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EAN : 9782358730457
156 pages
Le Bruit du Temps (23/10/2012)
4.5/5   6 notes
Résumé :
"Du temps a-t-il passé encore ? Toujours la tempête. Et quelqu'un s'y fraie un chemin pour nous rejoindre tous les trois au premier plan, à l'abri du vent. Est-ce lui ? Oui, c'est Gregor -nom de résistant : Jonathan-, et il porte quelqu'un d'autre dans ses bras. Est-ce elle ? Oui, c'est Ursula -nom de résistante : Snezena-, la Neigeuse, sa soeur. Et elle n'est plus en vie. Ou : Elle est encore en vie, pour un instant, à moins que je me trompe ?, debout, affai... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"La littérature, c'est le langage devenu langage ; la langue qui s'incarne." J'avais lu cette phrase de Peter Handke sans vraiment comprendre ce qu'il voulait dire. Eh bien, c'est Toujours la tempête qui l'explique.
Toujours la tempête est au roman ce que Dogville est au cinéma : c'est du théâtre. L'oeuvre est constituée de monologues, de dialogues à l'intérieur du paragraphe, sans retour à la ligne, avec des inclusions de lettres.
Il y a une histoire, celle de la Carinthie, à travers la rencontre entre un homme et sa famille (grands-parents, mère, oncles et tante) dans le passé, remontant avant sa propre naissance - sa mère est une jeune fille, puis une femme enceinte, ensuite l'enfant naît ; et de son landau, il prend "sporadiquement des notes".
Dès la première partie se pose la question de la langue dans laquelle ils échangent. Peter Handke est originaire de Carinthie, une région du Sud de l'Autriche dont la langue originelle est le slovène : langue méprisée, discriminée au profit de l'allemand. Il explore les liens qui existent entre langue, mémoire et nation, voire nationalisme (apportant ainsi son éclairage personnel sur ses regrettables positions pro-Milošević).
Les parties suivantes évoquent la façon dont la Seconde guerre mondiale va impacter cette famille, vivant jusqu'alors paisiblement de ses pommiers. Des enfants doivent partir se battre sous l'uniforme nazi, d'autres s'engagent dans la Résistance slovène, "seule Résistance armée durable" dans l'Allemagne nazie (Je l'ai découvert). Puis après la chute du régime hitlérien, les espoirs de la population slovène seront trahis. "On m'a creusé pour tombe notre pays tout entier".
Une lecture un peu ardue au départ, mais totalement captivante, tant le fond que la forme.
Élégante traduction d'Olivier le Lay.
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C'est un roman et pourtant un roman de pur théâtre. Peter Handke est un homme de planches et de scénographie et cela se sent. Pour notre plus grand bonheur. Il faut lire ce livre comme une pièce de théâtre et se régaler.

Enfin, se régaler c'est vite dit avec Peter Handke.

Avec ses personnages coupés au fil du rasoir, sans un bout de gras, rien que de la chair maigre, il faut avoir un moral de fer avant de se jeter sur la première page.

C'est impitoyable comme toujours. Mais qu'est-ce que c'est beau. Et chapeau à la traduction. Car traduire l'allemand de Peter Handke et y laisser une telle mélodie ne doit pas être chose facile.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est que les bouleaux ne manquent pas, ici, en Russie. Et nous sommes tous devenus minces comme des bouleaux. La minceur est à la mode. Marcher, marcher, jusqu'à en avoir des éblouissements. Ebloui de jour, ébloui de nuit, ébloui encore le lendemain. Marcher, marcher, le long des lignes vides des écorces de bouleau, le long des lignes vides des champs de pommes de terre, le long des lignes vides de choux et de ravières, le long des lignes vides des mille villages vides, jusqu'à ce que, à force de lignes vides, nous ne voyions plus que des lignes vides, et de lignes vides, nous ne voyions plus que des lignes vides, et sur et entre et derrière toutes les lignes vides plus de "sur", plus de "entre", plus de "derrière", et plus de monde. Reviendra-t-il jamais le bon vieux temps ? Oui, le bon vieux temps !
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Notre nature aurait-elle donc déterminé notre histoire ? Ou est-ce notre histoire, au contraire, qui a déterminé notre nature ? L'histoire de notre souffrance vient-elle de notre nature passive ? Ou est-ce notre nature passive, qui vient de l'histoire de notre souffrance ? Et ne nous est-il pas arrivé malgré tout d'être actifs, actifs comme aucun autre peuple à la ronde au centre de l'Europe ?
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Pourquoi m'avez-vous donc appelé Benjamin ? Je serai pour toujours le plus jeune. Pourquoi pas Hans ? Lukas ? Absalon ? Mon nom, ma prison. Absalon ! Absalon !
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Oui, une page du livre de notre vie est arrachée, schrac. Je n'arrive pas à croire qu'il est mort.
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Videos de Peter Handke (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Peter Handke
Découvrez l'entretien de Peter Handke, prix Nobel de littérature 2019, consacré au volume Quarto, "Les Cabanes du narrateur. Oeuvres choisies".
Depuis cinquante ans, Peter Handke bâtit une « oeuvre influente qui explore les périphéries et la spécificité de l'expérience humaine ». Embrassant toutes les formes de la littérature, elle présente comme constante une fidélité à ce qu'il est, c'est-à-dire un homme de lettres, un promeneur dont la création ne peut prendre forme que grâce à la distance propice, paradoxalement, à une plongée dans l'intériorité des personnages, à la description imagée et vivante de la nature, à l'attention au quotidien. Pierre angulaire du patrimoine littéraire d'Europe centrale, servie par un style tranchant et unique, cette écriture se définit par le besoin de raconter — faux départs, difficiles retours, voyages, etc. — la recherche d'une propre histoire, de la propre biographie de l'auteur qui se fond dans ses livres : « Longtemps, la littérature a été pour moi le moyen, si ce n'est d'y voir clair en moi, d'y voir tout de même plus clair. Elle m'a aidé à reconnaître que j'étais là, que j'étais au monde. » Cette édition Quarto propose au lecteur de suivre le cheminement de l'écrivain à travers un choix qui comprend des récits qui l'ont porté sur le devant de la scène littéraire dans les années 1970-1980 comme d'autres textes, plus contemporains, imprégnés des paysages d'Île-de-France, et reflets de son écriture aujourd'hui. Et, le temps d'une lecture, de trouver refuge dans l'une de ses cabanes.
En savoir plus sur l'ouvrage : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Cabanes-du-narrateur
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