Nevada, tome 4 : Jack London

Nevada, série BD mettant en scène un cascadeur des débuts du cinéma, a su surprendre dans les trois tomes précédents en mêlant adroitement cinéma, pègre californienne, Chinatown, et western modernisé à coup de Harley Davison début de siècle.

Le scénario du duo Duval / Pécau ratissait large dans des inspirations variées. Ce quatrième tome, en forme de flashback, est plus concentré sur un unique personnage : Jack London. La vie de l'écrivain américain est une succession d'aventures qui ont nourri ses romans. Ici c'est la période où revenu d'Alaska, où il fraya avec les premiers militants syndicaux de Californie (autant dire des « rouges » pour les propriétaires des entreprises locales) et où il joua à cache-cache à bord de son voilier avec les gardes côtes et les milices privées pour voler des huîtres dans les élevages privés.

Le récit se fait donc plus historique et biographique... et perd du même coup le côté décontracté qui caractérisait le personnage de Nevada. On parle d'un vrai personnage et de vrais moments de sa vie.

Cet album est plus sérieux que les précédents par cet aspect, mais bien moins détendant. de plus, je ne sais trop comment l'expliquer, mais j'ai trouvé que les dessins de Wilson étaient moins « léchés » qu'à l'accoutumé. Je suis grand admirateur du dessinateur néo-zélandais mais sur cet épisode certains de ses dessins ne m'ont pas convaincu.

Le titre de ce quatrième volume de la série Nevada a de quoi mettre l'eau à la bouche. Jack London, rien de moins !

L'écrivain avait déjà été évoqué à plusieurs reprises par Nevada ou par Louise... et cet album va expliquer pourquoi. Jack London va tenir ici une grande place. Il sera présent dès les premières planches jusqu'aux dernières. Il interviendra directement dans l'intrigue et permettra de décider d'un avant et d'un après dans la biographie des deux personnages principaux.

Leur vie, et notamment leur passé, sera ici au coeur de l'intrigue. L'album se passe essentiellement dans le passé par la technique bien connue du témoignage. Nous allons découvrir beaucoup de choses : les conditions difficiles de deux jeunes adultes, pauvres et sans parents au début du siècle, une plongée dans le milieu des syndicats et des contestataires sociaux. Nous allons en savoir davantage sur la rivalité qui oppose nos compères à leur némésis.

Bien que très différent des volumes précédents, celui-ci se hisse à leur niveau. Nous découvrons une nouvelle part des États-Unis, et allons suivre un maître de la littérature. le prix à payer état que l'intrigue de la série n'avance pas et le dénouement offrira des portes ouvertes qui ne seront pas vraiment étonnantes. Toutefois, tout cela est plaisant et réussi ! Mais qu'importe, tant les surprises sont nombreuses.

La qualité des dessins est une nouvelle fois au rendez-vous. la première de couverture met déjà l'eau à la bouche. Elle est révélatrice de la qualité des dessins qui nous attendent ici.

Une belle réussite donc qui mérite que l'on poursuive l'aventure sans état d'âme...

Dans cette aventure, nos deux héros, Louise et Nevada, vont faire la connaissance, et se lier d'amitié avec une des figures emblématiques de la littérature américaine, Jack London.
Socialiste convaincu, Jack, que l'on retrouve très, trop ?, souvent dans les bars, prend ouvertement fait et cause pour les ouvriers exploités dans la baie de San Francisco. Il est même partisan de la création d'un syndicat de grande envergure pour contrer toutes les malversations et exactions commises par de riches et peu scrupuleux entrepreneurs.
Mais ces derniers ont également des arguments à faire valoir, souvent à l'aide de gros bras armés de bâtons.
Louise et Nevada vont également faire la connaissance de leur pire cauchemar : Carlsen !

Un très bel album qui nous replonge dans une des pages sombres de l'Histoire ouvrière des États-Unis.
Les intimidations face aux regroupements ouvriers, les riches entrepreneurs face à la menace des syndicats.

Après 3ers tomes consacrés aux aventures de Nevada et de ses relations particulières avec la productrice Louise, cet opus est consacré à la jeunesse de nos héros et la façon dont leur amitié s'est renforcé. Leur rencontre s'est déroulé dans l'orphelinat où ils étaient placés. A leur adolescence, ils sont devenus des hobos, circulant comme des vagabonds par les trains. Ils atterissent à San Francisco où ils vivent de petits larcins, entre autre le vol d' huitres au grand dépit des producteurs de la baie. Lors d'une interpellation musclée, ils réussissent à s'en sortir graçe à Jack London, écrivain déjà célébre et engagé. Admis tous deux parmi ses proches, ils tractent pour les syndicats et rencontrent Jim, politisé qui tombe amoureux de la jeune fille et réciproquement, mais aussi les gros bras des patrons dont l'ignoble Carlsen.
Un retour vers la jeunesse de nos héros dans les années 20 au temps des luttes syndicalistes, du pouvoir sans limite des patrons, de leurs abus et de l'aura d'un personnage mythique Jack London, qui luttait contre ses propres addictions.
Une aventure pleine et riche de faits historique sur le San Francisco du début du XXeme siecle, avec des personnages embarqués dans une histoire rocambolesque. le graphisme est top, à la fois dynamique et soigné.
A lire.

Enfin, il est question du passé. de l'histoire qui lit les personnages principaux et leur ennemis de longue date. C'est une plongée au coeur de la Californie du tout début de siècle, au milieu des ouvriers qui essaient de défendre leur droit.
je crois que c'est ce tome que je préfère dans la série : enfin je comprends beaucoup de choses. J'ai l'impression de sortir d'une longue introduction.
Il reste donc à attendre le tome de conclusion