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Pierre-Marie Finkelstein (Traducteur)
EAN : 9782330171872
240 pages
Actes Sud (05/10/2022)
3.89/5   18 notes
Résumé :
En 1937, Nikolaas, jeune homme sud-africain venu étudier dans une université britannique, est invité à passer l'été avec la famille d'un camarade, dans la campagne anglaise. Alors que la guerre civile espagnole fait la une des journaux et que l'on débat de la menace posée par Hitler avec désinvolture ou effroi, il s'initie aux charmes de la vie aristocratique : parties de croquet, bals, dîners habillés, jardinage, virées en voiture... Tenaillé par son sentiment de n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En 1937, les bombes pleuvent sur l'Espagne, la tension enfle en Allemagne, et l'Angleterre regarde d'un air concerné, l'innocence de l'été et sa langueur rattrapant bientôt l'inquiétude, au moins pour un temps. C'est cette ambivalence que relate Karel Schoeman, imprégnant ses pages d'une douceur anglaise sensorielle perçue par un étranger, comme voilée par la distance (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/08/02/le-jardin-celeste-karel-schoeman/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce roman débute par un rendez-vous entre deux personnes d'un certain âge qui se remémorent leur première rencontre. Ni la rencontre, ni le rendez-vous ne sont romantiques. Les deux personnages évoquent un passé enfui, une époque sur le point de basculer et un temps périmé. Pour un bref moment de connivence, le partage repose sur le souvenir d'un été, d'une maison ouverte sur un jardin, de la vie dans la campagne anglaise, chez de riches aristocrates.
Les descriptions paysagères riches en détails et en émotions contribuent non seulement au décor de la vie oisive de ces privilégiés, mais encore à l'annonce du déclin de cette joie insouciante, par les menaces que font peser Franco et la guerre d'Espagne en même temps que la montée du nazisme en Allemagne (1937).
Le jardin céleste est l'occasion pour l'auteur de dresser un portrait nostalgique de la gentry, couleur sépia, mais également d'un constat sur un moment charnière de l'histoire, vu par des intellectuels. Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/10/18/karel-schoeman-le-jardin-celeste/
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Disparu en 2017, le grand écrivain sud-africain Karel Schoeman a publié une douzaine de biographies et autant de livres d'histoire, ainsi que vingt romans dont Die hemeltuin en 1979, traduit en Français chez Actes Sud, 43 ans plus tard, sous le titre de le jardin céleste. le narrateur du livre, prénommé Nikolaas, se remémore, bien des années après, l'été 1937, alors qu'il était étudiant en Angleterre et avait été invité à séjourner chez un camarade universitaire, dans sa famille, à la campagne. Au fil de sa mémoire apparait ainsi, de manière impressionniste, un paradis perdu, celui d'un jardin magnifique, transformé plus tard en parking, mais aussi un monde voué à être englouti, alors que l'Espagne saigne sous les coups du fascisme et que l'Allemagne se soumet à la loi d'un dictateur qui prépare déjà la guerre. Nikolaas va assister en spectateur ébahi et mal à l'aise, aux dernières représentations d'un microcosme aristocratique, conscient d'être un imposteur dans cet univers dont il ne comprend pas les règles et tout aussi peu capable de saisir la partie tragique qui se joue ailleurs, en Europe. Son personnage peut sembler apathique mais autour de lui gravitent d'autres protagonistes de cet été, au caractère entier, dont la jeune soeur de son condisciple et une Allemande de passage dont l'énergie, l'indépendance d'esprit et la volonté de résister à l'horreur des temps qui viennent, le feront peut-être sortir de sa carapace égocentrique. C'est un roman magnifique et subtil dans lequel, pourtant, rien de saillant ne se passe, entre parties de croquet, concerts, discussions à fleurets mouchetés et, bien entendu, thés dans l'après-midi. Avec les premières pages du roman, dont l'action se déroule 40 ans après, l'auteur instille d'emblée un ton nostalgique et mélancolique qui va baigner l'ensemble du livre. C'est beau, triste, et terriblement humain. Une véritable symphonie de Schoeman.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Au travers le regard de Nikolaas, jeune universitaire sud africain, à Oxford, Karel Schoeman trace le portrait de toute une époque : celle de l'Angleterre des années 30, et, plus particulièrement celle de 1937, alors qu'Hitler se troue déjà à la tête de l'Allemagne , et, que la guerre civile sévit sous dans l'Espagne de Franco.

Nikolaas semble désabusé, sans aucune opinion, voire contemplatif face aux événement secouant à la fois l'Allemagne et l'Espagne, mais, malgré tout, il essaye d'observer, d'écouter tout ce qui se passe, se dit afin de calquer son comportement, son caractère via sa future vie privée et universitaire une fois de retour en Afrique du Sud.

Est-ce peut être pour cette raison qu'il observe essentiellement le mode de vie - alors inconnue à son arrivée - des divers membres de la famille aristocratique de son ami de fac. Façon de vivre qui est appelée à disparaître peu à peu, mais, dont il finira par apprendre les codes et s'y sentir à l'aise au fur et à mesure que les semaines de vacances défilent.

Karel Schoelman propose une chronique sur une société en pleine mutation, alors en proie à une certaine tristesse, à des interrogations sur son devenir mais malgré tout joyeuse et dans laquelle règne une certaine joie de vivre.

Certains personnages semblent superficiels, d'autres un peu trop lisses, mais, peut-être qu'il se s'agit que d'apparences et cachent leurs sentiments profonds afin de ne pas montrer leurs failles face aux épreuves qui les attends.
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Prudence et Nicholas se retrouvent le temps d'un dîner après 40 ans d'absence. le dîner sera l'instant des réminiscences, du constat de leurs vies, de la satisfaction qu'ils en tirent ou non. Et l'injustice de la vie, l'orage qui gronde auront aussi leur place autour de la table.

Ils se connaissent depuis l'adolescence après avoir passer d'inoubliables vacances ensemble en 1937. Nicholas était alors un ami De Robert, frère de Prudence, il avait été invité dans la demeure familiale dans la campagne Anglaise. Si Nicholas est perçu par un étranger par la famille De Robert & Prudence c'est parce qu'il est né et vivait en Afrique du Sud. S'adapter aux conventions dénuées de spontanéité dans ce milieu aristocratique était plutôt plaisant et gratifiant pour lui. Entre parties de crickets, de tennis, de repas servis par les employés de la demeure, Nicholas s'impose comme l'observateur de ce monde.

Le fond historique est à la fois omniprésent (montée du nazisme, Franco qui sévit, Bilbao et ses orphelins) et complètement effacé par l'autarcie dans laquelle vivent la famille De Robert & Prudence. Comme si deux mondes cohabitaient en toute ignorance pour l'un et l'autre. Pourtant Prudence est pleine de rage et pétrit d'indignation face à l'état fragile de l'Europe. Lors de son dîner en tête à tête avec Nicholas, nous saurons ce que cette rage lui a insuffler pour sa carrière professionnelle.

Et c'est surtout la nostalgie du jardin du paradis de cette demeure qui est préservée dans ces souvenirs, c'est la nostalgie du temps qui passe qui est abordé dans ce repas de vieux amis. Comme si tout ce qui a pu se passer entre l'été 1937 et ce fameux dîner s'était envolé si subtilement que ça en est confondant.

Avec un style contemplatif déconcertant de réalisme, Karel Schoeman nous offre un livre sur la nostalgie, sur la ferveur juvénile que rien n'ébranle, l'élégance d'une amitié qui toujours se conjugue avec respect et l'Histoire qui demeure.







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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Vous devez penser que nous sommes tous un peu zinzin, avec nos jardins, notre cricket et nos thés de cinq heures - en réalité un repas totalement ridicule, tout à fait superflu.
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De nouveau retentit la marche solennelle, exécutée cette fois par les instruments à cordes tandis que le piano poursuivait, léger, ludique, presque insouciant. Il en conclut que c'était le caractère inéluctable de la marche qui suscitait ce sentiment de menace ; une mélodie que rien ne pouvait arrêter, dont rien ne pouvait empêcher le cours.
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Il observa la jeune fille assise près de lui, son profil volontaire, sa main levée dans son gant blanc et son collier qui scintillait au soleil, et s'aperçut soudain que ces petites pierres si parfaitement alignées étaient des diamants. Elle venait d'un autre monde que le sien, u n monde dans lequel richesse et privilèges allaient de soi ; qu'ils fussent assis ensemble ce soir-là à l'arrière de la Rolls était un pur hasard. Il contempla par la vitre les ondulations des champs dont la couleur vert tendre se voilait peu à peu, les arbres dont l'ombre s'allongeait.
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Il s’arrêta devant les grandes fenêtres et contempla le jardin verdoyant à l’arrière du Bâtiment. Le calme de ces jardins à l’ancienne le frappa.
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