AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226241313
464 pages
Albin Michel (02/04/2012)
3.83/5   18 notes
Résumé :
Ecole Saint-Cyr, Coëtquidan.
Depuis plusieurs semaines, les désertions se multiplient. Geoffroy, psychologue dans le civil et lieutenant de réserve dans l’armée de Terre, se voit confier la mission d’y mettre un terme en sondant discrètement les soldats. Il prend d’autant plus l’affaire à coeur que cette vague de disparitions ressemble à celle survenue à Pau, dix ans plus tôt, au cours de laquelle son propre frère a disparu. Il doit faire équipe avec deux adj... >Voir plus
Que lire après Les soldats de papierVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Trois étoiles, plus ou moins justifiées.


Parlons du positif : une intrigue accrocheuse, un personnage principal vraiment bien dessiné, plus humain que romanesque et pas cynique pour deux sous (ce qui est rare dans ce genre de littérature), des rebondissements intéressants, l'atmosphère glaçante.

L'ambiance d'un camp militaire est vraiment très bien rendue, avec ses rapports de force, ses histoires quotidiennes et ses procédures parfois absurdes. Et pis c'est pas trop mal écrit.


Maintenant, le négatif, de ces petites choses qui, seules, ne dévalorisent pas un roman, mais qui mises bout à bout en rendent la lecture difficile.

Geoffroy de la Roche, le personnage principal, est certes très bien campé.
Mais hormis le curé du camp militaire au nom imprononçable, tous les personnages me semblent caricaturaux.
Comme le dit très bien Meelly, les personnages féminins sont « maman ou putain », et c'est lassant. Dans la même veine, les simples soldats sont gros bras ou tafiolles (à prendre au second degré, hein, je veux pas d'emmerdements), les gradés pervers ou bouffis de leur importance.
De même pour le coupable, dont l'idée se précise et se transforme en quasi certitude vers le milieu du roman. Quid de la surprise de dernière minute ?

Au bout d'un moment on perd l'espoir d'un revirement de situation.


J'ai trouvé que l'intrigue suivait un faux rythme, avec des moments longs de pensées et de réflexions sur la vie de Geoffroy (d'ailleurs, j'ai horreur des rêves pseudo prémonitoires à répétition, je trouve que c'est une grosse ficelle), et d'autres où tout se précipite.
Je sais que c'est comme ça dans la vraie vie, quand on enquête tout ne tombe pas tout cuit, et c'est tout à l'honneur de l'auteur d'avoir voulu le retranscrire. Mais en tant que lecteur, c'est tout de même perturbant et hache le rythme de lecture.


Et puis c'est très violent, comme bouquin, mais ça je m'y attendais.
Mais pourquoi faut-il du gore et du trash de partout ? Alors qu'une atmosphère bien flippante fait vachement plus d'effet ? Parce que là, je voyais tout, j'entendais tout, je sentais tout, mais les descriptions étaient tellement précises dans l'horreur que je n'en ai pas été horrifiée, juste un peu intriguée au début avant de m'y habituer et de passer en mode scientifique. de fait, impossible de partager les émotions de Geoffroy.
C'est comme dans les clips gore sur la prévention routière, à force d'en voir ça fait plus aucun effet.


Les scènes de sexe à répétition aussi, même si objectivement il n'y en a pas tant que ça. D'une manière générale, pourquoi est-ce que les auteurs de romans noirs se sentent obligés de mettre des scènes de sexe dans leurs romans ?

Ici ça faisant vraiment partie de l'intrigue, mais bon, quand même quoi. On est en train d'enquêter sur une série de meutres et tout ce que le personnage trouve à faire c'est baiser ? Je veux bien qu'il ait besoin d'évacuer la pression, mais quand même.

Je me languis de retrouver un auteur qui écrirait des intrigues comme Conan Doyle avec son Sherlock : c'était peut-être gore, mais au moins il n'y avait d'histoire de cul à tort et à travers, et c'était quand même vachement bien.


Et une dernière chose : il y a un effet « fausse fin » qui ne m'a pas plu. J'ai eu la tentation de sauter des pages pour savoir comment tout ça finirait, et de fait ça finit vraiment bizarrement. Mais pas de surprise, alors que c'est quand même l'élément de base d'un thriller.



Je m'appesantis sur les côtés négatifs du roman parce que ce sont eux qui m'ont le plus marquée, et même franchement agacée, mais si on n'est pas trop chatouilleux, on passe quand même un moment intéressant.


Ce bouquin n'est pas mauvais, c'est juste qu'il n'a pas su me plaire. Peut-être parce que l'auteur a cherché à faire plaisir à tous les publics susceptibles de lire son livre, en mettant un peu de ci, un peu de ça… Il en résulte un patchwork littéraire, nettement plus fragile et décousue qu'une étoffe tissée d'un même fil. Mais bon, on s'en accommode…
Commenter  J’apprécie          10
Une vague de désertions inquiétantes à la base militaire de Coëtquidan en Bretagne pousse l'état-major à faire appel à Geoffroy de la Roche, psychologue dans le civil et lieutenant de réserve. Les engagés semblent se volatiliser. Certains partent en permission et ne sont jamais arrivés, ils n'ont plus jamais donné signe de vie.

Pour l'armée, cette grande muette, la désertion semble la solution la plus évidente. Ce ne sont que de jeunes paumés sans ambitions qui ont fuient un métier difficile pour retrouver une petite copine ou aller cuver quelques bières au soleil. Une remise en cause de l'institution semble impossible. Ces disparitions touchent intimement Geoffroy de la Roche, son frère a disparu dix ans plus tôt à Pau dans les mêmes conditions… et il n'est pas le seul.

L'armée a fait venir le réserviste certaine qu'il se contentera de certifier la version des désertions volontaires servie sur un plateau par le capitaine de la base. le capitaine lui a affecté comme subalterne deux militaires en fin de carrière n'ayant absolument pas envie de faire de vague et très attachée à l'image de l'institution. Qui ose s'attaquer à l'armée risque d'y laisser des plumes ! Mais Geoffroy de la Roche n'est pas ce genre d'homme, cela fait 10 ans qu'il est convaincu que son frère a disparu contre son gré voila venu le moment de faire la lumière sur 10 ans de faits troublants et de mettre l'armée face à la réalité et a ses manquements.

Sur ce livre plane le fait divers des disparus de Mourmelon et l'ombre de Pierre Chanal est tapie derrière chaque page. Pierre Chanal est un militaire français, soupçonné d'être l'assassin des disparus de Mourmelon. Il s'est suicidé la veille de son procès et est donc innocent aux yeux de la justice française.

L'immersion dans cette base militaire ainsi que certains personnages m'ont d'abord semblé caricaturaux (froid des chambrés, couvertures douteuses, militaires bornés n'ayant pour seul distraction que d'aller draguer des filles paumées dans les bars à bidasse) mais très vite j'ai été prise dans cette ambiance oppressante et glaciale. Cette armée que l'on doit respecter, dont on doit tenir le rang et le prestige semble être prête à tout pour sauver les apparences quitte à broyer les hommes. Elle vit en vase clos, loin de toutes autorités civiles, selon ces propres codes et ces propres lois.

Geoffroy devra faire face à de nombreuses désillusions, à la solitude et à la peur pour comprendre ce qui se passe. Il devra se plonger au coeur de la guerre de Bosnie, guerre où la France a engagé ses troupes, pour tenter de trouver ce qui relie tout les événements.

Ce roman est rythmé et l'auteur instille un doute permanent sur les personnages, leurs motivations, leurs doutes. le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la toute dernière ligne.
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
Commenter  J’apprécie          50
J'ai eu l'opportunité de lire ce livre dans le cadre du Partenariat Masse critique de Babelio. Je souhaite donc remercier Babelio et les Editions Albin Michel qui m'ont fait parvenir ce livre.

Au début des années 1990 en Bretagne de jeunes recrues de l'armée française de Cöetquidan, le fleuron de l'armée française, disparaissent sans laisser de traces. Pour mettre fin à ce qui semble être une vague de désertion, le commandement fait appel à Geoffroy de la Roche un jeune psychologue lieutenant de réserve. Cette mission n'est pas neutre pour ce dernier puisqu'elle le renvoie à une vague de disparitions similaire survenue il y à une dizaine d'années, son propre frère faisait partie des "déserteurs". Après quelques jours d'investigation de nombreuses évidences amènent le psychologue à penser que les militaires ne désertent pas mais qu'ils sont enlevés, séquestrés , torturés et tués. Mais "la Grande Muette" fait tout pour étouffer l'affaire quitte à continuer à abriter en son sein un psychopathe...

En préambule, je souhaite juste dire que même si je suis amatrice de thrillers, je n'ai pas l'habitude de lire des livres qui ont pour toile de fond l'armée française. Vous devez vous demander pourquoi j'ai été attiré par ce livre ? Pour deux raisons. Tout d'abord parce que l'intrigue se passe tout prêt de chez moi et j'avais envie de voir comment ma région pouvait être décrite dans un tel livre. Et parce que j'étais très curieuse de savoir si ce genre de livre n'était pas seulement réservé à un public masculin bourré de testostérones. Autant vous le dire tout de suite, Marc Charuel n'épargne rien à son lecteur, le style est direct sans fioriture et certaines scènes sont d'une extrême violence à la limite du supportable. Une fois passée les quelques difficultés liées à l'argot militaire, on se plonge très vite dans cette histoire plus que crédible et qui n'est pas sans rappelée celle, véridique "des disparus de Mourmelon". L'auteur décrit de manière assez fine la psychologie de Geoffroy de la Roche tourmenté et marqué par la disparition de son frère. Un petit bémol tout de même, j'ai trouvé que les portraits des femmes qui interviennent dans le récit sont assez binaires, pour faire court elle sont soit maman, soit putain, ces portraits manquent de relief. L'auteur s'est bien documenté sur la région rennaise, même si pour la rennaise que je fus, le fait de lire le terme de "banlieue rennaise " est étonnant car il n'est pas usité par les rennais, mais l'ambiance de la ville est assez bien rendue. J'ai donc réussi à mener la lecture de ce roman à son terme, plutôt enthousiasmée au début, puis l'histoire a commencé a tourné quelque peu en rond. Pour ce qui est de la chute du roman, je l'ai trouvé plate et convenue (tout ça pour ça...). Au final, un roman pas déplaisant, qui peut être lu même par les personnes dépourvues de testostérones, mais qui ne restera pas pour moi dans les annales.
Lien : http://meellylit.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          41
J'ai bien aimé ce polar qui se déroule au sein de la grande muette, l'armée !

Geoffroy de la Roche, lieutenant de réserve, psychologue dans le civil, est engagé par l'armée pour une mission d'un mois ...

Des appelés disparaissent régulièrement, en désertion selon le général, et ce phénomène doit cesser, aussi Geoffroy est chargé de prendre le pouls des soldats afin de déterminer quels seraient les profils les plus susceptibles de quitter l'armée sans préavis ...
Bien sûr, il se heurte à toute la hiérarchie selon laquelle tout se passe toujours bien au sein de l'armée, et surtout, il n'est pas question de faire de vagues ...

Que se passe-t-il en réalité?
Désertions ou pire, meurtres ?

Le passé rattrape le présent ...

C'est bien emmené, bien rythmé, plausible au fur et à mesure que l'on découvre les indices, bref, un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Une nouvelle fois Marc Charuel arrive à me surprendre. Il écrit là un polar qui n'a rien à voir avec ce que j'ai pu lire de lui précédemment.
Mais alors que nous raconte « Les soldats de papier »
Geoffroy, psychologue et lieutenant dans l'armée de terre, est chargé de rassurer les troupes sur les disparitions de soldats. Bientôt il reçoit des photos du corps mutilé de son frère, disparu dix ans plus tôt dans les mêmes circonstances. Geoffroy est alors convaincu que le tueur se trouve dans l'école militaire de Coëtuidan...
On est en Bretagne à la fin des année 90. le service militaire obligatoire ne le sera bientôt plus. Et les derniers appelés font face désormais à une armée qui se professionnalise. La donne est faussée, les rapports de force pourtant toujours présents et l'institution ne compte pas changer pour autant.
Ici la grande muette porte bien son nom. Difficile pour notre enquêteur de démêler les fils de cette sombre histoire. Surtout qu'il ne compte pas entériner la version officielle qui parle de simples désertions. Pour Geoffroy de la Roche un assassin rôde et il se pourrait qu'il appartienne à la grande armée qui ne s'est pas plus préoccuper que cela de ses soldats revenus des derniers conflits, ni de ceux engagé dans la guerre des Balkans, cette guerre civile quasi fratricide.
Bref notre auteur nous offre là un thriller qui si parfois manque un peu de souffle, nous fait réfléchir sur la place de l'armée dans nos sociétés démocratiques.

Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          23


critiques presse (2)
LesEchos
30 juillet 2012
Une intrigue diaboliquement nouée, des personnages ciselés au scalpel, un sens aigu du détail horrifique, une maîtrise appropriée de l'atlas militaire : Marc Charuel monte à l'assaut sabre au clair. Cinq étoiles.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeSpectacleduMonde
16 avril 2012
Le livre est sombre et tourmenté, aussi noir et sans espoir que les appréhensions qui rongent Geoffroy de la Roche, au fur et à mesure qu’il approche de la vérité.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les mots me parvenaient comme à travers un écran de coton. Je repensais à cette vie de merde qui avait été la mienne à l’époque. Aux visages de mes parents que j’avais retrouvés vieillis de dix ans en rentrant de colonie de vacances, à l’inquiétude qui s’était emparée de la maison, aux longues soirées à attendre un coup de fil, à ce silence qui nous avait tous engloutis. Je savais tout de cette histoire. Et pour cause, mon propre frère n’était jamais revenu de Pau. Tous ces mois à l’appeler dans mes prières, à guetter le moindre frôlement derrière la porte, à espérer un coup de sonnette… Et puis le temps avait passé, son absence s’était enracinée au milieu de nous… J’attendais le moment où le général compatirait en me disant : « Et vous aussi, la Roche, je sais, vous avez dû en baver, c’est terrible. Voilà pourquoi vous êtes là. » Mais rien. Il n’arrêtait pas de jacasser et de se lamenter.
Commenter  J’apprécie          00
C’étaient le même genre de mecs, des soldats de papier. Des mignons mal dans leur peau, pas des gars pour être chez nous. Des fils à maman. Toujours à filouter, à se défiler. Des mecs pas intéressants. Alors, ce qu’ils font en dehors d’ici, mystère et boule de gomme. Les six appartiennent à la compagnie de soutien logistique. Huchon, Lafontaine, Mariani, Le Garrec, Gousse. Et un mec avec un blase à coucher dehors : Dzarevic. Ça s’étale sur deux mois. Le dernier s’est barré il y a une semaine. À la fin de leur service, s’ils sont toujours manquants, on repassera leur dossier à la gendarmerie. D’ici là, on a ordre d’arrêter l’hémorragie. Vous connaissez le comble du pédé qu’on envoie en éclaireur, mon lieutenant ? C’est d’avoir des ampoules au trou du cul.
Commenter  J’apprécie          00
Je n’avais jamais couché avec une femme plus âgée. Mais Selma Dzarevic avait conservé quelque chose de juvénile qui me faisait oublier qu’elle était mon aînée de plusieurs années. Combien au juste ? Huit ou neuf ans, peut-être. Nous n’avions pas abordé cette question. Elle était la mère d’un garçon qui aurait pu être l’un de mes soldats, c’était suffisant pour m’étonner. Il y avait aussi chez elle ce côté maternel dans chacun de ses gestes qui marquait une frontière entre nous, mais son acharnement à introduire de la passion dans tout ce qu’elle entreprenait la rapprochait de moi.
Commenter  J’apprécie          00
C’était une erreur de vous rappeler comme réserviste. Vous n’êtes pas un mauvais garçon, vous n’êtes simplement pas un officier. Vous ne serez toujours qu’un psychologue. Un psy ! Vous portez des lunettes déformantes sur le nez. Vous confondez tout, le passé, le présent. Vous cherchez continuellement midi à quatorze heures. C’est insupportable. Les gens comme vous ont toujours contribué à la dégradation des valeurs et des idéaux militaires.
Commenter  J’apprécie          00
Il y a une chose que personne n’avouait, c’est que les morts étaient pour beaucoup d’entre nous une bombe à retardement. Ils vous sautaient au visage bien longtemps après que vous les aviez croisés.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Marc Charuel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Charuel

Marc Charuel - Le jour où tu dois mourir
www.albin-michel.fr
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..