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2,69

sur 332 notes
Un roman aussi court que terrible, captivant et révoltant; excitant et dégoutant. Pourquoi écrire ceci ? Y a t il un fond d'autobiographie ? Qu'est ce que l'autrice veut montrer ? L'emprise de l'homme (est ce d'ailleurs vraiment un homme) sur la jeune fille est délirante, la soumission de la jeune fille est désolante, elle cherche son amour et est prête à tout pour le conserver.
Le dénouement, qui n'en est pas vraiment un, est violent et conclut comme une claque cette courte histoire.
On ne peut que détester cette histoire, mais admirer la façon dont elle est racontée.
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Parler d'inceste, je suis pour, la littérature érotique / pornographique, j'apprécie, mais dans les 2 cas, il faut bien le faire, ce qui n'est à mon avis pas le cas de Mme Angot : j'ai lu plus choc en terme d'inceste, j'ai lu plus excitant, plus sale, plus pervers en terme de pornographie.
Si le but était que le lecteur soit heurté par l'inceste, si le but était qu'il se sente gêné d'être excité par une scène (des scènes) d'inceste, c'est raté, une fellation de la fille sur le père avec comme accessoire une tranche de jambon, le tout effectué au dessus de reste d'urine dans la cuvette des toilettes, ça n'est pas franchement très excitant. le reste, d'une banalité à faire peur, rien de nouveau du côté de la fellation, encore moins du côté de la sodomie, l'inceste, il est presque secondaire, ses effets dévastateurs également.
Une déception.

Deux heures après avoir posté la critique ci-dessus, 4 après avoir lu l'ouvrage, je modifie ma note et ma critique. je ne sais pas vraiment ce que je pense finalement, je suis obnubilée par le livre depuis 2heures... L'ouvrage fait donc réfléchir, c'est un bon point. Je repense à la domination perverse du personnage principal sur la jeune fille, SA fille, sur ce qu'il lui fait, ce qu'elle le laisse faire, sur ce qu'il lui demande de crier... Ca me taraude. Un bon point donc pour Angot
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Dans l'arène de Christine
(rédigé en 2012)

(Pardon d'avance pour ceux qui pourraient être choqués)
Elle est forte la Christine.

Elle nous inflige (mais nous sommes -hélas- consentants), un récit sur une relation sexuelle qui est certes cru, mais pas insupportable a priori (encore une fois, je parle du récit, pas de l'inceste).

Ce livre est une arnaque, il ne peut fonctionner qu'avec des accessoires en option.

En soi, je trouve ce roman ni bien, ni mal écrit. On retrouve les tics de l'auteure, ses fausses audaces assez ridicules et quelques passages plus concis, plutôt bien tournés, voire parfois de la belle littérature - à mon goût en tous cas- qui encouragent à poursuivre.

Mais il y a un problème.

Pour que ce livre ait un sens (je n'ai pas dit "du sens"), il faut acheter en option le cirque Angot qui se donne en spectacle un peu partout (télés, journaux...) en nous revendant ad nauseam, l'inceste dont elle a (difficile d'écrire "aurait") été victime.

Et le livre ne se lit qu'avec cet accessoire, qui en devient le principal intérêt.

La Maison Angot nous emprisonne donc avec son format propriétaire et poursuit son exploitation marchande du sordide. Elle en a le droit après tout, elle possède (hélas) la licence inceste, en multipropriété.

Mais cette petite entreprise fonctionne de manière perverse. Ainsi, dans ce roman, la phrase choc, qui est censée dévoiler le drame, n'est qu'à moitié explicite, mais vous glace quand même, parce que l'on sait "par ailleurs".

Ce livre n'existe pas sans son environnement tissé de tout ce qu'Angot diffuse à l'envi. Si on ne connait pas son histoire - admettons encore une fois qu'elle soit réelle car sinon ce serait désespérant-, le livre n'existe plus.
Imagine t-on la Sainte-Victoire de Cezanne (pour reprendre un élément de la critique de Télérama) qui ne figurerait pas sur le tableau principal, mais sur un tableau annexe ou sur le mur ? Imagine t-on un film porno qui comporterait en bonus, un exposé sur la linguistique selon Chomsky ?

Les arguments selon lesquels il faut traiter ce sujet, le révéler dans toute son horreur, applaudir à l'incroyable originalité...On les connait, ils sont utilisés chaque fois que le concept remplace l'oeuvre. de même l'argument du triomphe de la langue, outre qu'il prend une saveur particulière dans un tel contexte, n'est qu'un tour de passe passe de plus.

Alors ceci dit, on peut aimer le cirque, on peut aimer les concepts et on peut aimer les tours de passe passe. Mais ça ne passera pas par moi. Histoire d'enfoncer le clou, son éditeur se met au diapason en proposant une mise en page avec des marges immenses entourant un texte d'une taille à satisfaire les déficients visuels sévères. Arnaque supplémentaire dans la forme, à rajouter au dossier.

Fais gaffe Christine, on va quand même finir par ne plus se laisser prendre.

Comme le disait Pierre Dac : "Quand, durant tout un jour, il est tombé de la pluie, de la neige, de la grêle et du verglas, on est tranquille. Parce que, à part ça, qu'est-ce que vous voulez qu'il tombe ?... Oui, je sais, mais enfin, c'est rare...".

Avec Christine, tout est déjà tombé et ce n'est même plus rare. Alors que reste t-il ?
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📖 “Il lui demande si elle a déjà eu envie d'embrasser sur la bouche son amie d'école, celle dont elle lui parle tout le temps, et dont les parents sont viticulteurs. Il lui dit de la décrire physiquement. Lui demande si elle a de gros seins, comment sont ses fesses.”
(P.88)

📖 Que dire ? Voilà le passage que j'ai choisi de vous présenter pour parler de ce livre, passage sur lequel je suis tombée par hasard car, malgré la brièveté de ce roman (?), j'ai sauté au mois la moitié des pages. Description clinique, distante et crue d'un rapport uniquement sexuel entre deux personnages dont on ne découvre l'âge que vers la fin du roman, dont on ressent la relation maître-esclave, la domination répugnante que l'un exerce sur l'autre. Ce roman n'est qu'horreur et dégoût, en ce qui me concerne, sans aucune beauté de forme pour sublimer un propos immonde.

📖 Si vous me connaissez un peu, vous savez peut-être que l'un de mes grands défauts est de choisir des livres sans en lire la quatrième de couverture. Défaut qui pourrait être une qualité si cette stratégie, ou plutôt cette naïveté, s'avérait une réussite plutôt qu'une défaite. Malheureusement pour moi, je suis bien souvent déçue et Une semaine de vacances n'échappe pas à la règle : moi qui imaginais un roman sur une semaine de réflexion sur soi, un besoin d'éloignement, voilà que je me retrouve spectatrice d'un porno de campagne. Chouette. Pour l'introspection, on repassera.

📖 Bref, les anglais disent “You cannot judge a book by its cover” ; je ne peux que confirmer. Ce triste jeu de hasard est également vrai pour d'autres choix de ma vie ; au-delà d'une leçon de littérature, ce livre m'aura tout de même permis de réfléchir sur mes choix à plus grande échelle : ce qui a l'air beau ne l'est clairement pas forcément.
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C'est le premier livre que je lis de cette auteure et je n'ai pas pu aller jusqu'au bout au risque de me sentir complice des déviances de cet homme. J'ai survolé les quelques pages lues pour essayer d'échapper à l'horreur des situations décrites. Rien n'est épargné au lecteur qui se sent complice et voyeur.
J'ai atteint mes limites. Ce livre n'était manifestement pas pour moi.
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Une écriture brillante qui met parfaitement en évidence les mécanismes de dissociation et de sidération. Tout au long du livre, alors que d'une certaine façon on sait (ou on sent) que la narratrice est l'adolescente, tout est décrit, toutes les sensations et même sa propre douleur, sont racontés au travers des paroles de l'adulte qui la brutalise.

Attention, lecture particulièrement difficile pour des personnes ayant vécu des violences, notamment sexuelles.
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Clairement le livre qui m'a reconciliée avec l'oeuvre de Christine Angot. Jusque-là, son écriture me semblait en recherche, en cours d'élaboration, une parole d'analysée trop artificielle (c'est-à-dire, abusant d'artifices - je pense notamment à son ouvrage « L'Inceste », qui aurait mérité plus de correction éditoriale). Mais ici, belle surprise : l'écriture est aboutie ; la langue, le rythme, le ton forment une unité au service du récit et l'auteur parvient à ce « graal » qu'est la simplicité : dire, simplement dire cette vérité qui se devait d'être manifestée. Un très beau texte, singulier, monstrueux bien sûr, en raison de l'ambivalence des sentiments, inhérente à l'archaïsme psychique de tout un chacun, qui devient abominable et cauchemardesque avec le crime de l'inceste. Bref ! « Une semaine de vacances », c'est le récit d'une idylle et le meilleur livre de romance que l'on puisse écrire. D'ailleurs, qui pourrait avoir la bêtise d'écrire un livre de romance après celui-ci ?

©Cendre-Bleue
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Une lecture cauchemardesque avec la sensation d'être prise dans le tourbillon d'une chasse d'eau dont je ne pouvais plus sortir. Une écriture époustouflante... mais je ne relirai pas ce livre, il m'a fait trop mal.
Je l'ai acheté par hasard, j'ai découvert ici le battage médiatique dont il avait été l'objet.
Je relirai Christine Angot, mais je serai plus prudente sur le choix du sujet.
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Ce récit est à la limite du soutenable, mais il ne peut en être autrement: la victime directe d'une agression sexuelle, quelle qu'elle soit, n'a pas d'autres choix, si elle n'est pas crédible dans le détail de son récit, que ce soit devant un tribunal ou en littérature, elle ne sera pas crue.
Et ce récit est d'autant plus fort que Christine Angot adopte un ton neutre, factuel pour nous narrer des scènes d'horreur absolue, terriblement crues, subies jour après jour. Jamais elle n'interprète un geste ou un comportement, jamais elle ne porte un jugement, elle reste dans la précision minutieuse et la description concrète, neutre. C'est sobre, comme la langue employée, simple mais jamais relâchée, sans dialogues ni discours rapportés, à la troisième personne.
Le titre, léger et innocent, neutre, crée le contraste avec ce qui se passe au cours de cette semaine de vacances. C'est progressivement que le lecteur comprend que « elle », c'est une petite fille, une pré-adolescente, et que « il », c'est son père.
Impossible d'écrire mieux sur l'inceste. Si ce livre a eu moins de poids que celui de Camille Kouchner, c'est à mon avis pour plusieurs raisons, hélas, mais pas forcément parce que la société n'était pas prête. D'abord parce que Camille n'étant pas la victime, elle est exonérée du récit précis et détaillé, insupportable pour certains qui se bouchent les oreilles. D'autre part, parce que l'inceste dont est victime Christine est très particulier, ce qui le rend encore plus abject, mais rend difficile de l'ériger en modèle, exemple ou avertissement… le père ici n'est pas simplement un père incestueux, il est aussi un pervers narcissique. Si Christine cède et se tait, ce n'est pas tant comme souvent dans l'inceste, parce que sa parole va faire éclater sa famille. Quelle famille, dans son cas ? Il n'a reconnu, tardivement, sa fille, que pour pouvoir en abuser. Quand elle prend la parole, pour simplement lui raconter le rêve qu'elle a fait, quelle est la réaction de son père ? L'abandonner sur le quai d'une gare… le reste du temps, il l'écrase par sa parole, car il est linguiste, et son arme est la rhétorique : Ce que tu fais, tu l'aimes. Je ne fais rien de mal et rien de ce que tu ne veux pas. Soit elle fait ce que veut son père, soit il l'humilie et elle se sent idiote. Après avoir lu « Un amour impossible », écrit après, mais qui raconte les amours de ses parents, c'est clair, ce père est un pervers narcissique qui ne trouve la jouissance que dans la transgression et en particulier dans la transgression sociale, ses amours avec la mère ne sont qu'un moyen pour lui d'écraser celle-ci par sa condition sociale et culturelle élevée, et il ne peut que répéter avec la fille, de façon à humilier une fois de plus la mère. Il ne lui suffit pas de la violer, il faut qu'il s'en fasse intellectuellement admirer pour mieux la réduire à néant.
Par ce récit glaçant et d'une remarquable qualité littéraire, Christine Angot remet magistralement, et avec son arme favorite, ce monsieur à sa place : celle d'un immonde manipulateur pervers.
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J'ai été très mal à l'aise en lisant ce livre, pour plusieurs raisons.
Les détails crus décrits avec une froideur médicale sont saisissants d'effroi.
La petite ne s'exprime jamais, mais le fait que l'homme le fasse pour elle en fonction de ce qu'il croit deviner rend le "dialogue" encore plus fort.
Les faits tels qu'ils sont décrits pourraient être ceux d'une relation presque "classique"... si elle était consentie.
Le fait que l'histoire se passe dans une région que je connais très bien la rends d'autant plus perturbante.
J'ai eu parfois l'impression que certains criminels, lorsqu'ils sont arrêtés, se disent "soulagés" que l'on mette enfin un terme à leurs crimes, car ils n'étaient pas capable de le faire eux-même. Peut-être que cette lecture serait salutaire pour ouvrir les yeux de certains (qui auraient abusés, semble-t-il, de 10% de la population... quand même !!) sur la réalité de ce qu'ils croient être l' "amour" entre un adulte et un enfant.
A mon avis, il s'agit ici de la grande force de ce livre. Décrire des faits de façon froide, clinique, pour faire prendre conscience de la façon dont ils peuvent être ressentis, lorsqu'on n'est pas consentant. Ou lorsqu'on est un enfant. Ce qui devrait être la même chose.
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