Une histoire assez incroyable, un journaliste d'investigation qui dérange beaucoup de monde, après de nombreuses menaces apprendra qu'un contrat visant à l'éliminer cours sur sa tête.
Mais l'opération annulée au dernier instant, l'homme va sympathiser avec son tueur. Peu banal, vous en conviendrez.
Cela ne sort pas du cerveau machiavélique d'un écrivain mais c'est l'histoire arrivée au célèbre journaliste
Pierre Péan. Son fils
Jean Grégor décide de remonter le fil du temps et tente de comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire familiale.
Jean Grégor ne cherche pas à faire dans le sensationnel, c'est pour lui l'occasion de donner la parole à deux êtres que tout opposent, et qui malgré leur vie diamétralement opposée et dont les routes n'auraient jamais du se croiser vont se lier d'une amitié singulière.
Chez Grégor, pas de révélations sulfureuses (son père le fait régulièrement de façon remarquable), non juste une enquête qui l'emmène sur le continent africain, lieu ou ces parents se sont connus. Grégor relate les informations glanées ici ou là, écoutant sans juger, Péan le fouille-merde (surnom donné aux journalistes un peu trop curieux), Jean-Michel, homme des basses besognes pour des commanditaires souvent très haut placés mais aussi à des proches de son père. le livre de Grégor nous touche car ces portraits croisés d'hommes de l'ombre ont trouvé chacun à leur façon une manière de sortir du rang, même si cela peu paraitre idéologiquement contestable pour l'un deux. C'est dans la rencontre entre Grégor et le tueur et dans le récit de Péan que l'histoire prend toute sa valeur. Pas d'amertume, pas de regrets, pas d'envolées vachardes du fils envers le père, non rien de cela, seulement un écrivain qui ouvre un pan de l'histoire familiale avec curiosité et surtout respect, Plutôt rare de nos jours.