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EAN : 9782844948007
480 pages
Editions De Borée (01/09/2008)
3.91/5   16 notes
Résumé :

Premier du canton ! Aujourd hui, Simon n'a peur de rien, pas même de l'orage qui gronde sur son village. Il vient de recevoir les félicitations de M. l'Inspecteur pour avoir brillamment obtenu son certificat d études et fait la fierté de son père, un modeste paysan. Ces honneurs, il les doit avant tout à son travail, mais aussi à son instituteur, M. Bertrandou, un homme sévère, mais juste. En ce jour inoubliable, Simon a trouvé sa voie : il sera maître d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
1905. Des élèves angoissés, accompagnés par leurs parents respectifs, attendent dans la cour d'école les résultats de l'examen du certificat de fin d'études primaires. L'inspecteur sort, une feuille à la main: « Sermet, Simon, premier du canton… » Simon fait la fierté de ses parents et à la question de son père: « Hé! Simounet, ça te plairait d'être régent (instituteur)? », il répond: « Oh! Oui, être régent, je voudrais bien! » Ainsi commence l'histoire de Simon, futur maître d'école.

Ma lecture commençait bien. L'auteur fait un bond dans le temps et nous retrouvons Simon juste après la Première Guerre Mondiale. Devenu instituteur au sortir de l'École Normale, il a du mettre sa carrière entre parenthèse suite à sa mobilisation en 1914. Il en ressort vivant mais profondément écoeuré et désabusé. Il perd un ami sur le champ de bataille et se rend compte de l‘inutilité de la guerre et de l'inconscience des dirigeants militaires. La guerre finie, il obtient son premier poste de maître d'école à Maurines, petit village des Pyrénées. Dans un premier temps déprimé par la froideur et la pauvreté des lieux, il finit par s'y sentir à son aise: il devient un maître respecté de ses élèves et des villageois. Simon est un homme qui aime son métier et ses élèves. Il veut transmettre le savoir et les valeurs de la république. Selon lui, l'école est la seule solution pour fabriquer de bon citoyen et surtout pour éviter les guerres: c'est en apprenant que l'homme se détourne de la violence et du mal. L'école doit détruire la guerre! J'ai beaucoup aimé toute cette période de la vie de maître de Simon. C'est un personnage engagé et vraiment convaincu par ses opinions. On y découvre également toute la vie paysanne de la France d'après guerre: c'est chaleureux mais aussi très dur par moment. Les repas conviviaux entre voisins cohabitent avec l'annonce de l'inflation.

La deuxième période de sa vie se déroule dans un autre village près de Toulouse. Simon y enseigne avec sa femme Lucienne, elle aussi institutrice. Simon a adopté le fils de Lucienne. Ce passage est intéressant d'un point de vue historique et politique. La vie campagnarde est rythmée par les multiples changements dans le gouvernement français très instable. C'est aussi la montée en puissance des syndicats, des communistes, des socialistes. Face à ces partis, le fascisme qui inquiète: Simon s'inquiète de voir se déclencher une autre guerre, l'ascension d'Hitler au pouvoir fait peur ainsi que l'Italie de Mussolini.

Pour son dernier poste, Simon retrouve avec Lucienne, son village natal. La Seconde Guerre Mondiale a éclaté. Les allemands sont partout y compris dans son village et ont réquisitionné l'école…

C'est à partir de ce moment là que j'ai vraiment décroché de ma lecture… J'ai perdu beaucoup d'intérêt pour le roman suite à un événement qui se situe au milieu du roman. A partir de cet instant, le récit m'a semblé très très lent et redondant. La description des paysages de campagne, de la vie des habitants du village et de celui de maître d'école, cela a son charme pendant un temps mais à la longue ça ennuie…Pour tout vous dire, j'ai lu les 100 dernières pages en diagonale…



Le maître d'école est un roman qui ne manque pas d'intérêt pour sa portée historique et politique: la République, l'école laique, les changements successifs de gouvernement français, l'émergence des syndicats et des partis politiques, première et seconde guerre mondiale… Ce roman interroge beaucoup sur l'inutilité de la guerre et des conséquences de cette dernière sur la vie de la population. Un beau message se dégage dans les paroles du maître d'école: il faut instruire les jeunes gens pour éviter les guerres. La paix se trouve dans les livres et le savoir. J'ai également ressenti une profonde nostalgie pour mes années d'école primaire: le tableau noir, l'odeur de la craie, l'encre, les récitations…Toutefois le roman manque de rythme, sa lenteur et la profusion des descriptions de la campagne n'ont fait perdre l'enthousiasme que j'avais au début de ma lecture. C'est vraiment dommage…
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J'ai adoré ! Portrait de Simon, un maître d'école issu d'un milieu modeste commençant à exercer au lendemain de la première guerre mondiale à laquelle il a participé. Extrêmement marqué par la violence et l'absurdité de la guerre, il ne cesse d'enseigner aux enfants et à son fils l'amour du savoir et de la paix "les livres tueront la guerre". Lorsqu'en 1940, son fils prend les armes pour entrer dans la Résistance, Simon, idéaliste, qui est resté pacifiste ne peut l'accepter. Il n'a pas encore compris que ce conflit est différent car il porte atteinte à la culture et à la civilisation. Lorsque les nazis occupent sa chère école, il ouvre les yeux. Que de beauté, d'émotion et de réflexion, des personnages extrêmement attachants, dans ce roman.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Jaillissant des ténèbres, la voix de Camboulives martelait les mots:
- Ho, Simon! Écoute. ...A Paris, au Mont Valérien, ils en ont fusillé dix, le 23 mai 1942.Dix .Des ouvriers et des intellectuels.Tu m 'entends? Sur les dix, deux instituteurs, Gaulue et André Pican. Écoute. ....Ils ont fusillé Felix Cadras, Arthur Dalidet, le docteur Bauer, Georges Dudach , le professeur Jacques Solomon et Georges Politzer. Tu m'entends? André Pican, un maître d'école de Normandie qui menait la lutte depuis le premier jour.Alors qu'on le transférait à la santé, il s 'est jeté dans la Seine pour s' évader, depuis le quai de l'horloge, menottes aux mains, avec son pardessus. Il était bon nageur mais ce n'étaitpas possible.Ils l'ont repris et l 'ont ffusillé avec les dix du Mont Valérien. Celui là, Simon, il avait l'habitude de faire l'impossible. Ah! Simon, ils veulent tuer l'école et les maîtres d'école. Mais qu'est - cequ'ils croient? QQu'est ce qu'ils croient? Les nôtres, face aux bourreaux ont chanté la Marseillaise, et, mis en joue, ont crié 《 vive la France》.
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Une menue silhouette noire apparut en haut de la montée. Simon cria : " maman, maman..."et là-bas, la silhouette tendit les bras vers lui.Elle dut répondre à son appel mais le tonnerre emporta sa voix.Quand le silence revint, l' enfant s' egosilla à nouveau:
- Maman, maman, je suis passé premier, le premier du canton. ...
Il y eut un éclair et Simon vit le sourire de sa mère,.Elle avait entendu et compris. Maintenant, elle savait qu 'il était reçu. Ils s' e lancèrent plus vite l'un vers l 'autre.
- Je suis passé, répéta le petit.
Et il se jeta vers sa mère, il enfouit sa tête dans le corsage de toile rude dont il reconnaissait la tiédeur et l 'odeur.
- Je suis passé le premier de tous !
- Le premier? Oh! Ce n'est pas dieu possible! Premier du canton.Je pense que ton père doit être fier.Et M.Bertrandou, qu'est ce qu'il a dit?
- Que c'était très bien.Il m'a mené à l 'inspecteur et l'inspecteur m 'à félicité.
- Oh! Simounet, mon fils, mon fils......
Elle l 'embrassait sans arrêt, sur les joues, sur le front, dans les cheveux. Elle caressait ses épaules, ses bras, sa poitrine et son dos.Elle le reconnaissait et le serrait contre elle.C 'était bien son enfant, le sien, son petit Simon au fin museau et aux cheveux clairs.Elle ne prenait pas gardé à la pluie qui les fouettait maintenant avec force.
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Un autre compte se faisait: celui des maîtres d'école prisonniers, disparus, mutilés, arrêtés, jetés vers la mort...《Ils révoquent les francs-macons, ils chassent les juifs, les socialistes, les communistes. Bernardet, de Cammas a été déplacé. Ils ont révoqué celui de Pentedieu. L'institutrice de Mauvert a dû disparaître. Près de Muret, ils en ont arrêté un dans sa classe.On dit que Fournial de Toulouse a été condamné à mort en Allemagne.Le maître de Casemajes est mort là-bas. Il écrivait dans une lettre en patois qu'il fallait tenir .Estradere, un normalien est à la prison Saint -Michel.Chaubet a été tué dans les bois de Saint -Lys. .....》Les noms et les combats s' entremêlaient. Tenir.....《 A Paris, l 'institutrice, Madeleine Marzin, condamnée à mort s' est évadée d'une voiture cellulaire. Georges Cogniot, rapporteur du budget de l 'Éducation Nationale du Front Populaire s' est évadé de Compiègne. Maurice Fontevieille est au maquis....Le professeur Pierre Brossolette s' est donné la mort pour échapper aux bourreaux. 》
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Après la mort de Jaures, Révignac avait eu un moment de grande indignation suivi d'une sorte de lassitude. Et partout on parlait de la patrie à défendre., de la chère Alsace à retrouver, des barbares prussiens. Révignac s' était marié. Il pensait que cette guerre ne durerait que quelques semaines. Il était parti pour le front avec un visage nouveau, silencieux et comme méprisant. Son enthousiasme de jeunesse s' était effacé. Plus tard, après mois de front était venue une hargne sourde, une colère contre la guerre, contre les hommes qui la faisaient, contre lui - même peut - être.
Simon se souvenait de certaines conversations dans la boue et la crasse des tranchées. Il essayait de justifier la guerre : ils nous ont attaqué, ils ont bombardé Reims, ils ont fusillé des otages, violé des femmes.Nous défendons la patrie......Il revoyait le sourire triste de Révignac : la patrie, tu me fais rigoler, eux aussi, ils se battent pour leur patrie, si tu vas par là. ....Le vrai courage, ce n'est pas d ' obéir et de marcher.
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Les mots de braise et de sang poursuivaient leur litanie:《 Le Comité Directeur des Sections reconstituées du Syndicat des instituteurs salue toutes les initiatives des instituteurs et institutrices qui ont participé et participent à la lutte contre l'envahisseur. Il s 'incline avec émotion devant tous ceux...... Roux, instituteur vendéen ,34 ans, trouvé mort dans sa prison, victime de la Gestapo, Élisabeth Le Port, jeune institutrice de Touraine, 24 ans, fusillée devant ses camarades au camp d ' Auschwitz en Silesie, Maumey fusillé à Bordeaux, et aussi les instituteurs Gokelaert, Damichel, Marchand, Laguesse. .....》
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