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EAN : 9782070432059
Gallimard (30/05/1975)
3.67/5   3 notes
Résumé :
À moi, Comte, deux mots ! ... Deux mots, ou deux guillerettes dans les tripes ! Et voilà le Comte étendu pour le compte ! Alors, dans certain milieu, ça commence à bouger. Parce que le Comte, ennemi public et gros bras numéro Un, il vaut sûrement plus de briques qu'un ministère de la reconstruction. L'héritage est fabuleux. Un bon milliard à se partager. De gré ou de force ! Chacun dans sa partie veut chausser les bottes du mort ! Oui, mais le Comte n'est peut-être ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman d'Amila, comme tous les siens, est une véritable machine à remonter le temps...de la nostalgie dans la nostalgie, c'est magique !
« À un antique panneau émaillé, rouillé plus qu'à moitié, où e lisait encore péniblement Veedol, on croyait deviner qu'il s'agissait d'un garage. »
« (…) des ménagères qui allaient au Vini-Medoc ou à la boulangerie voisine. »
« Une inscription à la craie, rougie de rouille, sans mystère, affirmait depuis bien des mois : À bas la calotte ! Des tenants du parti des curés l'avaient subrepticement transformée en un À bas la culotte ! lourd de puissants refoulements. »
Un théâtre social que la lecture fait revivre et dont on se demande encore s'il a réellement existé.
De la couleur, du fond de l'observation comme seul Amila sait le faire.
Mais le clou du roman n'est pas là, même si ces illustrations constituent la sauce et les légumes qui entourent et agrémentent la viande.
À la base de l'intrigue, la rencontre de deux univers qui s'ignorent ou peuvent être amenés à se rencontrer en situation de crise.
L'hôpital et la pègre deux univers où la pesanteur de la hiérarchie bride les initiatives des jeunes loups. Chefs de gang et Mandarins, même combat ! On se demande si Beauvoir n'a pas lu Amila ou l'inverse...

CÔTÉ PÈGRE :
René Lecomte dit le Comte, un malfrat du haut du panier règne sur un empire où il joué la carte de la diversification en bon gestionnaire… « Des dizaines de bars et bordels (...) des vingtaines d'auberges (...) des fabricants de pastis (…) »
« Ce type est milliardaire » bavent ceux qui rêvent de lui succéder.
René est un véritable trompe-la-mort et une autorité crainte. Il partage le pouvoir avec sa maîtresse Maine « Un peu encrouée, solide, mais admirablement bâtie, elle portait toujours la toilette adéquate qui (…) faisait se retourner les hommes…les filles aussi, d'ailleurs, et peut-être davantage. »
Après plusieurs séjours en Amérique du Sud, il fait un retour remarqué à Paris, auréolé de gloire.

CÔTÉ HÔPITAL :
Mme Debrais l'infirmière-chef tance les stagiaires de l'école attenante à l'hôpital : « (…) tâchez de vous tenir convenablement avec les internes (…) ils aiment la chair fraîche ! S'il y a des histoires, ce n'est pas eux qu'on sacquera ; c'est vous !… »
Adeline, Sylvie et Thérèse sont prévenues.
Les internes, « Augereau (…) un grand maigre d'aspect triste. On le disait hautement pistonné et, don, destiné aux premiers rôles. » et Carré, le séducteur, « (…) il revint à la charge et lui pelota « carrément » les fesses. Elle se dégagea (…) Je ne mange pas de ce pain-là ! » Exercent sur les jeunes infirmières l'autorité que le patron leur refuse
« On ne pouvait rien faire sans l'avis du patron, le professeur Duchemin.
L'hôpital des années 1950, les dortoirs, les chambres communes, les soins à l'ancienne avec des recommandations sibyllines des internes laissant la main aux infirmières pour se réfugier dans leur chambre de garde.
« Un centicube de solution camphrée… »
« (…) l'enveloppement de glace pour la typhoïde (…) »
« Enfant 8. En cas extrême (cyanose), un centicube de lobéline. Attention ! Une seule piqure par nuit. »
Et lorsque les jeunes filles respectent les consignes à la lettre, elles ne sont pas exonérées de remontrances pour autant : « À l'usage, vous verrez que c'est un métier qui demande de l'initiative ! »

L'intrigue se déroule dans ces deux milieux où l'autorité tente, avec une réussite relative, d'imposer ses certitudes sur une réalité qui lui échappe. La confusion qui en résulte fait tout le sel de l'histoire. Impatience des internes à remplacer un jour le patron. Révolte des infirmières. Doutes des seconds couteaux quant aux ordres du chef de gang. Les sous-fifres prennent souvent des initiatives heureuses mais, elles n'en sont pas pour autant reconnues.

Comme à son habitude Amila excelle à dépeindre les travers de milieux gangrenés par l'autorité aveugle de ceux qui prétendent détenir le savoir mais en fait ne détiennent que le pouvoir dont ils ont hérité pour la plupart.

LISEZ AMILA !!!
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« La Bonne Tisane » est le troisième roman signé John Amila, qui deviendra ensuite Jean Amila, mais qui fut également Édouard ou Edmond ou Guy Duret, Albert Duvivier, Mariodile, Marcel Pivert, mais, surtout, Jean Meckert.

Auteur prolifique, comme le démontre ses nombreux pseudos, Jean Amila (oui, c'est le pseudo que je préfère) a oeuvré dans divers genres, dont la science-fiction et le roman populaire, mais il est plus connu pour sa livraison au monde du « polar ».

Effectivement, Jean Amila a été souvent édité dans la célèbre collection « Série noire » chez Gallimard.
« La bonne tisane », c'est « Les Tontons Flingueurs » avant l'heure, un polar avec des caïds créés avec les plus purs clichés du genre.

René le Comte est un caïd increvable. Souvent blessé, mais jamais achevé, l'homme jouit d'une réputation à faire frémir du moindre malfrat au pire truand. Plus qu'un membre influent de la pègre, l'homme est devenu un mythe.

Aussi, quand René le Comte est abattu lors d'une rencontre avec des malfrats de bas étage, son bras droit et chauffeur voit là une opportunité à ne pas louper, reprendre les affaires de son Boss. Pour cela, il compte sur le soutien de la veuve et d'un autre gangster du même clan.

Mais, parce qu'il y a toujours un mais, avec René le Comte, ce dernier n'est pas vraiment mort... mal en point, mais point décédé. Heureusement pour lui, il n'a qu'une rue à traverser pour se retrouver dans un hôpital.

Jean Amila alterne son récit entre les mésaventures de René et ses acolytes et la dure vie des jeunes infirmières de l'hôpital.

Car la vie n'est pas toute rose pour ces jeunes femmes, surtout lors des nuits de garde.

Roman court se lisant rapidement, « La Bonne Tisane » est un agréable polar rondement mené par un Jean Amila déjà en grande forme.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On ne sentait pas le coup de chaleur et chacun restait à sa place. Mais Fred avait du nez ; quand ça virait à la moutarde, ça lui faisait le coup de la sciatique-baromètre...Un vrai prophète !
Il avait la moustache fine et le regard ténébreux. Il glissa à son compagnon Jo, au nez tordu de vieux châbleur :
- Ca sent pas bon !
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Elle était dans l’attente d’un acte colossal, et voilà qu’on lui parlait de rigoler ! Elle pensait dévouement sublime, grandeur, métier hors mesure, amour du prochain, et voilà qu’on la réduisait d’un mot !… Un véritable cas de divorce !… Or, avec le petit gars Lucien, on était encore loin du mariage ! Mains frôlées, sourires…
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Vue de très près, Maine accusait plutôt une seconde jeunesse qu’une première. Mais il en est de la jeunesse comme de la nature ; tout repose sur de bonnes habitudes. Bien massée, bien nourrie, bien ventilée, bien lubrifiée, Maine avait encore des années devant elle avant de tourner à l’horrible rombière.
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Il n’y avait rien à faire, c’était une incompatibilité d’humeurs. Elles étaient heureusement assez saines pour goûter cela comme on goûte une couleur complémentaire ; c’était plus enrichissant que de se détester.
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Les hommes sont les hommes ; ils aiment la chair fraîche ! S’il y a des histoires, ce n’est pas eux qu’on saquera ; c’est vous !…
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