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EAN : 9782290394571
224 pages
J'ai lu (07/02/2024)
4.27/5   462 notes
Résumé :
2013, Tunis. À l’issue d’une manifestation, Pauline, jeune Française, est arrêtée et conduite à La Manouba, la prison pour femmes. Entre ces murs, c’est un autre temps, un nouvel ordre du monde, des règles qui lui sont révélées dans une langue qu’elle comprend à peine.
Au sein du Pavillon D, cellule qu’elle partage avec vingt-huit femmes, elle n’a pu garder avec elle qu’un livre, Les contemplations de Victor Hugo. Des poèmes pour se raccrocher à quelque chos... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (89) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 462 notes
« Il est vingt heures, le soleil se couche sur Tunis. Dans la voiture, un flic me met en garde : là où je vais, ça ne va pas être facile, il va falloir rester sur mes gardes et me méfier de tout le monde. (...) Il y a des tueuses. Il faut faire attention. Il ne faut pas leur faire confiance. Elles te dépouilleront, elles te frapperont, ou même pire. Il y a des folles là-bas ».

Là-bas, c'est la Manouba, la plus grande prison de femmes de Tunisie. Là où est conduite la narratrice, une jeune Française. Pavillon D, une cellule à partager avec vingt-sept co-détenues, un seul trésor, un livre, Les Contemplations de Victor Hugo.

Les Contemplées est largement autobiographique. Pauline Hillier a été incarcérée à la Manouba en 2013 suite à une action Femen pour faire libérer la militante féministe tunisienne Amina Sboui. Pour témoigner de cette expérience carcérale, elle aurait pu choisir d'écrire un récit journalistique voire un essai ouvertement militant. Elle a opté pour la forme romanesque au militantisme subtilement impactant.

Evidemment, les descriptions des conditions de vie sont très réalistes . le lecteur est totalement immergé dans la violence et le quotidien sordide très factuel de la prison : promiscuité, repas infâmes servis à même le seau, saleté de la cellule grouillante de cafards, souffrance des corps abimés par le manque d'activité physique et la malnutrition, humiliations en tout genre de la part des représentants de l'autorité. On suit la narratrice au plus près dans son apprentissage des codes et rudiments de la prison. Mais le récit ne se résume pas à un simple compte-rendu.

Le factuel est rehaussé par les choix proprement romanesques de l'autrice. Les Contemplées n'est jamais l'histoire individuelle un peu nombriliste d'une Occidentale et de ses quelques mois en prison qui ne seraient qu'une parenthèse, certes dure, marquante, avant la reprise d'une vie privilégiée en France. Pauline Hillier écarte ainsi fermement la présence de ses deux consoeurs Femen ( une Française et une Allemande ), pourtant incarcérée avec elle, pour braquer le projecteur sur les détenues tunisiennes, déplacer notre regard vers elles et leur rendre hommage. Ce sont elles, les contemplées.

Ce sont elles les héroïnes du roman, ces parias, ces femmes de rien que personne ne veut voir et que Pauline Hillier peut rendre indélébiles par la force de ses mots. Difficile d'oublier ces femmes qui lui tendent la main pour une séance de chiromancie dont la Française maitrise quelques codes. La galerie de portraits qui nait lors des scènes de lectures de ligne de la main est formidable et permet de dresser un panorama complet de la condition féminine en Tunisie avec toute la palette des violences faites au femme dans le cadre d'un patriarcat redoutable.

Boutheina, Fuite, Hafida, Warda, Fazia, Samira, la Cabrane ... oui il y a des meurtrières, des infanticides, mais aussi des femmes battues qui ont tué en état de légitime défense, des femmes adultères que la voix olympienne de leur mari a suffit à faire condamner sans preuves, des prostituées, des femmes à mauvaise réputation. Quel que soit le personnage, quel que soit leur sortie de rail, jamais l'autrice ne les juge et se défait humblement de ses certitudes et ses préjugés moraux sur le Bien, le Mal, la culpabilité et l'innocence. Elle les écoute et on voit sa pensée en mouvement, les doutes qui l'assaillent.

Le roman n'est jamais mortifère, au contraire il est animé d'une pulsion de vie, d'humour même. Pauline Hillier fait surgir du cachot lumière et résilience sans idéaliser ni édulcorer. Ces détenues donnent une leçon d'humanité marquante et universelle qui montre que la sororité collective est possible, même dans les pires situations.

Un roman poignant, vibrant de chair, trempé à l'urgence de parler de notre monde actuel, poing levé.


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Le 29 mai 2013, Pauline Hillier fait partie du groupe féministe Femen qui manifeste seins-nus devant le palais de justice de Tunis en soutien à Amina Sbouï. En revendiquant la libération de la militante tunisienne, la jeune bordelaise terminera à la Manouba, privée de sa propre liberté dans la plus grande prison de femmes de Tunisie. Pavillon D, une cellule nauséabonde à partager avec vingt-huit co-détenues, accompagnée d'un livre qu'elle a miraculeusement pu garder, « Les contemplations » de Victor Hugo, qui sera à l'origine du titre de cet ouvrage et dans lequel elle prendra les notes qui serviront de base à ce témoignage.

« Les Contemplées » est donc tout d'abord un récit carcéral qui immerge le lecteur dans un environnement insalubre, grouillant de cafards et de rats, où les prisonnières doivent survivre dans des conditions d'hygiène totalement rudimentaires et profondément dégradantes. Un huis clos où l'on souffre de malnutrition, d'humiliations en tout genre, de promiscuité, de fouilles à nu outrageuses et de violences régulières de la part des gardiennes.

« Les Contemplées » aurait donc pu se limiter à un témoignage autobiographique visant à dénoncer les conditions d'emprisonnement au coeur d'une société patriarcale bafouant les droits fondamentaux des femmes, mais Pauline Hillier a cependant choisi d'occulter la présence de ses deux consoeurs Femen, pourtant incarcérées avec elle, pour nous parler des femmes tunisiennes qui ont partagé son quotidien.

Ayant quelques notions de chiromancie, la narratrice va progressivement se faire une petite place parmi ses co-détenues en leur lisant les lignes de la main. Une main ouverte et tendue vers le partage du peu de biens qu'elles détiennes, mais surtout des histoires qu'elles ont en commun. La plupart ont beau être innocentes (comme c'est souvent le cas en prison, surtout celles-là), elles sont néanmoins toutes coupables du même crime : être née femme dans un monde dirigée par les hommes !

Grâce à la plume Pauline Hillier, Boutheina, Fuite, Hafida, Warda, Fazia, Samira, la Cabrane et les autres prisonnières se transforment en héroïnes de roman, illuminant cet environnement inhumain de leur humanité, traversant notre ligne de vie pour se graver à jamais dans notre esprit. Là, dans ce pénitencier où les femmes rebelles doivent être oubliées, voire même effacées de la société, des portraits foncièrement attachants sont brossés, tout en dénonçant la condition féminine en Tunisie et en rendant hommage à la merveilleuse sororité qui naît parmi ces femmes victimes du pire…

Finalement, « Les Contemplées » est un récit de transmission, d'histoires de femmes qu'il ne faut pas oublier…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les contemplées - Pauline Hillier - Roman autobiographique - Éditions La Manufacture des livres - Lu en février 2024.

Pauline Hillier est française, elle écrit depuis son adolescence, elle est membre du Mouvement International Femen.

2013 Tunis - A la suite d'une manifestation à laquelle Pauline Hillier participait, elle est arrêtée. A Tunis, ça ne rigole pas là-bas quand on est femme et qu'on a le culot de manifester pour la liberté.

Pauline se retrouve donc dans la plus grande prison pour femmes de Tunisie, la Manouba, dans le pavillon D, le moins pire de tous disent les détenues.

Pauline découvre l'univers carcéral avec tout ce qu'il comporte d'horreurs, les fouilles à nu, les gardiennes, les mauvaises plus nombreuses que les gentilles, la promiscuité, 27 femmes dans 25 m2, la puanteur, la chaleur, les cafards, le manque d'hygiène. le manque de tout d'ailleurs. La méfiance, la jalousie, les règlements officiels à respecter mais aussi les officieux entre détenues.
Son seul trésor, un livre de Victor Hugo, Les Contemplations qu'on lui a autorisé à garder.

Comment Pauline va-t-elle gérer cet univers impitoyable ?

Pauline, surnommée Bolona par les détenues, va découvrir au fil des jours le parcours de ces femmes enfermées pour diverses raisons, certaines vont se confier à Pauline, les échanges sont compliqués, Pauline ne parle pas l'Arabe.
En lisant les confessions de ces femmes, je me suis dit que même les pires ont souvent agi juste pour survivre ou ne pas être tuées, j'ai fini tout comme Pauline par éprouver une certaine tendresse pour elles.

De ces rencontres et échanges, Pauline Hillier va tirer la force de se tenir droite, des amitiés sont nées, certes éphémères, car elle sortira de prison un mois plus tard, mais elle ne les oubliera jamais ces prisonnières qui lui ont tendu la main, qui lui ont apporté un peu de réconfort dans la longue et angoissante monotonie des heures qui n'en finissent pas de durer.

Cinq années plus tard, Pauline y pense toujours :
"Les savoir encore coincées dans cette boucle infernale (les horaires) tandis que je pouvais de nouveau me promener, dîner avec des amis, rendre visite à ma famille, aller au cinéma ou me baigner dans la mer, me procurait une douleur aigüe à la poitrine"

Lors d'une soirée, Pauline rencontre Nour, une Tunisienne, journaliste reporter de terrain, le courant passe entre les deux femmes, elles se racontent et découvrent qu'elles ont toutes deux été incarcérées dans les geôles de la Manouba, que Nour a connu les mêmes prisonnières :
"Nour, c'est l'histoire d'une jeune femme rebelle et libre à qui l'on a voulu briser les ailes"

Par le biais de son livre, Pauline Hillier veut leur dire qu'elles ne sont pas oubliées, que "quelqu'un est là quelque part qui pense à elles et qui s'en va raconter au monde leur histoire, l'histoire des Contemplées de la Manouba".

Ce fut une belle et riche lecture que Les Contemplées, une lecture qui m'a serré le coeur mais qui m'apprend que même dans les pires endroits comme les geôles de la Manouba, on peut y trouver de l'amitié et de la solidarité.

Un livre à lire, un livre qui laisse des traces, un livre qui interpelle.

Voici un lien d'un entretien de l'autrice dans l'émission La Grande Librairie
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Pauline+Hillier#fpstate=ive&vld=cid:92748524,vid:2ypxpLIsr1w,st:0
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Femen mémorial
Un témoignage sensible, intense et poignant. le ton est juste, sincère, sans complaisance, la fin chargée d'émotion.
Le récit autobiographique vibrant d'humanité de Pauline Hillier militante de Femen, relate son incarcération dans une geôle tunisienne suite à une manifestation féministe à Tunis.
Elle raconte comment elle se retrouve jetée sans ménagement ni possibilité de s'exprimer dans l'enfer carcéral du pavillon d'de la Manouba traitée comme une criminelle au milieu d'une trentaine de codétenues.
D'abord terrifiée par les autres prisonnières : des délinquantes qu'on lui dépeint comme dangereuses, son regard sur elles change peu à peu. L'autrice ne possède pour seul refuge que « Les Contemplations» de Victor Hugo qu'elle utilise aussi comme journal emplissant de ses notes tous les espaces blancs. Sachant lire les lignes de la main elle offre aux détenues ses talents de chiromancienne. En tailleur sur sa couchette, paume dans la main, elle se transforme en diseuse de bonne aventure. le contact tactile permet de la rapprocher de toutes ces femmes que la machine carcérale a brisées et qui se mettent à lui confier des récits bouleversants.
Au sein de sa cellule crade aux odeurs pestilentielles, dans des conditions de détentions lamentables, l'écrivaine rencontre une bienveillance et une solidarité auxquelles elle ne s'attendait pas. «D'une bande de tueuses, de voleuses et de petites délinquantes j'ai reçu la plus magistrale des leçons d'humanité. » Cette sororité « immense et pure » l'aide à survivre.
Hafifa, Warda, Fuite, la Cabrane, Chafia, La Cristal, la vieille Boutheina…, autant de noms, surnoms et trajectoires de femmes lumineuses et attachantes qui résonnent encore en elle (et en nous).
Condamnées à de lourdes peines souvent disproportionnées, leurs actes délictueux sont couramment la conséquence de la violence patriarcale. Hantée par ses soeurs d'infortune depuis sa libération, elle écrit pour éterniser leur mémoire.
Ce livre est le mémorial de toutes ces « moins que rien » qui par leur chaleur humaine ont permis à Pauline Hillier de garder foi en l'humanité.
Une leçon magistrale, pour le lecteur aussi.
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En mai 2013, Pauline Hillier fait partie de ces femmes qui manifestent en soutien à Amina Sbouï, une activiste tunisienne. Malheureusement, avec deux autres femmes, elle se fait arrêter par la police. Si elle ne comprend pas ce qui lui arrive, en voyant passer devant elle des officiers, une avocate tout affolée, un flic, dans la voiture, la prévient que ça ne va pas être facile et qu'il va lui falloir être sur ses gardes. Après un trajet qui lui semble interminable, peinant à reconnaître les lieux, il la conduit à la Geôle. Après avoir été malmenée, menottée, trimballée, fouillée, elle atterrit finalement dans une cellule de 30m², où se tiennent déjà pas moins de 27 femmes, au sein du Pavillon d'de la Manouba. Si elle décide aussitôt de s'isoler, d'éviter tout contact avec ces femmes (des criminelles ? des tueuses ? des voleuses ?) dont elle se méfie, son regard envers elles va pourtant très vite changer...

C'est par le biais d'une rencontre hasardeuse, des années plus tard, que Pauline Hillier décidera de raconter l'histoire des Contemplées de la Manouba. À partir de ses notes et dessins, dans le recueil des Contemplations de Victor Hugo qu'elle aura pu garder avec elle dans sa cellule, de ses souvenirs, que l'on devine intacts, la jeune femme raconte non seulement ses conditions insalubres d'emprisonnement (rats, cafards, rationnement) ou le comportement violent des gardiennes mais surtout elle nous raconte ses codétenues. Aussi bien les raisons (parfois insensées qui les ont amenées là) que ce qu'elles sont, ce qu'elles dégagent de terriblement humain, de générosité, de bienveillance, d'entraide. Parce qu'elle lit les lignes des mains, ces moments de partage deviennent des moments de confidence. L'on est saisi alors par ces portraits de femmes fortes et courageuses, soumises aux dures lois du patriarcat. Sans jamais les juger, Pauline Hillier leur porte, au contraire, un regard empreint de tendresse et de respect. Par le biais de ce témoignage bouleversant, mettant en lumière ces femmes mises à l'ombre, Pauline Hillier leur rend ainsi un vibrant hommage...
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critiques presse (2)
Bibliobs
17 avril 2023
Ancienne militante du mouvement Femen, Pauline Hillier a passé un mois dans la prison tunisienne de la Manouba. Elle en a tiré « les Contemplées », un roman plein d’humanité.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
14 avril 2023
Incarcérée à Tunis en 2013, Pauline Hillier découvre la solidarité en prison auprès de femmes qui luttent pour garder intacte leur dignité bafouée.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Où sont les bourreaux où sont les victimes ? Je ne sais plus.[...] Quand je promène mes yeux dans la pièce, je ne suis plus capable de distinguer les bonnes des mauvaises, les innocentes des coupables, les gentilles des méchantes. Ça ne marche plus comme ça. Et je comprends que la vie non plus ne marchera plus jamais comme ça.
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Moi qui pensais savoir quoi du bien quoi du mal, qui à tort qui à raison, qui de bon qui de mauvais, j'ai été déboulonnée de toutes mes certitudes. Moi qui me croyais forte, je suis devenue humble. Moi qui venais parler, j'ai appris à écouter.
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Elle n'a pas abandonné son corps, elle ne l'a pas placé en coma artificiel, et elle le fait bien savoir. Elle l'empoigne, le montre, le bouge, le dorlote, l'aime encore. Elle l'autorise à exprimer son désir de vivre.
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Nour est ce genre de personne qui illumine un instant votre vie puis disparaît à jamais, comme une lumière qui passe, et puis s'en va. Il ne faut pas la retenir.
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Seule la chasse aux insectes me sort parfois de ma léthargie. C'est le sport national de la Manouba. Le plus souvent, ce sont les mouches qui font s'agiter les détenues. On voit leurs bras se balancer dans la pièce comme des queues de vache dans un pré. Balayage à droite, balayage à gauche, c’en est devenu machinal. Je chasse les mouches comme je ramène mes cheveux derrière mes oreilles, sans y penser. Quand un cafard s'approche, en revanche, c'est une autre histoire. Je bondis comme une chatte. C'est une cohabitation à laquelle j'ai plus de mal à me faire. Ils ne sont pas très gros mais téméraires, ils n'hésitent pas à grimper sur les lits. Ils respectent toutefois un Code de la route assez strict en n’empruntant la plupart du temps que les boulevards des barreaux en métal. Il faut vraiment qu'il se soit égaré pour qu'on en retrouve un dans les chemins de traverse de nos draps. Mais si un pied ou une main leur barre la route ils n'hésitent pas à gravir l'obstacle et les vols planés des pichenettes que nous leur infligeons ne semblent aucunement entamer leur détermination. Leurs carapaces épaisses et leurs petites pattes élancées les protègent en cas d'accident. Sitôt atterris, ils sautent sur leurs pieds et se remettent en route. Les occupantes des couchettes inférieures souffrent encore plus de ces envahissants colocataires, car les cafards circulent sans vergogne au-dessus de leurs têtes sur les sommiers en métal qui semblent constituer les centres névralgiques de leur petit réseau routier. Jour et nuit, ils sont là qui se promènent, échangent des informations olfactives, transportent un paquet, font la course, s’accoudent à un barreau, grignotent un morceau de rouille, s'accouplent sous nos yeux puis repartent en sifflotant, les antennes dans les poches. Leurs vies sont bien plus trépidantes que les nôtres. Il n'y a pas d'autre choix que de se résigner à assister à ce spectacle décadent. Le temps d'en chasser un, cinq autres apparaissent. Les lits éloignés des sanitaires sont plus préservés. J'ai tôt fait de comprendre pourquoi les lits superposés attenants aux toilettes sont cordialement laissés aux primo-arrivantes. À nous les odeurs, les bruits et les cafards. Les anciennes ont déjà donné.
(p.63-64)
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Bibliographie : - Un roman : Les Contemplées, de Pauline Hillier (éd. La Manufacture de livres) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21602004-les-contemplees-pauline-hillier-manufacture-de-livres
- Une bande dessinée : le Coeur en braille, de Joris Chamblain, Pascal Ruter et Anne-Lise Nalin (éd. Dargaud) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21948894-le-coeur-en-braille-joris-chamblain-pascal-ruter-anne-lise-nalin-dargaud
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