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EAN : 9782743648145
192 pages
Payot et Rivages (21/08/2019)
3.08/5   194 notes
Résumé :
Dans une banlieue paisible, au sein d'une famille en apparence idéale, l'arrivée d'une gouvernante aux desseins mystérieux sème le trouble. Un premier roman hypnotique, très cinématographique et d'une grande puissance narrative.
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Critiques, Analyses et Avis (83) Voir plus Ajouter une critique
3,08

sur 194 notes
Pas facile d'être original quand on écrit : Les mêmes thèmes reviennent souvent, et les mêmes artifices d'écriture.

Ici ce n'est pas le cas.

L'auteur prend le parti de s'adresser à son personnage avec une proximité que confère le tutoiement. Et c'est peu à peu que l'on prend conscience de la portée du message.

A partir de la prise de fonction de cette gouvernante dans une famille où elle devra s'occuper d'une petite fille, le doute s'installe lorsque cette jeune femme verse en douce un peu de thé dans un interstice du parquet de l'entrée, geste étrange, dont seule la jeune femme connaît la signification, et la narration évoluera peu à peu en entrainant le lecteur dans une spirale déroutante.

C'est écrit avec adresse, on sent pris au piège d'une histoire dans laquelle l'auteur nous balade à son gré.

Difficile d'en dire plus. Ce serait criminel de dévoiler le fond de l'affaire. Mais c'est un premier roman insolite, et prometteur, par la justesse de l'écriture, bien adaptée au propos et l'art subtil de la manipulation exercée sur le lecteur.

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Conformément au protocole qui vous a été assigné, vous vous êtes fait engager comme gouvernante par une famille d'une tranquille petite ville. Votre mission est de vous rendre indispensable et, en attendant la suite des instructions, de commencer un insidieux travail de sape…


En vous impliquant comme si vous étiez vous-même le personnage principal, l'auteur adopte un parti-pris original qui, associé à un préambule étrange et inquiétant, pique aussitôt votre curiosité pour vous tenir en haleine jusqu'au dénouement. Les phrases courtes, alignées en rafales de mitraillette, accélèrent le rythme, et vous voilà solidement harponné, suspendu au fil d'une histoire machiavélique dont vous attendez de comprendre les mystérieux motifs.


Malheureusement, la manière, aussi habile et séduisante soit-elle, ne réussit pas à pallier l'impression finale de creux, laissée par cette histoire qu'il vous faudra accepter de conclure sans grandes explications, d'autant plus frustré qu'elle vous aura si bien mené en bateau. Cette vague sensation de vacuité vous semblera peut-être d'autant plus décevante que, globalement, l'écriture, très évocatrice d'un scénario entièrement préoccupé de l'action et des décors, ne vous aura guère offert, en termes de style, que son impressionnante efficacité.


Si j'ai aimé me laisser surprendre par sa forme originale et par son suspense addictif, cette courte histoire aurait mérité un fondement d'intrigue plus solide et plus crédible. Et si j'ai été totalement convaincue par les talents de mise en scène de l'auteur, je reste dans l'expectative quant à sa plume, dont la singularité formelle sera difficile à renouveler. Un très plaisant moment de lecture quoi qu'il en soit.

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Et s'il fallait se méfier des nounous ?

Une jeune femme sonne à la porte d'une maison coquette dans une banlieue pavillonnaire tranquille .

Le couple aisé qui l'accueille lui donne une liste de recommandations : le postulat est très simple : elle est chargée de s'occuper des enfants de ce foyer plutôt favorisé , des enfants —- particulièrement de la petite Elena——
Réveil, repas, sorties, lecture d'un livre intitulé « Contes de la forêt », jeux dans un parc...etc...banal , en sorte ...

Cette nounou trop parfaite n’aurait - elle pas quelque chose à cacher?
——Elle saura se rendre indispensable , deviendra la confidente, l'objet de tous les désirs , des divers membres de la famille, de la maison , du voisinage.——

Pourquoi tout ce petit monde regarde t- il la série télé «  Leslie Jones? »
Et qui sont donc : Trouville, Sky, Lewis et leurs compagnons ?
Et que viennent faire toutes ces motos ?

Au delà de l'intrigue à «  La chanson douce » , ce roman fascine par sa construction singulière , petits paragraphes très brefs ( 111) , utilisation de la deuxième personne du singulier et du futur comme une suite d'ordres proférés, : «  Vous entrerez, vous sourirez, ils vous diront ça...etc.. » .

Des choses bizarres se produisent,.
Le ton est froid et distant, la mécanique narrative est redoutable, manipulatrice ,bien plus politique qu’il n’y parait .

L’auteur joue avec nos nerfs, la narration hypnotique crée un climat angoissant —-cette gouvernante suit un protocole où chaque mot, chaque geste est pesé ——

Rien n’est daté ,le lecteur ,entraîné par cette spirale déroutante se sent petit à petit piégé.
La tension psychologique est palpable jusqu’à une fin à l’ambiance apocalyptique....

Objet à diffusion lente, insolite, étrange , ce roman original interroge: Ouvrage d’anticipation?: déstabilisation de la famille, sabotage.....
Fable? conte philosophique? , texte politique ? œuvre à la Hitchcock? dystopie ? Fiction domestique d’envergure détruisant le bel ordre établi......
Questions sans réponses ?
Un livre cruel , dérangeant, parfaite mécanique au petit point ,au titre sonnant comme un mode d’emploi !

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Quel livre étrange que ce Protocole gouvernante ! Une jeune fille se fait engagée comme gouvernante pour s'occuper d'Elena, petite-fille de 4 ans. Jusque-là, tout est normal… Sauf que la normalité, ne fait pas partie de l'équation…

On ne sait pas grand-chose de la période pendant laquelle se déroule l'intrigue, et c'est ce qui lui confère un air dystopique. Pour autant, je ne suis pas certaine que ce genre puisse s'appliquer à ce livre. Par contre c'est sans conteste un thriller, assez étrange, qui conduit à une certaine fascination.

Une fascination, non pas par l'intrigue en elle-même, mais par la plume de l'auteur et la narration qu'il a mise en place. le trait de génie, tient à peu de choses mais va donner toute son ampleur à cette intrigue. L'auteur fait le choix d'un lecteur spectateur de ce qui se déroule entre les lignes. En effet, il ne s'adresse pas à nous, mais bien à cette gouvernante, dont on ne sait pas grand-chose. D'une voix lancinante, qui confine à la berceuse, aux litanies, débitées par une voix qui s'immisce en nous… Une voix qui devient notre pensée… Cette voix est la ligne directrice de cette gouvernante. Cette voix, se matérialise sous forme de protocole qu'elle lit, comme un guide, comme un phare dans la tempête qui pourrait se réveiller, si elle déviait de sa route.

Il règne une sensation désagréable d'un drame imminent, une sensation qui colle à la peau, sans que l'auteur n'use de subterfuge. Tout ce fait d'une manière lente, latente, et on attend que l'explosion arrive. On attend le drame. La trame narrative a un effet hypnotique sur nous, alors même que rien de précis ne se passe.

Le rôle de la gouvernante n'est ni facile, ni clairement défini, on le découvre au fil du protocole, la réussite de sa mission réside dans la scrupuleuse application du livret, qu'elle ne quitte jamais même lors d'éventuels déplacements.

Jour après jour, l'étau se resserre sur chacun des membres de cette famille. Tout est calculé, prévu et millimétré. le protocole, doit réussir, puisque la voix-off, propose même des solutions alternatives en anticipant chaque geste, chaque réflexion…

L'auteur ne fournit aucune explication, restant dans le vague, volontairement, pour laisser le lecteur trouver la direction qu'il souhaite prendre. Beaucoup de questions, restent néanmoins en suspens, notamment aucune indication sur le cerveau de ce protocole, mais surtout, sur ce complot qui touche de nombreux autres foyers.

Les genres se confondent allègrement, puisque le thriller côtoie la dystopie, mais on pourrait aussi y déceler une certaine étude sur nos comportements, métro, boulot, dodo… Chaque geste est calculé, chaque pas est pondéré… On est donc facilement manipulable. Une allégorie très intéressante, si on ose la voir sur nos vies et la manipulation dont on fait l'objet, sans jamais chercher à regarder de plus près si les fondations ne sont pas en train de s'écrouler… A l'image du sol qui se gondole et qui prend l'eau, car notre gouvernante, verse de l'eau tous les soirs, dans un simple petit interstice. Une faille et tout dérape, pourtant on reste aveugle…

Je ne sais pas ce que ce livre me laissera comme souvenir, mais je sais en tout cas qu'il ne m'a pas laissé indifférente et qu'une certaine réflexion pointe le bout de son nez dans cet univers où tout semble aseptisé mais qui va basculer…

Lien : https://julitlesmots.com/201..
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C'est un roman très original que ce Protocole gouvernante...( entre Chanson douce pour le début de l'intrigue et La Servante écarlate, pour le côté froid, glacé... )
Une nounou arrive dans une famille et très vite, le lecteur se rend compte que ses intentions ne sont pas des plus pures et bienveillantes. Elle suit comme un protocole, un mode d'emploi et l'on comprend qu'elle obéit à des instructions , à une organisation au dessus d'elle, qu'elle n'est qu'une "fourmi ".. Ses "supérieurs", cette "organisation" , est-elle d'ordre criminel ou politique? là est la question .
C'est un roman où l'auteur vous "prend en otage" dés les premières lignes en vous impliquant grâce au choix de sa narration. En effet, dés le début, l'auteur s'adresse à cette gouvernante, en disant "vous ferez...", "vous irez...", "vous direz...". C'est comme le mode d'emploi d'une manipulation, celle de la gouvernante vis à vis de la famille qui va l'employer, ne laissant à celle-ci aucune marge d'erreur, aucune réaction non prévue, le protocole anticipant tout, ayant tout prévu, tout calculé... Et c'est flippant, et c'est vertigineux pour le lecteur qui se demande dans quel Meilleur des mondes ( ou le pire !), il est tombé ...
Sauf que l'envers de ce procédé, c'est la froideur, le glacé, et que ma réaction a été "courage fuyons" ! .
C'est un roman étonnant, hyper original, que je vous invite à découvrir, histoire de vous faire votre propre opinion, et histoire de bien avoir peur ..
Reste que ce genre de roman n'est pas fait pour moi, aussi intelligent soit-il, aussi mécaniquement bien huilé, soit-il. Mais pour ceux qui affectionnent les romans d'anticipation, c'est une perle !
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critiques presse (2)
Telerama
21 octobre 2019
Guillaume Lavenant jongle avec les genres et nos nerfs au fil de ce récit tournant autour d’une inquiétante baby-sitter dans une banlieue pavillonnaire. [...] Avec son premier roman, Protocole gouvernante, il déstabilise son lecteur face à une histoire qui ressemble tantôt à une dystopie, tantôt à un conte philosophique, avant de filer vers toute autre chose…
Lire la critique sur le site : Telerama
Actualitte
29 août 2019
Le roman captive mais interroge tout autant. [...] Fable ? Roman à la tension psychologique redoutable ? Fiction orwellienne ? Texte politique ? Œuvre hitchcockienne ? Il est certainement tout cela. Une belle découverte pour un premier roman tout en surprises et révélations.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Habillez-vous avec soin, soignez votre teint, marchez d'un pas régulier, n'élevez jamais la voix. Si vous avez pensé à emporter votre tunique bleue, mettez-la de temps à autre. Il l'aimeront. A lui, cette tunique rappellera la robe que portait une amie de jeunesse dont il pouvait, sous le tissu, pétrir la poitrine à pleines mains, le samedi, après le solfège. Après la kermesse de l'école. Après le cours de tennis. Attendez. Soyez patiente. C'est votre force. Votre avantage décisif.
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« Au moment où vous vous apprêterez à emprunter l’escalier, elle surgira derrière vous, jaillira de sa chambre pour vous demander précipitamment si une sortie avec elle et son mari vous tenterait, dans une petite trattoria de quartier (…) et d’attendre jusqu’au lendemain vous semblera un long chemin à parcourir, vous terminerez ce chapitre, vous vous enfoncerez dans votre lit, et vous attendrez le lendemain, parce que c’est ce qu’il faut faire, c’est ce que vous devez faire, vous endormir à la bonne heure et attendre, attendre que tout finisse par arriver, et que tout arrive dans le bon ordre. »
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Il faudra reprendre le cours de votre nouvelle vie, chez eux, dans cet intérieur qui vous tient cloîtrée. Vous reviendrez dans le vestibule. Vous explorerez du bout des doigts cet endroit insignifiant que personne ne regarde, à la lisière du dehors, cet arrêt net du bois avant le seuil métallique de la porte qui délimite un espace, un creux, un interstice – l’importance des interstices, disait souvent Lewis – que vous remplirez d’eau, bouteille suspendue à quelques centimètres, constante cascade, allers et retours patients.
Le jour d’après, vous reviendrez. Autant de fois que possible, vous reviendrez. Et à chaque fois, vous prendrez soin d’essuyer le sol après votre passage. Il ne doit y avoir, lors de cette phase, aucune conséquence visible à votre action quotidienne. Là, genoux serrés le long de votre buste, vous repenserez aux Portoricains dans l’appartement, à leurs mains, à leurs empreintes déposées partout, à tous ces indices laissés à disposition de la police, à tout ce que nous laissons de nous, partout, tout le temps. Vous penserez qu’au moins vous aurez appris cela, à ne pas laisser de traces. Il faut que nous soyons furtifs, disait Lewis.
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«  La vie , disait Lewis, si vous en contrôlez les paramètres accessoires , c’est comme un coup de billard à cinq bandes.Si l’impact de départ est précis, vous pouvez prévoir au millimètre où arrivera la boule. »
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Le pire qui puisse arriver à ce moment-là serait qu’ils descendent à l’improviste parce qu’ils ont entendu un bruit ou parce que leur prendra l’envie de boire un verre d’eau, de manger un yaourt. Si cela arrive, il faudra vous précipiter dans la cuisine et baisser les yeux, éviter qu’ils se doutent de quoi que ce soit, c’est tout ce qui compte, les laisser penser que vous vous êtes vous aussi, levée pour boire un verre d’eau, manger un yaourt. Ils ne doivent pas avoir le moindre doute, se demander ce que vous faites là, à cette heure. Pour eux, la vie doit être la même ce soir-là que la veille. Sous aucun prétexte ils ne doivent vous trouver dans le vestibule. S’ils commencent à se poser des questions, alors tout sera compromis.
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Video de Guillaume Lavenant (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Lavenant
Au programme de cette rentrée : deux auteurs encore méconnus du grand public, Sylvain Pattieu et Sylvain Prudhomme, signent deux romans au souffle prodigieux. À découvrir également, Protocole gouvernante de Guillaume Lavenant, un livre cruel qui incite à se méfier des nounous...
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