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EAN : 9782913366589
228 pages
L' Iconoclaste (28/03/2013)
3.8/5   226 notes
Résumé :
Ce livre est une histoire vraie. L'autoportrait d'un enfant en colère, qui mène une guerre sans merci, contre lui-même et contre les autres. Un enfant autiste Asperger. Aujourd'hui, l'orage de l'autisme est passé. Le guerrier aux bras nus est devenu un adulte serein. Alors, il a décidé de replonger en enfance. Au fil des chapitres, il nous entraîne avec lui. Il a quatre ans, huit ans, douze ans. Il a peur. Il se cogne à l'absurdité de la vie comme un papillon contre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire d'un enfant autiste, un enfant différent des autres, celle de Julien Hugo Sylvestre Horiot. Trente ans après, il raconte et alors là, moi je ne peux qu'être enthousiaste devant un tel récit à la suite duquel tout lecteur ne peut pas sortir indemne (enfin, du moins, ce fut le cas pour moi).

Julien est un garçon intelligent mais...différent. Il se construit un petit monde à lui mais, étrangement, est très conscient de ce qui l'entoure et surtout, y est très sensible. Souvent rejeté par ses camarades de classe car, ne rentrant pas dans la norme, il s'isole dans son coin. A l'âge de six ans, il décide de mourir et de revivre dans la peau d'Hugo. Là, il commence un nouveau départ, plus sûr de lui mais toujours incompris. C'est difficile de trouver des mots pour exprimer l'enchantement que j'ai eu à découvrir ce témoignage poignant, écrit sur un ton léger mais pour raconter des choses qui nous dépassent et que nous ne comprenons pas toujours. Même si Julien (ou Hugo), lui, s'en est bien sorti et est devenu un adulte tout ce qu'il y a de plus normal, rien que de penser à tous ces enfants (et à leurs parents) qui souffrent de vivre dans leur bulle et qui sont souvent rejetés par la société qui les entoure ne peut que me toucher au plus haut point. J'ai hâte de découvrir le témoignage que sa mère a écrit, elle, il y a déjà quelques temps de cela, "Le petit prince cannibale" pour voir ce qu'une mère peut vivre le handicap de son fils, et surtout, rester impuissante face à cela.

Un récit bouleversant, avec des chapitres courts et des phrases simples mais qui sont pourtant très fortes ! A découvrir et à faire découvrir !
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Hugo Horiot est né Julien Hugo Sylvestre Horiot.
C'est à six ans qu'il décidera d'autorité que Julien était mort . Hugo pouvait alors décider de se reconstruire sur un champ de ruines.

Diagnostiqué très tôt autiste Asperger, Hugo Horiot, comme le fit avant lui sa mère Françoise Lefèvre dans son livre le Petit Prince Cannibale, traite de ce qu'il connait parfaitement, à savoir sa condition d'enfant dissemblable, presque emmuré vivant sans véritable espoir d'en sortir.

Ce monde n'est pas fait pour lui.
Un seul but, une seule envie, retourner dans le ventre de sa mère si rassurant.
La rage et le désespoir seront les deux mamelles nourricières de ce gamin totalement étranger à l'univers qui l'entoure.
L'école fut un calvaire journalier. Ses congénères des êtres détestables totalement inconsistants.

Ce qui ressort de ces courts chapitres, c'est un flot d'amour torrentiel. Celui d'une mère pour son fils. Cette même mère qui très tôt refusera le parcours dit classique en institutions et ces techniques de soin pour le moins barbares.
Une prise de risque payante puisqu'aujourd'hui, Hugo Horiot semble être en paix avec lui-même et ce monde primitivement abhorré...

3.5/5
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Hugo Horiot raconte son expérience. Il est qualifié d'enfant autiste Asperger.
Plutôt que son expérience, c'est sa torture personnelle qu'il nous livre, emmuré dans son personnage avec des représentations mentales angoissantes, effrayantes, entouré par des soignants à côté de la plaque.
A six ans, il a une idée de génie, jeter le personnage Julien à la poubelle et devenir Hugo (son deuxième prénom).
Cela va l'aider à sortir de sa prison intérieure.
Ce qui est merveilleux, c'est qu'il est accompagné d'une maman imaginative et non conventionnelle qui va rentrer extrêmement bien en communication avec Hugo. Elle devance ses aspirations en l'inscrivant à un cours d'art dramatique. Il s'ouvre à la vie et devient comédien.
La postface est écrite par sa maman "Françoise Lefèvre". Je la trouve fantastique de respect envers son petit bonhomme, devenu adulte maintenant.
C'est une femme très forte.
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Parce que l'on a toujours besoin de rapprocher ce que l'on ne connaît pas de quelque chose que l'on pourrait connaître, ce témoignage d'un adulte qui fut diagnostiqué autiste Asperger dès son enfance nous permet d'envisager l'autisme comme un militantisme muet animé d'une haine si puissante qu'elle peut se retourner à chaque instant contre celui qui la porte.


« Je suis prisonnier de mon corps et si je parle je serai prisonnier de vous autres. À perpétuité. Je préfère vous observer sans en avoir l'air. Je vous espionne. Si les yeux sont les fenêtres de l'âme, je pourrais voir la vôtre, mais ça m'obligerait à vous dévoiler une partie de la mienne. Vous ne verrez pas mon âme. Vous voyez mon corps et c'est déjà trop. Mon corps ne sera qu'une pierre tombale, un mur, je ne vous donnerai rien. Je n'aime pas votre monde. »


Sa mère – qui pour une fois ne sera pas accusée de tous les maux mais au contraire présentée comme soutien indéfectible – intervient aussi au cours de ce récit autobiographique et confirme cette autre manière de voir les choses :


« Ce refus de notre monde, je l'ai toujours compris. Je l'ai même admiré. Je t'étais acquise. J'admirais ta capacité à résister. Surtout, je pensais que là où tu étais enfermé -mais où ? - tu souffrais atrocement. »


Où l'on se découvre soi-même autiste refoulé.
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A travers ce roman, Hugo Horiot décrit sa différence, celle de l’autisme, mais également l’amour incommensurable qu’il porte à sa mère et que celle-ci lui donnera.

Dès le plus jeune âge, il est enfermé dans une forteresse qu’il renforcera jusqu’à ce qu’il devienne Hugo et non plus Julien.
Il décrira sa lutte interne pour ne pas être « de ce monde », il veut à tout prix retourner dans le ventre de sa mère.

Bravo à lui d’avoir su exprimer ses sentiments, son ressenti et surtout sa douleur.

Merci à Fannyvincent de m'avoir fait découvrir ce livre !
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critiques presse (1)
LeFigaro
12 avril 2013
Quiconque a ressenti, comme lui, la souffrance de ne pas correspondre à la norme, quiconque est doté d'une sensibilité extrême qui le fragilise ou est révolté par le monde tel qu'il va, trouvera un écho à son désarroi dans ce livre, qui n'est pas tant un témoignage qu'un récit de combat, intense, puissant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (81) Voir plus Ajouter une citation
Ce matin, nous sommes assis sur le plateau autour de Pierre Debauche qui nous donne un cours. Il remarque un trou béant d'une vingtaine de centimètres dans le rideau. Il entre dans une colère noire et demande pourquoi sur une troupe de quarante comédiens, aucun n'a eu le réflexe de prendre du fil et une aiguille pour le recoudre. Ce rideau est exposé à la vue du monde entier. Peut-être même que la représentation d'hier s'est déroulée avec ce trou béant. Quelle image misérabiliste et veule de ce théâtre. "Même les catins recousent leur jupe!" nous lance-t-il. Phase tranchante, mais qui a le mérite de nous mettre face à notre négligence. Que ce soit dans ses discours ou ses écrits, dans ses moments de colère ou de bienveillance, le sens de la formule de Pierre Debauche, en toutes circonstances, m'a toujours impressionné, quand d'autres pouvaient en être choqués. C'est alors que Lucrèce fait son entrée sur le plateau. Elle se positionne devant le trou puis, après un léger temps d'arrêt, elle bondit au travers face à quarante témoins. Un rire contenu parcourt l'assistance. Quelle incroyable réponse à la colère du maître. Réponse théâtrale empreinte de nonchalance et d'une innocente provocation. En plein dans le mille! Aucun comédien n'aurait pu faire ça. La tension retombe et le cours reprend. L'après-midi même, le rideau est recousu.
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A tous ceux qui ont tenté de m'emmurer vivant dans mon silence de mort à jamais.
A tous ceux qui ont voulu m'assassiner et sacrifier ma mère sur l'autel de l'ignorance et de l'obscurantisme.
A tous ceux qui se drapent d'un savoir sans autre fondement que le dogme. (...)
Je dis NON.
Non je n'ai pas été trop aimé par ma mère.
J'ai été aimé.
Et j'ai aimé en retour.
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Je me suis longtemps demandé pourquoi à l'ère de l'ordinateur, du virtuel et de la dématérialisation, on force les jeunes écoliers à porter un sac pouvant atteindre, pour les plus chétifs, jusqu'à la moitié de leur poids. Je pense aujourd'hui avoir trouvé la réponse : c'est de l'ordre de la volonté politique. Il s'agit de casser la jeunesse, afin de l'empêcher de se révolter. Ainsi elle apprend malgré elle à courber l'échine sous le poids des devoirs et de la culpabilité.
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Quand je rêve, je vois une image, je bloque cette image et j'entre dans mon rêve. Ces images s'entrechoquent, disparaissent et reviennent. J'ai peur qu'elles ne s'échappent. Alors je les dessine. Et elles existent. A l'école, on me regarde en souriant et on me dit que je suis un "cerveau lent". Ils ne savent pas comme les images défilent vite dans ma tête. Je leur réponds intérieurement, puisque "répondre" au professeur est interdit, que si je suis un "cerf-volant", qu'attendent-ils pour me lâcher ?
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Je suis obligé d’accepter ce monde qui n’est pas le mien. Je n’ai pas le choix, sinon Hugo finira aussi dans la terre noire. Il faut que j’ouvre la bouche. Je dois parler. Les autres enfants sont bêtes et parlent très mal. Je ne veux pas parler pour dire les mêmes sottises qu’eux. Je ne veux pas devenir comme eux. Je ne veux pas crier comme eux. Moi, à l’école, je crie à l’intérieur. !vous n’imaginez pas le cadeau que je vous fais. Quand je hurle, la terre tremble, les murs se brisent, les oiseaux cessent de chanter et meurent. Ma mère le sait très bien. Quand j’erre parmi vous, je dissimule ma souffrance et ma colère au plus profond de moi-même. Si vous deviniez ma colère, elle pourrait vous tuer.
Hugo doit être capable d’ouvrir la bouche sans que tout cela se voie. Hugo doit apprendre à mentir à la face du monde en dissimulant son mal. Parler, c’est mentir. Eh bien, je mentirai puisque c’est ce qu’on attend de moi. Chaque parole, chaque syllabe qui sort de ma bouche représente un effort surhumain, car c’est un compromis que moi, Hugo, je dois faire avec les autres. Je sais que chaque pas vers les autres me rendra de plus en plus dépendant d’eux, et donc de vous. Je vais devoir accepter d’être dépendant de ceux qui ne m’inspirent aucune confiance. Chaque mot, chaque son qui sort de mes entrailles sera une abdication. Chaque pas vers les autres m’éloignera de mon royaume. Chaque mot me tue.
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Videos de Hugo Horiot (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hugo Horiot
Et si l?autisme, plutôt qu?une condition prédestinant à la déchéance, était une valeur d?avenir ? Diagnostiqué autiste à l'âge de 3 ans, Hugo Horiot est aujourd'hui auteur et comédien. Il déplore une "pathologisation de la différence" qui demeure très présente.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit Hugo Horiot comédien et auteur notamment de « Autisme : j'accuse ! » (éditions L?Iconoclaste).
L'Invité des Matins de Guillaume Erner - émission du 18 octobre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/saison-26-08-2019-29-06-2020
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