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Fabienne Ausserre (Collaborateur)Hervé Rovira (Collaborateur)
EAN : 9782268065304
367 pages
Les Editions du Rocher (13/03/2008)
3.72/5   9 notes
Résumé :

Le procès de Michel Fourniret et de Monique Olivier permettra, peut-être, aux familles de leurs victimes de se reconstruire. Mais si le récit, devant la cour d'assises des Ardennes, des crimes que la justice leur reproche est aussi odieux que ceux qu'ils en ont faits tout au long de l'enquête et de l'instruction, ce dossier restera définitivement insupportable aux jurés, aux magistrats, aux avocats de toutes les parties, aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'affaire citée étant particulièrement abominable, nous ne reviendrons pas sur les faits reprochés à leurs auteurs. D'autres sites - et d'autres ouvrages - sont là pour ça. Nous précisons également que l'ouvrage évoqué ici n'est pas celui, également écrit par Hamon et Ausserre, et qui fut retiré de la vente à la demande des familles des victimes.

Le présent volume vise avant tout à restituer, autant que faire se peut, les personnalités des assassins, Michel Fourniret d'une part et Monique Olivier-Fourniret, de l'autre. Pour ce faire, les auteurs ont abondamment puisé dans une correspondance que l'un d'eux avait entamée avec Fourniret lui-même, en lui dissimulant bien entendu sa profession de journaliste. le résultat, en dépit de certaines précisions apportées sur le déroulement des crimes, reste assez sobre : il a en outre le mérite de poser la question de la responsabilité réelle de Monique Olivier-Fourniret.

En dépit des apparences comme en dépit de la logique, la personnalité de cette dernière, qui tient ici le rôle ô combien trouble de ce que Corinne Hermann et Philippe Jeanne, dans l'excellent "Un Tueur Peut En Cacher Un Autre", définissent comme "la Femme de l'Ogre", est encore plus complexe que celle de Fourniret. (Son QI est d'ailleurs plus important que celui du tueur - et pourtant, Fourniret en possède un particulièrement élevé.)

Se présentant, au début de l'affaire, comme la malheureuse compagne d'un fou - nul ne l'oubliera, dissimulant son visage derrière une veste devant les caméras affamées, ne donnant en pâture à la meute des journalistes que deux pauvres mains toutes tremblantes - Monique Olivier est tout de même la première, après l'arrestation de son mari, à révéler les crimes de celui-ci. Mieux encore, alors que Fourniret tentera presque jusqu'au bout de la protéger et d'amoindrir sa part de responsabilité, elle n'hésite pas à le charger au maximum. Tout cela en jouant à l'épouse soumise et pas très fine, qui subit par peur des représailles plus que par amour véritable, fût-il gangrené.

Mais tout cela ne colle pas avec les lettres adressées par elle à Fourniret avant la sortie de prison du tueur, en 1987, et dans lesquelles ceux qui ne sont pas encore amants concluent un véritable pacte de sang : lui se charge de liquider l'ex-mari de Monique, elle lui fournira des proies. Et ça ne colle pas non plus avec la participation active de cette femme aux "chasses" de Fourniret, mettant les jeunes filles en confiance puis les "préparant" pour le viol. Et puis, un argument s'impose d'office, écrasant : puisque Fourniret n'a pas respecté sa part du marché - l'ex-mari de Monique Olivier est toujours en vie - pourquoi a-t-elle continué ?

... Parce qu'elle y trouvait du plaisir. Evidemment.

"Mais comment ?" dira-t-on. "N'était-elle pas mère, elle aussi ?" Si peu ... Sans doute à la manière égocentrique et dénuée de réel amour de ces femmes qui tolèrent l'inceste sur leurs enfants et même le favorisent pourvu que cela fasse le bonheur de leur cher époux ...

Et l'on referme le livre avec la certitude angoissante qu'il existe des ténèbres pires que celles qui inspirent les tueurs en série - les ténèbres de celles qui les acceptent pour compagnons. ;o)
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Excellent très bien écrit très détaillé. le livre s'attache à une enquête minutieuse auprès des proches de chaque victime. Une facette de cette affaire non rédigée jusqu'alors. Livre très humain et émouvant. On en apprend beaucoup et cet ouvrage est selon moi indispensable à ceux s'intéressant à l'affaire.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Pour Fourniret, son travail et sa rigueur familiale l'avaient emporté depuis longtemps sur sa vie personnelle : "J'imposais à Nicole [seconde épouse de Fourniret] un ryhtme de vie qu'elle n'attendait pas. Dans les premières années, j'étais resté salarié. Après, je me suis mis à mon compte. Et, dès cette époque, je me suis enfermé dans ma tour d'ivoire et j'ai travaillé comme un fou." Chantal [l'une des deux filles de Fourniret] se souvient très bien de la passion de son père pour son travail : "Il sortait de son atelier vers 16 h, pour boire un café au lait, qu'il fallait qu'on lui prépare." Il ne l'aurait en effet jamais fait lui-même ...

Les colères du chef de famille n'étaient rien, comparées à la tyrannie qu'il exerçait sur son fils, Nicolas, à qui il reprochait sans cesse d'"être le portrait tout craché de son grand-père maternel", de "n'être bon qu'à faire le jardin, avec sa mère." Il n'avait pas le droit non plus de pénétrer dans l'atelier de son père. "Michel Fourniret ne voulait rien lui transmettre de son savoir-faire," tempête Chantal. Pourtant, "Nicolas était éperdument à la recherche d'un papa." Fourniret ne partage pas le point de vue de ses filles sur son comportement, que ce soit elles ou lui qui l'ait subi : "J'adorais leur transmettre ce que mon père m'avait transmis, mais je n'étais pas à l'écoute. A table, je n'étais pas disponible, je pensais toujours à mes machines. Mon souhait a toujours été d'être parfait. C'est ce qui me dénature." Nicolas a écrit de longues lettres à son père pendant qu'il effectuait son service militaire. Selon sa soeur, Marie-Hélène, "Michel Fourniret n'a même pas pris la peine de les ouvrir." Et la jeune femme avait ajouté : "Ca, je ne le lui pardonnerai jamais !" Ces lettres, Fourniret les a trouvées "très belles." C'est en tous cas ce qu'il aurait froidement concédé à Marie-Hélène, qui ne l'avait pas cru : "Je lui avais posé une question taboue et j'ai bien vu que papa était hors de lui parce que j'avais osé le faire." C'est la dernière fois qu'elle le rencontrera. "Je suis la dernière de la famille à l'avoir vu", nous avait-elle précisé lors d'un de nos rendez-vous, avant qu'elle ne se donne la mort.

C'est sans doute parce qu'elles ont le souvenir des continuelles brimades infligées à leur frère que les jumelles se taisaient sur leur propre souffrance. Elles se souvenaient pourtant aisément de certaines "blagues" douteuses de leur père. Par exemple, il était capable, sous un nom d'emprunt, de menacer au téléphone des voisins qui l'avaient contrarié. "Une nuit, nous avions recueilli le chat d'une vieille dame. Elle était venue le récupérer le lendemain. Michel Fourniret a estimé qu'elle ne l'avait pas assez remercié, alors il l'a appelée. Il s'est fait passer pour un livreur qui arrivait lui livrer un tas de purin devant sa porte," nous avait raconté Marie-Hélène. Elle nous a aussi rapporté des agissements beaucoup plus graves : "Un jour, nous rentrions de l'école en voiture, avec papa. Ma soeur a pris un bonbon dans le vide-poches de la voiture. Papa l'a vue faire dans le rétroviseur. Il n'a rien dit jusqu'à ce qu'on arrive à la maison. Là, il a attaché Chantal à la niche du chien, à la chaîne. Maman est intervenue car, pour elle, c'était trop !" Interrogée là-dessus, Nicole C., la mère des jumelles, va plus loin : "Il avait dissimulé les friandises sciemment. Chantal est restée tout de même une heure prisonnière avant que je fasse cela ..."

Et que dire de ce quotidien où, "si les gifles étaient rares", elles "passaient par une cruelle mise en scène et étaient très fortes." Ces séances terrorisaient la fratrie. Au point que, le jour où, déjà couchés, les trois enfants sont "convoqués" par leur père dans le salon, ils anticipent un sale quart d'heure : "Comme à chaque fois que nous subissions une séance de gifles, papa nous a priés de nous aligner en rang d'oignons, les mains dans le dos. Nous attendions la claque mais cette fois, papa nous a offert un cadeau à chacun, une bande dessinée. C'était tellement rare que, cette fois-là, nous n'en avons pas cru nos yeux. ... [...]
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[...] ... Le rapport d'expertise de Mmes Provost et Bongrand fait état d'hypothèses beaucoup plus cruelles à son égard. Monique Olivier, selon ces psychologues, aurait voulu, elle aussi, exercer le pouvoir au sein de son couple. En adoptant une attitude docile à l'égard de Michel Fourniret, en volant même à son secours lorsque celui-ci montrait des défaillances, elle l'aurait excité, exerçant sur lui une emprise tangible. Dans une optique indulgente et particulièrement raccourcie, il était sans doute plus rassurant pour elle de le voir décharger ses pulsions perverses et sadiques sur de jeunes victimes plutôt que sur elle ... Ce qui lui permet à la fois de déclarer des choses aussi affligeantes que : "A dire franchement, le viol, c'est pas mortel, dans d'autres pays, les fillettes violées, c'est presque normal", et de conclure provisoirement : "Je pouvais accepter cela, mais pas tout le temps. C'était comme si je les lui offrais, et après, c'était terminé ..." Non seulement elle n'a aucune empathie à l'égard des victimes, mais elle les oublie sans sourciller.

Alors, pourquoi ne pas avoir quitté Fourniret ? Elle en a bien eu l'idée fugace mais elle l'a vite ravalée. Là encore, les conclusions des experts ne sont pas tendres. Même si elle dit avoir eu de plus en plus de mal à participer à toutes ces horreurs, malgré le fait qu'elle était devenue la complice de Fourniret dans des crimes d'une gravité exceptionnelle, seuls "son opportunisme et son souci de l'intérêt immédiat ont pu la mouvoir", écrivent les spécialistes.

Au début, Michel Fourniret a été "sa bouée de sauvetage pour la sortir du marasme socioprofessionnel et affectif dans lequel elle se trouvait même si elle n'a jamais été amoureuse de lui." Il le lui rendait bien d'ailleurs, et son compagnon en convient : "Dire qu'il a un jour aimé Monique Olivier serait abusif." Comparé à André, son premier mari, Fourniret avait l'immense avantage de se montrer "gai, amusant."

Et après ? Pourquoi ne pas avoir pris ses cliques et ses claques ? "Pour aller où ? ..." oppose-t-elle. Peut-être trouvait-elle tout simplement son intérêt ... à conserver son statut de vedette du mauvais film que Fourniret mettait en scène. Jeune fille, elle avait su s'opposer à son père, qui avait sapé ses ambitions professionnelles. Pour lui résister, elle avait tout bonnement refusé de se présenter aux examens de fin d'études de secrétariat. Elle aurait donc pu tenter d'affronter Fourniret. ... [...]
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