Marco Dominici, dessinateur italien, adapte ici le scénario de
Gihef et Michaud en bande dessinée. On est loin des dessins érotiques ou des monuments historiques de Xue Dan, de la série Succubes, qui me l'a fait connaître. Ici, on n'est pas à Macao mais en Amérique du Nord. Cependant, la précision qu'il apporte à ses personnages est la même, notamment avec Leah qu'il dessine avec soin qu'elle soit ou non vêtue. Les personnages sont nombreux dans ce récit et il a su donner à chacun une personnalité propre, un style personnel. Les traits sont précis, les expressions réalistes et les gestes nets. Les décors, variés, sont également travaillés que ce soient les rues des villes américaines, les transports ou les scènes d'intérieur, nombreuses. Il met également en évidence certains objets essentiels à l'intrigue, par des gros plans insérés adroitement dans la page. Quant à la colorisation de
Cyril Saint-Blancat, elle met en valeur les dessins et distingue le passé (tons sombres, uniformes, gris ou bruns) du présent (tons chauds), apportant du relief à l'ensemble.
Quant à
Gihef, dessinateur, auteur et scénariste belge, il adapte pour les éditions Kennes, le roman qui a fait connaitre
Martin Michaud en Belgique et en Europe. Il a choisi de transcrire le complexe récit de l'auteur québécois par une succession de scènes brèves de deux ou trois pages, véritable découpage cinématographique tels que le montrent les séries américaines. Et cela fonctionne bien.
Drames, histoires d'amour brisées, manipulations, trahisons sont au coeur de cette histoire et remuent les eaux troubles du pouvoir.