Ciudad est Portugaise. A dix ans, elle immigre avec ses parents vers la France, dans le Périgord. Elle y fait la connaissance de l'Arsouille, un jeune garçon un peu rustre, mais gentil. Si gentil qu'un jour, il la conduit vers son trésor: une grotte secrète où auraient vécu des hommes préhistoriques...
Un très court roman sur l'amitié, simple et vraie. Dès huit ans.
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A travers ce récit bien construit, Christophe Léon décrit l'amitié naissante entre deux enfants qui communiquent au-delà des mots.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Ciudad, et ses parents — Ernesto et Isabel — débarquèrent un jeudi d’un mois de juin. Ils descendirent du train en fin de matinée.
Le père tenait dans ses mains deux énormes valises qu’une corde enserrait.
Enfilé sur les épaules de la mère, un sac à dos pesait lourdement. Ciudad, elle, transportait une sacoche gonflée de ses biens les plus précieux — une collection de trois poupées anciennes ayant appartenu à sa grand-mère maternelle.
La famille marqua un temps d’arrêt et laissa les autres passagers les devancer dans le hall de la gare.
— Bon, dit Ernesto au bout d’un moment, je crois qu’on peut y aller
maintenant.
Isabel acquiesça d’un geste du menton, tandis que Ciudad, dix ans, yeux de jais, teint de cuivre, frimousse parsemée de grains de son, leva la tête et fut aveuglée par un soleil haut perché dans le ciel étincelant du Pays de l’Homme.
Ils sortirent de la gare comme on naît au monde, baignés de chaleur mais frissonnants devant l’inconnu.
Ils traversèrent la rue, marchèrent longtemps, sortirent de la ville et gagnèrent la campagne par des petits chemins empierrés. Sous leurs pas, des rayons de poussières dansaient et des insectes voltigeaient devant eux qui les agaçaient, si bien qu’ils devaient incessamment les chasser de la main.
De temps à autre, ils entendaient le chant d’un coq ou encore de lointains aboiements.
Ciudad, qui avait peur des chiens, venait se réfugier dans les jupons de sa mère. Celle-ci lui passait la main dans les cheveux pour la rassurer.
Enfin, ils arrivèrent.
—Les vignes ! s’écria Ernesto, plein d’enthousiasme.
Il posa les valises et, d’un geste ample, il embrassa l’horizon de ses bras grands ouverts.
Rencontre avec Christophe Léon autour de "Silence, on irradie !"