Une seule chronique courte déposée sur Babelio nous dit à propos de ce livre “Utile, mais malheureusement daté dans le ton.”
Mon exemplaire de 1995 (onzième édition) a une préface initiale datée de novembre 1960 : “Aux morts de
Verdun qui ne connurent de la Victoire que les chemins sanglants du calvaire”.
Et pourtant sa conclusion reste d'une actualité insolente : “Puisse ce récit d'une effroyable Passion inspirer aux générations à venir l'horreur de la guerre et de toutes les violences.”
Tout le monde connaît le début de la bataille : 21 février 1916, 7h15, il avait neigé la veille…
La suite est difficile à imaginer car “tout de suite nos soldats eurent un sentiment de jamais-vu, de jamais-ouï, de jamais éprouvé”.
Nous prendrons dans cette chronique le parti-pris de donner la parole aux survivants, car c'est celui du livre : “Ce qu'étaient ces déchaînements ? – L'enfer !
Des ébranlements formidables, des explosions déchirantes, des gerbes de flammes, des tourbillons de fumée, une pluie de terre, de pierres, de fer !” (suite en citation).
En regard de ces témoignages sont soulignées les fautes des gradés, “qu'il eût été juste de passer par les armes en vengeance des 100 000 martyrs que cette faute criminelle allait vouer par la suite au trépas ? Nous garderons le souvenir d'innocents ”hommes de soupe”, “fusillés pour l'exemple” parce que, ayant oublié ou perdu leur masque à gaz, ils étaient restés trois heures indécis, avec leurs bouthéons, devant un carrefour de boyaux marmités ! “
Parmi les erreurs, celle du fort de Douaumont : “Comment cette forteresse équipée de canons et de mitrailleuses, disposant de merveilleux observatoires, enfouie sous une lourde carapace de béton, a-t-elle pu être abandonnée, oui A-BAN-DON-NEE au mépris de tous les règlements et en dépit du plus élémentaire bon sens.”
Je vous avoue que je n'ai pas lu tous les chapitres avec la même attention, tant le document est riche de témoignages, de documents (photos, cartes, plans) qui font autorité en la matière, au milieu de la boue, du froid, des gaz…
Je sais que je pourrai y revenir pour préparer mes prochains circuits historiques sur les terrains de Douaumont, Vaux, Fleury, le Mort-Homme, Souville, la côte 304….