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EAN : 9782954747071
162 pages
(17/10/2016)
4.45/5   30 notes
Résumé :
Gabrielle Danoux n’est pas traductrice du roumain par hasard. Son attachement aux lettres, françaises et d’ailleurs, a connu un tournant lors de sa rencontre avec Aiko Elligrab (et subsidiairement avec quelques bonnes muses dont les prénoms commencent toujours par L.) qui l’a encouragée à rendre publics les deux textes réunis ici. Par la grâce des dieux littéraires, puissiez-vous, chers lecteurs, ses semblables, prendre du plaisir en les lisant !

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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Je me suis plongée avec délice dans le riche vocabulaire (j'ai enrichi le mien au cours de cette lecture !) et l'abondante culture de l'auteure Gabrielle Danoux, Babelionaute (Tandarica) émérite depuis 2014 et experte en littérature roumaine.
J'ai apprécié à la fois son style, ses formules qui font mouche, sans oublier son humour, parfois décapant, distillé tout au long de ce roman jalonné par l'amour, le sexe, les intrigues, les frasques et les meurtres.
Plus encore, la fine analyse de chacun des personnages constituant cette grand fresque humaine et policière, m'a tenue en haleine jusqu'à l'épilogue !
Si vous souhaitez lire une critique qui vous donnera davantage d'informations sur l'histoire proprement dite, je vous encourage à découvrir celles rédigées par Chris49  , Marinenka ou Gouelan  qui achèveront, sans nul doute, l'envie de vous lancer à votre tour sur le Chemin du Fort !

[Tandarica, un immense merci pour ce voyage ; ces 161 pages d'enquête et de rebondissements m'ont permis de m'extirper avec bonheur de la monotonie du confinement].
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Țăndărică est Gabrielle Danoux, on le sait depuis longtemps, mais qui est Gabrielle oui et non à la fois (da, nu) ? Cette publication semble proposer une réponse détournée, tant le style des deux textes qui se suivent est différent. Je parie même que le narrateur masculin du roman et le je féminin qui fait l'annonce de la fin correspondent à deux esprits opposés, qui s'affrontent et non à deux visions complémentaires du monde. Paradoxalement, le roman le Chemin du fort, nous dit tout ce que la traductrice n'est pas, tant il surprend par son arrogance et ses idées d'un noir dangereux, radical, si loin de ses choix littéraires habituels. le masculin belliqueux se moque des universitaires, tue les étrangers, transforme les magistrats en des hors-la-loi, place des amoureuses dans la même cellule (franchement, quel cliché que ce fantasme des lesbiennes) et se montre lâche dans l'utilisation de toponymes prétendument non identifiables, mais qui trahissent le mépris de l'étranger (le Lobango [law bah go], associé aux "haïdouks" ?) qui doit mourir sans qu'on juge son criminel. Gabrielle Danoux la traductrice choisit de transposer du roumain des textes dans lesquels la noirceur est teintée de lueurs d'espoir, des textes dans lesquels il y a malgré tout une justice des hommes qui triomphe, des textes où l'amour fait encore sens et sauve. Corps transparent et Coeurs cicatrisés de Max Blecher, avec des courtes préfaces éloquentes, en témoignent amplement. Son dernier mot n'est-il pas une promesse créatrice qu'enfante l'amour d'un paradis roumain perdu par l'inhérente disparition de l'enfance, plutôt qu'une menace défaitiste ? Elle répond au "masculin fort" par le rejet de la mort, en nous faisant comprendre qu'il peut y avoir une place pour l'étranger, à condition de se donner la peine de le comprendre tel qu'il est. Traduire devient ainsi acte de "justice" littéraire, mais aussi sociale.
La voix du Chemin du fort roman est bien celle que l'autrice rejette. Pour preuve cet extrait qui prône l'impunité, alors que dans "Ma nouvelle", la pénitence est victorieuse : "Ce vendredi-là, je lisais Zola : « Pourquoi donc faire porter à l'argent la peine des saletés et des crimes dont il est la cause ? L'amour est-il moins souillé, lui qui crée la vie ? » Ni l'époque de Zola ni celle de Borchert n'ont manqué de bourreaux. Malgré la suppression des postes de travail, la nôtre n'en manque pas plus : à l'abri de bureaux, d'agents de sécurité, d'institutions, protégés, ils ne sont que rarement confrontés aux atroces conséquences de leurs actes." (p. 86). Les références littéraires, disons-le, ne sont pas toujours habilement insérées.
À l'arrogance du roman, ressentie jusque dans la syntaxe, la traductrice oppose dans sa nouvelle, la force de la nécessaire légèreté qui "cascade de toute cette matière à la fois" et qui ne tue point.
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Je connaissais Gabrielle Danoux la traductrice de littérature roumaine, mais pas encore l'auteur. C'est chose faite. Son roman, le chemin du fort m'a impressionné.
Bien sûr, comme mentionné dans les autres chroniques du site, j'ai apprécié le style, le vocabulaire, sa précision.
Mais, ce que j'ai retenu du roman, parce qu'ils résonnent avec notre actualité, ce sont les éléments suivants qu'elle observe et décrit avec finesse et humour, parfois férocité :

L'incertitude de la relation entre adolescents, les doutes liés à la reconnaissance mutuelle, l'attrait sexuel ou non, tout ce qui fait la recherche de véritables amis.
« Au début nous avions choisi de nous ignorer, nous frôler sans nous voir. »
« Quant à la chose de Freud, dès l'adolescence, son accomplissement était nécessaire au prestige social, masculin comme féminin. »

Le dilemme de celui qui accédant à la culture se coupe de son milieu social d'origine :
« le capital culturel, les habitus isolent à jamais les enfants des classes populaires et moyennes. Car leurs codes sont communs à leurs détenteurs. »

La fausse hypocrisie de notre société et de ses convenances :
« le traditionnel rebouteux (…) devenu grâce à la modernisation de la société naturopathe diplômé par validation des acquis de l'expérience. »
« (…) du village natal, qui se trouvait à plus de vingt kilomètres de la maternité la plus proche, du fait de la désertification rurale et des politiques des agences hospitalières ? Comme partout, on avait manifesté ; en vain, comme partout. »
« (…) des aides et participations financières de soutien au développement et la diversité locale, par lesquelles l'impératif du politiquement correct avait remplacé les subventions. »
La recherche du pouvoir comme moteur de l'humain :
« Son implication dans les dernières théories à la mode, utilitariste ou non, plus ou moins moderniste ou éprise de développement durable lui avait ouvert les portes des milieux artistiques les plus distingués et des cocktails aux buffets les mieux garnis par des traiteurs hors de prix. »

La littérature accompagne le récit avec les auteurs que le narrateur découvre au fil du temps, Fenimore Cooper, Balzac, Jules Verne, Marin Sorescu, Franz Werfel, Georges Gissing, Théodore de Banville : « Je n'ai pu que lire Balzac et une petite centaine d'auteurs classiques de la littérature française. Que de peines cela m'a-t-il coutée pour savoir où commencer ma liste de lectures essentielles et où l'arrêter. »

La description de l'architecture du fort est un moment stupéfiant par la précision du vocabulaire, coursives, dessertes et mécanismes ingénieux conçus par l'architecte des lieux et ses utilisateurs, tout y passe :

La force du roman est de combiner l'ensemble de ces éléments dans la construction d'une intrigue dont beaucoup de polars consacrés feraient bien de s'inspirer parfois.

Gabrielle Danoux fait montre d'un sens de l'observation et d'une analyse perspicace de notre société qui force le respect.

En un mot j'ai été scotché par ce roman.

Des formules comme celles-ci valent le détour :

« Seul Dieu, car même les ecclésiastiques n'entendent pas ce type de confession, doit connaitre la tristesse des éjaculations précoces, des sempiternelles simulations dorso-ventrales, de la soumission aux quelques pratiques innovatrices bien éloignées de l'inventivité acrobatique d'un kamasutra que tout le monde évoque sans l'avoir lu… »

« Les gens riches étonnent en effet souvent par leur ignorance. »

« (…) sa mégalomanie l'obligeait à porter un regard lucide sur sa situation. »

« Seuls d'indécrottables naïfs, comme le sont les parents et les parvenus, peuvent croire sérieusement que les diplômes servent à quelque chose, surtout en matière de recrutement. »
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Le chemin du fort c'est une histoire sombre qui claque. Le style est unique, il a un goût d'ailleurs. Le style particulier d'une auteure et traductrice d'auteurs roumains, avec une saveur chocolat noir qui fond sous la langue.
Une écriture riche, acérée, pour une histoire dont la plume trempe dans l'ombre, en nous éclairant de vérité cinglante.

Pour clore ce thriller noir, une nouvelle, comme un dessert, nous remonte le moral descendu dans les chaussettes. Elle m'a fait sourire, m'a donné aussi à réfléchir. Je me suis donc resservie. Deux fois de dessert pour la gourmande d'idées surprenantes que je suis.
Une nouvelle unique, orpheline, comme une chaussette oubliée. Pas une paire ; l'une bonne, l'autre mauvaise. Car au fond, le bien et le mal existent-t-ils ? Ne sont-ils pas tapis en un seul élément au fond de chaque cerveau, dans chaque bourgade, chaque société, comme dans un fort, à l'abri des regards. Cet élément s'appelle souvent hypocrisie et mensonge, enveloppé dans du beau papier.

Je remercie Gabrielle Danoux, traductrice de littérature roumaine classique, et auteure, pour ce chemin emprunté dans le monde insolite de ces "mo".
("...laisser au lecteur la force optique d'opérer un choix sémantique".)

J'avais apprécié notamment, parmi les romans de l'auteure traduits du roumain, Le collectionneur de sons :
https://www.babelio.com/livres/Holban-Le-Collectionneur-de-sons/682744
De belles découvertes à ne pas manquer.
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Le cadavre d'un homme d'une trentaine d'années a été découvert dans le fort situé au nord du village de Brichamps, il s'agit de Marco Arau, assistant de justice. Son épouse Arielle interpellée a aussitôt reconnu le crime. Charles, le narrateur, a connu Arielle sur les bancs du lycée. Il ne peut croire à sa culpabilité. Il va tenter de reconstituer patiemment le puzzle et essayer de comprendre les ressorts de cette sombre affaire.

Pour moi, l'histoire de ce crime n'est qu'un prétexte pour l'auteure de nous délivrer une satire d'un microcosme gangréné par l'argent, le pouvoir, l'ambition démesurée, le sexe et la passion.

Gabrielle Danoux est traductrice de romans roumains, et dans ce récit elle nous prouve tout son amour pour la langue française. Son texte est à la limite de la littérature classique au même titre que Zola ou Balzac. Les phrases sont ciselées, les mots recherchés, à tel point que parfois le dictionnaire est le bienvenu. le roman est suivi par une nouvelle intitulée sobrement « Ma nouvelle » ce texte est un délice vrai littéraire.
Ce livre est pour les amoureux de la beauté de la langue française.
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Les gens riches étonnent en effet souvent par leur ignorance. Mais [le juge] Keating n’appartenait pas à ceux-là : sa mégalomanie l’obligeait à porter un regard lucide sur sa situation.
Le lustre terni de la robe ne pouvait remplacer ce dont il avait cruellement besoin : des revenus une fois et demie à deux fois plus élevés que ceux qu’il pouvait espérer, deux ou trois propriétés immobilières, des placements juteux et surtout nombreux, parfois judicieux, toujours diversifiés, le luxe clinquant dans les biens matériels.

Jour après jour, la frustration grandissait. Dévoré par son ressentiment, il s’investissait avec plus de zèle encore dans l’indépendance de sa profession, multipliant les réponses pénales, traitant les dossiers tant avec célérité qu’avec sévérité, malgré ses décisions retoquées en appel, toujours au sommet statistique afin d’accélérer sa mobilité hiérarchique.
Il s’imaginait sans doute qu’en faisant ce qu’officiellement on lui demandait de faire, ses mérites seraient reconnus à cadence supérieure et son salaire augmenté dans les plus brefs délais.
Subsidiairement à ses illusions de jeunesse, il y trouvait satisfaction : à défaut d’être admiré, il était redouté. Mieux encore : à défaut de posséder les biens matériels et des valeurs comptables immatérielles, il possédait les consciences par tous les moyens.
Lire la crainte dans les yeux des prévenus calmait ses rages mieux encore que les substances qui constituaient en règle générale ni plus ni moins que le florissant fonds de commerce de ces derniers.
De même, contempler un vieil ivrogne manifestement en situation avérée d’indigence, l’avoir indéniablement à sa merci, pouvoir par la simple force de suggestion d’un mot habilement glissé à l’autorité compétente décider du oui ou non, du stop ou encore, comblait son ego au-delà de ses grandes espérances, bien réduites depuis quelque temps. Si cruel, son manque ne s’arrêtait pas là ; il convoitait jusqu’à sa vie la plus intime
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Car quel intérêt pour ses élèves à chercher le savoir, là où d’autres activités sont susceptibles de leur rapporter bien plus d’argent ? Mieux vaut concentrer son attention sur les savoir-être : être beau pour vendre et gagner beaucoup d’argent, voire passer à la télé, se constituer un réseau relationnel, afin d’être pistonné à l’un des nombreux postes moyennement juteux restant (la maison grandit, la voiture grossit), voire même à partager le gâteau ; hériter après des années de plus en plus longues à mesure de l’augmentation de l’espérance de vie à avaler les couleuvres lâchées par les générations précédentes.

Comme beaucoup, il avait vu la dégradation du prestige de sa profession, en interne comme dans la société. Alors que, lorsqu’il avait débuté, un enseignant pouvait s’offrir avec son salaire une vie si ce n’est bourgeoise, tout du moins confortable, au crépuscule de sa carrière, ses jeunes collègues les plus avisés changeaient d’orientation professionnelle. Quant à leur statut social, il équivalait désormais à celui d’un gardien de parking : les uns gardent les voitures, les autres les enfants.

Là où la soif de savoir est absente, des espaces se créent. Les diplômés ont tout le temps au cours de leur carrière pour oublier leurs chères connaissances et s’insérer dans la société de consommation. Leur activité la plus intellectuelle consiste dès lors à programmer leur smartphone, qui l’est devenu à leur place.
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Même en droit, le condamné ne fait pas disparaître sa peine en la subissant : elle reste inscrite dans ce que l’on nomme son casier judiciaire ou son casier fiscal ; elle laisse une trace indélébile dans son cerveau : avez-vous oublié votre dernier passage au commissariat ?
En réalité, c’est le condamné lui-même qui purifie. Ce détour n’est-il pas constitutif d’une autre lâcheté, étymologique ; du latin purgare, de la même famille que purgatif, synonyme de dépuratif, qui stimule les évacuations intestinales, salutaire délivrance en d’autres termes.
Car que s’agit-il de purifier, si ce n’est l’âme du délinquant ou du criminel ?
Un peu comme on essayait de se purifier de la masturbation par les douches froides. Si l’on en juge par la croissance des productions de l’industrie pornographique, l’efficacité de la méthode est à deux doigts du zéro absolu.
Les esprits criminels sont immunisés au moins autant que les plaisirs solitaires.

Peut-être dans un avenir encore lointain saura-t-on, comme on sait désinfecter les plaies, par thérapie génique, par stimulation de la zone adéquate, purifier réellement les cerveaux du crime et de bien d’autres choses.
En attendant, c’est la société qui purge et subit, tandis que le condamné exécute pour elle. Car que dire ou que faire : aurait-il pu faire autrement ? Probablement pas. Peut-il réparer ? Aucune chance.
Dans ce cas, il reste le châtiment. Qui doit chercher la faute : on appelle cela la culpabilité, du point de vue du condamné, le châtiment existe et doit trouver la faute.
Peu importe d’ailleurs que celle-ci soit réelle ou pas, qu’il soit coupable ou innocent, puisqu’il ne peut être que coupable ; la peine satisfait une société qui veut cacher ce qu’elle ne saurait voir : derrière les murs de la prison, tout est invisible.
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A son arrivée à l'université, Marco note :
"Moi qui m'attendais à un de ces temples de savoir comme on en connaissait à Rome ou dans la Métropole il y a un ou deux siècles, je ne trouve qu'un bâtiment moderne. Mais d'une modernité sans imagination, d'une architecture au mieux banale : deux blocs carrés reliés par deux passerelles. Elle se retrouve d'ailleurs à bien des endroits que j'ai pu observer : les immeubles des banlieues et des quartiers qu'on dit mal famés ou même du centre-ville, les maisons de retraite, les grands magasins, les usines, les prisons, les hôpitaux modernes. La créativité est réservée aux musées, aux bibliothèques, aux immeubles chics des beaux quartiers et quelques autres bâtiments publics et privés. Tout semble avoir été étudié pour concentrer un nombre maximal d'étudiants dans l'espace le plus réduit possible. Les arbustes sont mal entretenus, les escaliers, rampes et autres abords bien plus obsolètes encore. Les tags envahissent les murs dont les couleurs ont été mises à mal par les oiseaux, la lumière, la pollution, que sais-je d'autre ? ... Certains messages sont intéressants, comme s'ils s'adressaient à moi : "Je ne suis toujours pas revenu du pays des mystères."
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Plus tard, je lus aussi Jules Verne seul entre midi, des livres pour m’évader des livres. J’étais intéressé même par les passages qui semblaient sortis de l’atlas géographique le plus proche. Mathias Sandorf était mon héros favori. Certaines histoires me sont restées en souvenir : j’ai aimé disparaître avec Wilhelm Storitz, m’indigner du sort réservé aux frères Kip et à leurs amis Fenians, trembler à la résurrection d’un cadavre plongé dans l’eau par un lointain coup de canon de la Jangada, découvrir dans les dernières pages, en lecteur naïf, la ruse du milliardaire Taskinar pour détruire l’école des Robinsons, courir avec Kin-Fo puis suivre sur un ordinaire petit écran Jean-Paul Belmondo accomplir ses tribulations en Chine, rester incrédule devant la plus élémentaire onomastique, stupéfait que Conseil donne des conseils sans jamais prendre position, m’agacer de la dispute de Kéraban et Van Mitten, partager la retraite solitaire du Kaw-djer, ressusciter en même temps que William Hypperbone, rêver de cette vie isolée et proche de la nature dans l’île mystérieuse, d’être aussi courageux et droit que le jeune Harbert, avec si peu de réussite.
Je gardais ces héros secrets pendant mes études de lettres et ne me mis aux grands classiques qu’à force de dissertations en deux ou trois parties ; je replaçais consciencieusement les auteurs dans leur époque en m’autorisant, comme il était bienvenu à l’académie, l’une ou l’autre fantaisie psychanalytique ou sémiologique sur les symboles de l’œuvre. Peu doté de l’esprit normatif des enseignants, j’aspirais à la fin de mes banales études au minimum possible de responsabilités.

(p. 34-35)
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