Tu franchis un chemin
maillé de bien d'autres routes
le plus souvent approximatives.
Au bout du compte, juste avant l'estuaire,
la mémoire ne réclame rien de plus
que sa part d'air et de sel
pour s'ouvrir à des souvenirs
qu'un vol de martinets entrecroise.
(p. 12)
Il faut regarder de près un cerisier pour comprendre le sens de l'éternité et s'offrir librement à la terre.
Ses fleurs dénudent notre enfance ; nous n'en finissons pas de les porter en nous sans soupçonner leur métamorphose ni redouter la gelée d'une nuit.
L'espoir, nous le savons, connaît cet éclat fugitif qui embrase les miroirs.
(p. 37)
Au désert, le pélerin qui s'apprête à disparaître accorde sa ferveur et les sables sont pour lui comme autant d'étoiles arrachées à la nuit. (p. 22)