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Anouk Neuhoff (Traducteur)
EAN : 9782267007190
327 pages
Christian Bourgois Editeur (01/06/1992)
3.83/5   32 notes
Résumé :
"Fidèle à son talent de romancière qui jauge le pouls de la petite société anglaise conventionnelle, Barbara Pym (1913-1980) brosse dans ce roman le portrait-aquarelle de Wilmet Forsyth, une bourgeoise oisive qui doute.

Mariée à un haut fonctionnaire terne, Wilmet passe son temps en shoppings peu excitants, bonnes œuvres paroissiales, papotages avec de sages vieilles filles. Dans Une corne d'abondance, la romancière montre, avec un brio particulier da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Qu'a exactement voulu décrire Barbara Pym dans ce roman ? S'agit-il, comme le suggère la quatrième de couverture, d'une vie ratée ou d'une vie réussie ? J'avoue ne pas parvenir à répondre à la question. Je me demande même si c'est vraiment la question.
Wilmet Forsyth, sur le papier, a tout : de l'argent, un mari séduisant, une belle-mère adorable et extrêmement fine, d'excellents amis, du charme, de l'élégance, un heureux caractère et beaucoup d'humour. Et pourtant, c'est clair, quelque chose ne va pas. Elle partage son temps entre la paroisse (où sa famille ne l'accompagne pas), sa maison (où elle n'a rien à faire de particulier), le shopping et quelques cours de portugais. Mais cela ne remplit rien. Elle se sent "inutile". (Elle n'insiste pas là-dessus, mais cela revient régulièrement.) Elle pense souvent à sa jeunesse libre et joyeuse, pendant la guerre (!!!!) en Italie, lorsqu'elle et son amie Rowena rencontrèrent leurs maris. On a tout là, je pense. Une femme qui pense avec nostalgie au bon temps pendant la guerre, et sans même réaliser ce qu'elle dit, montre une forme d'insensibilité. Wilmet n'arrive pas à ressentir les choses profondément, à éprouver le moindre sentiment profond. Elle cherche la spiritualité à l'église, mais ne s'intéresse qu'aux petites histoires des pasteurs, elle ne pense jamais à son mari (et lui-même semble du même bois), et s'attache vaguement à de petits flirts sans conséquence... C'est d'ailleurs ce que vont lui faire voir plus ou moins gentiment les deux personnages les plus complexes du texte (Piers, le frère torturé de son amie Rowena) et Mary, pilier de la paroisse, objet de la part de Wilmet d'une vague exaspération.
Wilmet est donc l'incarnation d'un certain type d'être humain, qui traverse la vie sans y comprendre grand chose, tout en sentant confusément que quelque chose d'essentiel leur échappe. Mais quoi ?
A petites touches d'une délicatesse infinie, élégamment drôle et subtile, Barbara Pym nous offre un étonnant et peut-être cruel portrait de femme, à consonance universelle.
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Ah, que la vie de certaines femmes peut sembler vide et futile…
L'histoire se passe dans les années 60 à Londres.
Wilmet est mariée, elle vit avec son époux dans la maison de sa belle-mère avec laquelle elle s'entend d'ailleurs très bien.
Elle ne travaille pas et passe la plupart de ses journées à faire des emplettes, à assister à divers offices religieux et à boire des litres de thé pour se remettre de la moindre petite contrariété ou fêter des bonnes nouvelles.
J'ai adoré découvrir la vie de cette femme totalement inconsistante, pétrie de bonnes intentions et qui érige les bonnes manières en règles incontournables.
Elle se pose des questions aussi capitales que : « Devrais-je arriver 5 ou 10 minutes en retard à ce rendez-vous pour respecter au mieux les convenances ? » et semble prête à fondre en larmes comme une enfant de 5 ans dès qu'on lui refuse quelque chose ou qu'on lui explique gentiment qu'elle n'a pas toujours raison.
Elle est finalement totalement inadaptée à la vie, elle semble ne jamais rien comprendre, pas qu'elle soit stupide, mais juste parce qu'elle n'a finalement aucune empathie pour qui que ce soit.
Wilmet ne semble pas réelle, un peu comme une apparition, froide et distinguée comme une statue mais incapable d'éprouver des sentiments sincères, que ce soit de l'amour, de la joie, de la tristesse… elle semble tout le contraire de l'auteur qui elle, semble éprouver des sentiments très forts envers ses personnages, rendant même attachants les plus froids et inexpressifs d'entre eux.
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Dans ce roman du milieu du 20eme siècle, à travers la voix de Wilmet Forsyth, femme bourgeoise désoeuvrée vivant entre un mari fonctionnaire et sa belle-mère,Barbara Pym dresse le portrait d'une épouse en manque de reconnaissance, d'amour qui s'attache à s'inventer idylle pour elle mais également pour les gens qui l'entoure et tout cela a travers sa communauté religieuse avec ses règles et ses principes. C'est vivant, à la fois humoristique et critique sur le mariage, l'amour, la femme et la religion. Une "desesperate housewife" avant l'heure avec des portraits et une ambiance dans la pure tradition de la littérature anglaise.
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Ce roman m'a décontenancée! Je me demande encore comment j'ai succombé à son charme surrané. Comment ai-je pu prendre plaisir à suivre le récit de Wilmet?

Jeune trentenaire vivant à Londres dans les années 50, elle est mariée à un haut fonctionnaire plus âgé qu'elle et vit chez sa charmante belle mère. Wilmet est une oisive. Elégante, curieuse et frivole elle passe sa vie entre dîners mondains, bonnes oeuvres à la paroisse et surtout à déguster en tout lieu et en tout temps, du thé! Elle ne s'ennuie pas, s'occupe d'un rien: shopping, visite à ses amis, réunions paroissiales. Pourtant, elle même dit "je suis inutile". Elle n'a pas vraiment d'empathie pour les autres, peu de vrai sentiments. Elle est à distance, superficielle. Elle semble peu ancrée dans le réel, survolant la vie sans s'y ancrer vraiment. Ellle participe à la vie de la paroisse mais ne s'y implique pas, manquant d'esprit d'initiative.
Elle est un peu pathétique aussi lorsque le moindre compliment d'un homme la plonge dans un trouble adolescent. Elle se laisse conter fleurette puis échafaude des hypothèses, espionne, espère...

Pourtant, grâce à la plume légère et délicate de Barbara Pym le récit de Wilmet m'a captée. Elle croque avec charme la vie de la paroisse et de ses pasteurs. Il y a de l'humour, de l'ironie. C'est comme un bonbon sucré mais un peu acide, une cuillère de lemon curd.

Et moi, pendant quelques heures j'ai aimé ce bavardage inconsistant. J'ai aimé suivre tous ces personnages sans grand intérêt mais attachants. Ils ne resteront pas longtemps près de moi c'est une certitude mais je me suis sincèrement intéressée à eux.
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Dans l'Angleterre des années 50, Wilmeth Forsyth, une jeune femme de la "bonne" société, s'ennuie ferme dans sa paroisse (anglicane) de Saint Luc. L'arrivée du jeune et fringant pasteur Marius Ransome va mettre son coeur en émoi, ainsi que la rencontre de Piers Longridge, un personnage marginal, correcteur dans une maison d'édition et professeur de portugais à ses moments perdus. On visite au long de ce roman une mini-société assez fermée sur elle-même, curieusement ignorante des bouleversements qui ne vont pas tarder à agiter la jeunesse londonienne. La religion, dans ce qu'elle a de plus superficiel (l'encens, les vêtements sacerdotaux, la beauté des vitraux), est présente à toutes les pages et imprègne la mentalité des personnages qui gravitent autour de l'héroïne. Si certains signes ne l'alertaient pas sur l'époque à laquelle se déroule l'histoire, le lecteur se croirait transporté à l'ère victorienne. Malgré le manque d'intérêt que l'on éprouve pour la plupart des personnages et leurs angoisses assez futiles, l'écriture et la traduction sont de qualité et on prend un certain plaisir à la narration des aventures de cette moderne (?) Emma Bovary.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'idée de ce thé ne m'enchantait guère, je trouvais pourtant à Miss Prideaux un charme d'un type singulier. Les mots de "dame de bonne famille dans le besoin" me venaient toujours à l'esprit quand je pensais à elle, bien que l'expression ne fût pas tout à fait juste. C'était indiscutablement une dame de bonne famille, mais peut-être que "au train de vie réduit" décrivait mieux sa situation qu'une expression suggérant le dénuement ou la déchéance. En effet, j'avais l'impression que le mot "réduit" avec ses associations culinaires évoquant une sauce qui s'est trouvée concentrée et enrichie par suite de l'évaporation de ses éléments superflus, présentait une image plus exacte.
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Avril fut doux,délicieux, et cruel aussi, cette fois au sens poétique du mot,mélant souvenirs et désir.
C'étaient des souvenirs d'autres printemps, quant au désir, informulé, refoulé presque, je le rejetais car il semblait ne pas avoir de place pour lui dans la vie que je m'étais choisie.
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