Ce nom d'
André Ourednik ne m'était pas inconnu. Sans doute le reconnaitrais-je en le lisant, me disais-je, désinvolte, n'y pensant déjà plus. Impossible de me le remettre.
Bien qu'ayant lu le résumé quelques semaines avant de commencer véritablement le livre (la durée nécessaire pour l'oublier vaguement et aborder une lecture sans trop d'attentes), il me fut impossible de trouver un sens suffisamment consistant à la lecture sans devoir revenir sur la quatrième de couverture, pour vérifier. Et puis revenir au livre, et chercher la concordance : oui, des tortures, c'est bien de cela dont il s'agit. La présentation assure que ce texte s'inspire de Volodine et des contes obscènes médiévaux mais, pour que le rapprochement eût été complet, il manque, selon moi, l'humour, la grossièreté et le décalage qui permettent de prendre un peu de plaisir à la présentation du fantasme d'un autre (sans cela, je le lui laisserais bien volontiers, son fantasme). D'ailleurs, les tortures en elles-mêmes sont presque bâclées et ne prennent que bien peu de place dans le texte (qui ne fait que 70 pages environ), le reste étant occupé par les considérations, échanges, réflexions et autres brainbranlettes de personnages qui jouissent d'imaginer les procédés les plus compliqués pour torturer quelqu'un, plutôt que de le torturer sans préméditation. Tel est le mécanisme à l'origine de toutes les technocraties.
Après recherche, il m'est donc revenu qu'Ourednik avait écrit également Hypertopie, qui m'avait également surprise par son insoutenable légèreté. Difficile de signaler autre chose que l'écart entre la promesse de l'écrivain (de sa maison d'édition) et l'effet en moi suscité. A quelqu'un d'autre d'en dire quelqu'autre chose.