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Carole Walter (Traducteur)
EAN : 9782070313068
160 pages
Gallimard (18/11/2004)
2.6/5   5 notes
Résumé :

Il y a, entre autres, Giorgina la Pezzaiola qui hurle sous ses fenêtres qu'il est " le plus grand merdeux de la ville ". Il y a ce commissaire, petit et grassouillet, venu en personne le dérouiller à son domicile. Il y a surtout le mafflu Tulio Regina à qui il n'aurait jamais dû refuser cette affaire... Tout cela pour l'honneur ! Pino Pentecoste, détective privé à Naples, spécialiste des affaires d'adultèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un polar conçu comme une pantalonnade, une intrigue abracadabrantesque sur fond de vol de cheval de course, un personnage fort en gueule, détective de son état, des camorristes d'opérette aux comportements frisant le ridicule…. je me suis demandée où voulait en venir Beppe Ferrandino avec Le Respect. Pino Pentecoste contre les camorristes. Divertir sans doute, et faire vivre à son lecteur une folle journée.
Le roman est un quasi huis clos, dans le bureau du détective où l'on entre comme dans un moulin, et on a la sensation que Naples est une ville de baltringues, une ville moins noire que celle décrite par Maurizio de Giovanni ou Francesco de Filippo.
Finalement, l'ensemble fonctionne. L'outrance, l'exagération, les bons mots, le grotesque, et les dialogues sont très divertissants. C'est Au théâtre ce soir, version napolitaine. Je ne sais pas encore ce que j'ai lu, un polar déjanté, ou bien une pièce de Commedia dell'arte mais avec tous ces dialogues, baffes, coups, intrusions perpétuelles dans le bureau de privé, personnages suivis par des mafieux, eux mêmes suivis par d'autres tarés qui finissent par former une farandole loufoque, l'auteur laisse peu de temps à la réflexion. Je viens de lire qu'il était scénariste de bandes dessinées, et cela se ressent dans les très nombreux dialogues du livre. Le privé spécialisé dans l'adultère -« Mais mon domaine d'investigation ne s'étendait qu'aux cocus, hommes et femmes. Dans le cocuage j'étais grand »- a des avis sur tout. Il soliloque, aime provoquer -« Ce qui compte, c'est l'action, la branlette ne vous mène qu'à l'apathie »-, et faire partager ses nombreuses théories dont une fameuse sur le rapport Regard/Virilité des acteurs de cinéma. C'est un feu d'artifice d'échanges, pas toujours très classes, mais plutôt marrants
« Eh, mais tu viens juste de baiser? dit l'un des deux, le plus jeune.
-Moi?
-Eh oui, oui, toi.
-Diantre, me suis-je exclamé dans un joyeux éclat de rire. Qu'est-ce qui vous fait penser à ça?
-Tu as la chemise ouverte, les cheveux en bataille et deux poils de cul sur le nez. »
Ne me reste plus qu'à trouver le second volume des aventures de Pino Pentecoste, Péricles le noir, pour voir s'il a pris sa Ritaline®.
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Je regarde la couverture du livre: des gars masques. Evident qu'ils soient masques, ils font partie d'une troupe de commedia dell'arte, meme si les masques, mis au gout du jour, sont tous des masques de gouapes maffieuses. Rien a voir avec une quelconque pandemie et ses masques sanitaires. Ce sont des artistes, des bouffons non confines.


Ils sont presque tous la, et ils tiennent bien leur role. Chacun parfait sa demarche et ses mimiques, et chacun de lancer son lazzo, sa tirade, pour mieux nous egayer. Un detective prive napolitain qui pourrait etre ARLEQUIN. le beau role, malgre ses manoeuvres foireuses. Il se fait engueuler publiquement, a sa grand honte, par une ISABELLA, mais c'est quand-meme lui qui cueille les faveurs de COLOMBINE, “le plus magnifiquement incroyable cul de toute la ville". Il provoque un commissaire de police (mais oui, le MATAMORE), et se fait tabasser. Tout ca parce qu'un MEZZETINO, minuscule maffieux de mes deux, lui a propose une affaire louche, qu'il a refuse, mais que tout le monde semble croire qu'il s'y est imbrique. Heureusement qu'un SCAPIN (mais que diable vient faire celui-ci dans cette galere, ce devrait etre SCAPINO, pour le contexte), tenancier de bar, le tient au courant des ragots et des rumeurs, et surtout qu'une paire de vrais et serieux durs, sortis cette fois-ci d'un film de gangsters hollywoodien plutot que d'une quelconque comedie jouee par des amateurs de quartier, arbitre l'affaire en amochant tous les mauvais.


Ca donne un petit polar loufoque a souhait. Loufoque? Completement fou, oui. Une intrigue poivree par des personnages completement piques, par un sens certain du burlesque, servi par un humour d'alienes enrages. Dement. Un petit bouquin a l'ecriture etourdissante, epoustouflante. Une lecture que je conseille a tout porteur de masque anti-covid. Constipes de la tete et autres nuques-raides s'abstenir*.

*Voir l'excellent article de B. Couroyer, “Avoir la nuque raide: ne pas incliner l'oreille", Revue Biblique vol. 88 no. 2 (Avril 1981), pp. 216-225.


P.S. Je viens de voir qu'une babeliote toute mouchetee en a aussi poste un billet. Il faut croire que nous sommes tous deux des gosses attardes (moi c'est sur; quant a elle, elle me pardonnera – ou pas – ce diagnostic hasardeux), et je suis ravi de sauter, tout fier, pieds joints, dans chaque flaque qui l'a deja eclaboussee.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tante Martina racontait des histoires vraiment étranges dont on ne savait jamais si, une fois finies, elles étaient véritablement finies. Souvent elle avait fini et on lui demandait : — Et après ? Et après ? — Ils vécurent heureux et contents, sur un matelas de polenta, disait-elle alors. Et ils vécurent tous heureux, Pascarella et Beatrice. Et ils vécurent tous contents et heureux et nous ici on a soif. Vigne large, vigne étroite, à vous de parler, moi j’ai parlé. Large feuille, étroite voie, à vous de parler, moi j’ai parlé. Bref, tout ça pour dire qu’elle ne savait pas elle-même ce que signifiaient ses putains d’histoires.
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Cinq jours après l'arrivée de ce type dans mon bureau, et trois jours après l'histoire de Giorgina, un commissaire de police vient me rendre visite. Or, vous le savez mieux que moi, un commissaire de police qui se lève et va jusqu'au domicile d'un pauvre hère quelconque, on ne voit ça que dans les films américains. Chez nous, les commissaires ne se dérangent que pour le baptême de leurs enfants.
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Maintenant allez savoir où il s’était planqué, mais j’aurais parié mes couilles qu’il n’était pas très loin de chez lui. Les grandes gueules des Pertugi, à vingt mètres de leur quartier ils se sentent en exil. Ils chantent sans cesse des chants désespérés, se frappent la poitrine, prient Dieu de les faire revenir au pays, ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, ils dégoûteraient les araignées.
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