot au rose avec le retour d'un personnage clé.

Bon, restons positifs, l'univers est toujours aussi sympa surtout quand un protagoniste à la langue bien pendue est au centre du décor. le lyctorat est certes très interessant mais il aura fallu attendre un bout de temps avant d'avoir de plus amples explications. Toutes les notions sont certes bien expliquées mais cela aurait pu être fait dans un cadre plus mouvementé (où l'action prime surtout). Je suis toujours autant fasciné par le lien si particulier entre le nécromancien et son cavalier, par les pouvoirs spécifiques des nécromanciens (l'un spécialisé dans l'os et l'autre plutôt sur la chair), par le rôle de tous ces personnages dans cette pièce de théâtre. C'est une qualité mais un défaut également, le récit est très centré sur un seul lieu et sur certains personnages. Il n'y a finalement pas de vue globale de ce qui entoure cet univers. L'autrice dézoome à chaque tome son point de vue. J'espère que nous aurons droit à quelque chose de plus concret pour le prochain tome en VF pour cette saga (qui je vous le rappelle compte 4 tomes).

En résumé, Harrow la neuvième est loin d'être le meilleur de la série. J'ai eu du mal mais le dernier tiers laisse présager de bonnes choses pour la suite (en espérant que notre bout en train habituel soit présent). Vous pourrez cependant y trouver votre compte comme certains.