Malgré quelques fulgurances ("A vingt ans on viole les femmes, à quarante on les vole", "Tu as donné la mort, puisque tu as donné la vie"), l'ouvrage semble être conçu comme une explication du métier et de l'art de la tauromachie pour masquer une histoire mièvre où il y a trop souvent de références sexuelles lgbt, comme pour être dans l'air du temps. le style n'est pas au rendez-vous non plus. (simple opinion de simple lecteur)
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Originaire de Nîmes, j'ai baigné dans « El mundillo taurino » et je ne pouvais que faire honneur à l'ouvrage de Camille de Villeneuve. Je la remercie d'avoir écrit à coeur ouvert sur cet art trop souvent décrié, sans jamais prendre position ou guider le penchant.
Il ne sera pas question dans ce livre d'être pour ou contre la corrida, et loin de l'auteure l'idée de la démocratiser.
Il s'agira par contre de décrire avec minutie, poésie et authenticité ce petit monde intime que peu de gens approchent, celui de la tauromachie.
On suit les aventures de la narratrice qui, dans l'ombre, marche dans les pas de sa demi-soeur ; elle la suit, l'observe, l'aime, la redoute. Sandra, de son nom, mise en lumière par son habit de matador, combat les taureaux avec passion. L'arène est son cercle magique, sa raison de vivre, sa force, son champ de bataille. le taureau, sa plus grande compagnie dans ce milieu si plein de solitude, force le respect, l'admiration, la puissance. Elle puise en lui ce qui manque en elle, elle danse avec lui, au plus près de lui, elle l'enlace, il l'envoûte… Toréer est un art de résilience, de croyance, toréer redonne vie aux coeurs stériles des humains.
Toréer pour mieux supporter l'existence, persévérer même après une grave blessure, se relever et retourner dans la ronde.
Connaître la valeur de la vie parce qu'on donne la mort, et qu'on la côtoie à chaque coup de corne.
Ce livre est fameusement écrit, et quel plaisir personnel d'avoir retrouvé, par l'écriture, la puissance artistique d'une corrida. Je me suis vue dans les arènes de Nîmes, souvent citées dans le livre, sous une chaleur écrasante, applaudissant au rythme de l'orchestre le paseo qui s'offre aux spectateurs passionnés.
« Mais on disait qu'elle n'aimait pas tuer parce qu'elle était une femme : elle n'a pas la rage ni la force des hommes pour tuer. Ils ont la puissance de leur envie ».
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Je m'attendais à un ouvrage qui apporterait des réflexions sur la corrida et qui pourrait peut-être me faire revoir mon avis sur la question.... finalement, les histoires des personnages prennent le pas sur ce grand sujet initial - et ces personnages sont nombreux sans que l'on gagne grand chose à découvrir les détails de leur vie. En somme, la cause des toreros ne me semble pas défendue comme on s'attend à ce qu'elle le soit.
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Les taureaux sont des bêtes sauvages. C’est ça la nature. On s’entretue. Mais on peut tuer avec respect. Je respecte le taureau, je suis prête à lui laisser ma vie. C’est ça donner la mort, tuer en sachant que nous aussi nous mourrons, a dit Sandra.
Je n’aurai jamais d’enfant. Si par malheur cela m’arrivait, je les laisserais grandir sur un balcon en les arrosant de temps en temps. Je ne saurais pas faire autrement. Eux seuls pourtant disent des choses que l’on n’a pas entendues mille fois.
Camille de Villeneuve - Ce sera ma vie parfaite .Philippe Rey présente l'ouvrage de Camille de Villeneuve "Ce sera ma vie parfaite". Rentrée littéraire 2013. http://www.mollat.com/livres/villeneuve-camille-sera-vie-parfaite-9782848763392.html Notes de Musique : Arvo Pa?rt - Adam's Lament - 6 L'Abbe? Agathon (2004/2008)