Quand la neige m'appelle est l'adaptation en manga d'une célèbre légende japonaise, la légende de Yuki Onna, la femme des neiges.
Je ne connaissais pas du tout cette légende, mais généralement j'apprécie beaucoup les récits légendaires, les contes folkloriques, les réécritures du contes… J'ai donc été ravie de pouvoir découvrir ce manga lors de la dernière masse critique Graphiques.
L'histoire est celle de
Sakai, un jeune soldat qui, lors d'un entrainement, perd son partenaire des suites d'un accident. Dans la cabane où ils s'étaient réfugiés, il croit alors voir auprès de lui une mystérieuse femme qui s'approche de lui. Elle décide de l'épargner en échange de la promesse de ne jamais raconter à quiconque ce qui s'est passé ce soir-là.
Comme tout récit légendaire, la part du surnaturel est sous-jacente. Entre
Sakai persuadé d'avoir vu cette femme et l'équipe de secours qui ne trouve trace d'elle ni de la fameuse cabane, à qui faire confiance ? Cette femme des neiges semble bien être une personnification de la mort ou de l'hiver, mais la suite du récit nous fera douter. C'est très poétique, très doux . C'est clairement un récit qui est « lisible » sur plusieurs dimensions, on pourra en faire une lecture terre à terre ou une lecture symbolique, avoir diverses interprétations, selon le lecteur, selon son vécu, selon le moment où il découvrira ce récit.
Malheureusement, je dois dire que je n'ai pas été pleinement convaincue par ce manga, pour deux raisons de forme principalement. Si le fond, l'histoire de cette légende, m'a beaucoup parlé, malheureusement je ne peux pas en dire autant de la façon dont elle est restituée.
D'abord, je n'ai pas du tout accroché au style graphique, au type de dessin. Très simple, très sobre, presque minimaliste. C'est malheureusement quelque chose de très personnel et pour moi, ça ne l'a pas fait. J'avoue préférer les planches très travaillées, où les détails fourmillent, et que je peux observer en profondeur. D'autant plus quand, comme ici, les planches contiennent très peu de textes et le lecteur doit déduire énormément des représentations des personnages, de leurs traits… J'ai eu le sentiment que le style avait un peu parasité mon approche de l'histoire.
Mon second reproche tient au temps du récit. le mangaka a décidé de raconter son histoire dans un one-shot, et malheureusement je trouve que tout va beaucoup trop vite à mon goût. Pour moi, il aurait fallu un ou deux tomes supplémentaires pour mieux détailler cette histoire.
Je pense malgré tout que je relirai ce manga plus tard, à un autre moment, dans un autre état d'esprit, car je pense que je n'en ai pas eu une lecture « complète » car j'étais trop braquée sur le style. Maintenant que j'ai accepté cet élément, je pense que le manga a encore des choses à m'apporter.