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EAN : 9782072495328
104 pages
Gallimard (29/08/2013)
3.55/5   57 notes
Résumé :
Joe, ancien marine et ex-agent du FBI, a eu son compte de scènes de crimes. Et ce n'est pas sa vie sentimentale ou amicale qui va lui mettre du baume au cœur : solitaire et tourmenté, il ne se lie à personne. Lorsqu'un homme politique de premier plan l'engage pour exfiltrer sa fille adolescente des griffes de la prostitution, il découvre un réseau de corruption inimaginable. Quand la seule personne à qui il tient encore est enlevée, Joe renonce à sa promesse de ne p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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À 48 ans, Joe est un homme abîmé par la vie. Abîmé, dans son enfance, par les coups violents de son père. Par l'armée lorsqu'il était Marine, par son boulot en tant qu'agent au FBI. Quand il ne réfléchit pas à la manière dont il pourrait mettre fin à ses jours, dès que sa mère, chez qui il est retourné vivre, sera décédée, Joe travaille en free-lance pour le compte d'un certain McCleary. Homme de main efficace, il fait justice à sa manière, ses mains étant devenues de véritables armes. Lorsqu'on lui propose de retrouver Lisa, la fille du sénateur Votto, embrigadée dans un réseau de prostitution, il accepte tout de suite sans se douter que cette mission sera peut-être celle de trop...

Violent, brut, taillé dans le roc, énigmatique, Joe est un homme brisé qui n'a aucune limite. Ce contrat, qu'il compte honorer, nous emmène dans les bas-fonds de l'humanité. Ce court roman, d'à peine 100 pages, nous plonge dans une ambiance très noire, électrique, oppressante et violente. Nulle issue, pas l'once d'un éclat de lumière. Jonathan Ames, de par son style incisif, va à l'essentiel tout en prenant le temps d'approfondir la personnalité de Joe et de décrire aussi bien l'horreur, l'impétuosité, mais aussi le désespoir. À l'image de ce héros cabossé, un roman cru, âpre, efficace et mené tambour battant.

Ce roman a été adapté au cinéma par Lynne Ramsay avec Joaquin Phoenix.
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Joe vit avec sa mère.
Et là, tout de go, il serait aisé de l'assimiler à un Tanguy de bas étage.
Funeste erreur, le bonhomme a bourlingué, est rompu aux armes, à moult techniques de combat et accessoirement n'attend plus vraiment grand chose de la vie. Seek and destroy, son nouveau créneau.
Mélange d'Irlandais et d'Italien, c'est dire le pédigree et le degré de patience qui l'habite, il va une nouvelle fois mettre ses compétences au service d'un richissime potentat dont la fille a tragiquement disparu.

Court mais terriblement efficace.
Jonathan Ames, en très peu de pages, dépeint un être à la dérive, aux sombres tourments, et qui s'est érigé ses propres codes, s'est institué ses propres lois. Un type pourtant presque banal aux ressources exterminatrices insoupçonnées.
Un bougre mutique, parfait sosie d'une grenade dégoupillée, véritable machine de guerre motivé par la justice puis la vengeance.
Méchant à souhait avec un arrière-goût de trop peu !
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Court, beaucoup trop court !
Voici mon cri du coeur au moment de refermer ce petit roman qui m'a laissée sur ma faim !
Décidément, je commence à croire que pour apprécier un livre, il faut que ce dernier ait un certain nombre de pages. Sinon, je reste frustrée de ne pas pouvoir découvrir tous les trésors que je pressens.
Tu n'as jamais été vraiment là s'est retrouvé - je ne sais comment - sur ma pile. Idéal pour un voyage en train, je l'ai entamé avec beaucoup d'enthousiasme. J'étais prête pour un voyage en enfer.
De ce côté-là, je n'ai pas été déçue : il y a de l'action, des scènes crues, du thriller dans toute sa splendeur, une intrigue bien ficelée.
Mais ce livre a surtout un très gros défaut : il aurait mérité 200 pages supplémentaires ! A peine entrée dans le livre, sa lecture était terminée.
J'aurais eu envie d'en savoir plus sur l'histoire des personnages, sur l'origine du problème, sur le contexte géopolitique, sur le milieu corrompu d'Albany...
Bref...
J'ai eu une impression intense de "bâclé".
90 petites pages n'ont pas suffi à me séduire, même si je reconnais le talent de narrateur de Jonathan Ames et son envie de nous faire frissonner en décrivant des scènes sordides.
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Joe est pas du genre loquace, la faute à sa formation. Militaire. Et à sa déformation. Juvénile et paternelle.

L'aide pédagogique paternelle est importante pour un enfant qui se construit, mais quand elle prend la forme d'un poing fermé et qu'elle pue le mauvais whisky on s'ecarte un peu des bouquins de Dolto.

Une fois que le petit être est bien mal-traité, le faire passer par l'armée pour en faire un bon petit soldat bien rodé à l'art du combat à qui on va faire faire des choses pas cool pour obtenir du pétrole pas cher.

Un petit coup de polish FBI pour un produit au fini lisse et taiseux qui se fondera extrêmement bien dans la masse.

Alors esthétiquement ca en jette : petit pédigrée mi rital mi irish, sans la grande gueule ni le penchant pour l'eau croupie servie en pintes. Sur entrainé le mec n'utilise plus de machines, il en est une.

Oh il y a bien quelques effets secondaires. Etre en déroute psychique, n'ayant pour famille qu'une mère qui se mure dans un silence scellé par des années de soumission et l'incapacité de protéger l'enfant du père à la main lourde. L'envie de suicide est si régulière qu'elle semble être à l'origine des battements du palpitant du bonhomme.

Mû par un instinct de survie incrusté dans un corps qui ne supporte plus son âme, l'etre survivra à coups d‘expédients payés par des hommes de lois qui comme d'habitude la détournent pour arriver à leurs fins.

Ce court roman à l'intensité d'un pain de semtex posé sur un chat de gouttière : Ca sent la street, c'est vicieux, ca mord, c'est intense violent sanglant et ca ne dure pas longtemps.

Le talent est là, et j'y retrouve le plaisir des nouvelles bien faites, quand la plume est juste, pas besoin niquer du sapin par wagons pour faire le boulot. Peu de pages suffisent pour sortir un bouquin qui a de la gueule.

Si la tristesse de ne pas en avoir profité d'avantage est indéniable, on pourra toujours se consoler de savoir qu'il a été porté à l'ecran avec un casting pas si crassou que ça puisque c'est Joaquin Phoenix qui se glissera dans la peau de ce héros badass en perdition, Faites peter le popcorn les copains, ca ve envoyer du sale !

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La vie de Joe n'a jamais été que violences.
De son enfance d'enfant battu par un père alcoolique, dans ses métiers de marine et de flic, à la cinquante où il est homme de main pour basses besognes, la violence a forgé un homme silencieux, fermé à double tour, efficace dans ses contrats, inapte à la compagnie d'autrui, taiseux avec sa mère. Une attitude de survie pour une pathologie d'auto-destruction et de culpabilité universelle.

Quand on le charge de retrouver la fille disparue d'un sénateur, il ne se doute pas que cela va être le contrat de trop.. En mission commando solitaire dans les milieux de prostitution new-yorkais, le road movie urbain va partir en vrille.
Et l'homme de main va devenir justicier.

Un petit polar de moins de cent pages, rude et efficace. Une écriture "coup de poing", tel un scénario bien ficelé pour film d'action. Prostitution, violences, manipulations, flics véreux, tout le cocktail du roman noir est utilisé. Pas très original mais ça a le mérite d'être court pour aller à l'essentiel, sans états d'âme.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
McCleary, la soixantaine bien tassée, ancien flic, ancien détective privé, avait un nez hideux, couvert de veines éclatées, de buveur de whiskey. C'était un grand gaillard dégingandé qui s'était laissé aller. Son costume gris bon marché pendait sur lui, flasque comme des bajoues. Ses doigts épais, pareils à des saucisses, étaient aplatis au bout, et ses ongles jaunes semblaient flotter sur la dernière phalange, horribles, comme écrasés à coups de marteau. L'oxygène n'atteignait pas l'extrémité des membres de McCleary. Il fumait des cigarettes depuis plus longtemps qu'il ne buvait de whiskey. Pour se faire du mal, Joe imaginait à quoi devient ressembler les orteils de McCleary.
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Au fond de lui-même, Joe était un gamin furieux qui n'avait jamais obtenu une vengeance satisfaisante à l'encontre de son père, cette vengeance dont ont besoin tous les gamins, dont ont besoin tous les hommes.
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Joe avait conscience de ne pas être totalement sain d'esprit; c'est pourquoi il se surveillait de près.
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Et puis un soir, au motel, il avait avalé une grande quantité de somnifères et s'était enveloppé la tête de plusieurs sacs en plastique noir, serrés autour de son cou par une bande de toile adhésive. Il s'était senti faiblir, une ombre encerclant les lisières de son esprit, puis il avait entendu une voix dire: Ce n'est pas grave, tu peux partir, tu n'as jamais été vraiment là.
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Mais le matin, et le soir avant de se coucher, ses réflexions prenaient une forme plus élaborée. C’était une perte de temps, il le savait — il allait devoir attendre jusqu’au décès de sa mère —, mais il ne pouvait s’empêcher d’y songer. C’était son histoire préférée. La seule dont il était sûr de connaître la fin.
Depuis quelques semaines, le scénario intégrait toujours un élément liquide. Son dernier projet en date était de s’immerger dans les eaux de l’Hudson, à marée haute, près du pont Verrazano-Narrows. Les courants y étaient violents, et ils l’entraîneraient au large. Il ne voulait pas que son cadavre soit une source de tracas pour qui que ce soit.
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