Lucidité intellectuelle d'un homme qui a traversé le terrible XXème siècle, clarté de la pensée, intelligence de l'analyse...Au-delà d'un boulgi-boulga de salon parisien sur le thème "Liberté et liberticides" (on est toujours le liberticide de quelqu'un), un démantelement du mot en concepts opérationnels (libertés individuelles, libertés sociales, libertés politiques) qui permettent de relativiser les perceptions, les compréhensions et les jugements. le plaidoyer pour une démocratie constitutionnalo-parlementaire libérale en sort renforcé.Une très belle démonstration.
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Plus nous sommes amenés à définir la liberté par la capacité ou le pouvoir de faire, plus l’inégalité nous paraît inacceptable. Ou encore, dans la mesure où l’on tend à confondre de plus en plus liberté et égalité, toute forme d’inégalité devient une violation de la liberté. Si vous voulez voir l’expression pure de ce que je crois être une erreur ou une illusion, lisez le livre publié récemment sous la direction de Robert Badinter, Liberté, libertés1. On y trouve une confusion totale entre liberté et égalité. Les auteurs constatent que ceux qui ont plus de ressources, plus de moyens, ceux qui sont en haut de la hiérarchie sociale, sont plus libres que les autres. Si l’on définit la liberté par la puissance, cette proposition est évidente. Mais si on retient le sens strict et rigoureux de la liberté – la liberté comme droit égal –, alors l’égalité des droits ne peut pas se traduire, dans une société inégalitaire, par l’égalité des puissances.
Aujourd'hui, la liberté se définit dans nos sociétés par le refoulement du principe de réalité et la libération du principe de plaisir, la libération d'eros.
La condition nécessaire pour que les régimes démocratiques puissent vivre, c'est de reconstituer une élite dirigeante qui ne soit ni cynique ni lâche, qui ait du courage politique sans tomber dans le machiavélisme pur et simple. Il faut donc une élite dirigeante qui ait confiance en elle-même et qui ait le sens de sa propre mission. Enfin, et c'est le plus difficile, il faut reconstituer dans les régimes de démocratie un minimum de foi et de volonté.
L'oeuvre du sociologue Raymond Aron est toujours vivante et pertinente. Ses idées tranchaient à son époque. le philosophe a pensé la guerre et les relations internationales à un moment où ce n'était pas en vogue. Son oeuvre permet encore de penser et analyser les relations internationales et le conflit israélo-palestinien. Comment Raymond Aron percevait-il les prémices d'un conflit qui fait toujours l'actualité ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
- Perrine Simon-Nahum, docteure en histoire, directrice de recherches au CNRS et professeure attachée au département de philosophie de l'Ecole normale supérieure
- Jean-Vincent Holeindre, professeur de science politique à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas et directeur scientifique de l'IRSEM (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire)
#guerre #hamas ##israel
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