Mademoiselle Rachel. Solitudes d'une tragédienne

C'est une très jolie biographie.

Voici la critique que je lui avais envoyée :

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Cher Monsieur,

J'ai lu votre roman Mademoiselle Rachel avec beaucoup de plaisir et voici pourquoi.

Au début je me suis dit qu'il était étrange d'entrer dans les pensées de Rachel et puis petit à petit, les chapitres s'enchaînent et s'accordent parfaitement bien entre eux.

Pages 27 et 28, deux pages magnifiques, on la voit changer de rôle, "un soir Camille, un autre Esther, ou bien encore Pauline". On se dit qu'il faut une énergie folle pour être ce qu'elle fut et changer d'état si souvent. "Elle portait un collier de diamants et sa robe, jaune, or et pourpre, tachetée d'abeilles...", quelles belles images!

Page 35, j'adore cette époque car c'est une magnifique période prolifique en art et en inventions. Penser que Delacroix, George Sand dont j'ai visité la maison berrichonne 3 fois, Chopin, Liszt, Rossini, Tourgueniev et Dickens sont passés par là! le rêve! "Féerique" oui.

Page 38 très beau passage poétique "l'immensité des forêts où dans le silence vient mourir la lumière, le ciel dans les sapins, la pureté qui jaillit des cimes, les paysages abandonnés. .." et elle a joué Marie Stuart! Que des rôles très tragiques mais dignes d'une grande tragédienne comme Sarah Bernhardt dont on connaît l'image populaire.

Le chapitre 7 est de toute façon parfait... parce que j'aime la littérature russe, la littérature des moeurs de Tolstoi, de Dostoievski et que ce chapitre m'a rappelé cette époque franco russe grandiose! Un mélange culturel et le repas avec l'officier et la réponse de Rachel très drôle "Vraiment Monsieur! Les Français offrent donc le champagne à leurs prisonniers de guerre...!" Si c'est vrai... très drôle!

Le chapitre 9 est génial aussi, avec la description du jardin, propice à une représentation théâtrale. . Une "turquerie" . J'aime beaucoup les histoires orientales et cela m'a donné envie de me replonger dans l'histoire de l'écriture de Bajazet de Racine et aussi de l'opéra du même nom de Vivaldi. Roxane, encore une héroïne digne de Rachel!

Le chapitre 12 est une bonne annonce de ce qui présage du reste de la vie de cette pauvre Rachel en jouant Rosemonde (avec son crâne très Shakespearien!). En fait chacun de ses rôles a laissé un petit quelque chose de tragique et fatal en elle. Et vous décrivez bien le moment où elle ne sait plus vraiment faire la différence entre le rôle et elle.

Vous transmettez bien une émotion quant à sa lucidité sur sa mort, le temps qui lui reste à vivre. La blague cynique avec le photographe est bien trouvée. Il viendra bientôt le temps de revenir pour lui demander de ne plus bouger puisqu'elle est mourante.

Page 132 très joli poème je trouve : "le linceul blanc va et vient dans l'air comme un voile, se mêle à la pluie,; une main, sur la tombe, laisse une fleur, avec l'eau du ciel." C'est très émouvant.

Et l'épilogue m'a surprise. Tant de reconnaissance et d'honneur pour Rachel, qui vivait plus ses rôles que sa propre vie finalement, mais pour le bonheur du public si j'ai bien compris.

Je suis très contente d'avoir appris des choses sur Rachel, inconnue au bataillon chez moi mais qui désormais a toute mon admiration.

Au prochain roman!!!

Bien à vous,

Tassanie
Auteure à http://www.bookelis.com/poesie/1211-pomes-libres-ou-le-voyage-dans-les-myriades-i.html