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EAN : 9782844901705
122 pages
Farrago (24/08/2005)
3.93/5   15 notes
Résumé :

Samuel Tristan est né à quinze ans en quittant pour toujours sa famille. Depuis il vit à contre-jour, aimant la nuit comme une renaissance. Sous une nouvelle identité, il parcourt l'espace : Sidi Ifni, Djerba, Alexandrie, Beyrouth, Jérusalem, Venise enfin. Sur une île abandonnée, il débroussaille un sentier rongé de ronces hostiles, une façon de se retourner sur son passé, ses fuites, ses choix... D&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si vous espérez lire un roman dense avec une histoire haletante, je vous conseille de passer votre chemin.
Si par contre la qualité d'une écriture est capable de vous bouleverser, de faire monter en vous une boule d'émotion, au point d'éprouver le besoin parfois de relire certaines phrases pour vous imprégner de la magie des mots, alors je crois que voilà un livre fait pour vous.

Comment s'appelle le narrateur ? Samuel Tristan ou alors Sahel, Salim ou encore Saji ? Les identités changent au fil des rencontres et des pays traversés, Sidi Ifni, Djerba, Alexandrie, Beyrouth, Jérusalem ou Venise.

Pourquoi est-il parti un beau jour, ou plutôt, une belle nuit de chez ses parents
avec pour tout bagage quelques vêtements et un sac de livres ?

A la suite de son héros, Hafid Aggoune nous prose une réflexion sur la liberté, la prise de responsabilité pour un ado lorsqu'il décide de partir, mais également une ode à la littérature et au pouvoir des livres.

« Fuguer est le contraire d'un suicide : on part pour vivre. »

«Lire relève du pouvoir divin d'être hors du temps, hors du lieu, hors du corps»

Je referme ce livre avec la certitude d'avoir découvert un auteur au talent exceptionnel.
Je remets ce livre dans ma PAL pour le relire très vite et à nouveau me laisser envoûter.



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Je me souviens de ce moment où il a pris le livre entre ses mains. C'était au Quai des livres, rue Laurier, un lieu que j'affectionnais et qui a disparu depuis.

Nous avions tous deux été touchés par le titre, par la question que l'auteur posait et à laquelle ni l'un ni l'autre ne pouvions répondre. Quelle nuit sommes-nous? nous demandait Hafid Aggoune. A-t-il su trouver réponse à ce point d'interrogation, lui qui a emporté le livre avec lui?

Je ne suis pas à même de répondre alors que je viens de fermer le livre, encore imprégnée par certaines phrases qu'il me semble avoir lues ce soir d'octobre pour mieux les oublier. Pour mieux les retenir. Comme celle-ci : « Mon espace est le lieu du regard, l'errance d'une vie au milieu d'autres. »

Alors que Samuel aux 100 prénoms, le narrateur de Quelle nuit sommes-nous? va, de ville en ville, en quête de lui-même, c'est nous qui poursuivrons notre quête. Affirmant tout comme lui que « rien ne dure, sinon le renouvellement de nos regards en soi, sur le monde, sur autrui. »

C'est un beau livre que signe Hafif Aggoune. Un livre où tout se bouscule alors que rien ne bouge. Un livre sur soi, sur l'autre, un livre sur les livres et les paysages, sur les gens et sur ce qui nous pousse à rester ou à fuir. Un livre dont j'avais oublié l'existence et qui a croisé ma route dans une autre librairie d'occasion. Un livre que j'ai ouvert au hasard sur ces mots : « C'est pour cela que j'aime tant les livres : l'instant de la lecture est un absolu fait de rien et de tout, une concentration de tous les possibles posée sur la légèreté d'une feuille. »

Ne serait-ce que pour cette phrase, pour cette première rencontre avec ce livre dont je me suis souvenue, Quelle nuit sommes-nous? vaut tous les détours et toutes les questions. Même celles auxquelles on ne trouver jamais une seule et unique réponse.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Une très belle écriture qui donne envie de lire son premier roman "Les avenirs".
Ecriture fine et poétique.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je suis arrivé à Venise avec la totalité de mes livres et de mes vêtements, c'est-à-dire tout ce que je possède au monde et qui tient dans une valise et un long sac noir très lourd.
Très vite, je suis passé du siège de l'avion à un banc sur un vaporetto, approchant de la Giudecca au rythme du moteur, la fraîcheur de l'Adriatique me claquant au visage.
Je descends à Zitelle. De là, il faut traverser l'île par le calle Michel-Angelo et attendre.
Quatre personnes débarquent avec moi : deux hommes qui semblent rentrer du travail, une vieille femme et un enfant poussant un diable rempli de commissions.
Il suffit de prendre l'île dans sa largeur pour se retrouver de l'autre côté, dos à Venise.
La Giudecca est sans touriste.
L'île a d'abord été la terre d'exil des familles vénitiennes condamnées après le giudicato (jugement). Au Moyen âge, tous les juifs furent relégués ici, à l'écart. On leur a fait porter une marque distinctive, jaune.
Après la courte traversée de rues désertes, je me tiens debout sur le ponton, face à l'île de Sainte-Marie-des-Grâces.
J'attends.
Je sors un livre du sac noir qui en regorge, le premier qui vient, ouvert au hasard.
La page est un cliché en noir et blanc.
Un homme entouré d'objets nous regarde.
C'est l'atelier de Francis Bacon.
Ces choses éparses ressemblent à des fantômes l'accompagnant dans son quotidien. L'homme semble faire corps avec le chaos. Il appartient à son espace. Son art le compose, l'englobe. Il s'y noie comme l'alcool vous prend votre vie. C'est la passion. La peinture est son corps. Son corps
est dans les tubes, prêt au cri sur la toile.
J'imagine toute cette poussière, la peau du temps sur le monde.”
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Rien ne dure, sinon le renouvellement de nos regards en soi, sur le monde, sur autrui. Rien ne me console plus que de me savoir pierre, eau, branche, lumière, vent, regard. C'est pour cela que j'aime tant les livres : l'instant de la lecture est un absolu fait de rien et de tout, une concentration de tous les possibles posée sur la légèreté d'une feuille.
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J'ai peur d'un monde sans différence.
J'ai peur des religions qui tuent beaucoup plus que les guerres, parce qu'elles n'ont pas de fin et ne sont plus ce qui nous relie mais ce qui nous sépare.
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C’est pour cela que j’aime tant les livres : l’instant de la lecture est un absolu fait de rien et de tout, une concentration de tous les possibles posée sur la légèreté d’une feuille.
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Donne à qui sait lire ton âme, fuis qui la déchire, car tu n'as pas le temps.
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Videos de Hafid Aggoune (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hafid Aggoune
Hafid Aggoune présente Anne F., son nouveau roman à paraître dans la collection Miroir le 27 août 2015.
Anne Frank peut-elle réconcilier un homme désespéré avec son époque ? Après un attentat commis par l'un de ses élèves, qui réveille les plus sombres heures de la vieille Europe, un professeur est au bord de l'effondrement. Rongé par la culpabilité, décidé à en finir, il redécouvre un soir le Journal d'Anne Frank ; bouleversé par son actualité et sa vivacité, il se met à écrire à sa « petite soeur juive » disparue à quinze ans à Bergen-Belsen. Entre ses lignes, la jeune fille vive et courageuse renaît, avec son désir d'écrire, sa volonté de devenir une femme indépendante et forte, et sa vision d'un monde meilleur. A travers cette invocation qui renouvelle notre regard sur ce symbole universel d'espoir qu'incarne Anne Frank, ce roman poignant interroge notre présent, invite à la réflexion et ravive le courage de résister.
Musique : Debussy - Beau soir Réalisation vidéo : Bruno Klein
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