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EAN : 9789523904187
209 pages
Stylit (14/05/2023)
4.02/5   25 notes
Résumé :
Pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner...

Et pourtant... ?

Les motifs pour le devenir ne manquent pas, réchauffement climatique en tête...

Mais pas question de se laisser gagner par la morosité ambiante.

Surtout au moment crucial de plonger mon délicieux croissant dans ma tasse de café noir.

Alors soyons fous et partons nous évader dans un road trip rebelle vraiment swag.

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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur, très à l'aise avec la versification, nous propose une poésie engagée, dédiée d'ailleurs à la planète Terre, cette « belle rebelle » que nous savons tous en danger. C'est une impressionnante somme de « messages pamphlétaires », qui, dès le prologue interpelle. « Insouciance » rime encore avec « enfance », mais pour combien de temps ?

Les « turpitudes glacées », voire glaçantes de notre société actuelle, sont passées au peigne fin, de cet observateur intransigeant qui dénonce avec force et fracas, nos vices et nos travers, ceux des petites histoires, mais aussi de la grande Histoire.

Cette « clameur insolite d'un zéphyr de révolte » traverse le recueil d'un bout à l'autre avec un souffle nouveau de rébellion. Fort heureusement les beautés fragiles sont elles aussi chantées, pour ne pas être oubliées. J'ai adoré par exemple la « Contemplation provençale », l'« Estampe japonaise » et « Sahara ».

L'amour est ensuite analysé, dans des poèmes souvent courts mais bien rythmés, parfois au ton ironique, et on sent que le poète préfère le « Big love » : « Le grand amour, quand vous le vivez/ Vous ne le laissez pas s'évaporer ». Les femmes, quant à elles, n'ont plus peur de rechercher « un Graal orgasmique ».

Dans le chapitre « Odyssée au sein de la girl power » il y a cette belle image de la « chrysalide émancipatrice », pour désigner les efforts libérateurs des femmes.

Le cri de colère contre le sort de la nature en déperdition est très bien contenu dans ces vers :

« Errements qui se payent cash, pour les monnaies diablesses
Moquant le poète, qui ne craint pas les lendemains désargentés
Car il a compris depuis longtemps, que le chemin de la richesse
Conduit à une logique dystopique, pour la planète et l'humanité ».

Dans le dernier tiers du recueil, le message devient très clairement politique. Les masques doivent tomber et l'anarchie, à qui un sonnet est dédié, présente moult attraits. La colère s'exprime très directement, parfois dans un registre très cru, mais la référence au livre de Henri Davis Thoreau est salutaire.

Dans l'épilogue j'ai ressenti une touche d'optimisme. On dirait que les enfants du prologue ont grandi devenant les « protecteurs de la planète si touchants ».
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Thierry Paillet est de toute évidence un grand amoureux des mots et de la langue. Des mots dont il se fait sculpteur, parfois vraiment en trois dimensions, selon leur sens et leur sonorité, mais aussi en jouant de leur forme et des effets visuels de leur assemblage. Si sa dextérité et sa sensibilité poétiques ont de quoi faire l'unanimité, certains de ses messages politiquement très engagés pourront en revanche s'avérer nettement plus clivants.


Plutôt éclectique, sa philosophie se met en place à partir d'un sombre constat émis en préambule :
« Deux enfants s'embrassent innocemment / Sous les regards émus de leurs parents / Tendre moment d'insouciance / Sur le long chemin de l'enfance / de petits minots qui ont les clés de l'avenir / D'une planète incertaine de son devenir »
Dès lors, tous ses émerveillements, nés, entre expériences de voyages, rencontres sensuelles et admirations artistiques, des beautés de la nature, du corps de la femme et de l'extase amoureuse, enfin d'émotions musicales et littéraires, convergent vers l'insupportable sentiment de leur vulnérabilité et de l'absurdité des priorités du monde, si invariablement matérialistes et vénales qu'elles le mènent en toute conscience à sa destruction, sans même qu'il réagisse à la hauteur du danger et de l'urgence.


Comment s'en étonner d'ailleurs, quand l'humanité, encore et toujours, hypothèque ses valeurs les plus essentielles pour, au mieux, des vies insensées à courir après toujours plus d'argent, au pire, la prolifération de nuisibles et sanglants dictateurs, inventeurs de la Shoah ou autres innommables ? S'ensuivent quelques hommages, à d'héroïques anonymes comme à de grandes figures de la lutte contre l'oppression, de Martin Luther King et Gandhi à Batman, de Hong Kong au Tibet en passant par la France occupée par les nazis, mais aussi, en un vaste amalgame de tout ce qui « marche pour la liberté chérie », des patriotes corses aux gilets jaunes, pour ce qui devient, à peine voilée par l'absence de nom, une furieuse charge anti-macroniste, aux accents franchement subversifs : « Vouloir se montrer en despote éclairé / C'est risqué, de finir renversé, assassiné ».


Pourtant, colère et rébellion se souviennent in extremis de laisser, dans l'épilogue, un peu de place à l'espérance : un homme et une femme – les parents inquiets pour leurs enfants dans le prologue ? – regardent côte à côte l'horizon. Ce sont « deux guerriers de la terre sans concessions / Protecteurs de la planète si touchants ». Ils peuvent être n'importe qui d'entre nous, ils sont sans doute l'auteur et sa compagne, mobilisés pour l'avenir de leurs enfants sur cette fragile mais splendide planète.


Un sincère merci à Thierry Paillet pour son partage et pour sa curiosité du ressenti de ses lecteurs.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Ah la poésie ! Je l'aime, beaucoup, qu'elle soit contemporaine ou bien plus ancienne d'ailleurs. Et pourtant, je n'en lis presque pas, un ou deux recueils par an peut-être, et encore... En général, je l'apprécie mieux l'hiver, j'aime la savourer sous un plaid, avec une infusion à la menthe bien trop chaude et trop sucrée... Sauf que là, les températures actuelles ne se prêtent pas vraiment à ces conditions. Donc bon, assise sur une serviette éponge humide avec un coca glacé, ça le fait très bien aussi !

Voilà donc bien longtemps que je n'ai pas lu de poésie et ce fut très agréable de me plonger dedans.

Thierry Paillet aborde dans son recueil une foultitude de sujets, souvent d'actualité. Sorte de road trip poétique, on voyage d'un pays à un autre ou d'une époque à une autre. Il aborde de nombreux thèmes. Certains poèmes sont plus acerbes que d'autres, peut-être plus rentre-dedans également, comme ceux qui touchent aux actualités et conflits sociétaux, la guerre, la politique, l'histoire ou encore l'écologie. D'autres au contraire sont bien plus doux, nostalgiques, languissants, comme ceux qui parlent d'amour, d'art ou encore des beautés du monde notamment.

Il y a des poèmes courts, alors que d'autres sont bien plus longs. Ils se dégustent de manières différentes selon le sujet. Parfois dénonciateurs, parfois tout en sensibilité ou même de sensualité, on découvre au fil de la lecture des poèmes authentiques, très divers par leur contenu, leur forme ou le message véhiculé.

"Pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner", c'est des coups de gueule, des dénonciations et des cris de colère quand il s'agit de sujets qui fâchent, mais c'est aussi des hommages à ceux qui le méritent, des belles déclarations d'amour ou encore des odes à la nature.

Je viens de passer un agréable moment et j'en remercie Thierry Paillet (alias @scaramouche66) pour avoir eu la gentillesse de m'envoyer son recueil.

Et parce que j'ai eu cette chanson dans la tête dès que j'en ai lu le titre, et qui est de circonstances quand même un peu, je terminerai avec ces dernières paroles :

« J'abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent
J'attends qu'elle se réveille et qu'elle se lève enfin
Je souffle sur les braises pour qu'elles prennent
Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe
Je garderai pour moi ce que m'inspire le monde
Elle m'a dit qu'elle voulait si je le permettais
Déjeuner en paix »
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Qu'ils soient classiques ou modernes, les poèmes de Thierry Paillet dégagent de la force et de la puissance. Ce ne sont pas des textes que l'on lit avec facilité. Il faut les apprivoiser avant de les savourer.

Si l'auteur traite souvent de sujets qui sont dans "l'air du temps", c'est souvent pour se mettre à contre-sens, face au vent. C'est sans doute en cela qu'il se qualifie de "rebelle" ?

Un recueil très intéressant qui mériterait d'être embelli par un véritable travail d'édition, notamment sur l'utilisation de la ponctuation et la mise en page.

Le seul reproche que je ferais sur le fond porte sur les titres en anglais, trop nombreux à mon goût...

Merci à Thierry Paillet de m'avoir proposé de lire ses textes.


Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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A peine sorti du doux nid
Qu'est notre lit
Oublié nos beaux rêves
Le monde nous agresse
A la première tasse de café.
Et c'est avec grâce que Thierry Paillet se rebelle car tout y passe guerres, violence, réchauffement climatiques. Notre poète pose un oeil accusateur, critique sur notre monde :
« … Doute malsain envers la responsabilité individualiste
Méfiance vénale envers le commerce équitable, le troc, les actes bénévoles et altruistes… »
Cette poésie est loin de ma zone de confort, je n'ai pas ressenti l'émerveillement habituel, cette rêverie qui m'emporte mais j'ai admiré et apprécié le travail de l'artiste avec de nombreux thèmes abordés : amour, voyage, cinéma, poètes, girl power tout est prétexte à rimer.
Et puis Thierry Paillet a su me toucher en parlant du Tibet, de Martin Luther King, des animaux…
Douceur de Chine
Mangeur de bambou
Éloge de la paresse
Un nommé panda
Thiery Paillet nous insuffle la beauté d'une poésie moderne et contemporaine axée sur le présent. Une vaste réflexion sur notre monde.
Je dois avouer que surprise au début j'ai relu plusieurs fois ce recueil afin de choisir certains textes et passages. Et je ne peux que vous le conseiller.
Merci à l'auteur pour ce beau cadeau.
Challenge POÉVIE : La POÉSIE c'est la VIE (2022/2023)
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
L'INNOMMABLE (SHOAH)

L'innommable, c'est indescriptible
L'innommable, c'est imprescriptible
Et pourtant...
Car devant l'innommable, il faut hurler
L'innommable, c'est l'absolue monstruosité
L'innommable, il faut le dénoncer
L'innommable, ça ne devrait pas exister
L'innommable, il faut en parler
L'innommable, c'est un combat, un devoir d'éduquer
L'innommable, il faut le montrer
L'innommable, pour l'empêcher de recommencer
L'innommable, ce sont des innocents persécutés
L'innommable, ce sont des enfants, femmes, hommes assassinés
L'innommable, il ne faut jamais l'oublier
L'innommable, c'est une plaie béante, pour l'humanité
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PAS FACILE D'ÊTRE REBELLE AU PETIT-DÉJEUNER

Pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner
Même mon délicieux croissant, trempé dans ma tasse de café noir
Ne me console pas de mon profond désespoir
D'entamer sans envie, une putain de nouvelle journée
Au milieu de cette multitude de pantins aseptisés
Incapables de sortir de leur zone de confort sans espoir
Prêt à surconsommer, jouissante illusion de pouvoir
Alors que la planète se meurt comme une bête blessée
Prisonnières d'égoïstes comportements individualistes exacerbés
Soudain, à la radio, une chanson d'Orelsan me donne une raison d'y croire
Ultime lueur sur le chemin d'un bonheur illusoire
Pas facile d'être rebelle au petit-déjeuner...
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Sur le toit du monde (tibetan history)

Aquilon majestueux, souffle de sagesse et de bonté
Maestrom des dieux, symbole de puissance apaisée

Antre mythologique, paradis des hommes de bonne volonté
Terre des sages, qui y gouvernaient avec gaieté

Réminiscence douloureuse, d'un glorieux passé
Pour les fils de la sérénité, enfants des pics indomptés

Car, l'ombre de la nuit, a tout emporté
Faisant disparaître, les beaux jours et la clarté

Sombre paysage, peuplé d'esprits et de revenants hagards
D'ombres fantomatiques, errant dans le blizzard

Cauchemardesque endroit, où l'on entend les plaintes des morts d'hier
Tournant sans fin, prisonniers de leurs cimetières

Tristes visions, de sommets abrupts, aux neiges éternelles ensanglantées
D'arides plateaux, témoins de combats désespérés

Cris sans bruit, d'un peuple courageux et fier
Hurlement silencieux, d'âmes perdues, contre les suppôts de l'enfer

Message d'espoir universel, pour briser les chaînes de fer
Croisade pacifique, pour obtenir justice contre la barbarie primaire
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Et vogue la satire

Floraison de grenadiers au soleil couchant
Baudelaire s’invite au voyage lointain
Les notes jazzy dansent au son de la plume
Comme un tourbillon d’apostilles vagabondes
Syntaxe désaxée de beat au front des navires
Qui exhale des airs séditieux dans les cœurs en fuite
Poursuivie par une police conformiste moribonde
Jalouse d’hipsters déjantés, surréalistes dandys défoncés
Emportant dans leurs têtes, gravés sur leurs corps
Les mots ciselés, les pamphlets brûlants de la révolte

(p. 144)
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L’innommable (Shoah)
L’innommable, c’est indescriptible
L’innommable, c’est imprescriptible
Et pourtant…
Car devant l’innommable, il faut hurler
L’innommable, c’est l’absolue monstruosité
L’innommable, il faut le dénoncer
L’innommable, ça ne devrait pas exister
L’innommable, il faut en parler
L’innommable, c’est un combat, un devoir d’éduquer L’innommable, il faut le montrer
L’innommable, pour l’empêcher de recommencer
L’innommable, ce sont des innocents persécutés
L’innommable, ce sont des enfants, femmes, hommes assassinés L’innommable, il ne faut jamais l’oublier
L’innommable, c’est une plaie béante, pour l’humanité
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