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EAN : 9782070324293
370 pages
Gallimard (01/10/1987)
3.9/5   26 notes
Résumé :


Ce livre fait suite aux Dix-huit leçons sur la société industrielle et à La lutte de classes. Il traite de deux régimes typiques de la civilisation moderne, l'un que j'appelle constitutionnel-pluraliste et l'autre que je caractérise par la prétention d'un parti au monopole de l'activité politique.

La comparaison entre les régimes politiques, à la différence des comparaisons entre les économies, met surtout en lumière des différences. L... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai déjà eu l'occasion de manifester mon admiration pour Raymond Aron et son analyse pertinente de nos sociétés contemporaines, à la fois comme philosophie, politologue et sociologue. Qu'on adhère ou non à ses engagements politiques, sa connaissance très fine de Marx, Weber, Sartre ou Clausewitz, alliée à une vision pluridisciplinaire, lui permettent de rester pertinent en 2017. Il y a notamment beaucoup à tirer de cette réflexion de 1958-1959, remaniée en 1965, en appliquant à notre contexte politique, économique, social et institutionnel actuel (Cf à ce propos l'excellent article de Libé : http://www.liberation.fr/debats/2017/07/02/raymond-aron-avait-raison-helas_1581053 ).

La première partie de l'ouvrage reprend une définition de concepts-clés, à commencer par les différents sens de la politique, ainsi que la mise en perspective du lien entre la superstructure que constituent les régimes institutionnels et l'infrastructure économique et sociale, cela dans une perspective historique.

Elle se conclut par un dégagement des principes essentiels, au sens de Montesquieu, du régime démocratique et du régime totalitaire. le premier se caractériserait par le respect de la légalité et l'esprit de compromis, perdant son essence s'il ne parvient pas à se maintenir entre ces deux principes, basculant soit dans la corruption, soit dans la démagogie, soit dans les deux. le second repose sur la foi dans le parti, sur la domination idéologique par un parti se disant révolutionnaire. L'ordre social y est alors fondé sur le sentiment d'impuissance des masses, la croyance en un grand dessein, et la peur imposée aux opposants. Aron nuance toutefois le propos en affichant les biais, variantes, espaces d'interprétation possibles entre les régimes réels et ces "modèles".

Les deux chapitres suivants reprennent de manière dialectique oppositions et spécificités de chaque régime, à partir de l'observation sociologique des régimes existants au début des années 60. Quel dommage que R. Aron ne soit plus là pour analyser avec autant de finesse les spécificités et déviances de la Russie de Poutine, de la Chine de XI Jiping, de l'Amérique de Trump ou de la France de Macron, ou des phénonèmes comme l'Etat Islamique.

Il en résulte que l'analyse de R. Aron dans cet ouvrage mériterait une actualisation. Nombre de commentaires sont toujours utiles au lecteur pour interpréter l'actualité, mais le système aronien tel que posé est un peu daté. En outre, cet ouvrage présuppose d'avoir intégré -ce qui n'était pas mon cas quand je l'ai lu- les fondements de sa pensée. Aussi, il me semble utile de se familiariser d'abord par la lecture d'autres ouvrages, comme Les Etapes de la Pensée Sociologique, avant celui-ci.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'ai déjà eu l'occasion de manifester mon admiration pour Raymond Aron et son analyse pertinente de nos sociétés contemporaines, à la fois comme philosophie, politologue et sociologue. Qu'on adhère ou non à ses engagements politiques, sa connaissance très fine de Marx, Weber, Sartre ou Clausewitz, alliée à une vision pluridisciplinaire, lui permettent de rester pertinent en 2017. Il y a notamment beaucoup à tirer de cette réflexion de 1958-1959, remaniée en 1965, en appliquant à notre contexte politique, économique, social et institutionnel actuel (Cf à ce propos l'excellent article de Libé : http://www.liberation.fr/debats/2017/07/02/raymond-aron-avait-raison-helas_1581053 ).

La première partie de l'ouvrage reprend une définition de concepts-clés, à commencer par les différents sens de la politique, ainsi que la mise en perspective du lien entre la superstructure que constituent les régimes institutionnels et l'infrastructure économique et sociale, cela dans une perspective historique.

Elle se conclut par un dégagement des principes essentiels, au sens de Montesquieu, du régime démocratique et du régime totalitaire. Le premier se caractériserait par le respect de la légalité et l'esprit de compromis, perdant son essence s'il ne parvient pas à se maintenir entre ces deux principes, basculant soit dans la corruption, soit dans la démagogie, soit dans les deux. Le second repose sur la foi dans le partie, sur la domination idéologique par un parti se disant révolutionnaire. L'ordre social y est alors fondé sur le sentiment d'impuissance des masses, la croyance en un grand dessein, et la peur imposée aux opposants. Aron nuance toutefois le propos en affichant les biais, variantes, espaces d'interprétation possibles entre les régimes réels et ces "modèles".

Les deux chapitres suivant reprennent de manière dialectique oppositions et spécificités de chaque régime, à partir de l'observation sociologique des régimes existants au début des années 60. Quel dommage que R. Aron ne soit plus là pour analyser avec autant de finesse les spécificités et déviances de la Russie de Poutine, de la Chine de XI Jiping, de l'Amérique de Trump ou de la France de Macron, ou des phénonèmes comme l'Etat Islamique.

Il en résulte que l'analyse de R. Aron dans cet ouvrage mériterait une actualisation. De nombreux commentaires et nombre d'explications sont toujours utiles au lecteur pour interpréter l'actualité, mais le système aronien tel que posé est un peu daté. En outre, cet ouvrage présuppose d'avoir intégré -ce qui n'était pas on cas quand je l'ai lu- les fondements de sa pensée. Aussi, il me semble utile au lecteur de lire d'abord son ouvrage sur les Etapes de la Pensée Sociologique, avant celui-ci.
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Les partis sont des groupements volontaires plus ou moins organisés, qui prétendent, au nom d’une certaine conception de l’intérêt commun et de la société, assurer seuls ou en coalition, les fonctions de gouvernement
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Vidéo de Raymond Aron
Il y a un an, l'émeute du Capitole faisait vaciller la démocratie américaine. “Un événement national ne s'achève pas nécessairement avec l'arrêt des tumultes qui l'ont émaillé. L'émeute du Capitole continue, et continuera longtemps, de réverbérer dans le souvenir des Américains.”
Dans son dernier essai “Le chaos de la démocratie américaine. Ce que révèle l'émeute du capitole”, l'écrivain Ran Halévi sonde la portée de la journée du 6 janvier 2021, lorsqu'une foule de supporters de Donald Trump et de militants d'extrême-droite s'est lancée à l'assaut du Capitole. L'événement survient comme un symptôme. Mais de quoi ? de l'affaissement des institutions démocratiques américaines ? D'une désagrégation des pratiques civiques ? D'une progression d'un mouvement fasciste ? de nombreux commentateurs américains craignent que les élections de 2024 ne soient violemment contestées et ne se déroulent dans le chaos.
Le recul des libertés démocratiques à travers le monde, la progression de leaders et de partis xénophobes ou autoritaires, au Nord comme au Sud du globe, y compris dans des pays aux institutions démocratiques jugées solides est un constat partagé par beaucoup. le 6 janvier 2021 oblige les grandes démocraties à réviser certaines certitudes. Pour beaucoup, parler de la démocratie américaine, c'est parler de la démocratie libérale en général. Dans ce cas, faut-il craindre qu'un 6 janvier 2021 puisse survenir en France ou ailleurs en Europe ?
Ran Halévi, historien, directeur de recherches au CNRS et professeur au centre de recherches politiques Raymond Aron, était l'invité des Matins de France Culture le 6 janvier 2022.
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