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EAN : 9782378760229
498 pages
De Saxus (28/02/2019)
4.04/5   56 notes
Résumé :
Un thriller étouffant dans la chaleur de l'Amérique du Ku Klux Klan.
Comté de Woodbridge, Alabama, 1963.
En pleine ségrégation raciale, le Ku Klux Klan répand la terreur au nom de la suprématie blanche alors que la communauté noire fait entendre sa voix pour obtenir plus de droits. C'est dans ce contexte explosif qu'un fait divers va mettre le feu aux poudres. Un matin, le corps d'une jeune blanche violée et battue à mort est retrouvé dans les bois. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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On est bien loin de l'Alabama paisible de Forrest Gump dans Un fruit amer, de Nicolas Koch, mais plutôt dans une totale immersion dans le sud profond et ségrégationniste des années 60. Là où les noirs baissent encore le regard et la tête devant les blancs en marchant dans la rue ; là où la loi fédérale ne s'impose pas par rapport aux principes et usages locaux ; là où le Klan bien qu'interdit, poursuit sans relâche sa croisade raciale misérable.

Ces particularismes sudistes locaux, Dwayne Olsen jeune agent du FBI va rapidement les découvrir lorsqu'il débarque dans le comté de Woodbridge au début de l'été 1963 pour enquêter sur le meurtre de Meredith Clarence, jeune femme sauvagement violée puis assassinée. Shérif local corrompu, seconds couteaux pourvus de davantage de muscles que de cerveaux, journaliste local à l'appui opportun, jeune et jolie avocate… Nicolas Koch convoque tous les classiques de base du thriller américain, mais ça fonctionne plutôt bien !

Car il réussit habilement à faire cohabiter son intrigue dans le contexte historique de l'époque, sans la noyer -comme malheureusement tant d'autres- dans une abondance de détails inutiles. 1963, l'année des grandes marches des luttes raciales, de la montée en puissance du pasteur Luther King, de la toute puissance de Hoover, des derniers mois de JFK…

Pour un premier roman, Un fruit amer est bien maîtrisé -donc réussi- et, malgré quelques répétitions, constitue une découverte prometteuse.
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Wesley un journaliste d'un canard minable, sorte d'insecte nécrophage attiré par la merde, reçoit une lettre signée Meredith avec ces mots « je crois que je suis en danger. »

La jeune femme est retrouvée tabassée, violée et abandonnée morte comme un pantin désarticulée. Ce qu'elle avait subi dépassait l'entendement, on s'était acharné sur elle, qu'avait-elle fait pour mériter tout cela ? Même si elle était loin de partager les valeurs de son père à la tête de la plus grosse entreprise du comté. Nous sommes en Alabama en 1963, là où naître trop noir sur une terre trop blanche est déjà un crime.
Un roman réaliste qui évoque le racisme et la ségrégation raciale dans les états du sud de l'Amérique des années 60. le Klan s'est reformé, le ver s'est réintroduit dans la pomme pour la faire pourrir de l'intérieur. Mais le jeu des groupes suprémacistes est plus subtil, refusant la violence directe, mais menant dans l'ombre des actions pour empêcher les noirs d'avoir un bon boulot, un prêt dans une banque ou accéder à une grande école.

« C'était dans l'ordre des choses. Les Noirs bossent pour les Blancs. Pourquoi remettre en cause la volonté divine ? C'était écrit dans la Bible, à ce qu'on avait raconté à Michaël. »

Nicolas Koch introduit habilement l'évènement, qui comme une étincelle va engendrer un incendie incontrôlable. Les loups vont ressortir du bois, la partie de chasse est ouverte.

« Aujourd'hui, le KKK n'était plus qu'une somme de groupuscules épars. Un serpent coupé, mais peut-être plus dangereux encore, chaque morceau était venimeux. »

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, les dialogues percutants sonnent juste, les scènes sont parfois dures, mais collent au climat ambiant. le rythme est toujours le même, aucune longueur, l'écriture est presque visuelle, j'ai eu l'impression de regarder un film.

Nicolas Koch nous fait pénétrer à l'intérieur de cette organisation secrète, il décrit parfaitement le rôle de chacun, les notables, la police, les Américains moyens qui vivotent, certains mènent le combat, d'autres ne sont que des petites frappes, d'autres ferment les yeux pour protéger leurs intérêts. C'est aussi un ouvrage très documenté à la fois sur le Ku Klux Klan et sur les mouvements noirs portés par Martin Luther King.
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Le ton est donné: ségrégation raciale à l'époque du Ku Klux Klan dans les années 60, racisme, différence de classe sociale, xénophobie... Il y a ceux qui exècrent les noirs et d'autres qui se battent pour leur cause. Un flic et un journaliste ont bien décidé de mettre un pied dans la fourmilière en enquêtant sur le meurtre de cette jeune femme blanche mais cette enquête à haut risque risque bien de mettre le feu au poudre. Car l'on est bien dans une période sombre de l'Histoire américaine où l'esclavage et le KKK sont sensés ne plus exister. Hélas, certaines mentalités n'ont pas changé même si Martin Luther King oeuvre. C'est un livre assez dense mais qui se lit rapidement tellement il est captivant. Comment agir alors que même les policiers sont du côté obscur? Mais la vérité n'est pas forcément blanche ou noire. Horreurs, violences des mots et des actes... Rien n'est épargné au lecteur. Bref, c'est un thriller sous haute tension. (...)

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Grosse déception pour moi : J'ai eu l'impression de lire le scénario de "Mississippi burning". A quelques légères nuances près, c'est exactement la même histoire à la même époque et avec la même conclusion. Mais avec masse de descriptions et de lenteur !
Bref, je n'ai rien appris à la lecture de ce livre et j'en ressorts vraiment déçue.
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Voici ma première lecture de l'auteur Nicolas Koch, et au vu de la qualité, ce ne sera sans doute pas la dernière !

Ce type de roman n'est en général pas mon genre, mais vous le savez, j'aime sortir de ma zone de confort. Parfois il y a des déceptions, et parfois il y a de bonnes surprises, comme c'est le cas ici avec Un fruit amer. J'aime beaucoup le contexte historique de ce roman, car globalement c'est une période que j'aime bien. Je trouve qu'il est intéressant de voir tout ce qui a découlé aux Etats-Unis, depuis la fin de la ségrégation, et que même si le racisme persiste, les choses vont dans le bon sens.

Je m'intéresse donc à ce type d'histoires, mais rarement en roman, car en toute honnêteté, j'ai toujours peur de tomber sur des récits trop lourds, trop didactique. Je préfère regarder ça à la télévision, avec des reportages, ou encore des films comme American History X ou plus récemment Imperium. Mais ici, la plume de Nicolas Koch se révèle particulièrement efficace et l'on enchaine les chapitres sans aucun soucis, tant on veut savoir la suite.

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman, c'est la grande palette de personnages que l'on découvre très tôt dans notre lecture. Les cents premières pages sont une longue mise en place qui vont nous poser une bonne douzaine de protagonistes (peut-être même plus). Alors, le début est de fait, un peu lent, mais sur un pavé de 500 pages, je ne trouve pas cela trop pénible.

Car finalement, l'intrigue n'est pas la plus intéressante, en tout cas de mon point de vue. Je trouve que ce qui compte vraiment dans ce roman, ce sont les personnages. Avant que le meurtre de la jeune femme soit révélé, on va suivre plusieurs personnes dans leur quotidien, et l'on va apprendre à les connaitre, via leur passé et leur opinion. Car il y a de tout dans le comté de Woodbridge. Des gens de classe moyennes, d'autres très influents, des blancs, des noirs, des journalistes et tous ont une opinion bien tranchée sur la ségrégation et beaucoup ont des liens entre eux, ce qui va vite poser quelques problèmes.

C'est notamment le cas de la pauvre Mérédtih (la victime) qui était une jeune femme blanche, mais qui militait pour la cause des noirs, alors que son père, un riche entrepreneur fait lui-même parti du Ku Klux Klan ! le meurtre de Meredith va être ici l'étincelle qui va embraser l'Alabama car dès lors, les accusations, les actes violents et les soupçons vont s'abattre sur à peu près tout le monde.

Comme je vous le disais, ce n'est pas l'intrigue et la résolution du meurtre qui m'a passionné dans ce roman, mais plutôt la réaction de chaque personnage. Car dès le départ, l'auteur prends un malin plaisir à faire monter la tension. On sait que les choses vont mal tourner, et on a envie de les voir mal tourner. Ce roman est très prenant car il dégage une ambiance oppressante, suffocante et ce dès les premières pages !

Le sujet est assez dur, et il est clair qu'il ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part, j'ai passé un excellent moment. Si je devais relever quelques défauts, je dirais qu'il y a par moments quelques longueurs sur certains personnages, mais c'est plus parce que je suis un adepte des romans courts et concis. L'édition de Saxus est impeccable une fois de plus. Je n'ai décelé aucune coquille, le papier est de qualité, et après lecture, la tranche du roman ne s'est même pas craquelée, comme ça arrive parfois. Bref, rien à redire.
Lien : https://chezxander.wordpress..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Puis il y avait eu le 1er décembre 1955 à Montgomery. Rosa Parks avait décidé de prendre le bus ce jour-là, harassée après sa journée de travail. Mais lorsque le chauffeur lui avait prié de céder sa place à un Blanc – c’était la règle –, elle avait refusé. Ça n’avait pas été un geste prémédité, d’autant que ce n’était pas la première fois qu’elle refusait de s’astreindre à de tels règlements. Juste une énième réaction épidermique. Celle de refuser la bêtise.
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Aujourd'hui le KKK n'était plus qu'une somme de groupuscules épars. Un serpent coupé, mais peut-être plus dangereux encore, chaque morceau était venimeux.
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À quelques centaines de mètres de la route, Wesley aperçut les franges de la ville de Woodbridge. Quelques milliers d’âmes, perdues dans une immensité de forêts, de marais poisseux et de champs. De loin, elle donnait des airs d’une petite communauté soudée. Il était bien placé pour savoir que ce n’était qu’un trompe-l’œil séduisant.
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Et aussi en mémoire de son grand-père John Williams Clarke, dont le seul crime avait été de naître trop noir sur une terre trop blanche.
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À son approche, Aaron sentit comme une fêlure s'élargir, le crépi de la certitude qui s'effrite. Hormis des regards insistants, il ne risquait pas grand-chose à y pénétrer. Les représailles viendraient plus tard, au beau milieu de la nuit. Le Klan drapé de son folklore ne s'affichait que rarement au grand jour. Officiellement, la police ne devait pas le laisser faire. tout le monde savait qu'elle était complice des exactions et violences. À Birmingham, jamais le meurtre d'un Noir n'avait été résolu, ça n'avait rien d'une coïncidence. Seul le FBI ouvrait des enquêtes sur les crimes commis par le KKK. Les enquêtes locales se noyaient dans la lourdeur des procédures et des mauvaises volontés.
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