AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081339279
480 pages
Flammarion (10/02/2016)
3.79/5   7 notes
Résumé :
En Italie, à la fin du XVIIIe siècle, le jeune Odon Valsecca, héritier présomptif du duc de Pianura, grandit dans une ferme. A la mort de son père, on l'envoie suivre à Turin l'éducation d'un aristocrate de son rang. Il y rencontre Vivaldi et son cercle de libres penseurs gagnés aux idées nouvelles des philosophes français. Odon tombe fou amoureux de celle qui les incarne à ses yeux, Fulvia, la fille de Vivaldi. Mais la mort de son cousin fait de lui le duc légitime... >Voir plus
Que lire après Les amours d'Odon et FulviaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les amours d'Odon et Fulvia, ce sont peu ou prou, de manière symbolique, les amours - nécessairement complexes et contrariés - de l'aristocratie d'Ancien Régime et des idéaux socio-politiques des Lumières.

Nous sommes en Italie, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Odon Valsecca, fils de cadet de famille, grandit dans une ferme puis dans le château montagnard d'un grand-père encore très féodal - paternalisme rude mais attentif à ses terres et ses gens.
Le vent tourne, les destins se font et se défont. Voici bientôt l'adolescent désigné comme héritier potentiel du petit duché de Pianura, envoyé à Turin pour y recevoir une éducation digne de son rang. Il y découvre l'aristocratie de cour, figée dans l'apparat, la dévotion frivole et les plaisirs superficiels, laissant ses terres partir à vau-l'eau. Il y rencontre Alfieri, pas encore poète mais déjà attiré par la pensée nouvelle, qui lui fait découvrir les philosophes, l'introduit dans le petit cercle clandestin des savants assez audacieux pour braver les interdits de l'église à la recherche de la Vérité. Parmi eux, le passionnant professeur Vivaldi et sa fille Fulvia, aussi belle qu'instruite, dont le charme naturel, l'intelligence et la simplicité, détonent superbement sur les beautés à la mode. Leurs conditions respectives ne peuvent les faire ni époux ni amants, ils seront à peine camarades, mais elle le fascine et contribue, dans l'ombre, à modeler ses idéaux et ses aspirations.
Hélas, l'Italie de ce temps n'est pas libre, loin s'en faut, les libre-penseurs sont bien mal vus, surtout lorsqu'ils risquent d'influencer un jeune homme de grande famille. Des yeux épient dans l'ombre, le danger guette ceux qui osent penser autrement... et Odon lui-même s'apercevra à ses dépens que le libéralisme est une voie de plus en plus périlleuse à mesure qu'on se rapproche du pouvoir et qu'on risque de mettre en péril les intérêts des partis en présence. Une voie qu'il faut beaucoup de conviction, beaucoup de volonté pour continuer à suivre, envers et contre tout. Ces qualités-là, Fulvia les possède bien plus que lui-même. Des chemins de l'exil aux marches du trône, leurs existences sont vouées à se séparer et se retrouver bien des fois. Elle restera son inspiratrice, sa force secrète. Mais bien malin qui saurait prédire si dans ce jeu ambigu de l'amour et de l'idéal, du public et du privé, ils ont plus à perdre ou à gagner...

Déjà ambitieux, ce premier roman d'Edith Wharton - resté inédit en français pendant plus de cent ans - commence comme un roman d'apprentissage, se détourne en longue visite désoeuvrée à travers l'Italie décadente du XVIIIe siècle avant de se conclure en roman politique, par une confrontation des idéaux et de la réalité qui ébranlera jusqu'au plus intime de l'homme public. Cette fin, amère, bouleversante et magnifique, rattrape largement les longueurs parfois assez fastidieuses des quelque 300 premières pages, qui ne sont dénuées ni de charme ni d'intérêt, mais prennent un peu trop de temps pour poser le contexte et les personnages, s'enlisent parfois dans des développements érudits assez lourds. Maladresses d'un premier roman, peut-être, qui finit heureusement par trouver ses ailes, dévoile la finesse d'analyse et le pouvoir percutant d'un grand auteur.
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
Commenter  J’apprécie          90
Première lecture pour moi d'un roman d'Edith Wharton, femme de lettres américaine, amoureuse de l'Europe. Et ici en particulier de l'Europe des Lumières.
Nous suivons l'histoire d'Odon, jeune noble, qui se prépare à prendre la succession à plus ou moins long terme du duc de Pianura. Dans ce XVIIIe siècle où tout change, Odon rencontre Vivaldi et sa fille Fulvia, intellectuels propageant les idées des philosophes des Lumières, persécutés par l'Eglise. Fulvia est le fil conducteur de sa vie, mais pourra-t-il être fidèle à sa belle et à ses idéaux une fois duc ?
Le premier roman d'Edith Wharton est un roman d'apprentissage assez classique, écrit dans un style assez proche de celui d'Henry James, son grand ami. Une lecture plaisante, qui brosse le portrait d'un aristocrate italien au XVIIIe siècle (même si l'Italie en tant que nation n'existe pas encore) et qui ravira les amateurs des romanciers du XIXe et des philosophes des Lumières.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a sans doute du Stendahl dans ce livre écrit en 1902, le premier roman d'Edith Wharton. Un style très XIXè siècle avec de belles et longues phrases qui dansent la valse... Une grande histoire d'amour très épique et romantique au coeur du siècle des Lumières.
Mais surtout c'est une belle et profonde réflexion sur le pouvoir et ses paradoxes. Odon, une fois au pouvoir, tentera de mettre en place un gouvernement éclairé pour appliquer ses convictions de justice de démocratie et de laïcité, comme en France. Petit à petit, il se rendra compte que vouloir faire le bonheur de son peuple reste une impasse ...
Bref, un livre "éclairant" !
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pendant des générations, pendant des siècles, l'homme n'avait cessé de lutter; réclamant la liberté, rêvant de l'avoir obtenue se réveillant pour se découvrir esclave des nouvelles forces qu'il avait engendrées, brûlant et étant brûlé pour les mêmes croyances sous d'autres déguisements, appelant idées ses instincts et révélations ses idées; détruisant, reconstruisant, tombant, se relevant, réparant des armes brisées, soutenant des illusions éteintes, prenant ses échecs pour des réussites et plantant son drapeau sur des remparts en ruine. À mesure que la vision de ce conflit obstiné s'imposait à lui, Odon comprit que la beauté, le pouvoir, l'immortalité se trouvaient non pas dans l'idée, mais dans le combat pour l'idée.
Commenter  J’apprécie          10
...et souvent je pense que si ceux qui pestent si bruyamment contre les institutions existantes prenaient la peine de remonter jusqu'à leur source, et, par exemple, comparaient les conditions de notre État aujourd'hui à ce qu'elles étaient il y a cinq cents ou mille ans, au lieu de les mesurer aux critères de quelque république platonique imaginaire, ils découvriraient, sinon moins de sujets de plainte, du moins davantage de moyens de comprendre les abus qu'ils dénoncent, et d'y remédier .
Commenter  J’apprécie          10
Pour Fulvia, les idées devaient être ou bien rejetées, ou bien mises tout de suite en application ; pour lui, les idées restaient en réserve dans l'esprit pour servir à commenter la vie, plutôt qu'à inciter à l'action. Cette perpétuelle disponibilité à de nouvelles impressions était une qualité qu'elle ne pouvait comprendre, ou qu'elle ne pouvait concevoir que comme une faiblesse.
Commenter  J’apprécie          10
Ils avaient gouverné durant trop de siècles et en avaient trop joui ; et le pauvre infirme qu'il venait de laisser à ses tristes scrupules et à ses noirs pressentiments ne semblait être que la cosse vide de passions depuis longtemps épuisées.
Commenter  J’apprécie          10
Jamais depuis lors il n'avait éprouvé comme maintenant cette adhésion spontanée et enfantine à l'inattendu, ce sentiment qu'aucune rencontre ne pouvait être trop étonnante pour s'accorder avec le simple étonnement de vivre.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
autres livres classés : piémontVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

Arsène Lupin
Hercule Poirot
Rouletabille
Sherlock Holmes

13 questions
205 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , humour , enquêteursCréer un quiz sur ce livre

{* *}