Assez étrange. le début du roman est agréable : on se laisse emporter par le côté irréel mais je n'ai pas aimé la fin. J'ai trouvé que l'auteur jouait trop avec le surréalisme, bâclant la fin. Ou alors, je n'ai pas compris...
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– Parlez-moi de ses facultés paranormales. – Très tôt, j’ai compris que Blanche n’est pas aussi simple d’esprit qu’elle paraissait. Elle est autre. Comme je vous l’ai dit, le vide cérébral dont elle a souffert et dont elle souffre encore, qui a provoqué cet anéantissement du moi, a permis à ses facultés paranormales de s’éveiller et de se développer. Elle possède d’étonnantes facultés de guérisseuse, acquises au contact de l’herboriste du Haut-Clignon, Luna Mativoli, un autre personnage hors normes que je vous ferai connaître. Mais Blanche va bien au-delà. Elle lit dans l’esprit des gens et communique sans parler avec ceux pour lesquels elle éprouve des affinités.
Chapitre 7
Surprise au petit matin, une marmotte ensommeillée montrait son museau, plus curieuse qu’effrayée par la présence des humains. (...)
Dans un grand terrier creusé sous la terre, où ce couple de rongeurs abrite une famille nombreuse, les descendants des trois dernières années ; une « salle de séjour » en somme, garnie de litière et de foin. En octobre, la marmotte obture l’entrée de son refuge et tout ce petit monde hiberne en paix jusqu’au retour du printemps.
Chapitre 11
Une étonnante résurrection spirituelle était survenue au milieu du xixe siècle. La règle mitigée de saint Benoît attirait des jeunes gens avides de silence, de profondeur et de recherche spirituelle. Cette renaissance résista plus ou moins bien à l’assaut touristique qui submergea la Côte d’Azur à partir des années trente. Face aux plages cannoises où une foule dénudée se livrait au culte du soleil, la vieille tour millénaire de Lérins se dressait toujours au-dessus de la mer, comme une invitation à un autre mode de vie, avec sa petite communauté silencieuse qui se levait bien avant l’aube pour chanter matines et cultiver une terre sèche et peu fertile accrochée au roc, dont les moines tiraient tout de même leur subsistance : la vigne, la lavande et le miel.
Chapitre 6
Garletta, malgré les apparences, n’était pas un berger comme les autres. Il aimait lire. Ayant hérité du troupeau de son père, il prenait le temps de se cultiver et tentait ainsi de combler les interrogations qui surgissaient sans cesse de son esprit en ébullition, comme des fleurs mystérieuses nées de graines semées par le vent et les oiseaux sur les talus. Lou pastre avait, comme dit Platon, « la démangeaison des ailes ». Cette singularité intriguait Louis-Janvier. Garletta aimait poser des questions insolubles : « Que font ces étoiles dans le ciel ? », « Pourquoi le soleil brûle-t-il sans se consumer ? » Il pensait qu’ayant fait toutes ces études, Louis-Janvier devait connaître les réponses, mais il le décevait, plus ou moins.
Chapitre 1
Un printemps nouveau enchantait les herbages. Le soir enveloppait la campagne provençale. Près d’un bassin, on entendait coasser les rainettes. Une à une s’allumaient les étoiles dans un ciel d’une limpidité irréelle. Un léger vent apportait des parfums de lavande et de thym. (...)
De vieux oliviers jaillissaient des restanques de pierres sèches, polies par les siècles. Un champ où poussait autrefois le blé fournissait aux brebis une herbe épaisse parsemée de bleuets. Un petit bois de chênes rouvres dans des amas rocheux dissimulait, entre des touffes d’épineux, des lentisques et des myrtes, des entrées de grottes mystérieuses, jadis fréquentées, disait-on, par des fées.
Chapitre 1